CRIQUET PÈLERIN: SITUATION TRÈS PRÉOCCUPANTE EN AFRIQUE DU NORD-OUEST
Communiqué de presse SAG/257 |
CRIQUET PÈLERIN: SITUATION TRÈS PRÉOCCUPANTE EN AFRIQUE DU NORD-OUEST
La FAO met en garde le Mali, la Mauritanie, le Niger,
le Sénégal et le Tchad contre de possibles arrivées massives d'acridiens
(Publié tel que reçu.)
ROME, 26 mai 2004 (FAO) -- La situation relative au criquet pèlerin est très préoccupante en Afrique du Nord-Ouest malgré les opérations de lutte intensives, souligne la FAO qui fait état d'«une recrudescence acridienne en cours» dans cette région. La FAO a invité le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal et le Tchad à se préparer à des opérations de surveillance et de lutte intensives contre des essaims qui pourraient arriver du nord et envahir les régions cultivées du Sahel.
Plusieurs zones de reproduction
«Les criquets se reproduisent sur des milliers de sites dispersés sur d'immenses zones au sud des monts Atlas, du Maroc à l'Algérie, à la Tunisie et à l'ouest de la Libye», a indiqué Clive Elliott, fonctionnaire principal du Groupe Acridiens de la FAO. «Les larves forment des bandes et sont à leur dernier stade de développement avant de devenir des insectes ailés. Les essaims devraient commencer à se former à partir de la fin de ce mois. On s'attend à ce que les vents transportent vers le sud, dans le Sahel, en Afrique de l'Ouest, un nombre considérable d'ailés et d'essaims. Ces populations acridiennes devraient commencer à atteindre le sud de la Mauritanie, le nord du Sénégal, le Mali, le Niger et le Tchad vers la mi-juin», a précisé M. Elliott. De petits essaims ont déjà commencé à se former dans le nord de la Mauritanie où des dégâts localisés ont été signalés dans les cultures de millet et de sorgho, les palmiers-dattiers et les légumineuses.
Course contre la montre
Depuis octobre 2003, une superficie totale de 2,1 millions d'hectares a été traitée avec des insecticides en Algérie, Libye, Mauritanie, Maroc et Tunisie. En dépit d'opérations de lutte terrestres et aériennes intensives, il est très difficile de localiser et de traiter toutes les infestations acridiennes sur de vastes étendues désertiques souvent reculées», a fait observer M. Elliott.
«Les équipes de lutte font de leur mieux, mais il s'agit d'une course contre la montre. Outre les essaims qui se déplacent vers le sud en direction du Sahel, d'autres essaims pourraient se déplacer vers l'est en direction du Soudan», a encore dit l'expert de la FAO. Le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal et le Tchad devraient immédiatement commencer à préparer et équiper les équipes pour les prospections de terrain et les opérations de lutte dans les zones qui recevront les premières pluies estivales et où les essaims pourraient apparaître, a indiqué la FAO.
Il faudra mobiliser des ressources pour des appareils de traitement, des véhicules, des pesticides et des sessions de formation à la lutte antiacridienne. La FAO a pris des mesures pour aider les pays affectés et plusieurs bailleurs de fonds ont également offert leur soutien. La FAO encourage la mise en oeuvre des meilleures méthodes de lutte afin de réduire les risques pour la santé humaine et l'environnement. Dans le même temps, l'Organisation promeut l'utilisation accrue des méthodes de lutte biologique respectueuses de l'environnement. Une recrudescence acridienne de la taille de celle observée cette année ne peut toutefois être contrée qu'en ayant recours aux pesticides.
Empêcher l'invasion
Plus de 40 millions de dollars ont été dépensés depuis octobre 2003 sur les opérations de lutte antiacridienne. La plupart de ces fonds ont été fournis par les pays affectés. Des bailleurs de fonds internationaux, notamment la Commission européenne, les Etats-Unis, l'Italie, la Norvège et l'Espagne ont contribué, jusqu'ici, pour plus de 5 millions de dollars.
Récemment la FAO a lancé un appel d'urgence pour 17 millions de dollars supplémentaires afin d'aider les pays à éliminer les infestations larvaires et les essaims. Quelques donateurs ont favorablement réagi, mais le temps presse. «Si ces fonds n'étaient pas trouvés rapidement, toute la région pourrait être concernée par une invasion acridienne généralisée avant fin 2004», a affirmé M. Elliott. Il a fallu plusieurs années de lutte et plus de 300 millions de dollars pour venir à bout de la dernière invasion de criquet pèlerin, en 1987-1989.
Pour plus de renseignements, veuillez contacter Erwin Northoff, Relations médias, FAO, e-mail: erwin.northoff@fao.org, tel: (+39) 06 570 53105.
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