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SAG/214

CRISE DU CAFE: LA FAO AIDE LES PETITS PRODUCTEURS NICARAGUAYENS A SURMONTER L'EPREUVE

20/01/04
Communiqué de presse
SAG/214


CRISE DU CAFE: LA FAO AIDE LES PETITS PRODUCTEURS NICARAGUAYENS A SURMONTER L'EPREUVE


Des semences et des outils agricoles aux agriculteurs les plus affectés


20 janvier 2004, Rome/Managua -- Au Nicaragua, la FAO aide le gouvernement à soutenir les petits producteurs de café, ruinés par la crise internationale du secteur et, à plus long terme, l'Organisation et les autorités de Managua préparent un programme de reconversion de la production visant à améliorer la qualité du café et à explorer de nouvelles niches de marché.


La récente spirale à la baisse des cours du café a profondément affecté l'économie du Nicaragua: les revenus, l'emploi et la sécurité alimentaire de milliers de familles rurales en ont souffert.  Il n'y a pas longtemps, la culture du café au Nicaragua représentait 30 pour cent du PIB du secteur agricole et 50 pour cent des devises étrangères procurées par les exportations. Le café représentait environ le quart des exportations nationales.


L'année dernière, le pourcentage des exportations nationales a diminué de moitié, ne représentant plus que 12 pour cent du fait de la chute des cours du café sur le marché international.  Beaucoup de plantations de café sont à l'abandon depuis que les cours sont déprimés - le produit de la vente ne couvre pas les coûts de production et la dette ne favorise pas le crédit.  


"Quand on sait que la culture du café fait travailler 31,5 pour cent de la main-d'oeuvre totale agricole on réalise la gravité de cette crise dans un pays dont la dette extérieure représente plus de dix fois la valeur des exportations", explique Loy Van Crowder, Représentant permanent de la FAO au Nicaragua.  Confronté à cette situation, le gouvernement a requis l'aide de la FAO: il s'agit en premier lieu d'assurer la sécurité alimentaire à quelque 3 000 familles de producteurs de café affectées par la crise dans les départements de Matagalpa et Jinotega, les zones productrices les plus représentatives du pays.


Dans le département de Matagalpa, la FAO aidera le ministère de l'agriculture à formuler un programme d'investissement pour la reconversion et la diversification de la production de café en vue de l'adapter aux exigences du marché.  Les municipalités de Rancho Grande et El Tuma-La Dalia seront les premières à en bénéficier. L'idée est d'étendre cette expérience à d'autres zones du pays.


Fèves noires au lieu du café


Pour affronter l'urgence alimentaire, la FAO distribuera 2 400 quintaux (108 960 kilos) de semences de fèves noires, 6 000 quintaux (272 400 kilos) d'engrais et 9 000 outils agricoles de base à quelque 3 000 producteurs de café affectés par la crise, soit 17 000 personnes en comptant les familles.


Les fèves noires font partie de la diète alimentaire des Nicaraguayens. La demande sur cette denrée est bonne aussi bien sur les marchés internes qu'externes latino-américains. Les variétés nicaraguayennes sont bien acceptées et leur prix est compétitif.  Les experts estiment que le projet permettra à chaque producteur de récolter 0,7 hectare de fèves noires pour l'autoconsommation et la commercialisation interne, ce qui facilitera la diversification ultérieure de la production dans le pays.


Nouveaux marchés, meilleurs produits


Le Nicaragua produit principalement du café de type Arabica. Le bas de gamme de ce type de café concurrence sur le marché international le café Robusta qui est produit sous d'autres cieux (nord du Brésil et Viet Nam, notamment) à des coûts nettement inférieurs, donc plus facile à écouler.  Une bonne partie du café au Nicaragua étant plantée et récoltée à des altitudes inférieures à 800 mètres, la qualité de la production n'est pas très compétitive. On l'appelle localement le café des «basses terres».


La crise des cours du café a mis en lumière la nécessité de diversifier la production pour atténuer les effets négatifs de la monoculture. Il convient en outre de déployer des efforts pour la reconversion de la production eu égard aux perspectives commerciales et à la compétition internationale.


Avec l'aide de la FAO, les autorités nicaraguayennes vont donc lancer le programme de reconversion et de diversification de la production de café qui couvre dans une phase initiale, comme mentionné ci-dessus, les municipalités de Rancho Grande et El Tuma-La Dalia, dans le Département de Matagalpa.  Les premiers bénéficiaires de cette initiative seront quelque 2 000 petits et moyens producteurs de café de "basses terres", regroupés dans leur majorité en coopératives agricoles.  Puis le programme couvrira d'autres "basses terres" du pays. Son exécution sera financée par des ressources nationales et par des apports complémentaires éventuels d'institutions de financement internationales.


Contact: Nuria Felipe Soria, Relations médias, FAO, nuria.felipesoria@fao.org (+39) 06 570 55899.


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