PROGRAMME DU CAIRE: LES DÉLÉGATIONS APPELLENT LES PAYS DÉVELOPPÉS À ACCROÎTRE L’AIDE AU DÉVELOPPEMENT DANS LES SECTEURS DE LA POPULATION
Communiqué de presse POP/903 |
Commission de la population
et du développement
9e séance – après-midi
PROGRAMME DU CAIRE: LES DÉLÉGATIONS APPELLENT LES PAYS DÉVELOPPÉS À ACCROÎTRE L’AIDE AU DÉVELOPPEMENT DANS LES SECTEURS DE LA POPULATION
La Commission du développement et de
la population achève les travaux de sa trente-septième session
Constatant que le niveau de l’aide publique au développement reste insuffisant pour réaliser les objectifs énoncés dans le Programme du Caire adopté en 1994, de même que l’ensemble des Objectifs de développement du Millénaire, la Commission de la population et du développement a demandé, cet après-midi, aux pays développés d’honorer leurs engagements et de compléter les ressources financières affectées par les pays en développement à des programmes dans le secteur de la population.
Pour ce faire, la Commission a adopté, après des négociations difficiles, une résolution*, telle qu’amendée oralement, sur le suivi du Programme d’action de la Conférence internationale du Caire, ainsi que son rapport** pour la présente session. Elle a ainsi clôturé sa trente-septième session, dont les travaux se sont déroulés du 22 au 26 mars*** sous la présidence de M. Alfredo Chuquihuara, du Pérou.
Rappelant que le coût de l’exécution de programmes en matière de santé procréative dans les pays en développement et en transition est estimé, en dollars de 1993, à 18,5 milliards en 2005 et à 21,7 milliards de dollars en 2015, et qu’un tiers du financement de ces programmes devra être assuré par des ressources extérieures, la Commission a également demandé aux pays donateurs de redoubler d’efforts pour transférer des ressources nouvelles et additionnelles et d’honorer leurs engagements au titre de l’aide publique au développement dans le secteur de la population.
La Commission a par ailleurs rappelé l’importance cruciale de la coopération internationale, tant au niveau bilatéral que multilatéral, pour accélérer la mise en œuvre du Programme d’action du Caire et pour la réalisation des objectifs de développement qui doivent être atteints en 2015. Elle a ainsi encouragé les gouvernements, les organisations internationales, les organismes des Nations Unies, et les institutions financières à aider les pays en développement au moyen d’assistance technique et d’activités de renforcement des capacités. Elle a en outre invité le Fonds des Nations Unies pour la population à continuer de jouer un rôle vital en la matière et a souligné l’importance de renforcer les partenariats entre les parties prenantes de la société civile concernées.
Dans une brève déclaration de clôture, la Vice-Présidente de la Commission, Mme Kitty van der Jeijden (Pays-Bas), également facilitateur des négociations, a indiqué qu’elle aurait souhaité que les Etats Membres aillent au-delà du consensus atteint pour se concentrer sur la mise en œuvre du Programme d’action au niveau national. Etant donné la complexité des négociations sur ces questions extrêmement sensibles, elle a estimé que les objectifs de la session avaient été atteints. Rappelant que chaque minute, une femme meurt des suites de sa grossesse, elle s’est réjouie que les Etats Membres aient réaffirmé sans réserve leur engagement en faveur du Programme d’action. Elle a souligné que la culture et les traditions ne devraient pas faire obstacle à l’exercice des droits en matière de santé, en particulier sexuelle et reproductive.
Rappelant que la session coïncidait avec la célébration du dixième anniversaire du Programme d’action du Caire, M. Chuquihuara a estimé que cette session était un succès pour les millions de femmes et d’adolescentes et pour les jeunes dont les droits en matière de santé génésique ont été réaffirmés et protégés. A cet égard, il a félicité les délégations pour leurs efforts visant à intégrer les politiques sur la population dans les stratégies en faveur de l’éradication de la pauvreté. Il a également indiqué que les processus régionaux reflétaient ce qui se passe sur le terrain et que le Programme d’action du Caire ainsi réaffirmé reflétait le désir de l’humanité de progresser vers un monde meilleur dans l’égalité des droits et dans la paix.
La Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), Mme Thoraya Obaid, tout en exprimant son attachement au respect de la diversité culturelle et de la culture en général comme composante de la stabilité, a réaffirmé la nécessité de s’élever contre les violations des droits de l’homme, en particulier ceux des femmes et des enfants. Elle s’est félicitée des progrès accomplis, insistant toutefois sur le chemin qui reste à parcourir pour que chaque individu puisse vivre dans la dignité. Elle a ainsi invité les Etats Membres à ne pas sacrifier de vies au profit d’intérêts politiques en gardant toujours à l’esprit l’intérêt de l’homme et de son développement. Le Programme d’action du Caire appartient aux hommes et femmes du monde car ce sont eux qui l’appliquent, a-t-elle lancé. Comme le Directeur de la Division de la population des Nations Unies, M. Joseph Chamie, elle a souligné les liens entre les objectifs du Caire et les Objectifs de développement du Millénaire qui comme, il l’a rappelé, seront à l’ordre du jour de la trente-huitième session** au même titre que les rapports entre population, développement, VIH/sida et pauvreté. Evoquant par ailleurs les besoins en ressources supplémentaires, Mme Obaid a fait valoir que les résultats escomptés par l’application du Programme du Caire rembourseraient largement le montant du coût de son exécution.
Les représentants du Qatar, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, et de l’Egypte ont souhaité que l’adoption du texte sur le suivi du Caire se traduise par un réel soutien financier et technique de la communauté internationale en direction des pays en développement. Ils ont souhaité que les contributions au FNUAP soient augmentées de façon à servir les objectifs de la communauté internationale en la matière. Le représentant de l’Egypte a par ailleurs indiqué que son pays continuerait à s’opposer à toute tentative visant à imposer de nouvelles conceptions de la famille ou des valeurs familiales qui soient contraires à ses traditions. A son tour, la représentante des Etats-Unis a déclaré que toute affirmation ou réaffirmation des principes de la Conférence du Caire ou autres réunions ou documents des Nations Unies à ce sujet ne pouvaient en aucun cas être interprétée comme une promotion de l’avortement ou d’activités connexes. Dans la même ligne, le représentant du Nicaragua a déclaré que l’avortement ne pouvait en aucun cas être présenté comme une option de la planification familiale. Les représentants du Brésil et du Chili ont, quant à eux, souligné l’importance du cadre régional pour la mise en œuvre du Programme d’action du Caire. S’exprimant au nom de l’Union européenne ainsi que du Canada et de la Nouvelle-Zélande, la représentante de l’Irlande s’est dite encouragée par l’appui constant apporté au Programme d’action du Caire depuis 1994 et a souligné que l’accès universel aux services de santé reproductive nécessitait un engagement de tous les pays au plus haut niveau. Elle a en outre insisté sur la nécessité de maintenir l’élan qui a été donné par la Conférence sur le financement du développement.
* Le projet de résolution est publié sous la cote E/CN.9/2004/L.6.
** Le projet de rapport est publié sous la cote E/CN.9/2004/L.3.
*** Les communiqués de presse sont publiés sous les cotes POP/892 à POP/902 et sont disponibles dans les archives du Centre de nouvelles: http://www.un.org/News/fr-press/archivesFrench.htm.
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