PRUDENCE A LA FAO ET A L'OIE: LA VICTOIRE SUR LA GRIPPE AVIAIRE N'EST PAS ACQUISE EN ASIE
Communiqué de presse SAG/240 |
Prudence a la FAO et à l'OIE: la victoire sur la grippe aviaire n'est pas acquise en Asie
Le virus n'est toujours pas maîtrisé malgré des progrès; des recherches approfondies sont nécessaires
(Publié tel que reçu)
Rome/Paris, le 19 mars 2004 (FAO) -- Les pays asiatiques qui crient trop vite victoire contre la grippe aviaire devraient s'appuyer sur des bases scientifiques solides, selon la FAO et l'Organisation mondiale de la santé animale (OIE).
Les deux organisations sont prêtes à fournir des experts internationaux pour évaluer la situation épidémiologique, indique un communiqué conjoint.
"La collaboration entre les pays et la communauté internationale est indispensable afin que le virus soit maîtrisé et pour que des mesures de prévention et de contrôle efficaces soient mises en place dans chacun des pays touchés par l'épizootie ainsi que les pays voisins", soulignent la FAO et l'OIE.
Plus de trois mois après l'apparition de la grippe aviaire dans plusieurs pays asiatiques -- qui a tué, rappelons-le, 23 personnes en Thaïlande et au Viet Nam -- la situation s'est améliorée en Chine et dans ces deux pays, selon le communiqué conjoint.
D'autres foyers pourraient se déclarer
"La crise n'est pas terminée", mettent en garde la FAO et l'OIE. "Dans des pays comme l'Indonésie, le Laos, le Cambodge et la Thaïlande, de nouveaux foyers pourraient se déclarer. Le virus pourrait se répandre de nouveau dans un pays ou d'un pays à l'autre. Aussi longtemps que le virus H5N1 ne sera pas entièrement maîtrisé, la menace sur la santé humaine persistera."
Tous les pays touchés ont élaboré des campagnes de lutte à la mesure de leurs nécessités. "Il s'agit là d'une importante première ligne de défense contre le virus, qu'il faudra renforcer par la suite", selon le communiqué conjoint FAO/OIE.
Précaution et biosécurité
En particulier, des mesures de précaution appropriées doivent être mises en place pour s'assurer que les régions touchées ne soient plus infectées et qu'elles le restent. Avant de reconstituer leurs stocks, les pays doivent appliquer des mesures de surveillance et de biosécurité très strictes. Il convient, en effet, de prévenir de nouvelles infections ou de circonscrire immédiatement celles qui pourraient être détectées, selon les deux organisations.
L'absence du virus doit être prouvée par des recherches et des études sérologiques. Dans les pays où des programmes de vaccination sont appliqués, des poulets non vaccinés devraient servir de moyen de repérage; on les appelle "animaux sentinelles". Les déplacements des volailles et des produits contaminés devraient être étroitement surveillés pour empêcher une éventuelle réintroduction du virus à partir des régions touchées par la grippe aviaire. Il convient d'éviter tout contact entre la faune sauvage et les volailles.
Conformément aux normes internationales de l'OIE, les pays peuvent déclarer la disparition de l'influenza aviaire sous certaines conditions et, dans tous les cas de figure, six mois après la date à laquelle un foyer a été signalé pour la dernière fois.
La FAO et l'OIE soulignent la nécessité d'enquêter plus à fond sur les causes de la dernière épizootie. "Pour empêcher de nouveaux foyers, il nous faut comprendre comment la maladie s'est déclarée."
Jusqu'ici, la grippe aviaire en Asie et l'abattage pour contrôler la maladie ont tué au moins 100 millions de volailles.
Contact: Erwin Northoff Relations médias, FAO erwin.northoff@fao.org (+39) 06 570 53105.
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