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IK/449-PNUE/239

LE PNUE LANCE UN NOUVEAU PROJET POUR LA RESTAURATION DES MARAIS IRAQUIENS

23/7/2004
Communiqué de presse
IK/449
PNUE/239


LE PNUE LANCE UN NOUVEAU PROJET POUR LA RESTAURATION DES MARAIS IRAQUIENS


(Publié tel que reçu)


NAIROBI/PARIS, 23 juillet (PNUE) -- Le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) a lancé aujourd’hui un projet de plusieurs millions de dollars pour la restauration de l’environnement et pour permettre l’accès à l’eau potable aux populations vivant dans les marais de Mésopotamie.


Ce projet, financé par le Gouvernement du Japon, vise à soutenir un développement durable et la restauration des marais iraquiens par la mise en oeuvre de technologies respectueuses de l’environnement.  L’eau potable ainsi que des installations sanitaires seront installées dans les principales communes, et des projets pilotes de restauration des zones humides seront entrepris, pour le bienfait des personnes et des espèces sauvages.


Les marais, considérés par certains comme l’emplacement du jardin biblique de l’Eden, ont été gravement endommagés vers la fin du 20ème siècle, en partie à cause des nouveaux barrages sur le Tigre et l’Euphrate, ainsi que par des opérations de drainage massif  durant le précédent régime iraquien.


En 2001, le PNUE a alerté le monde sur cette situation critique lors de la diffusion d’images satellite révélant que 90% des ces légendaires zones humides, habitat d’espèces aussi rares et uniques que l’ibis sacré et le cormoran africain, ainsi qu’un lieu de reproduction pour les poissons du Golfe, avaient été détruites.


D’autres études publiées en 2003 ont démontré que 3% supplémentaires, soit 325 km2, avaient disparu.  Les experts craignent que la totalité des zones humides, habitat d’une civilisation vieille de 5 000 ans, héritière des Babyloniens et des Sumériens, disparaissent d’ici à 2008.


Avec la chute du précédent régime mi-2003, la population locale à ouvert les vannes et les digues afin d’acheminer à nouveau l’eau dans les marais.


Des images satellites montrent qu’au mois d’avril 2004, à peu près un cinquième des marais, soit 3 000 km2, de marais avaient été inondés.


Le défi à présent consiste à restaurer l’environnement et fournir de l’eau potable et des installations sanitaires aux 85 000 habitants.


Une récente évaluation ainsi qu’un sondage sur la santé publique entrepris conjointement par plusieurs agences des Nations Unies ont démontré que la majorité des « Arabes des marais » utilise l’eau des marais.


Plusieurs habitations de la région sont sans installations sanitaires de base, et l’eau usée coule dans la rue ou près d’une source, et sont à l’origine de différentes maladies faisant partie de leur quotidien.


Le projet de 11 millions de dollars, approuvé dans le cadre du Fonds de développement pour l'Iraq des Nations Unies, ciblera en premier une douzaine d’habitations pour y installer à petite échelle des systèmes d’épuration de l’eau, parfois à énergie solaire.


Des lits de roseaux et d’autres écosystèmes des marais qui servent de filtre à eau naturel seront restaurés non seulement au profit des habitants mais aussi pour fournir de nouveaux habitats pour les oiseaux et autres espèces sauvages.


Parmi les autres activités, la mise en place du ‘Marshland Information Network’ (réseau d’information sur les marais), un système Internet qui permettra aux personnes avec un intérêt pour la région de partager leurs idées et stratégies.


Des images satellites sur les travaux de restauration démontrant les effets sur la végétation et les progrès réalisés dans l’irrigation seront disponibles presque quotidiennement sur le site. 


Une partie des fonds soutiendra les campagnes d’information du public, locales et internationales.


Le projet permettra aussi de former les autorités iraquiennes, tant nationales que locales.  Il formera des experts dans la gestion et restauration des zones humides, ainsi que dans l’optimisation des ressources.


Plusieurs autres gouvernements et organisations non gouvernementales ont entrepris des actions dans les marais iraquiens.  Le projet du PNUE vise à renforcer la coordination de ces différentes activités pour  maximiser les bienfaits pour la population et les espèces sauvages.  Cette approche coordonnée pourrait être utilisée lors de la mise en place d’une stratégie plus large pour les marais dans la région.


Selon Klaus Toepfer, Directeur exécutif du PNUE, les marais de Mésopotamie constituent le plus large écosystème de zones humides au Proche et Moyen-Orient.  Ils ont une valeur culturelle.  Le PNUE s’intéresse de près à leur sort, fournissant des informations sur leur destruction et mettant le monde en garde sur leur disparition.


Il a ajouté: « Je me réjouis que le Gouvernement du Japon ait décidé de soutenir ce projet pour les marais et les « Arabes des marais ».  La moitié des zones humides du monde ont disparus durant ces 100 dernières années.  Je suis convaincu que l’expérience acquise à travers ce projet donnera des indices sur la façon de ressusciter d’autres zones humides disparues ou dégradées ailleurs dans le monde ».


La Division Technologie, Industrie et Economie (DTIE) du PNUE, dirigée par Monique Barbut, sera en charge du projet.  Cette dernière a déclaré qu’  « En étroite collaboration avec les ministères iraquiens concernés, nous avons l’intention de constituer une équipe de 10 personnes, composée d’experts locaux et internationaux.  Le projet débute aujourd’hui et nous espérons commencer les études sur le terrain et les projets pilotes pour le traitement des eaux usées vers la fin de l’année ».


« Il est impossible de prévoir quel pourcentage de la surface totale des marais sera récupéré, » a-t-elle expliqué.  « Le futur des marais iraquiens sera lié au développement éventuel d’un plan global avec une coopération régionale des pays en amont et en aval du bassin du fleuve Tigre-Euphrate ».


La mise en application du projet du PNUE ‘Soutien pour la gestion environnementale des marais iraquiens’ sera réalisée par la branche de la DTIE au Japon, le Centre international d’éco-technologie (IETC).


Notes aux journalistes


Pour les précédents communiqués de presse, rapports et images satellites sur les marais de Mésopotamie, consultez le site suivant:   http://www.grid.unep.ch/activities/sustainable/tigris/index.php.


Pour plus d’informations, veuillez contacter: Robert Bisset, porte-parole du PNUE en Europe, tél: + 33 1 44377613, mobile: + 33 6 22725842, courriel: robert.bisset@unep.fr, Eric Falt, porte-parole et directeur de la Division communication et information du PNUE, tél: + 254 20 623292, mobile: + 254 733 682656, courriel: eric.falt@unep.org, Nick Nuttall, directeur Media du PNUE, tél: + 254 20 623084, mobile: + 254 733 632755, courriel: nick.nuttall@unep.org.


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