En cours au Siège de l'ONU

SG/SM/9188

LE SECRETAIRE GENERAL SOUHAITE QUE L’OTAN ACCROISSE SON ENGAGEMENT EN AFGHANISTAN ET RENFORCE SON APPUI AUX NATIONS UNIES DANS LE CADRE DE LEURS OPERATIONS EN AFRIQUE ET EN HAITI

12/03/2004
Communiqué de presse
SG/SM/9188


Le Secretaire general souhaite que l’OTAN accroisse son engagement en Afghanistan et renforce son appui aux Nations Unies dans le cadre de leurs operations en Afrique et en Haiti


On trouvera ci-après le texte des observations liminaires faites par le Secrétaire général Kofi Annan à l’occasion d’une réunion avec les parlementaires des pays membres de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN), tenue le 8 mars à New York:


C’est un grand plaisir pour moi de vous accueillir au Siège de l’Organisation des Nations Unies. Vous êtes des partenaires importants de l’Organisation pour deux raisons :


Vous êtes, en tant que parlementaires, un maillon essentiel entre les individus et les États mais surtout, pour les Nations Unies, dans le monde interdépendant qui est le nôtre, vous servez de trait d’union entre les préoccupations locales et la scène mondiale. Ce rôle est plus décisif que jamais et l’ONU s’attache à faire en sorte que votre voix soit davantage entendue dans le cadre de ses activités.


Vos pays représentent aussi, en tant que membres ou membres associés de l’OTAN, une alliance dont l’aptitude unique à se déployer rapidement et efficacement peut avoir des incidences déterminantes pour l’action des Nations Unies en faveur de la paix et de la sécurité. Je me réjouis donc de l’occasion qui nous est donnée d’étudier d’autres modes de coopération.


Je prononcerai d’abord quelques mots afin d’ouvrir le débat, après quoi vous aurez tout loisir de poser des questions et de faire des observations.


Je commencerai par évoquer notre coopération existante, qui est ambitieuse tant du point de vue géographique que des défis à relever. Nous collaborons dans les Balkans depuis près d’une décennie. Plus récemment, cette coopération a été élargie à l’Afghanistan. Je voudrais simplement insister ici sur un point, à savoir que nous devons absolument maintenir notre effort sur le long terme. Cela est particulièrement vrai pour l’Afghanistan, où les élections se rapprochent et où l’OTAN pourrait beaucoup faire bouger les choses si elle maintenait sa présence et accroissait son engagement.


Pour ce qui est de la coopération future, le fait que l’OTAN se montre de plus en plus disposée à jouer un rôle à l’échelle mondiale ouvre d’importantes perspectives, notamment pour l’Afrique. Comme vous le savez, le Conseil de sécurité vient d’autoriser une nouvelle mission de paix en Côte d’Ivoire. Il y aura aussi probablement cette année d’autres opérations de paix nouvelles en Afrique, ainsi qu’en Haïti et peut-être ailleurs. En pareille éventualité, un appui plus marqué de l’OTAN serait des plus utiles. Plus précisément, l’OTAN pourrait être utilisée pour « imposer la paix », s’inspirant en cela de l’opération Artémis déployée en République démocratique du Congo par l’Union européenne pour assurer la soudure avant le déploiement d’une opération des Nations Unies. L’OTAN pourrait également apporter une capacité d’action transhorizon pour accomplir localement si besoin était des tâches liées à l’imposition de la paix.


C’est avec intérêt que nous attendons de poursuivre le dialogue sur ces questions. En outre, maintenant que votre Secrétaire général a laissé entendre que l’OTAN serait disposée à envoyer des troupes en Iraq si un nouveau gouvernement souverain le lui demandait et sous réserve de l’approbation du Conseil de sécurité, il est bien possible que nous soyons amenés à collaborer dans ce contexte.


De toute évidence, la relation entre l’ONU et l’OTAN n’est pas axée exclusivement sur les opérations de paix. La prolifération des armes de destruction massive et le terrorisme constituent d’autres sujets de préoccupation communs. Je vous invite à faire part de vos idées sur la façon dont nous pourrions progresser dans ce domaine, en particulier sur les moyens de mieux assurer le respect des traités multilatéraux et de remédier aux lacunes du système international.


L’efficacité de notre système de sécurité collective est également un sujet de préoccupation commun. La guerre en Iraq, les attentats terroristes perpétrés contre les États-Unis et d’autres événements ayant eu lieu ces dernières années ont révélé de sérieuses divergences d’opinions sur des questions fondamentales d’orientation politique et de principe. Afin de trouver un nouveau consensus et de nous donner les moyens de faire face à une situation qui, sur le plan de la sécurité, n’obéit à aucun des repères connus, j’ai nommé un comité composé d’hommes et de femmes éminents du monde entier chargé d’examiner ces enjeux. D’aucuns ont pu décrire cette structure comme un comité sur la réforme de l’ONU. Il pourrait en effet proposer de changer un certain nombre de règles et d’aspects du fonctionnement de l’Organisation. Dans ce cas, ces changements ne seront toutefois qu’un moyen et non une fin en soi. L’objectif est de parvenir à un système de sécurité collective qui permette de faire face efficacement à toutes les menaces mondiales et inspire confiance, quel que soit l’État concerné. Je compte adresser mes recommandations à l’Assemblée générale dans le courant de l’année ou au début de 2005.


Permettez-moi de m’en tenir là, car j’aimerais également vous entendre.


Je ne pourrai malheureusement pas rester jusqu’à la fin de notre débat, car je dois prendre un avion pour le Canada. Sir Kieran Prendergast, le Chef du Département des affaires politiques, saura toutefois parfaitement me remplacer.

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