LES PARTICPANTS À LA CONFÉRENCE DPI/ONG SE PENCHENT SUR LES MOYENS DE SURMONTER LES OBSTACLES À LA RÉALISATION DES OBJECTIFS DU MILLÉNAIRE POUR LE DÉVELOPPEMENT
Communiqué de presse NGO/548 PI/1611 |
Cinquante-septième conférence annuelle du Département
de l’information pour les organisations
non gouvernementales
matin & après-midi
LES PARTICPANTS À LA CONFÉRENCE DPI/ONG SE PENCHENT SUR LES MOYENS DE SURMONTER LES OBSTACLES À LA RÉALISATION DES OBJECTIFS DU MILLÉNAIRE POUR LE DÉVELOPPEMENT
Ils plaident pour la redéfinition des partenariats Nord-Sud,
lerenforcement des capacités nationales et le respect des engagements par les pays riches
La deuxième journée de la 57ème conférence annuelle Département de l’information (DPI)/Organisations non gouvernementales (ONG) a été l’occasion d’identifier les obstacles les plus sérieux à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Si l’iniquité de l’environnement économique mondial, l’absence de volonté politique de remodeler la coopération internationale, l’insuffisance de l’aide publique au développement, l’instabilité et la mauvaise gouvernance ont été définis comme autant de barrières à la mise en œuvre effective des stratégies de développement, les participants ont dégagé trois voies pour surmonter les handicaps et dépasser le bilan, à ce jour mitigé, de la réalisation des promesses du Millénaire. Ils ont plaidé pour une redéfinition du partenariat Nord/Sud, le renforcement des capacités nationales, et le respect par les pays industrialisés de leurs engagements au titre de la lutte contre la pauvreté.
Pour la Directrice exécutive de Femmes Africa Solidarité (FAS), Bineta Diop, le principal obstacle à la réalisation des OMD est l’insuffisance de la volonté politique dont font montre les pays riches pour ce qui est d’honorer leurs engagements au titre de l’Objectif 8. Ce dernier a trait à l’accès aux marchés, à l’allègement de la dette, et à l’augmentation de l’aide au développement au niveau de 0,7% de leur PNB. Donnant le point de vue des donateurs, le Représentant permanent du Royaume-Uni auprès de l’ONU, Emyr Jones Parry, a rappelé que son pays s’était engagé à augmenter son APD pour atteindre l’objectif des 0,7% en 2013 et fait valoir que l’aide publique au développement britannique aura doublé en termes réels entre 1997 et 2007. Il a également insisté sur la nécessité de mobiliser les 50 milliards annuels supplémentaires nécessaires pour financer le développement et rappelé l’initiative proposée par le Ministre des affaires étrangères du Royaume-Uni visant à créer un fonds d’affectation financé par des prélèvements sur les échanges commerciaux. Pour lui, les deux priorités sont de catalyser la volonté politique requise à tous les niveaux et de favoriser l’appropriation nationale des stratégies de développement par le renforcement des capacités , l’adoption d’une approche multilatérale et l’établissement des partenariats dont les Nations Unies doivent être « la pierre angulaire ».
Pour sa part, la Secrétaire exécutive de la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC), Alicia Barcena, a insisté sur la correction des asymétries en matière de commerce international, la concrétisation dans la politique publique, entendue comme action collective, de la prise en compte de l’intérêt public comme intérêt supérieur, la reconnaissance de la richesse de la diversité par le biais de la promotion des droits de l’homme, la mobilisation d’une matrice d’acteurs adoptant des politiques fondées sur les droits et axées sur la réalisation des Objectifs du Millénaire, et l’établissement d’un véritable partenariat mondial. Dans cette veine, la représentante de la Fédération internationale des producteurs agricoles (FIPA), Sorala Gopalan, a estimé que le plus grand obstacle à la réalisation des Objectifs du Millénaire était le système de subventions à la production agricole ayant cours dans les pays industrialisés. Alors que l’agriculture représente 2 à 3% du PNB des pays industrialisés et que les pays en développement sont majoritairement dépendants de leur agriculture, n’est-il pas choquant que les sommes consacrées par les pays riches aux subventions agricoles soient de 6 fois supérieures à celles allouées au développement des pays pauvres, s’est-elle interrogée en insistant sur le fait que les 70% de la population mondiale vivant dans les pays en développement dépendaient pour beaucoup de la prospérité de l’agriculture de leur pays. N’est-il pas temps de reconnaître la vulnérabilité et l’interdépendance existant entre chaque pays du monde, a-t-elle lancé.
Ne pas laisser passer l’occasion unique qui s’offre à la communauté internationale de réduire significativement la pauvreté et la souffrance implique également de promouvoir la démocratie et de lutter contre la corruption et d’assurer la participation des femmes à la vie politique afin que les États soient « gérés par le droit et non pas par les hommes », comme l’ont souligné le Directeur régional pour l’Europe et l’Asie centrale de Transparency International, Miklos Marschall, et la Directrice du Centre culturel pour le développement des femmes rurales (Chine), Wu Qing.
Insistant sur les responsabilités partagés, Mme Barbara Masengu Kalima, Coordonnatrice de l’Instance et du réseau africains concernant la dette et le développement, tout en reconnaissant la responsabilité des pays en matière de développement, a estimé que les progrès en matière de réalisation des ODM dépendaient moins des initiatives nationales que de l’environnement économique mondial. La représentante de l’Agence canadienne de développement international (ACDI) a souligné l’importance du dialogue entre les gouvernements et la société civile pour la réalisation des OMD. Insistant sur la nécessité pour les pays développés de respecter leurs promesses, elle a rappelé que le Canada s’est engagé lors de la conférence de Monterrey sur le financement du développement en 2002 d’augmenter son APD de 8% par an.
Toujours au titre des moyens d’accélérer la réalisation des OMD, Mme Mercedes Canalda, Directrice exécutive de l’Association dominicaine pour la promotion de la femme (ADOPEM) a quant à elle défini l’accès des femmes au microcrédit comme un élément déterminant de la réalisation des OMD. Elle a fait valoir la contribution de la microentreprise comme première source d’emploi dans les pays en développement. Illustrant le succès de ce type de financement, elle a précisé que l’expérience montrait que le taux de recouvrement était de 98% lorsque le crédit était accordé aux femmes.
Dans le cadre des questions réponses en fin de journée, les intervenants sont revenus sur l’importance de la bonne gouvernance, une amélioration des questions liées à la propriété intellectuelle dans l’intérêt de la défense des savoirs traditionnels et des produits des pays en développement. Les moyens d’atteindre les OMD doivent être clairement identifiés aux niveaux régional, national et local, par le biais d’une concertation entre tous les partenaires du développement qu’il s’agisse des institutions multilatérales, nationales, du secteur privé ou de la société civile. Enfin, a également été soulignée la nécessité pour les pays en développement de s’approprier le processus de développement en insistant sur les responsabilités de chacun. Les femmes et les jeunes ont été présentés comme les deux parties prenantes clefs de toutes les nouvelles approches et initiatives.
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