IL FAUT ÉRADIQUER LA PAUVRETÉ POUR « VIVRE LIBÉRÉ DE LA PEUR ET À L’ABRI DU BESOIN », AFFIRMENT DES EXPERTS À L’OCCASION DE LA JOURNÉE INTERNATIONALE DES DROITS DE L’HOMME
Communiqué de presse HR/4805 |
Table ronde sur le thème «Libéré de
la peur et à l’abri du besoin – Bilan
de l’Année pour les droits de l’homme »
IL FAUT ÉRADIQUER LA PAUVRETÉ POUR « VIVRE LIBÉRÉ DE LA PEUR ET À L’ABRI DU BESOIN », AFFIRMENT DES EXPERTS À L’OCCASION DE LA JOURNÉE INTERNATIONALE DES DROITS DE L’HOMME
Marquée par une augmentation de la traite des êtres humains, une montée de l’intolérance religieuse et de la discrimination raciale, les atrocités du nettoyage ethnique et la priorité accordée à la lutte contre le terrorisme aux dépens des droits et libertés fondamentales, l’année écoulée ne figurera pas au palmarès universel des droits de l’homme. Dressant ce constat, les participants à la table ronde organisée, cet après-midi, sur le thème « Vivre libéré de la peur à l’abri du besoin » ont néanmoins concédé que la communauté internationale reconnaissait désormais ses responsabilités en matière de prévention des violations des droits de l’homme et de protection des victimes. Invités par le Bureau de New York du Haut Commissariat aux droits de l’homme et le Comité des organisations non gouvernementales de défense des droits de l’homme à dresser le bilan de l’année écoulée à l’occasion de la Journée internationale des droits de l’homme, Joanna Weschler, représentante du Comité à l’ONU, Robert Goldman, expert indépendant sur la protection des droits de l’homme et des libertés fondamentales tout en luttant contre le terrorisme, Ayesha Imam, chef de l’Unité de la culture, de la parité entre les sexes et des droits de l’homme du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) et Minar Pimple, Directrice exécutive du People’s Movement of Human Rights Education (PDHRE), ont partagé leur sentiment sur divers cas de déni des droits de l’homme et sur les moyens d’y remédier.
Le « plus jamais ça » des dirigeants du monde et des Nations Unies face aux violations massives commises au Rwanda semble résonner dans le vide face aux événements dont la communauté internationale est témoin dans la région du Darfour au Soudan, a estimé Mme Weschler en déplorant que la Troisième Commission de l’Assemblée générale (chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles) avait même décidé de ne pas débattre de la situation. Le Conseil de sécurité a toutefois accordé cette année une attention sans précédent aux questions relatives aux droits de l’homme et les 16 sages du Groupe de haut niveau sur les menaces, les défis et le changement ont souligné toute l’importance qu’il faut accorder à la responsabilité des États Membres de protéger dans une Organisation efficace qui garantisse la sécurité collective de tous.
Pour prévenir les violations des droits de l’homme, M. Goldman a recommandé de confier au pouvoir judiciaire le rôle d’organe de contrôle du respect des droits de l’homme dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Le besoin d’instituer un gardien des droits de l’homme pour veiller aux abus de l’exécutif se fait sentir de manière de plus en plus criante et de plus en plus souvent, les juridictions civiles, notamment au Royaume-Uni, au Royaume-Uni et en Colombie, cherchent à exercer un contre-pouvoir pour s’assurer que l’état de droit soit bien respecté, a-t-il dit.
C’est la situation des femmes, et en particulier les risques que 21 millions d’entre elles dans le monde encourent pendant la grossesse et l’accouchement, que Mme Iman a tenu à souligner. Alors que la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discriminations à l’égard des femmes, dont on célèbre cette année le 25e anniversaire depuis son adoption par l’Assemblée générale, prévoie l’exercice du droit à la santé, a-t-elle rappelé, 529 000 femmes sont mortes cette année des suites de l’accouchement tout simplement parce que leurs droits économiques, sociaux et culturels étaient bafoués. En Afrique de l’Ouest, une femme sur 12 risque de perdre la vie pendant l’accouchement ou suite à l’accouchement, alors que ce risque ne concerne qu’une femme sur 4 000 dans les pays développés, a-t-elle ajouté en appelant les gouvernements à adopter une approche soucieuse de l’égalité entre les sexes dans leurs programmes de développement. Cela contribuera à la réalisation de l’Objectif du Millénaire visant à réduire de 75% la mortalité maternelle d’ici à 2015.
S’attachant à la situation des enfants, M. Pimple a rappelé que selon les estimations du Fonds des Nations Unies pour l’enfance, plus d’un milliard d’enfants, soit la moitié des enfants dans le monde, sont privés d’une enfance et vivent une période de graves difficultés, les années cruciales de leur enfance étant compromises par la pauvreté, les conflits et le sida. Entre 2001 et 2003, a-t-il affirmé, le nombre d’enfants morts du VIH/sida est passé de 11,5 millions à 15 millions, mettant ainsi en péril l’avenir de la société tout entière. Dans un monde où l’on dispose de toutes les ressources nécessaires pour éradiquer la pauvreté, il manque la volonté politique qui pourrait éviter qu’elle ne devienne une arme de destruction massive, a-t-il regretté.
* *** *