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SG/SM/9220-PI/1565

LES QUESTIONS RELATIVES A LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET SONT MULTIPLES ET COMPLEXES, DECLARE KOFI ANNAN A L’OUVERTURE DU FORUM MONDIAL

01/04/2004
Communiqué de presse
SG/SM/9220
PI/1565


LES QUESTIONS RELATIVES A LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET SONT MULTIPLES ET COMPLEXES, DECLARE KOFI ANNAN A L’OUVERTURE DU FORUM MONDIAL


On trouvera ci-après le texte de l’allocution de Kofi Annan à la séance inaugurale du Forum mondial sur la gouvernance de l’Internet, le 25 mars:


Je suis heureux de participer aujourd’hui au Forum mondial sur la gouvernance de l’Internet, organisé par le Groupe d’étude de l’ONU sur les technologies de l'information et des communications. Il est fort encourageant de voir réunis, à l’occasion de cette manifestation qui arrive à point nommé, un certain nombre de pionniers et de chefs de file dans l’univers de l’Internet, de hauts responsables politiques, ainsi que des représentants du secteur privé et de la société civile. Nous avons à débattre de quantité de questions et surtout, beaucoup à faire ensemble.


Ayant entraîné, en quelques années à peine, une véritable révolution du commerce, de la santé publique et de l’éducation, l’Internet a, en outre, modifié la structure même de la communication et des échanges entre les hommes. Et nous entrevoyons à peine, depuis son apparition relativement récente, tout le potentiel qu’il a à offrir. Nous ne parviendrons à en gérer, à en promouvoir et à en préserver la présence dans notre vie quotidienne qu’en nous montrant aussi créatifs au moins que ses inventeurs.


Une bonne gouvernance de l’Internet est une nécessité évidente, ce qui ne signifie pas qu’elle doive s’inscrire dans une optique traditionnelle d’autant qu’il s’agit de quelque chose qui ne ressemble à rien de connu.


Les questions à résoudre sont multiples et complexes. La définition de la notion de « gouvernance de l’Internet », par exemple, constitue à elle seule un sujet de débat. Il reste que nous avons tous intérêt à garantir la sécurité et la fiabilité de ce nouvel outil. Il importe aussi que nous établissions des modèles de gouvernance qui soient sans exclusive, participatifs, qui rendent l’Internet accessible à tous les hommes et qui répondent à leurs besoins, ce qui est loin d’être le cas à l’heure actuelle. Les bienfaits du Réseau demeurent en effet interdits au plus grand nombre, voire inconnus de lui.


Nul n’ignore que la gouvernance de l’Internet a été l’une des questions les plus controversées lors de la phase de Genève du Sommet mondial sur la société de l’information, en décembre 2003. Je me réjouis que les divergences très vives exprimées à ce sujet n’aient pas entravé les travaux dans leur ensemble et que des progrès aient été faits pour ce qui est de l’action que nous menons sur un plan général en vue de placer les technologies de l’information et de la communication au service du développement. Cependant, les désaccords sur la gouvernance de l’Internet étaient tels que les participants au Sommet m’ont prié de créer un groupe de travail.


Il nous faut, avant tout, consulter un groupe représentatif des milieux intéressés. C’est pourquoi, j’approuve que le Groupe d’étude sur les technologies de l'information et des communications ait décidé d’organiser le Forum mondial sur ce thème. Vos opinions, de même que celles qui résulteront d’autres consultations, permettront de mieux cerner la nature des différentes questions à résoudre, de trouver des domaines de convergence et de complémentarité entre les différentes parties, et de définir les sujets qui feront l’objet des discussions à l’issue desquelles je serai enfin en mesure de créer le groupe de travail, qui, soyez-en assurés, sera ouvert, transparent et représentatif de l’ensemble des parties intéressées. Je me ferai assister par un petit secrétariat que je constituerai prochainement et qui aura pour tâche d’appuyer le groupe de travail.


Les mêmes principes de transparence et de participation sans exclusive s’appliqueront dans le cas du groupe de travail chargé du financement que le Sommet m’a prié de constituer, ce à quoi je m’emploierai très prochainement, afin que l’on puisse sans tarder examiner l’efficacité des méthodes de gestion actuelles et envisager de nouveaux mécanismes de financement propres à intensifier les efforts consentis en vue de réduire la fracture numérique.


Il importe certes de résoudre les questions de gouvernance et de financement, mais n’en oublions pas pour autant la tâche essentielle : mettre en oeuvre le Plan d’action dans son intégralité. Le Sommet a fixé des objectifs très précis concernant l’accès aux technologies de communication et d’information – notamment dans les villages, les écoles, les bibliothèques, les hôpitaux, les centres de soins et les administrations – auxquelles il nous faudra également consacrer toute notre ingéniosité. Je puis vous assurer que l’ONU prendra une part active à l’entreprise.


Au cours de ces deux prochaines journées de débats, je vous invite à garder à l’esprit notre objectif premier, qui est d’apporter liberté et dignité à l’humanité tout entière. Que telle soit la visée de vos débats, que le souci du développement humain anime chacune de vos actions.


Je vous souhaite le plus grand succès dans vos travaux.


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