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NGO/549-PI/1612

EN CLÔTURE DE LA 57ème CONFÉRENCE ANNUELLE DPI/ONG, JACQUES ATTALI APPELLE À LA MISE EN PLACE D’UNE ONU DES ONG

10/09/2004
Communiqué de presse
NGO/549
PI/1612


Cinquante-septième conférence annuelle du Département

de l’information pour les organisations

non gouvernementales

matin & après-midi


EN CLÔTURE DE LA 57ème CONFÉRENCE ANNUELLE DPI/ONG, JACQUES ATTALI APPELLE À LA MISE EN PLACE D’UNE ONU DES ONG


La 57ème conférence annuelle du Département de l’information pour les organisations gouvernementales (DPI/ONG) a achevé aujourd’hui ses travaux sur un constat d’espoir en notant qu’il n’était pas trop tard pour gagner la bataille du développement grâce à l’influence croissante de la société civile sur la promotion du développement.  Dans son discours de clôture, Jacques Attali, Président d’Attali  et associés et de PlaNet Finance  et ancien conseiller du Président français, François Mitterrand, a souhaité, parmi ses 12 propositions pour la société civile,  que cette conférence soit institutionnalisée et que l’on créé une véritable ONU des ONG, une organisation internationale des institutions de solidarité, compte tenu de la capacité de ces dernières de compenser les insuffisances des États en matière de développement social. 


Nous pouvons garder espoir en un monde meilleur, a-t-il ajouté, parce que les ONG pèsent aujourd’hui plus lourd sur le destin de l’humanité que beaucoup de nations membres des Nations Unies.  Les principes de l’action humanitaire, de la protection de l’environnement, du développement durable et des droits de l’homme, a-t-il rappelé, ne sont pas nés dans des partis politiques, des entreprises ou des syndicats, mais sont issus de travaux d’intellectuels promus par des organisations civiles. 


Dans le même ordre d’idées, le Secrétaire général adjoint à la communication et à l’information, Shahi Tharoor, qui animait la séance de clôture, a fait sien le point de vue publié aujourd’hui dans le quotidien le Monde dans lequel Jacques Attali dit que « les ONG sont le dernier rempart contre l’apocalypse ».  Après avoir insisté  sur la nécessité de sensibiliser ceux qui ne savent pas encore ce que nous devons faire en matière de réalisation des OMD, M. Tharoor s’est particulièrement félicité de la productivité des ateliers interactifs qui se sont tenus au cours de ces journées avec l’élaboration de stratégies qui ne pourront que stimuler une véritable volonté politique.   


Ces trois journées de débats ont porté sur la contribution de la société civile et plus particulièrement des ONG à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) en présence de 2 700 représentants de 700 des 3 000 ONG associées à l’ONU.  Elles ont été l’occasion de présenter les partenariats Nord-Sud et la sensibilisation des populations locales aux OMD comme des moyens décisifs de mieux répondre aux besoins  des populations pauvres et marginalisées et de promouvoir des façons de penser, d’agir et de vivre dans l’intérêt du développement social.


C’est parce ce que nous vivons dans une anarchie totale dans un monde qui manque de gouvernance et d’orientation, et non dans un ordre mondial, que nous avons tant de problèmes, a-t-il également été entendu.  C’est parce que chacun ne pense qu’assurer ses propres intérêts que les budgets de la défense sont dix fois plus élevés que les budgets pour l’humanité, a encore martelé Jacques Attali, en saluant l’importance des Nations Unies comme la seule instance rassemblant des gens du monde entier qui ne pensent pas qu’à leur propre intérêt.  Afin que l’état social du monde devienne une préoccupation quotidienne, il a suggéré la création d’un « Indice de la Survie  », qui à l’instar du Down jones au niveau boursier, nous donne une indication quotidienne de la capacité de l’humanité d’assurer sa survie.  Répondant aux questions des participants, il a déclaré que les pays qui n’étaient pas démocratiques ou qui n’étaient pas en transition vers la démocratie n’avaient rien à faire aux Nations Unies ou au sein des organisations financières internationales, en estimant que l’attention accordée aux ONG était un déterminant de la qualité d’une démocratie. 


De son côté, l’Administrateur du PNUD, Mark Malloch Brown, a indiqué que le Sommet d’examen à cinq ans de la mise en œuvre de la Déclaration du Millénaire sera l’occasion de la publication par les Nations Unies d’une étude chiffrée sur la situation des OMD assorti d’un Plan d’action mondial contenant des recommandations pour accélérer leur mise en œuvre.   


Dressant le bilan de Conférence, sa Présidente, Joan Kirby, a mis l’accent sur la reconnaissance du rôle des femmes et des jeunes dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Elle s’est félicitée de la prise de conscience du fait que les politiques économiques se trouvaient au cœur même des ODM.  Faisant référence à l’intervention de Jeffrey Sachs le premier jour de la Conférence, elle s’est félicitée de l’accent mis sur l’interdépendance entre sécurité et développement et a lancé « il faut apprendre à donner et non pas vendre », reprenant à son compte l’expression de Jeffrey Sachs. 


La table ronde sur la sensibilisation des populations locales aux OMD qui s’est tenue dans la matinée a été l’occasion de souligner l’occasion historique qui se présente de s’attaquer à la pauvreté.  Directeur de la campagne pour le Millénaire du Programme des Nations Unies pour le développement, Salil Shetty, a salué l’approche adoptée dans la Déclaration du Millénaire d’assigner des responsabilités à chacun des partenaires du développement au lieu de montrer l’un ou l’autre du doigt.  Il a toutefois insisté sur la nécessité de dépasser la rhétorique et de catalyser a volonté politique pour multiplier les mesures concrètes.  Pour ce faire, a-t-il reconnu, le rôle de la société civile est déterminant puisque les citoyens sont les mieux placés pour demander à leurs dirigeants des comptes et faire naître la volonté politique requise pour réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement.  M. Shetty a tout particulièrement insisté sur l’efficacité des campagnes de plaidoyer menées par la société civile, comme celle sur les mines antipersonnel et celle sur l’égalité entre les hommes et les femmes. 


Autres acteurs devant rendre des comptes et placer le développement durable au centre de leurs préoccupations, les entreprises multinationales doivent adopter une démarche de responsabilité sociale et dépasser la philanthropie en intégrant le respect et la promotion des droits au sein de la vie de l’entreprise, a pour sa part préconisé le Président de l’Instituto Ethos de Empresas e Responsabilidad Social, Brésil. 


Mais pour atteindre ces objectifs, la sensibilisation de tous les citoyens, et davantage la mobilisation et la participation des femmes et des jeunes sont essentielles.  À ce titre, il a mis l’accent sur le caractère paradoxal de la faible participation des jeunes aux processus de prise de décisions alors que les moins de 25 ans représentent 50% de la population mondiale et l’avenir de l’humanité.  Par ailleurs, les participants ont également souligné les opportunités que constituent les nouvelles technologies pour faire campagne pour la réalisation des Objectifs du Millénaire, mettre en réseau les groupes dédiés au changement, en particulier les réseaux d’ONG et les groupes parlementaires.  Pour mobiliser davantage de ressources et accroître la visibilité des problématiques liées au développement, ils ont également proposé de faire appel, dans le cadre de campagnes de collecte de fonds et de sensibilisation, au monde du spectacle et de l’art.  


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