KOFI ANNAN LANCE UN APPEL EN FAVEUR DU REEQUILIBRAGE DES OBJECTIFS DE LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE EN 2004 ET DE PROGRES CONCRETS DANS LE DOMAINE DU DEVELOPPEMENT
Communiqué de presse SG/SM/9137 |
KOFI ANNAN LANCE UN APPEL EN FAVEUR DU REEQUILIBRAGE DES OBJECTIFS DE LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE EN 2004 ET DE PROGRES CONCRETS DANS LE DOMAINE DU DEVELOPPEMENT
On trouvera ci-après les observations que le Secrétaire général, Kofi Annan, a formulées lorsqu’il a été fait docteur honoris causa de l’Université de Genk à Bruxelles, le 30 janvier :
Merci, Monsieur le Premier Ministre et Monsieur le recteur, de vos paroles très chaleureuses.
C’est pour moi un grand plaisir d’être parmi vous aujourd’hui. Comme vous le savez, j’avais espéré pouvoir accepter ce diplôme honorifique l’année dernière, mais des événements connus de tous m’en ont empêché. Je suis donc heureux de pouvoir enfin accepter personnellement cette distinction dans le cadre d’une visite officielle très opportune en Belgique et dans les institutions européennes qui y sont établies.
Bien entendu, je sais que ce n’est pas seulement moi que vous honorez, mais aussi l’Organisation des Nations Unies et la mission mondiale dont elle s’acquitte dans les domaines de la paix, du développement et des droits de l’homme.
L’année qui s’est écoulée a été une des plus difficiles dans l’histoire de l’Organisation. Nous avons assisté à une profonde division entre les États Membres au sujet de la situation en Iraq, ce qui a eu des conséquences non seulement pour la paix en Iraq et dans la région, mais aussi, d’une manière plus générale, pour la paix et la sécurité internationales, la conduite des relations internationales et le rôle de l’Organisation des Nations Unies. Nous avons également constaté que l’attention se détournait dangereusement de ce qui était devenu de plus en plus un pôle d’attention, à savoir les objectifs du Millénaire pour le développement, qui ne sont rien d’autre que notre plan de lutte contre la pauvreté, la famine, le sida, la dégradation de l’environnement et d’autres maux mondiaux.
En 2004, nous devrons faire tout notre possible pour assurer une transition pacifique vers un Iraq démocratique qui aura recouvré sa pleine souveraineté et dans lequel tous les Iraquiens pourront participer à la vie politique. Un des principaux défis que nous devrons relever cette année sera toutefois le rééquilibrage des objectifs de la communauté internationale, ce qui signifie qu’il faut veiller à ce que le développement bénéficie de l’attention voulue, non pas en paroles, mais sous forme de promesses et d’engagements. Il faut obtenir des progrès réels et concrets. Le meilleur moyen d’y parvenir est d’engager des négociations commerciales constructives qui offrent aux populations pauvres la possibilité d’être raisonnablement compétitives sur les marchés mondiaux, une possibilité dont ils sont privés dans le système actuel.
Rééquilibrer les objectifs de la communauté internationale signifie également ne pas perdre de vue l’Afghanistan, qui en est à un stade crucial de sa transition d’une période de conflit vers une période de paix. Il faut en outre fournir une assistance internationale à plusieurs pays d’Afrique qui sont en bonne voie de mettre fin à des conflits, et venir en aide aux nombreux pays d’Amérique latine qui connaissent soit une période économique difficile, soit de plus en plus de difficultés liées au processus de démocratisation, soit les deux à la fois.
En bref, il existe une multitude d’autres problèmes qui méritent notre attention, qu’il s’agisse des opérations de maintien de la paix, des situations d’urgence humanitaires ou des activités quotidiennes en faveur du développement, des droits de l’homme et de la dignité humaine.
Certes, l’Organisation des Nations Unies est composée d’États Membres qui prennent les principales décisions, mais nous sommes tous des parties prenantes. Des organisations régionales, telles que l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) et l’Union européenne, établies ici même à Bruxelles, ont des rôles importants à jouer. Les entreprises privées, telles que celles dont je viens de rencontrer les représentants au Forum économique mondial en Suisse, ont également un rôle à jouer, de même que les organisations de la société civile qui ont tenu leur propre Forum social mondial à Bombay. Et, bien entendu, sans les idées et les analyses émanant des milieux universitaires, nous serions tous moins informés et moins éclairés. Il ne fait aucun doute que les recherches de qualité sont indispensables à l’élaboration de politiques et au renforcement des capacités. Je sais que des universités telles que la vôtre, tout comme l’Université des Nations Unies, grâce à sa présence en Europe, tant en Finlande qu’aux Pays Bas, joueront leur rôle.
Dans cet état d’esprit, j’attends avec impatience de travailler avec vous cette année-ci et au-delà afin de réaliser les huit objectifs du Millénaire pour le développement : un partenariat mondial pour le développement. Je vous remercie une fois de plus de la distinction que vous m’avez décernée.
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