SG/SM/9152-ECO/54

AVEC LE PACTE MONDIAL, LE MONDE DES AFFAIRES PEUT S’ASSOCIER A LA RECHERCHE DE SOLUTIONS A LA PAUVRETE ET A L’INJUSTICE SOCIALE

17/02/2004
Communiqué de presse
SG/SM/9152
ECO/54


Avec le Pacte mondial, le monde des affaires peut s’associer a la recherche de solutions a la pauvrete et a l’injustice sociale


Voici le message que le Secrétaire général, Kofi Annan, a adressé lors de la cérémonie qui a marqué le lancement du Pacte mondial en Egypte, et dont S. Iqbal Riza, Chef de Cabinet du Secrétaire général a donné lecture le 9 février, au Caire:


Permettez-moi d’adresser mes salutations à toutes celles et à tous ceux qui sont aujourd’hui réunis au Caire pour le lancement du Pacte mondial en Egypte.


En 1999, au Forum économique mondial de Davos, j’avais demandé aux chefs d’entreprise du monde entier de conclure un pacte de valeurs communes – un Pacte mondial qui donnerait un visage humain au marché mondial.


Depuis, le Pacte mondial est apparu comme la seule vraie initiative de civisme dans les relations d’affaires à l’échelle mondiale en renforçant le rôle des entreprises comme partenaires de développement, notamment dans les efforts menés ici, dans le monde en développement, pour lutter contre la pauvreté.


Avec son lancement aujourd’hui en Egypte, le Pacte fait son entrée dans le monde arabe.  Je tiens à remercier les chefs d’entreprise qui se sont réunis aujourd’hui de leur adhésion aux principes sur lesquels repose le Pacte.  J’espère que cette journée qui fera date sera bientôt suivie d’initiatives analogues dans l’ensemble de la région.


La mondialisation rapide des marchés internationaux a, de l’avis général, été bénéfique à un grand nombre en raison de la prospérité et de la richesse ainsi créées.  Mais une grande partie de la population mondiale n’en a pas encore recueilli les bienfaits.  Notre tâche commune est de tout faire pour que la prospérité s’étende beaucoup plus largement aux populations des pays les plus pauvres.


Le Pacte est un élément important de ces efforts.  Il n’incrimine pas les milieux d’affaires, mais il procède plutôt de l’idée selon laquelle ces milieux, qui forment un rouage décisif et puissant dans toute société, ont un rôle indispensable à jouer et une responsabilité claire à assumer pour faire face aux problèmes les plus urgents dans le monde.  Grâce au Pacte, les milieux d’affaires peuvent s’associer à d’autres secteurs pour trouver une solution à la pauvreté et à l’injustice sociale qui continuent de sévir dans le monde.


Malgré sa création récente, le Pacte a déjà donné des résultats tangibles. Plus de 1 200 entreprises dans plus de 70 pays dont 500 entreprises à vocation mondiale, se sont déjà associées à cette initiative en adhérant à neuf principes sur les droits de l’homme, l’emploi et l’environnement.


Des réseaux régionaux et nationaux ont été mis en place dans plus de 50 pays, et ont permis de rassembler les dirigeants autour de la notion de responsabilité civique des entreprises.  De fréquentes concertations sur des questions telles que le VIH/sida, la lutte contre la corruption et la gestion de la chaîne d’approvisionnement ont suscité l’intérêt général des milieux d’affaires dans le monde.


Une initiative pour favoriser la croissance d’entreprises viables dans les pays les moins avancés a été lancée au titre du Pacte, qui a motivé de multiples projets créateurs d’emplois et de débouchés, et donc sources d’amélioration du sort des pauvres.  La base de données du Pacte contient de nombreux exemples et études de cas d’actions de ce type menées par des dirigeants d’entreprises afin que leur expérience puisse être partagée.


Le Pacte est une initiative volontaire nourrie par la hauteur de vues et l’engagement de chefs d’entreprise du secteur privé qui souhaitent en appliquer les principes dans leurs activités de tous les jours.  Il n’opère pas au moyen de réglementations, de sanctions ou de confrontations, mais plutôt par le dialogue, la diffusion des connaissances et la réalisation de projets.  Il s’agit moins d’interpréter des normes et des cadres réglementaires qui existent déjà que de privilégier la recherche de solutions pratiques.


À l’Organisation des Nations Unies, nous avons le sentiment d’avoir trouvé dans les milieux d’affaires égyptiens un partenaire prêt à s’unir à nous pour aller de l’avant.  L’excellence reconnue des chefs d’entreprise, la qualité des produits égyptiens, enfin les qualifications et le professionnalisme de la main-d’oeuvre de ce pays font l’admiration de tous.  De nombreuses entreprises, partout dans le monde, font appel à des fournisseurs égyptiens et un grand nombre d’entreprises égyptiennes occupent une large place dans le commerce international. Votre esprit d’entreprise, votre disposition à prendre des risques et votre attachement à la responsabilité civique des entreprises peuvent contribuer à jeter les bases du développement de demain et assurer l’avenir de vos enfants.  Vous pourrez ainsi servir d’exemple dans l’ensemble du monde arabe.


J’encourage donc les Egyptiens et tous les chefs d’entreprise arabes à se saisir de l’occasion qu’offre le lancement du Pacte.  Ce faisant, je fais appel non seulement à votre sens des responsabilités, mais aussi à votre sens des affaires, car le Pacte mondial est un outil précieux qui permet aux chefs d’entreprise de créer des liens chez eux et à l’étranger.  En menant vos activités selon des valeurs et des principes universellement partagés, vous pourrez renforcer les liens qui vous unissent à des interlocuteurs responsables et progressistes dans l’économie mondiale, mais aussi à l’Organisation des Nations Unies.


L’attachement au Pacte attirera aussi les clients.  Si une entreprise peut prouver qu’elle respecte la responsabilité civique, elle aura un net avantage sur le marché de la concurrence.  En agissant selon ces principes, vous pourrez aussi remonter le moral de vos employés, qui gagneront en assurance et en motivation, sachant qu’ils travaillent dans une entreprise soucieuse de rendre le monde meilleur.  Vous savez bien qu’en conservant et en attirant un personnel motivé, vous ne pouvez que contribuer à améliorer la productivité et les résultats de vos entreprises.


Les gouvernements, tels que le Gouvernement égyptien, qui ont une longue tradition de partenariat avec les milieux d’affaires, sont bien placés pour contribuer à promouvoir les objectifs du Pacte mondial, objectifs qui sont plus facilement atteints lorsque les gouvernements mettent en place des politiques favorables à la croissance du secteur privé et s’efforcent d’améliorer les conditions de vie de la population.


C’est donc le même message que j’adresse au Gouvernement et aux chefs d’entreprise en Egypte: c’est de votre engagement et votre dynamisme que dépendent la réussite du Pacte mondial en Egypte et son élargissement à l’ensemble du monde arabe.  Je ne doute pas que le Pacte s’implantera et prospérera dans votre pays et dans la région.  Dans ce cas, il offrira aux citoyens une raison nouvelle et concrète d’espérer que des avantages de la mondialisation les atteindront eux aussi et que les progrès économiques amélioreront réellement leur vie, et notre monde.


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