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SG/SM/9194-GA/PAL/946

KOFI ANNAN ESTIME QUE SEULE UNE VOLONTE POLITIQUE CLAIREMENT DEFINIE DES RESPONSABLES ISRAELIENS ET PALESTINIENS PERMETTRA DE FAIRE AVANCER LE PROCESSUS DE PAIX

15/03/2004
Communiqué de presse
SG/SM/9194
GA/PAL/946


KOFI ANNAN ESTIME QUE SEULE UNE VOLONTE POLITIQUE CLAIREMENT DEFINIE DES RESPONSABLES ISRAELIENS ET PALESTINIENS PERMETTRA DE FAIRE AVANCER LE PROCESSUS DE PAIX


    Ci-après figure le texte intégral de la déclaration du Secrétaire général à l’occasion de l’ouverture de la session de 2004 du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, à New York, le 12 mars 2004:


    Au lendemain de la terrible tragédie survenue à Madrid, je tiens à réitérer ma profonde et sincère sympathie au Roi Juan Carlos I d’Espagne, au Gouvernement et au peuple espagnols ainsi qu’aux familles et amis des personnes qui ont été tuées ou blessées.


    Mesdames et Messieurs, je vous prie d’observer avec moi une minute de silence en mémoire des innocentes victimes de cette tragédie.


    Je voudrais vous adresser, Monsieur le Président, ainsi qu’aux autres membres du Bureau, mes félicitations pour votre élection pour conduire les travaux de ce Comité.


    La situation entre Palestiniens et Israéliens demeure extrêmement tendue. Il n’y a eu aucun progrès notable dans les efforts de paix. L’objectif des Palestiniens – mettre fin à l’occupation et créer un État de Palestine indépendant – demeure hors de portée. L’espoir que nourrissent les Israéliens quant à la sécurité n’est pas encore devenu réalité.


    Au lieu de cela, la situation sur le terrain est une fois encore ébranlée par une vague de violence. Les incursions israéliennes dans les villes palestiniennes, les arrestations, la démolition de maisons, les bouclages et les couvre-feux se poursuivent. Les assassinats ciblés ont repris, faisant comme victimes non seulement les personnes visées, mais aussi, tragiquement, de nombreux civils qui vaquaient à leurs occupations quotidiennes dans les rues pleines de monde.


    Ces dernières années, les attaques terroristes palestiniennes ont fait de nombreuses victimes innocentes parmi la population civile en Israël. Ces crimes ne peuvent aucunement être justifiés. Les efforts visant à instaurer un cessez-le-feu général, qui aiderait à prévenir ces actes horribles, n’ont jusqu’à présent pas abouti.


    Les Palestiniens sont en plein désarroi, voyant que de plus en plus de terres leur sont prises pour l’expansion de la barrière, dont la construction a suscité des protestations véhémentes et ne fait qu’ajouter à la colère et au désespoir palestiniens.


    Le nombre de personnes tuées depuis septembre 2000 continue d’augmenter. À ce jour, plus de 3 000 Palestiniens et 900 Israéliens ont été tués. Des milliers d’autres ont été blessés. La plupart des personnes tuées étaient des civils, nombre d’entre eux des enfants.


    Le prix qu’ont déjà payé les Israéliens et les Palestiniens est bien trop élevé. Ne perdons plus de temps. Il est urgent de parvenir à un règlement négocié de ce conflit meurtrier.


    L’absence de progrès tangible vers un règlement pacifique a exacerbé le désespoir et le sentiment d’impuissance parmi les simples citoyens palestiniens et israéliens. Frustrés par l’impasse dans laquelle se trouve le processus de paix, la société civile a commencé à explorer des voies possibles à même de stimuler le rétablissement de la paix et d’induire des progrès. À la fin de l’an dernier, l’Initiative de Genève et la déclaration de principe Ayalon-Nusseibeh ont indiqué avec force qu’il était bel et bien possible de rapprocher les points de vue divergents et d’engager un dialogue.

    Cependant, seule une volonté politique exprimée clairement par les dirigeants israéliens et palestiniens permettra au processus de sortir de l’impasse. Des tentatives faites par un des deux camps pourrait régler unilatéralement ce conflit qui perdure pourraient en fait accroître la colère et la violence. Rien ne peut remplacer les efforts faits en commun par les deux parties en vue d’élaborer dans le détail un accord satisfaisant pour les deux peuples.


    La Feuille de route, établie en 2002, a été acceptée par les deux parties. Elle bénéficie d’un vaste soutien de la communauté internationale. Fondé sur les résolutions 242 (1967), 338 (1973) et 1397 (2002), elle demeure le moyen le plus pratique de réaliser les aspirations des deux camps. Dans la résolution 1515 (2003), le Conseil a encore renforcé son soutien à la Feuille de route. L’objectif de la résolution est clair: deux États vivant côte à côte dans la paix et la sécurité.


    Aujourd’hui, je lance un appel aux deux parties pour qu’elles prennent immédiatement des mesures concrètes en vue d’appliquer le plan sans conditions préalables. Je demande instamment à l’Autorité palestinienne de prendre des mesures énergiques en vue de faire cesser les attentats terroristes de groupes de militants contre des Israéliens. Par ailleurs, je demande instamment au Gouvernement israélien de faire cesser toute nouvelle expansion des colonies de peuplement et la construction de la barrière. L’annonce faite par le Premier Ministre israélien Sharon d’un plan visant à évacuer les colonies de peuplement de la bande de Gaza est encourageante. J’ai hâte de voir un calendrier d’application de ce plan. L’évacuation des colonies de peuplement de la bande de Gaza devrait être considérée dans le cadre d’un processus plus large, en tant que premier pas à même de relancer les efforts de paix bloqués, conformément à la Feuille de route.


    Pour sa part, la communauté internationale devrait s’affirmer en vue d’aider les deux parties à sortir de l’impasse actuelle. Pour leur part, les représentants du Quatuor doivent redoubler d’efforts en vue de ramener les parties à la table de négociation.


    Le Comité de liaison ad hoc s’est réuni à Rome en décembre dernier en vue d’obtenir une assistance financière pour le peuple palestinien, qui continue de subir une crise économique et humanitaire dévastatrice. Le Coordonnateur spécial et le Bureau de coordination des affaires humanitaires poursuivent leur action, de même que les autres organismes des Nations Unies, dont l’UNRWA, le PAM, le PNUD et l’UNICEF – certains d’entre eux ne disposent que de ressources limitées et tous sont dans des conditions extrêmement difficiles. L’aide internationale est particulièrement cruciale à l’heure actuelle. L’ONU poursuivra son action, mais il faut que la communauté internationale fournisse des contributions généreuses.

Monsieur le Président,


    Ce comité a un rôle important à jouer dans le cadre des efforts qui sont faits en vue d’atteindre nos objectifs communs. Je vous remercie pour votre engagement résolu en faveur de la paix au Moyen-Orient et je vous souhaite la plus grande réussite dans l’exécution de votre mandat.


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