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SAG/271

DES MESURES POUR MIEUX GÉRER LES CAPACITÉS DE PÊCHE ET COMBATTRE LA PÊCHE ILLÉGALE

01/07/2004
Communiqué de presse
SAG/271


DES MESURES POUR MIEUX GÉRER LES CAPACITÉS DE PÊCHE ET COMBATTRE LA PÊCHE ILLÉGALE


Malgré des améliorations, le problème de la pêche illicite reste entier; opérations en haute mer pas assez contrôlées


(Publié tel que reçu)


ROME, 1er juillet -- Quatre-vingt-quatre membres de la FAO viennent d'adopter de nouvelles recommandations relatives au renforcement de la coopération internationale en matière de gestion des capacités de pêche et de lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée.

A l'issue d'une consultation technique, qui s'est tenue du 24 au 29 juin 2004 au siège de la FAO, à Rome, 83 États membres de l'Organisation et l'Union Européenne ont recommandé aux gouvernements d'alourdir les peines appliquées à l'encontre des navires qui se livrent à la pêche illicite, d'empêcher le commerce des produits de cette pêche et de renforcer le contrôle international sur les exportations intrarégionales des bateaux de pêche.

La consultation technique a mis en garde contre la surpêche du thon dans l'océan Pacifique (parties centrale et occidentale). Elle a invité les gouvernements à accorder la priorité à ce problème en interdisant notamment l'introduction de nouveaux navires de pêche de grande capacité dans les zones où le thon est déjà pêché à outrance.

La consultation a demandé à la FAO de créer un répertoire mondial sur la pêche illicite, non déclarée et non réglementée et de développer des critères qui seraient communément agréés sur l'évaluation des capacités de pêche. En outre, la FAO devra dresser un bilan global des capacités de pêche et intensifier son assistance technique aux pays en développement en matière de gestion de ces capacités et de lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée.

Selon des rapports de la FAO, présentés lors de la consultation, le problème de la pêche illicite, non déclarée et non réglementée continue à s'aggraver alors que les capacités mondiales de pêche ont commencé à plafonner, du moins en termes de nombre de navires composant la flottille mondiale et de leur tonnage cumulé.

Quelques progrès

Sur les 80 pays ayant répondu à un questionnaire qui leur avait été communiqué par la FAO en prévision de la consultation, 40 indiquent avoir mis en place des programmes nationaux pour évaluer les capacités de pêche, mais peu (26 pays) ont établi des niveaux de capacité de référence pour leur flotte commerciale. Environ 53 pays ont développé, ou sont en train d'élaborer, des plans d'actions nationaux pour la gestion des capacités. Globalement, la taille de la flottille mondiale de pêche se stabilise aux alentours de 4,1 millions de navires pontés et non pontés, selon la FAO. Dans les pays de l'OCDE, la taille des flottes ne s'est pas seulement stabilisée, elle décline. Le nombre de nouveaux navires de plus de 100 tonnes construits chaque année s'élève actuellement à 300 alors qu'il dépassait les 2 500 dans les années 1980.

Toutefois, note l'Organisation, il est difficile de mesurer l'impact des nouvelles technologies sur les capacités de captures des navires. En effet, une analyse plus minutieuse de chaque pêche révèlerait certainement la présence de surcapacités dans un grand nombre de flottes exploitant les principaux stocks commerciaux de poisson.

La pêche illicite

La pêche illicite, non déclarée et non réglementée est un problème souvent associé à la surcapacité des flottes de pêche. Selon la FAO, la pêche illicite, non déclarée et non réglementée augmente en intensité et en envergure, compromettant sérieusement les efforts nationaux et régionaux de gestion durable des pêcheries. Les violations les plus répandues, selon un rapport de la FAO, sont l'utilisation d'engins illégaux, suivie du non-respect des clôtures spatiales ou saisonnières de la pêche et du prélèvement d'espèces interdites à la pêche et de taille trop faible. Le rapport, qui s'appuie sur les informations fournies par 82 pays membres de la FAO, estime que les défaillances de l'information concernant les prises des navires et les activités sont un obstacle majeur à l'amélioration du contrôle de la pêche illicite, non déclarée et non réglementée. Environ 63 pour cent des pays ayant répondu à l'enquête sus-mentionnée de la FAO ont indiqué connaître la position de la majorité des navires opérant dans leurs eaux et pouvoir déterminer l'ampleur des prises sur la base des informations fournies par ces navires. Mais parmi les pays accordant la permission aux navires étrangers de pêcher dans leurs eaux nationales, seulement 60 pour cent ont déclaré qu'ils vérifiaient réellement que ces navires étaient autorisés à le faire par leur État de pavillon, a révélé le questionnaire.

En ce qui concerne la pêche en haute mer, l'enquête a conclu qu'alors que des mesures de contrôle sont en oeuvre, moins de la moitié des pays exercent un contrôle effectif sur les navires de pêche en haute mer battant leur pavillon.

Des tendances prometteuses

Les organes régionaux des pêches - des organisations intergouvernementales gérant les ressources halieutiques partagées dans une zone donnée - indiquent, dans un autre rapport de la FAO, adopter une série, de plus en plus importante, de mesures contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée. Cinq de ces organes ont déclaré que ces mesures aidaient à réduire les captures d'espèces victimes de pêche illicite, non déclarée et non réglementée. Dans certains cas, les organismes de pêches travaillent à gérer conjointement les capacités. Par exemple, la Commission interaméricaine du thon tropical, composée de 14 pays différents, a informé la FAO qu'elle finalisait actuellement un plan à l'échelle de la région visant à gérer les capacités de pêche pour sa zone de juridiction à l'est de l'océan Pacifique. La consultation qui s'est tenue à la FAO a souligné qu'il s'agissait là d'un exemple à suivre.

Contact: George Kourous, Relations médias, FAO, george.kourous@fao.org (+39) 06 570 53168.


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