FIÈVRE APHTEUSE EN EUROPE: MALGRÉ LES SUCCÈS, LA VIGILANCE RESTE DE MISE
Communiqué de presse SAG/265 |
FIÈVRE APHTEUSE EN EUROPE: MALGRÉ LES SUCCÈS, LA VIGILANCE RESTE DE MISE
Cinquantième anniversaire de la Commission de lutte contre cette maladie
(Publié tel que reçu.)
ROME, 10 juin -- L'Europe peut se considérer pratiquement exempte de la fièvre aphteuse, une maladie animale extrêmement contagieuse qui a provoqué des pertes considérables durant des siècles d'épizooties dévastatrices, a déclaré aujourd'hui la FAO à l'occasion du 50e anniversaire de la Commission européenne de lutte contre la fièvre aphteuse.
La FAO a appelé les pays européens à rester vigilants face à d'éventuels futurs foyers épidémiques et à poursuivre leur soutien aux pays voisins où le virus est encore endémique. Le risque d'introduction du virus par l'intermédiaire du commerce illégal reste, en effet, élevé.
« L'Europe a réalisé des progrès remarquables contre la fièvre aphteuse ces dernières décennies. Aujourd'hui, sur 33 pays membres de la Commission, 31 sont indemnes de la fièvre aphteuse, tandis que le virus reste endémique en Turquie et en Israël », a déclaré Keith Sumption, Secrétaire de la Commission. La Commission a été fondée en 1954, trois ans après qu'une pandémie majeure ait frappé l'Allemagne, la France et plusieurs autres pays européens avec près d'un million de cas.
Risque toujours présent
Le dernier foyer majeur de fièvre aphteuse est apparu en 2001, lorsqu'une épizootie dévastatrice a touché le Royaume-Uni, suivie de l'apparition de nombreux foyers en Irlande, en France et aux Pays-Bas. Quatre millions d'animaux, au total, ont été abattus dans le seul Royaume-Uni afin de stopper la propagation de la maladie. Les pertes pour l'agriculture et le tourisme se sont élevées à quelque 13 milliards de dollars. Le virus avait été probablement importé de l'Asie de l'Est ou du Sud-Est par l'intermédiaire de produits d'origine animale.
« La dernière flambée épidémique majeure en Europe occidentale montre que la menace reste présente dans les pays d'Europe pourtant libres de la maladie », a déclaré M. Sumption. La fièvre aphteuse demeure endémique et à haute prévalence dans plusieurs pays d'Afrique, du Moyen-Orient, d'Asie et dans certaines parties de l'Amérique du Sud. L'Europe, l'Amérique du Nord, l'Amérique centrale, la région du Pacifique Sud et les Caraïbes sont libres de la maladie.
Le virus de la fièvre aphteuse est relativement stable dans les produits réfrigérés et peut être transmis par les mouvements - souvent illégaux - d'animaux, de produits d'origine animale ou de viande. Les bovins, les buffles, les porcs, les moutons, les chèvres et les cerfs sont prédisposés au virus. Les régions suscitant des inquiétudes incluent d'importants pays producteurs de bovins et de porcins en Asie de l'Est, du Sud et de l'Ouest, au Moyen-Orient et en Afrique où le virus reste endémique.
Le domaine d'action de la Commission
Alors que la Commission se concentrait au départ sur la lutte et la collaboration en Europe, l'accent est maintenant mis sur l'aide aux pays des régions voisines afin d'améliorer la lutte contre les maladies tout en contribuant aux efforts mondiaux déployés dans ce sens.
La Commission soutient les campagnes de surveillance et de lutte dans le Caucase et en Turquie et assiste les pays membres en prévision d'éventuelles flambées épidémiques. Elle agit également comme système d'alerte rapide aux niveaux régional et mondial. « Alors que la Commission Européenne de Bruxelles a un rôle d'harmonisation des efforts déployés par les pays européens contre la fièvre aphteuse, la Commission de lutte contre la maladie est principalement active dans les pays voisins afin d'écarter le danger d'incursion », a déclaré M. Sumption.
La Commission de lutte contre la fièvre aphteuse œuvre étroitement avec l'Organisation mondiale de la santé animale (OIE). Elle a bénéficié d'un accord financier de 2,5 millions de dollars conclu avec la Commission Européenne pour les opérations d'urgence des trois dernières années.
Fièvre aphteuse et pauvreté
Les pays pauvres connaissent les pires difficultés pour vaincre une maladie très dangereuse comme la fièvre aphteuse, car ils manquent de services vétérinaires, d'infrastructures et de moyens de surveillance et de lutte. « En aidant les pays pauvres à contrôler et à éliminer la fièvre aphteuse, nous pourrons rendre la production de lait et de viande plus sûre et offrir aux agriculteurs un meilleur accès aux marchés. Cela contribuera aussi à atténuer la menace de fièvre aphteuse en Europe », a déclaré l'expert de la FAO.
La FAO et l'OIE ont récemment mis en place un cadre mondial pour la lutte contre les maladies transfrontalières des animaux et ce, en vue de renforcer la collaboration internationale et de stimuler les investissements.
Pour de plus amples renseignements, veuillez contacter Erwin Northoff, relations médias, FAO, email: erwin.northoff@fao.org, tel: (+39) 06 570 53105.
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