SAG/223

COMBATTRE LA FAIM AUJOURD'HUI POUR VAINCRE L'OBESITE DEMAIN

11/02/2004
Communiqué de presse
SAG/223


Combattre la faim aujourd'hui pour vaincre l'obesite demain


Une meilleure nutrition réduit les coûts des soins de santé


Rome, 11 février 2004 (FAO) -- La lutte contre la faim et la malnutrition chez les femmes enceintes et les enfants permet de prévenir le surpoids et l'obésité tout en réduisant les coûts des soins de santé qui en découlent, selon un rapport de la FAO.


Citant des études empiriques, le rapport révèle que la malnutrition chez la femme enceinte «programme» les tissus du fœtus de sorte que, plus tard, à l'âge adulte, l'individu dérive vers l'obésité si son mode de vie est sédentaire et l'environnement abondant en nourriture.


Plusieurs pays en développement sont confrontés à cette situation dont les effets sur la santé peuvent être dramatiques.  La faim aujourd'hui suivie d'une période d'abondance demain entraîne pour un grand nombre de personnes une dérive vers l'obésité, ce qui les rend vulnérables à certaines maladies comme les troubles cardio-vasculaires, l'hypertension et le diabète.


Aujourd'hui, tout comme dans un avenir prévisible, on constate que les régimes alimentaires s'écartent des recommandations d'une consultation d'experts de la FAO et de l'OMS tenue l'année dernière.


A titre d'exemple, le rapport indique que dans 36 pour cent des pays du monde, la consommation de cholestérol par la population dépasse le plafond recommandé qui est de 300 milligrammes par personne et par jour. Elle aurait même doublé par rapport au début des années 60.


De même, dans 34 pour cent des pays, on note un franchissement du cap de 30 pour cent pour les apports en graisses alimentaires, contre 18 pour cent il y a quarante ans.


Selon les projections de la FAO, d'ici à 2030, ces indicateurs devraient continuer à se détériorer, plus de 40 pour cent des apports en calories supplémentaires devant provenir des graisses.


Un double fardeau


Du fait à la fois de la baisse des prix réels des denrées alimentaires, de l'augmentation des revenus et de l'urbanisation croissante, les apports en calories et en protéines des régimes alimentaires observés dans plusieurs pays en développement ne se différencient plus tellement des niveaux de consommation des pays développés, selon le rapport.


Ces changements nutritionnels signifient qu'un nombre croissant de pays en développement devront affronter le double fardeau de la sous-alimentation et de la suralimentation réunies, avec leurs coûts économiques et les problèmes de santé qui en découlent. Selon le rapport, ce double fardeau est appelé à s'alourdir d'ici à 2030.


L'obésité est l'une des causes principales des maladies chroniques dont les coûts sont déjà très élevés dans beaucoup de pays développés.  Rien qu'aux Etats-Unis, ces coûts se chiffrent à plus de 120 milliards de dollars l'an. Ils dépassent les coûts des soins de santé liés au tabagisme.


Selon le rapport, les problèmes économiques associés à la transition vers une meilleure nutrition seront plus durement ressentis dans les pays en développement.


Dans les pays développés, le diabète et les autres maladies non transmissibles liées à l'obésité représentent une bonne part des coûts des soins de santé.


Mais contrairement à ce qui se passe dans les pays développés, une grande partie des populations des pays en développement n'a pas les moyens de se payer les soins médicaux qu'entraînent les troubles de santé liés au surpoids et à l'obésité.


Ainsi, après avoir souffert de la faim, une partie de la population de ces pays souffrira de maladies chroniques liées à l'obésité, sans trop d'espoir de s'en sortir.


Le message saute aux yeux, selon le rapport. Les efforts déployés aujourd'hui pour vaincre la faim et améliorer la nutrition chez les femmes en âge de procréer ne pourront qu'être bénéfiques demain, notamment dans les pays en développement où la «programmation prénatale» du fœtus est susceptible d'entraîner excès de poids, obésité et vulnérabilité accrue aux maladies chroniques.


Contact: John Riddle Relations médias, FAO john.riddle@fao.org (+39) 06 570 53259


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