SG/SM/9161

DANS UN DISCOURS PRONONCE A NEW YORK, LE SECRETAIRE GENERAL EXHORTE LES DIRIGEANTS DU MONDE A IMPRIMER UN NOUVEL ELAN A LA LUTTE CONTRE LA PAUVRETE

25/02/2004
Communiqué de presse
SG/SM/9161


DANS UN DISCOURS PRONONCE A NEW YORK, LE SECRETAIRE GENERAL EXHORTE LES DIRIGEANTS DU MONDE A IMPRIMER UN NOUVEL ELAN A LA LUTTE CONTRE LA PAUVRETE


On trouvera ci-après le texte du discours que le Secrétaire général, Kofi Annan, a prononcé le 18 février, à New York, devant l’Association internationale des représentants permanents auprès de l’Organisation des Nations Unies:


C’est un grand plaisir pour moi que d’être parmi vous aujourd’hui. Je me félicite de l’occasion qui m’est ainsi donnée de vous rencontrer dans une ambiance détendue et d’échanger avec vous idées et réflexions. Je remercie l’Ambassadeur Arias d’Espagne des efforts qu’il a fournis pour nous réunir.


Je suis convaincu que je parle en votre nom à tous quand je dis que l’année dernière a été une année extrêmement difficile, marquée avant tout par la guerre en Iraq et les événements qui l’ont entourée.


Ces événements ont suscité un certain nombre de questions plus générales sur la nature des défis qui nous sont lancés et sur la capacité du système multilatéral à les relever.


Ils ont montré à quel point il est urgent de faire de l’Organisation des Nations Unies l’instrument le plus efficace possible pour affronter les menaces qui pèsent sur la sécurité mondiale au XXIe siècle. Qu’il s’agisse de lutter contre le terrorisme international, de réduire la pauvreté et d’éliminer la faim, d’enrayer la propagation de maladies infectieuses, de prévenir des génocides ou de reconstruire des États dévastés par la guerre, nous devons trouver d’urgence des moyens concrets d’avancer.


Pour cela, nous devons réévaluer – et renforcer – les moyens dont nous disposons pour faire face aux menaces et aux défis qui nous attendent.


C’est pourquoi, en novembre dernier, j’ai créé un Groupe de personnalités de haut niveau sur les menaces, les défis et le changement qui a pour mission d’examiner les menaces auxquelles nous sommes confrontés; d’évaluer nos politiques, nos pratiques et nos institutions et, de recommander des changements audacieux.


Certains ont voulu voir dans ce groupe un nouveau groupe de réflexion sur la réforme de l’ONU. Et il est bien possible, en effet, que, parmi les recommandations du Groupe, certaines visent à changer les règles et les pratiques de l’Organisation. Si tel est le cas, cependant, ces changements ne constitueront pas une fin eux-mêmes mais des moyens au service d’un objectif. Il s’agit en fait de trouver comment répondre collectivement, de manière crédible et convaincante, aux défis de notre époque.

La Charte des Nations Unies est très claire. S’ils sont attaqués, les États ont le droit de se défendre – et de se défendre les uns les autres. Mais le premier but des Nations Unies, tel qu’il est énoncé dans l’Article 1, est de « prendre des mesures collectives efficaces en vue de prévenir et d’écarter les menaces à la paix ».


Nous devons montrer aujourd’hui que l’Organisation des Nations Unies est capable d’atteindre ce but, mais pas seulement pour ses membres les plus favorisés, même si ces derniers éprouvent actuellement une inquiétude bien compréhensible face au terrorisme et à la prolifération des armes de destruction massive.


En effet, l’ONU doit aussi protéger des millions de femmes et d’hommes contre les menaces plus familières que sont la pauvreté, la faim et les maladies mortelles. Nous devons comprendre que ce qui menace quelques-uns d’entre nous nous menace tous et que nous devons lui répondre en conséquence.


Pour la plupart des habitants de la Terre, les problèmes les plus immédiats et les plus réels sont ceux qui compromettent directement les espoirs qu’ils nourrissent pour eux-mêmes et pour leur famille. Ces problèmes font obstacle aux efforts qu’ils déploient pour avoir des conditions de vie décentes, notamment en ayant accès à l’éducation et aux soins médicaux, en ayant de quoi manger et de l’eau potable et en jouissant d’un environnement sain. Tous ces problèmes sont évoqués dans les objectifs de développement énoncés dans la Déclaration du Millénaire.


Les événements de l’année 2003 ont empêché les dirigeants mondiaux de s’attaquer à ces problèmes. Cette année, nous devons retrouver l’élan nécessaire pour inscrire les objectifs du Millénaire pour le développement dans la réalité.


Tous les partenaires doivent s’efforcer ensemble d’accomplir d’ici à 2005 des progrès sensibles vers la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement. Si nous ne nous engageons pas sur la bonne voie d’ici à la fin de l’année prochaine, tout espoir de réaliser ces objectifs d’ici à l’année 2015 sera vain.


Le programme de l’année qui commence promet donc d’être bien rempli. J’espère pouvoir compter sur l’appui et la participation de vos gouvernements pour toute la gamme des activités que nous menons.


Je vais à présent tenter d’apporter à vos questions des réponses qui à leur tour alimenteront sans aucun doute le débat.


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