LE COMITE DE L’INFORMATION ACHEVE SON DEBAT GENERAL DOMINE PAR LES QUESTIONS DE RATIONALISATION DU RESEAU DES CENTRES D’INFORMATION
Communiqué de presse PI/1575 |
Comité de l’information
4ème séance – après-midi
LE COMITE DE L’INFORMATION ACHEVE SON DEBAT GENERAL DOMINE PAR LES QUESTIONS
DE RATIONALISATION DU RESEAU DES CENTRES D’INFORMATION
Clôturant ce soir son débat général, le Comité de l’information a de nouveau assisté à un plaidoyer en faveur d’une approche au cas par cas dans la poursuite de la régionalisation du réseau des centres d’information des Nations Unies. En effet, de nombreux représentants de pays en développement qui sont intervenus cet après-midi ont mis en garde le Département de l’information contre un processus de rationalisation qui aurait l’effet inverse de celui escompté et affaiblirait l’image des Nations Unies en Afrique et dans les autres régions en développement. Les 3,6 millions de dollars dégagés par la fermeture de neuf centres d’information en Europe occidentale devraient en principe contribuer à renforcer les capacités humaines et matérielles des centres d’information des pays en développement, ont fait valoir les délégations de Trinité-et-Tobago et du Népal.
Avant d’étendre l’expérience de la régionalisation à d’autres régions, le Département de l’information gagnerait à procéder à une évaluation de la création du Centre régional de Bruxelles en janvier 2004, a jugé le représentant de la Mongolie, tandis que son homologue de la République-Unie de Tanzanie considérait quant à elle que ce modèle n’était pas applicable à l’Afrique. Il est peu probable que le pôle régional de Nairobi permette aux Tanzaniens de disposer du même flux d’informations que celui fourni par le Centre de Dar Es Salaam, a-t-elle ajouté, considérant à l’instar du représentant du Togo que les coûts de fonctionnement de ces centres étaient dérisoires et que la plupart des frais de location et de fonctionnement étaient pris en charge par les gouvernements. La proposition visant à instituer un pôle régional central pour l’Afrique et six autres pôles sous-régionaux nous semble prématurée et exige une réflexion plus poussée qui tienne compte des réalités du continent, a fait valoir le délégué du Burkina Faso.
Le Département de l’information devrait continuer de s’investir dans la promotion d’un nouvel ordre mondial des communications et dans le renforcement des capacités des pays en développement, ont estimé d’autres délégations. A ce titre, le représentant du Pakistan a estimé que la fermeture des centres d’information aurait un effet contreproductif quant aux efforts visant à réduire le fossé numérique entre pays riches et ceux en développement. La Suisse a insisté quant à elle sur l’importance du suivi à accorder aux résultats de la première phase du Sommet mondial sur la société de l’information, tenue à Genève en décembre 2003, et s’est dite disposée à assurer un appui à l’organisation de la seconde phase du Sommet prévue en 2005 à Tunis. Par ailleurs, le Département de l’information a été invité par le représentant d’Israël à intensifier ses campagnes de lutte contre l’antisémitisme et l’intolérance, entre autres, et à supprimer sa section consacrée à la Palestine pour réaffecter les ressources économisées à des campagnes en faveur de la paix au Moyen-Orient.
Les représentants des pays suivants se sont exprimés: Israël, Mongolie, République populaire démocratique de Corée, Burkina Faso, Cuba, Népal, Monaco, Bélarus, République-Unie de Tanzanie, Pakistan, Suisse, Indonésie, Jamaïque (au nom de la CARICOM), Trinité-et-Tobago, Togo et Cap Vert. Les Etats-Unis et Cuba ont exercé leur droit de réponse et le Costa Rica a émis un point d’ordre. Faute de temps, le Secrétaire général adjoint à la communication et à l’information n’a pas pu présenter ses réponses aux délégations qui leur seront transmises par écrit.
Le Comité de l’information se réunira de nouveau en plénière le 7 mai dans l’après-midi pour conclure les travaux de sa vingt-sixième session et adopter le rapport de son Groupe de travail à composition non limitée qui se réunit à partir de demain, jeudi 29 avril. Il célèbrera la Journée mondiale de la liberté de la presse lundi 3 mai.
DÉBAT GÉNÉRAL ET QUESTIONS DE FOND
Déclarations
M. ARYE MEKEL (Israël) a salué le Département de l’information pour les efforts déployés dans la redéfinition de sa stratégie de communication, avant de souligner que l’information constituait un élément clef du monde moderne. Il a insisté sur la nécessité de communiquer des informations neutres et sans entraves. Il a encouragé les réformes en cours, en particulier la régionalisation des centres d’information. Cependant, le représentant d’Israël a cependant déploré qu’en dépit des demandes répétées de son Gouvernement, le Département n’ait pas prévu d’ouvrir un centre en Israël. S’agissant de la modernisation du Département de l’information, il a mis en avant la pertinence du site Web de l’Organisation, rappelant ensuite que le mandat du Département devait avant tout obéir à une obligation de neutralité. Il ne faut pas que certains groupes d’Etats utilisent le budget du Département pour tenter de faire avancer leurs objectifs et pour indexer d’autres pays. Nous sommes le seul Etat Membre qui fait l’objet d’un traitement injuste, a affirmé le représentant d’Israël, indiquant que le DPI ne dispose pas de personnel de nationalité israélienne. Il a demandé ensuite le démantèlement du groupe chargé de la Palestine au sein du Département et a suggéré que ses ressources soient réaffectées à la diffusion d’informations sur le Moyen-Orient. Le Département de l’information a réalisé des progrès modestes dans la lutte contre l’antisémitisme, a dit M. Mekel, exhortant les Nations Unies à intensifier les campagnes de communication contre la haine, le racisme, l’antisémitisme, en particulier au Moyen-Orient.
M. BAATAR CHOISUREN (Mongolie) a salué les progrès accomplis dans la réorientation du Département de l’information et a souligné que les leçons tirées de son expérience de la gestion de la crise iraquienne devaient permettre d’améliorer encore la communication et les services d’information de l’ONU. Il a appuyé l’approche axée sur les services aux clients adoptée par le Département, le renforcement de la coordination à l’échelle du système ainsi que le développement d’une culture de l’évaluation et de la performance. Il s’est félicité du succès de la reconfiguration et du développement du site Web. A cet égard, il a notamment insisté sur l’utilité de l’accès à la documentation officielle sur l’intranet et a estimé qu’il fallait œuvrer pour le rendre disponible gratuitement sur l’internet. Le délégué a par ailleurs appuyé les initiatives prises par le Département pour améliorer la diffusion des travaux de l’Assemblée générale, des informations transmises par le porte-parole du Secrétaire général et en général des activités du système des Nations Unies dans son ensemble. M. Choisuren a réaffirmé le soutien de son pays au processus de régionalisation des centres d’information mais a cependant insisté sur la nécessité de le poursuivre dans le cadre d’une consultation et d’une coopération renforcées avec les Etats Membres. Il a également attiré l’attention du Département sur le besoin d’évaluer les résultats de l’expérience européenne avant d’aller plus loin. Soulignant le caractère démocratique de la radiodiffusion, le représentant a enfin appuyé le projet de développement de la radio des Nations Unies.
M. KIM CHANG GUK (République populaire démocratique de Corée) a déploré les disparités entre pays développés et pays en développement dans l’accès aux nouvelles technologies de l’information et des communications. Il a condamné le fait que certains pays profitent de leur monopole sur les moyens de communications pour travestir les informations destinées aux pays en développement. Les activités du Département de l’information devraient contribuer à établir un nouvel ordre des communications internationales, a-t-il dit, souhaitant que l’accent soit particulièrement mis sur les questions de pauvreté, de maladies infectieuses. Il a salué les efforts du Département pour renforcer les capacités des pays en développement dans le domaine de l’information, entre autres par le biais des stages de formation.
M. FRANCOIS OUBIDA (Burkina Faso) a rappelé que l’un des objectifs initialement visés par la restructuration des centres basés en Afrique et au Moyen-Orient était de tirer profit des économies réalisées grâce à la fermeture de nombreux centres dans les pays développés. Il a reconnu qu’une grande partie des centres d’information éprouvaient des difficultés en ressources humaines, matérielles et financières limitant leurs activités opérationnelles sur le terrain mais a néanmoins rappelé que le principe de la réforme avait été retenu comme moyen d’insuffler une nouvelle dynamique à ces centres. L’allocation des moyens dégagés aux centres dans les pays en développement permettrait de renforcer leurs actions et de mieux informer leurs populations marginalisées, a-t-il poursuivi. Il a ajouté qu’il est à craindre que la réforme telle qu’elle est dessinée par le Département de l’information n’enterre à jamais toute perspective pour les pays en développement. Il a estimé que la restructuration devait s’inspirer de l’expérience dans les pays développés, tenir compte de la spécificité des centres dans les pays en développement et renforcer efficacement l’échange d’informations. Le délégué a estimé que la proposition visant à instituer un pôle régional central pour l’Afrique et six autres pôles sous-régionaux se révélait prématurée et requérait une réflexion qui tienne compte des réalités des pays concernés. Pour que les centres d’information rapprochent effectivement l’ONU des populations locales, a-t-il déclaré, le Burkina Faso estime qu’il faut au contraire renforcer la présence des Nations Unies en Afrique. A ce titre, il a cité l’exemple du Centre d’information à Ouagadougou qui, a-t-il dit, favorise un partenariat efficace avec le Gouvernement du Burkina Faso, la société civile, les milieux d’enseignements et les médias implantés dans le pays.
M. RODNEY LOPEZ CLEMENTE (Cuba) s’est inquiété de l’ampleur prise par la fracture numérique qui marginalise le monde en développement. Il est nécessaire d’instaurer un nouvel ordre mondial de l’information, a-t-il dit, approuvant le principe d’une réorientation des activités du Département mais plaidant toutefois pour une approche différenciée selon les publics visés. Il faut tenir compte des réalités et des spécificités des pays en développement, a fait valoir M. Lopez Clemente, recommandant à ce titre une évaluation préalable de l’expérience de la rationalisation du réseau des centres d’information en Europe occidentale, notamment de l’ouverture du pôle régional à Bruxelles. Ce schéma ne peut s’appliquer aux pays en développement, a insisté le représentant cubain, avant de protester de nouveau contre le fait que les Etats-Unis accueillent des groupes terroristes hostiles à Cuba et qui utilisent des moyens modernes de diffusion d’information depuis le territoire américain.
M. MURARI SHARMA (Népal) s’est prononcé en faveur de la poursuite de la réorientation et du renforcement des activités du Département de l’information. Réaffirmant la mission du Département telle que récemment redéfinie, il a salué les progrès accomplis et notamment le renforcement de la coordination à l’échelle du système, l’amélioration de l’efficacité et le développement d’une culture de l’évaluation. Il a particulièrement insisté sur le rôle crucial du Département pour améliorer la perception qu’a le public de l’ONU, de ses objectifs et de ses activités. Il a par ailleurs appuyé la proposition visant à ce que le Département établisse un rapport annuel. Il a également insisté sur la priorité à accorder à sa fonction de liaison avec la société civile et sur la nécessité de renforcer les capacités des pays en développement en matière de technologies de l’information et de la communication. S’agissant du cadre stratégique pour 2006-2007, le Népal souhaite que le Département se concentre à la sensibilisation du public aux activités menées dans les domaines prioritaires et en particulier sur celles concernant la réalisation des Objectifs du Millénaire. Il a également estimé que le Département devait jouer un rôle important en vue de la célébration du soixantième anniversaire des Nations Unies. S’agissant du processus de régionalisation des centres d’information, il a estimé que les ressources dégagées par la mise en place du Centre régional pour l’Europe occidentale devaient être affectées aux centres des pays en développement, et notamment des pays les moins avancés. Insistant sur la nécessité de procéder en consultation avec les pays hôtes, il a expliqué que le Népal ne pouvait pas accepter la fermeture du Centre de Katmandou et estimait qu’au contraire ce centre devait être renforcé et modernisé.
M. MICHEL BORGHINI (Monaco) a estimé que la Journée mondiale de la liberté de la presse du 3 mai prochain devrait être l’occasion de réaffirmer l’attachement de la communauté internationale à l’indépendance des médias. L’Internet, l’information en continu et l’évolution rapide des techniques ont rendu indispensable la réorientation des activités du Département de l’information, a-t-il dit ensuite, avant d’apporter son soutien à la nouvelle approche stratégique qui insiste sur l’indispensable coordination des activités d’information au sein du système des Nations Unies ainsi que sur l’évaluation critique des résultats obtenus par rapport aux objectifs définis. Il a encouragé la poursuite des partenariats entre le Département de l’information et celui des opérations de maintien de la paix, apporté son appui aux campagnes stratégiques menées avec l’Union internationale des télécommunications (UIT) et le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida, (ONUSIDA), avant de soutenir également le processus de régionalisation des centres d’information des Nations Unies en tenant compte des spécificités géographiques et culturelles.
M. ANDREI SAVINYKH (Bélarus) a déclaré que le processus de réorientation des activités du Département était un élément clef de la réforme des Nations Unies. Il a souligné le rôle crucial du Département pour faire connaître les enjeux et les accomplissements de l’Organisation, notamment en matière de développement des pays en développement et en transition, et soutenir l’ONU dans un contexte caractérisé par des menaces multiples. Le représentant a soutenu la nouvelle approche stratégique du Département qui met l’accent sur les services aux clients, sur la coopération au sein du système et sur les partenariats locaux. Les priorités pour l’avenir sont la diversification des activités du Département selon les régions, une meilleure coordination entre le Département et les partenaires dans les pays ainsi que la prise en compte des intérêts particuliers des populations des différents pays. Il a invité le Groupe de travail à se pencher, en collaboration avec les directeurs des centres d’information, sur la composante régionale de l’information et sur les différentes caractéristiques des diverses audiences de l’ONU. Il a par ailleurs réaffirmé l’attachement de son pays aux activités du Département en matière d’éducation et de formation et a exprimé l’intention des partenaires russes, et notamment de l’Université de Minsk, de poursuivre la coopération avec le Département. Il a d’ailleurs précisé que les programmes multimédias de l’Organisation atteignaient plus de 4 millions d’habitants des communautés locales et que son pays accordait une grande priorité à l’amélioration de la formation des journalistes. Il a également insisté sur la nécessité de conserver et de développer les moyens traditionnels de communication et de les rendre disponibles dans toutes les langues, y compris les brochures d’information générale sur l’Organisation et ses missions. A ce titre, il a proposé que le Département se limite à la mise en forme des maquettes. Il a suggéré de charger les pays concernés de la publication, ce qui permettrait de faire des économies et de mieux répondre aux sensibilités des publics cible. S’agissant de la rationalisation des centres d’information, il a souligné la nécessité de conserver une composante information à Minsk et a suggéré au Département d’assurer une meilleure formation à son personnel sur le terrain tout en améliorant l’échange d’information avec lui.
Mme RADHIA MSUYA (République-Unie de Tanzanie) a apporté son appui aux réformes proposées dans le cadre de la réorientation des activités du Département de l’information, tout en recommandant une certaine prudence. Les pays en développement ne disposent pas de moyens de communications modernes, a-t-elle dit, avant de considérer que la création de pôles régionaux devait se faire au cas par cas et tenir compte des spécificités et des coûts opérationnels faibles, comme c’est le cas pour le centre d’information de Dar Es Salaam. Ce centre fournit des informations importantes sur les actions entreprises par les Nations Unies et joue un rôle dans l’organisation de manifestations telles que tout récemment la Journée mondiale de la paix et la Journée internationale de commémoration du génocide au Rwanda. Il est peu probable que le pôle régional de Nairobi permette de fournir les mêmes services que le centre de Dar Es Salaam, a-t-elle expliqué ensuite, avant de juger que le processus de rationalisation risquait d’avoir des conséquences sérieuses sur l’image de l’Organisation. La Tanzanie demeure disposée à fournir gratuitement les locaux du Centre d’information.
M. MANSOOR SUHAIL (Pakistan) a engagé les délégations à réaffirmer le mandat d’origine du Comité qui consistait à établir un nouvel ordre mondial de l’information et de la communication et à encourager un dialogue plus fructueux entre les civilisations. Se félicitant du processus de réforme en cours, il a insisté sur le rôle du Département dans le rapprochement des peuples, grâce notamment aux centres d’information et aux activités de la Division de la communication stratégique. Il a ainsi appuyé le rôle de liaison avec la population locale et de diffusion de l’information des centres d’information locaux et a exprimé ses préoccupations quant aux effets selon lui contreproductifs de la régionalisation des centres compte tenu du fossé numérique dont sont victime les populations des pays en développement. Alors que l’objectif consistant à améliorer le flux d’information et l’impact des efforts de communication dans les pays en développement est louable, la stratégie proposée semble inadéquate, a déclaré le représentant du Pakistan. Selon lui, les performances des centres d’information pourraient être grandement améliorées grâce à une meilleure coopération et une supervision renforcée. M. Suhl a exhorté le Département à affirmer de manière non équivoque que les centres d’information des pays en développement ne seront pas affectés par la réorientation du Département mais, au contraire, renforcés par le biais d’une coordination renforcée avec les différentes divisions du DPI. Le représentant a par ailleurs insisté sur la nécessité pour le Département de faire davantage d’efforts pour améliorer l’accès et les facilités accordées aux journalistes des pays en développement au Siège de l’ONU pour soutenir leur formation et renforcer les activités de diffusion de l’information dans ces pays. A cet égard, il a demandé au Département de mener une étude sur les ressources en informations, selon les différents types de médias, dans les pays en développement. Il a également exprimé l’attachement de son pays à la diffusion de programmes de radio en urdu et à l’amélioration des services de librairies.
M. RUDOLF CHRISTEN (Suisse) s’est félicité de la nouvelle approche stratégique privilégiée par le Département de l’information et de l’orientation client assortie d’indicateurs de résultats et de performance pour évaluer les programmes. Il reste beaucoup à faire néanmoins dans le domaine des nouvelles technologies de l’information et de la communication en particulier pour ce qui est de l’accès des pays en développement, a dit M. Christen, indiquant à cet égard que sa délégation suivait avec intérêt les préparatifs de la deuxième phase du Sommet mondial sur la société de l’information, prévue à Tunis en 2005. Le représentant a ensuite approuvé le principe de la régionalisation des centres d’information des Nations Unies, tel qu’initiée en janvier dernier à Bruxelles, et s’est dit satisfait de voir que le centre de Genève avait été maintenu. Pour ce qui est de l’extension du modèle de régionalisation à d’autres régions du monde, M. Christen a recommandé une démarche tenant compte des spécificités de chaque région. Enfin, dans la perspective de la célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse, le représentant suisse s’est félicité des thèmes retenus par le Département de l’information.
M. SANGA PANGGABEAN (Indonésie) a insisté sur le fait que la réforme majeure en cours du Département de l’information devait constituer une étape vers l’atténuation des disparités d’accès aux technologies de l’information et de la communication entre les pays développés et les pays en développement. Reconnaissant la nécessité d’améliorer l’efficacité du système des centres d’information locaux, il a souligné le besoin de tenir compte des diversités culturelles et sociales des populations des pays en développement et du fossé numérique dont elles souffrent. Il a ainsi appelé le Département à reconsidérer sa stratégie de régionalisation et, soulignant le rôle important des centres d’information selon le modèle actuel, il a demandé qu’ils soient renforcés. M. Panggabean a par ailleurs appuyé les initiatives du Département visant à améliorer la diffusion des travaux de l’Assemblée générale et pour obtenir l’impact le plus important sur le public et consolider son soutien aux objectifs de l’ONU. A ce titre, elle a insisté sur le besoin de rééquilibrer les activités du Département pour accroître ses activités relatives aux menaces latentes auxquelles fait face la communauté internationale, comme la pauvreté, la faim, la dégradation de l’environnement et les maladies infectieuses, et atténuer l’accent mis aujourd’hui sur les menaces patentes.
M. STAFFORD O’NEILL (Jamaïque), intervenant au nom de la CARICOM, a estimé que la restructuration et la nouvelle approche stratégique fondée sur la satisfaction des clients avaient donné un nouvel élan aux Département de l’information. Cette réforme intervient au moment où l’image des Nations Unies doit être améliorée, a-t-il dit, se félicitant de l’adoption d’indicateurs de performance et de la culture de l’évaluation introduite dans le fonctionnement du Département. La mesure de l’impact des produits d’information sur des publics cible devrait être envisagée, a-t-il dit, avant d’aborder la question du fossé numérique et de plaider pour la définition d’une stratégie de communication sur les pays insulaires en développement. S’agissant de la régionalisation des centres d’information des Nations Unies, le représentant a salué la conclusion de la première phase de ce processus, avec la création du Centre de Bruxelles, et recommandé une approche au cas par cas pour ce qui est des autres régions. Selon lui, ce modèle doit être étendu seulement après qu’une évaluation de la régionalisation en Europe occidentale aura été réalisée. M. O’Neill a insisté sur la poursuite du renforcement des activités du Département de l’information dans le cadre de la définition de stratégies de communication pour les opérations de maintien de la paix, en particulier pour celle qui est en cours de déploiement en Haïti.
M. PHILIP SEALY (Trinité-et-Tobago) a souligné l’étendue de la mission fondamentale des centres d’information des Nations Unies qui sont la voix l’ONU au niveau local, estimant qu’il faut renforcer leurs capacités à agir de manière plus proactive à l’égard des médias de tous les Etats Membres. Insistant sur l’insuffisance de la couverture des activités de l’ONU et des produits du Département, il a engagé ce dernier à concourir à la mise en place, par les directeurs des centres d’information, de séminaires de formation et d’information des différents acteurs concernés, en particulier de la presse et du multimédia. Evoquant la proposition visant à faire du Centre d’information de Port of Spain un centre sous-régional chargé des pays anglophones du Nord des Caraïbes, il a estimé que le processus de régionalisation n’est pas à lui seul la réponse adéquate permettant d’améliorer l’impact des efforts de communication de l’ONU au niveau local. A ce titre, il a exhorté le Secrétariat à affecter au Département de l’information le montant total des économies dégagées par la création du Centre régional pour l’Europe de l’Ouest, qui s’élève à 3,6 millions de dollars.
M. KOUDJO NOUDONOU (Togo), a estimé que la rationalisation et la régionalisation des centres d’information des Nations Unies revêtait une importance particulière pour le Togo. Rappelant que les ressources allouées à ces centres stagnent depuis dix ans, voire diminuent pour ce qui est du personnel, le représentant a déclaré que l’accès à l’information constituait une priorité au même titre que l’accès à la santé. Le Centre d’information des Nations Unies basé à Lomé depuis 1962, et qui couvre également le Bénin, est d’une importance capitale pour nos deux pays, a-t-il dit, avant de rappeler que les locaux et une partie des coûts de fonctionnement étaient pris en charge par son pays. Ce centre met des informations à la disposition du public et son rôle est chaque jour grandissant, a-t-il dit, en particulier auprès de la société civile, des organisations non gouvernementales, et des organisations des droits de l’homme. Le centre d’information des Nations Unies de Lomé a établi de nombreux partenariats avec les lycées et certaines universités telles que celle d’Abomey-Calavi, au Bénin, a-t-il dit, faisant observer que le budget du Centre est passé annuellement de 29 364 dollars en 2000 à 18 750 dollars en 2003. La fermeture du Centre de Lomé porterait un coup brutal également à l’action de conseil qu’il offre aux journalistes au Bénin et au Togo, a-t-il dit, avant de plaider pour son maintien.
M. DA FONSECA (Cap-Vert) a salué l’amélioration des services de diffusion de l’information en temps réel et a félicité l’équipe de langue portugaise pour son travail à la Radio de l’ONU. A ce titre, il a souligné que la radio était un des moyens les plus répandus de communication, a fortiori dans les pays les moins développés, et qu’il était donc important de continuer à renforcer l’activité radiophonique des Nations Unies. Il a également estimé que davantage de documents devaient être disponibles en portugais afin de permettre au maximum de personnes de la communauté lusophone d’y avoir accès. Il a d’ailleurs appuyé la proposition faite par le Gouvernement de l’Angola d’accueillir un centre d’information régional pour les pays de langue portugaise en Afrique et a estimé, comme le Gouvernement du Brésil l’a suggéré, que le Centre d’information de Rio de Janeiro devait être maintenu compte tenu du fait que la population brésilienne lusophone compte pour la moitié de la population sud-américaine.
Point d’ordre
Le représentant du Costa Rica a tenu à manifester formellement les préoccupations de son pays quant à l’absence de transparence avec laquelle a été gérée, selon lui, la publication d’un rapport non officiel émanant du Département de maintien de la paix dans lequel la structure centralisée d’information de l’ONU est qualifiée « d’obsolète ». Il a regretté que l’accès à ce document soit refusé à un Etat Membre, de surcroît membre du Comité de l’information. Il a réitéré la confiance de son pays envers le Secrétaire général et le Secrétaire général adjoint à la communication et à l’information et a insisté sur la disponibilité de sa délégation à collaborer de manière constructive avec le Secrétariat.
Répondant à cette intervention, le Chef du Département de l’information, Shashi Tharoor a indiqué que le document en question avait été préparé par un consultant extérieur et ne constituait en aucun cas un document officiel. Il a précisé que l’action à laquelle il est fait mention n’engageait pas son Département. Il a notamment ajouté qu’il ne comprenait pas pourquoi cette question était soulevée et considérait que ce document n’avait pas à être diffusé.
Droits de réponse
Le représentant des Etats-Unis a souhaité répondre à la déclaration faite par la délégation de Cuba. Il a affirmé que son pays avait toujours respecté ses obligations internationales, notamment celles concernant l’interférence avec les services des autres pays, telles que définies par l’Union internationale des télécommunications. Faisant référence au rapport à la Commission des droits de l’homme établi par le représentant personnel du Haut Commissaire aux droits de l’homme à Cuba, il a dénoncé la condamnation, il y a d’un an, de 75 personnes à environ 20 ans de prison parce qu’elles collaboraient à un site Web dont le serveur était à l’étranger. Dénonçant les conditions de détention de ces personnes, il a par ailleurs estimé que les accusations faites à l’encontre de son pays témoignaient de la crainte du Gouvernement de Cuba de voir les Cubains disposer d’informations non censurées sur leur pays et le monde qui les entoure.
Le représentant de Cuba, répondant à son tour a souligné que la population de son pays disposait d’un accès à tous les moyens d’information et a affirmé que personne à Cuba n’était emprisonné en raison de ses idées. Il a ajouté que la condamnation des personnes dont il est fait mention a été prononcée à l’issue d’un procès régulier et que les accusées avaient bénéficié de toutes les protections prévues par les normes internationales.
Le représentant des Etats-Unis a déclaré que les avocats des accusés n’avaient pas eu le temps de préparer la défense de leur client et a estimé que Cuba était un pays prison où les droits de l’homme sont foulés aux pieds.
Le représentant de Cuba a réaffirmé que le jugement avait été public et accessible à tous les ressortissants cubains et que les accusés avaient librement choisi leurs avocats.
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