LA RÉFORME DU CONSEIL DE SÉCURITÉ PRINCIPALE QUESTION SOULEVÉE PAR LES ÉTATS MEMBRES DEVANT L’ASSEMBLÉE QUI A ACHEVÉ SON DÉBAT GÉNÉRAL
Communiqué de presse GA/10267 |
Assemblée générale
17e séance plénière – matin
LA RÉFORME DU CONSEIL DE SÉCURITÉ PRINCIPALE QUESTION SOULEVÉE PAR LES ÉTATS MEMBRES DEVANT L’ASSEMBLÉE QUI A ACHEVÉ SON DÉBAT GÉNÉRAL
La réforme des Nations Unies, et plus particulièrement celle du Conseil de sécurité, a constitué la principale question abordée par les États Membres lors des deux semaines du débat général de la 59e session de l’Assemblée générale.
Au cours du débat général, qui s’est achevé ce matin, 190 des 191 États Membres des Nations Unies et deux observateurs se sont exprimés, a indiqué le Président de l’Assemblée générale, M. Jean Ping, dressant un « bilan préliminaire » de ces deux semaines. Parmi eux, 81 étaient représentés au niveau de chef d’État et de gouvernement. Au nombre des 190 discours, 121 ont abordé la question de la réforme des Nations Unies. « La réforme du Conseil de sécurité est celle qui a suscité le plus grand nombre d’avis et de commentaires », a précisé le Président de l’Assemblée générale, soulignant que 140 États Membres s’étaient prononcés sur cette question. Selon lui, une majorité a indiqué sa préférence pour l’élargissement des deux catégories de membres, permanents et non permanents.
La Déclaration du Millénaire a également suscité une majorité d’interventions à la tribune de l’Assemblée générale. Les États Membres « ont déploré la lenteur des progrès dans la réalisation des objectifs de développement fixés à l’horizon 2015 et ont marqué leur grand intérêt pour le Sommet de 2005 », a observé M. Ping. Le Président de l’Assemblée générale a ainsi lancé un « appel pressant à l’ensemble des États Membres « afin qu’individuellement et collectivement, nous redoublions d’efforts en vue de combler les manquements observés dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement ».
Au cours des interventions de la matinée, plusieurs pays des Caraïbes sont par ailleurs revenus sur les conséquences des ouragans qui ont ravagé ces dernières semaines plusieurs pays, dont la Grenade et Haïti.
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) doivent, demain à 10 h 30, dans la salle du Conseil économique et social (ECOSOC), lancer un appel d’urgence pour la Grenade et Haïti, a annoncé M. Lamuel A. Stanislaus, Représentant permanent de la Grenade auprès des Nations Unies. Il faudra deux milliards de dollars pour reconstruire l’État de la Grenade, Cariacou et Petite Martinique, a affirmé M. Stanislaus; une tâche qu’il a qualifiée d’« herculéenne » et qui « dépasse de loin » les moyens de son pays. « Nous implorons les Nations Unies et leurs agences, les pays, les organisations non gouvernementales et les amis à aider Grenade à s’aider elle-même », a-t-il déclaré.
M. Frederik Mitchell, Ministre des affaires étrangères des Bahamas, a préconisé de son côté la tenue d’une conférence internationale de bailleurs de fonds, ainsi que l’établissement d’un fonds régional d’aide aux catastrophes, qui permettraient de venir en aide aux victimes des ouragans.
Outre les orateurs cités, les Ministres des affaires étrangères des Seychelles, des Maldives, du Tadjikistan, du Suriname, de la République dominicaine et les Chefs de délégation de Belize et de l’Australie ont pris la parole.
Les délégations du Soudan et de l’Érythrée ont exercé leur droit de réponse.
La prochaine séance plénière se tiendra le lundi 4 octobre à 10 heures. L’Assemblée générale y examinera, dans le cadre d’un débat commun, les questions liées à la revitalisation de ses travaux et au renforcement du système des Nations Unies.
Déclarations
M. JÉRÉMIE BONNELAME, Ministre des affaires étrangères des Seychelles, a déclaré que son pays, en concertation avec les institutions de Bretton Woods et des autres partenaires habituels, s’était engagé dans un programme d’ajustement et de redynamisation de son économie. Certes, nous avançons à notre rythme puisque nous restons une économie vulnérable, car petite, insulaire et somme toute isolée des marchés, a-t-il souligné. M. Bonnelame a indiqué que, 10 ans après l’adoption du Plan d’action de la Barbade, les Seychelles attendaient de la Réunion qui se tiendra à Maurice au début de 2005, une évaluation sans indulgence de la mise en œuvre de ce Plan et l’adoption de mesures et de mécanismes opérationnels. Le Ministre a également invité l’Organisation mondiale du commerce (OMC) à adopter une vision de développement fidèle aux évolutions intervenues ces dernières années. L’enjeu est d’éviter que nos pays ne soient encore plus marginalisés dans un système qui se veut pourtant d’intérêt général, a-t-il dit. Par ailleurs, M. Bonnelame a souligné l’urgence de la ratification par tous les pays développés du Protocole de Kyoto. Il s’agit du seul instrument capable d’agir efficacement sur un danger qui nous concerne tous, a-t-il affirmé, plaidant également en faveur de la création d’un fonds spécial au sein des Nations Unies pour faire face aux pertes et manques à gagner dus aux changements climatiques.
M. FATHULLA JAMEEL, Ministre des affaires étrangères de la République des Maldives, rappelant que le terrorisme surgit à nouveau dans les endroits les moins attendus, a déclaré que les menaces sécuritaires avaient également d’importantes incidences pour les petits États insulaires comme le sien. Les petits États sont victimes de terroristes, de mercenaires, de groupes rebelles et des réseaux du crime organisé, a-t-il poursuivi, et la communauté internationale doit assumer la responsabilité cruciale de protéger ces nations. Selon lui, l’adoption rapide de la Convention internationale sur le terrorisme serait une étape essentielle pour combattre efficacement ces menaces. M. Jameel s’est par ailleurs inquiété de la recommandation du Comité des politiques de développement (CPD) de faire sortir les Maldives de la catégorie des pays les moins avancés (PMA). Il a estimé que cette transition pourrait causer des dégâts irréparables à l’économie du pays en raison de l’absence de mécanismes adaptés pour le développement socioéconomique et a notamment dit appuyer les arrangements de transition au cas par cas.
M. FREDERICK MITCHELL, Ministre des affaires étrangères des Bahamas, a rappelé les ravages effectués dans la région qui englobe les Caraïbes et les États-Unis par les ouragans Charley, Frances, Ivan et Jeanne. Certains de ces ouragans ont également touché les Bahamas, a-t-il souligné, mais n’en ont pas anéanti l’économie pour autant, ce qui n’est pas le cas de la Grenade et d’Haïti, a-t-il ajouté. Dans cet ordre d’idées, M. Mitchell plaidé pour la tenue d’une conférence internationale de bailleurs de fonds, ainsi que l’établissement d’un fonds régional d’aide aux catastrophes, qui permettraient de venir en aide aux victimes des ouragans. Rappelant la récurrence du phénomène dans la région des Caraïbes, il a expliqué que différentes études scientifiques suggéraient que les ouragans actuels étaient liés aux changements climatiques. Si cela devait être le cas, a-t-il estimé, les pays des Caraïbes ne pourraient se défendre seuls. M. Mitchell a dès lors exhorté les « pays polluants » à changer leur comportement afin de permettre la survie des petits États insulaires en développement. Le Ministre des affaires étrangères des Bahamas a également exprimé le soutien de son pays à l’égard d’Haïti, qui traverse une crise humanitaire et politique. Il a déploré l’incapacité du Conseil de sécurité à agir suffisamment rapidement lorsque les amis d’Haïti l’ont « supplié » d’autoriser une intervention. Cet échec indique peut-être qu’il faut réformer le Conseil, a-t-il estimé.
M. TALBAK NAZAROV, Ministre des affaires étrangères du Tadjikistan, a déclaré que son pays, qui a traversé une guerre civile, continuait de faire face à des problèmes économiques et sociaux urgents, et ce, malgré des progrès économiques certains. Selon lui, 80% de la population vit encore au-dessous du seuil de pauvreté. Il a regretté que l’idée de remplacer la dette par du développement durable ne rencontre pas le soutien des pays créditeurs. Par ailleurs, M. Nazarov a souligné, au regard de l’expérience du conflit inter-tadjik, l’importance pour des pays donateurs de demeurer actifs non seulement pendant les crises, mais aussi pendant les périodes post-conflits. Il s’est dit convaincu que le renforcement des fondations de la paix et de la stabilité dans les pays qui subissent la guerre exige non seulement une assistance humanitaire mais aussi une aide économique effective afin de créer des bases économiques stables et dynamiques. Il a estimé que les élections parlementaires qui doivent se dérouler au début de 2005 prouveront, ne nouvelle fois, la vitalité et la nature irréversible du processus pacifique entrepris au Tadjikistan, ainsi que la solidité des institutions démocratiques du pays. En outre, les menaces causées selon lui par la culture illégale du pavot, la production et le trafic de l’opium mettent en danger la sécurité et la stabilité en Afghanistan ainsi que dans ses pays voisins et, plus largement, en Asie centrale. Rappelant le bon exemple du Tadjikistan dans la lutte contre les drogues illicites, il a regretté que l’on s’attache plus à lutter contre les conséquences de ce problème qu’à ses racines.
Mme MARIA LEVENS, Ministre des affaires étrangères du Surinam, a souhaité que les Nations Unies fassent davantage appel aux groupes d’intérêts concernés et à la société civile dans les pays en conflit. Elle a relevé les efforts des Nations Unies et de l’Organisation des États américains dans deux pays de sa région. Au Venezuela, elle a espéré que la stabilité politique permettra au pays d’aller de l’avant. En Haïti, « nation soeur », elle a estimé que la situation restait préoccupante et elle a souhaité une assistance plus profonde, plus constructive et plus durable pour améliorer les conditions de vie du peuple haïtien. Insistant sur le caractère multidimensionnel des questions de sécurité, elle a souligné la nécessité de faire face aux menaces sociales, économiques et environnementales. À ce propos, elle s’est jointe aux nombreux appels qui ont déjà été lancés en faveur d’une aide financière et technique, à court terme et à long terme, à la Grenade, dévastée par le cyclone Ivan. La mondialisation, a déclaré Mme Levens, n’a pas tenu ses promesses de meilleures opportunités de développement. Elle ne profite malheureusement qu’à quelques-uns, a-t-elle regretté, saluant à cet égard la récente réunion sur la pauvreté organisée par le Gouvernement du Brésil, sous l’égide des Nations Unies. Elle a souhaité en conclusion une intensification de la bataille contre le VIH/sida et le trafic de drogues.
M. CARLOS MORALES TRONCOSO, Secrétaire d’État aux relations extérieures de la République dominicaine, a rappelé les dégâts causés dans son pays par l’ouragan Jeanne, et a tenu à remercier la communauté internationale pour sa solidarité. Soulignant l’importance qu’accordait la République dominicaine à un système multilatéral au centre duquel se trouvaient les Nations Unies, il a plaidé pour une réforme profonde de l’ONU afin de rendre l’institution plus démocratique et plus efficace. Cette réforme, a-t-il estimé, doit s’inscrire en premier lieu par un renforcement de l’Assemblée générale ainsi qu’un élargissement du Conseil de sécurité, dont la représentation géographique est actuellement déséquilibrée. Dans cet ordre d’idées, M. Morales Troncoso a affirmé que l’Asie, l’Afrique et l’Amérique latine devaient chacune pouvoir disposer de deux sièges de membres permanents, et que le nombre de membres non permanents devait également être revu. Estimant que la mondialisation pouvait permettre à terme d’éradiquer la pauvreté, il a déclaré que cette lutte était essentielle à la consolidation de la démocratie. Le Secrétaire d’État aux relations extérieures de la République dominicaine a également rappelé les efforts entrepris par son pays afin de lutter contre la corruption, le trafic de drogues et d’armes légères, la traite d’êtres humains et la pandémie du VIH/sida. M. Morales Troncoso a par ailleurs souligné la grave crise que traversait actuellement Haïti, estimant que la République dominicaine ne pouvait assumer le fardeau de cette crise. Il a par conséquent exhorté la communauté internationale et les institutions financières à fournir les ressources nécessaires pour que ce pays puisse retrouver la voie du progrès.
M. LAMUEL A. STANISLAUS, Représentant permanent de la Grenade auprès des Nations Unies, a concentré son intervention sur la catastrophe naturelle causée par l’ouragan « Ivan » dont son pays a été victime. Il a remercié les nombreux pays qui ont aidé la Grenade dans cette tragédie ou qui ont manifesté ici, dans l’enceinte de l’Assemblée générale, leur sympathie. Il a exprimé l’espoir que Grenade, avec la résistance de son peuple, la solidarité et l’appui de la communauté internationale, renaîtra, tel le phoenix, de ses cendres. Selon une estimation des dégâts, il faudra deux milliards de dollars pour reconstruire l’État de Grenade, Cariacou et Petite Martinique. Cette tâche est herculéenne et elle dépasse de loin nos moyens, a-t-il estimé. M. Stanislaus a donc lancé un appel à l’aide de la communauté internationale. Nous implorons les Nations Unies et leurs agences, les pays, les organisations non gouvernementales et les amis à aider Grenade à s’aider elle-même. Il a en outre souligné que l’annulation de la dette et des obligations envers les organisations et les institutions internationales donnerait à la Grenade une bouffée d’oxygène. L’aide dans ce domaine sera demandée officiellement par les filières compétentes, a-t-il indiqué. Il a conclu son intervention en annonçant que demain à 10 h 30, dans la salle du Conseil économique et social (ECOSOC), le Bureau des affaires humanitaires (OCHA) et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) lanceraient un appel d’urgence pour Grenade et Haïti.
M. STUART LESLIE (Belize), a souhaité, en tant que représentant d’un petit État insulaire en développement (PEID), le succès de la Réunion de Maurice sur le sujet en janvier 2005. Ceux qui cherchent à bloquer des solutions efficaces au problème du changement climatique, a-t-il prévenu, créent des conditions d’insécurité qui pourraient dépasser les menaces terroristes actuelles. Il a estimé que la série d’ouragans qui a dévasté sa région, en particulier la Grenade et Haïti, plaidait pour la désignation de la mer des Caraïbes comme zone spéciale et il a appelé l’Assemblée générale à le faire durant cette session. Les politiques de développement doivent avant tout être centrées sur l’homme, a-t-il déclaré, ajoutant que la situation d’Haïti démontrait que ce n’était pas toujours le cas. Assurant de l’engagement de son pays dans la lutte contre le terrorisme, il a estimé cependant qu’elle ne devait pas être menée au détriment du droit international, du respect des droits de l’homme et du droit à l’autodétermination. Il a regretté les tentatives d’isolement de Cuba, qualifiée de « République caribéenne soeur » et a estimé que les appels à un changement de régime imposés de l’extérieur constituaient une violation des principes sur lesquels repose l’Organisation des Nations Unies. Concernant son propre pays, M. Leslie a souhaité que soit mis un terme aux revendications territoriales du Guatemala, qu’il a qualifiées d’« anachroniques ». Saluant les propos du Président du Guatemala devant l’Assemblée générale appelant à la coopération entre les deux pays, il a cependant ajouté que la coopération ne se substituait pas à la résolution de ce qui constitue à ses yeux une menace pour la sécurité et la prospérité de son peuple. Rappelant que les Nations Unies avaient clairement et unanimement appelé au respect de l’intégrité territoriale de Belize, il a renouvelé sa confiance à l’Organisation des États américains pour résoudre le différend. Le représentant de Belize a par ailleurs soutenu la candidature de l’Inde, du Japon, du Brésil et de l’Allemagne à un siège permanent au Conseil de sécurité. Il a également encouragé le « droit légitime » des nations africaines et arabes à être représentées.
M. JOHN DAUTH (Australie) a estimé que la nécessité de réformer les Nations Unies était désormais essentielle pour permettre à l’Organisation de répondre efficacement aux récents défis qui menacent actuellement la paix et la sécurité internationales. Il a rappelé que l’Australie soutenait l’élargissement des membres permanents du Conseil de sécurité de manière à l’adapter aux nouvelles réalités géographiques. Cet élargissement devrait comprendre l’inclusion du Japon, de l’Inde, du Brésil, d’un pays africain et éventuellement, de l’Indonésie, a-t-il ajouté. Soulignant l’engagement de son pays à lutter contre le terrorisme international, M. Dauth a estimé que ce combat ne pouvait être considéré comme une guerre contre l’Islam, et qu’une coopération entre tous les gouvernements, par le biais des Nations Unies, était nécessaire. Il s’est par ailleurs félicité du retour de l’Iraq au sein de l’Assemblée générale.
Déclaration de clôture
Le Président de l’Assemblée générale, M. JEAN PING, a dressé un « bilan préliminaire » des deux semaines de débat général. Il s’est déclaré frappé par la force des idées exprimées et par l’élan de solidarité qui s’est manifesté pour s’attaquer collectivement aux menaces et aux défis qui se posent à l’humanité. M. Ping a ajouté qu’en marge du débat général il lui avait été donné de s’entretenir avec un grand nombre de hauts dirigeants et de représentants d’États Membres. Ces entretiens, a-t-il dit, ont confirmé la volonté de nos dirigeants de renforcer le rôle et l’autorité de l’Assemblée générale et leur attachement au multilatéralisme, fondement des buts et objectifs poursuivis par l’Organisation des Nations Unies.
M. Ping a indiqué que 190 des 191 États Membres des Nations Unies et deux observateurs s’étaient exprimés au cours du débat général. Parmi les États Membres, a-t-il précisé, 81 étaient représentés au niveau de chef d’État et de gouvernement. Sur les 190 discours prononcés, 121 ont abordé la question de la réforme des Nations Unies. La réforme du Conseil de sécurité est celle qui a suscité le plus grand nombre d’avis et de commentaires, a précisé le Président de l’Assemblée générale, soulignant que 140 États Membres s’étaient prononcés sur cette question. Selon lui, une majorité a indiqué sa préférence pour l’élargissement des deux catégories de membres, permanents et non permanents. M. Ping a également annoncé qu’il rencontrerait cet après-midi les Présidents du Conseil de sécurité et du Conseil économique et social (ECOSOC) dans le but de renforcer la coopération, la coordination et la complémentarité des programmes de travail de ces trois organes principaux.
S’agissant de la Déclaration du Millénaire, autre question largement abordée par les États Membres lors de ce débat général, ceux-ci on déploré la lenteur des progrès dans la réalisation des objectifs de développement fixés à l’horizon 2015 et ont marqué leur grand intérêt pour le Sommet de 2005, a observé M. Ping, qui en a appelé à la coopération de l’Assemblée pour assurer une bonne préparation de ce Sommet. Il a en outre lancé un appel pressant à l’ensemble des États Membres, afin qu’individuellement et collectivement, ils redoublent d’efforts en vue de combler les manquements observés dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement. La fatalité ici serait de ne pas agir, a-t-il estimé.
M. Ping a de même souligné que les débats avaient fait apparaître la nécessité de se pencher sur la condition des pays les moins avancés, des pays en développement sans littoral et des petits États insulaires en développement, au regard de leur vulnérabilité économique, sociale et climatique. Les situations au Moyen-Orient, dans la région des Grands Lacs et au Darfour ont suscité les inquiétudes des dirigeants et des représentants des États Membres, a par ailleurs constaté M. Ping.
Droits de réponse
Le représentant du Soudan a déploré les « accusations inappropriées et négatives » formulées hier par le Ministre des affaires étrangères de l’Érythrée. Il a estimé que l’Érythrée n’était pas le pays le plus qualifié pour parler de la stabilité politique des autres pays. L’Érythrée, a-t-il poursuivi, est dirigée par un « dictateur absolu et psychotique » qui pille les biens de sa population et pratique la liquidation physique et l’assassinat. Il a cité à l’appui de ses propos un rapport d’Amnesty International dénonçant les violations des droits de l’homme dans le pays. L’Érythrée alimente l’instabilité dans la région, a-t-il estimé, citant la présence d’opposants soudanais à Asmara, ainsi que les attaques perpétrées contre des îles yéménites, contre la frontière est du Soudan ou encore la « guerre injustifiée » contre l’Éthiopie.
Le représentant de l’Érythrée a dénoncé la « déclaration calomnieuse » du Soudan. Le Soudan a neuf voisins et il a réussi au cours des dernières années à se faire 10 ennemis, a-t-il déclaré, estimant que le pire ennemi du Soudan, c’était lui-même. Il a déclaré que le Soudan était l’un des principaux exportateurs du terrorisme depuis 15 ans, rappelant qu’il avait accueilli Oussama Ben Laden et Carlos le Chacal. Il a également accusé le Soudan d’avoir tenté d’assassiner le Président érythréen. Il a reconnu que l’Alliance nationale démocratique, mouvement d’opposition soudanais, avait un bureau à Asmara, mais il a ajouté que c’était un mouvement reconnu et que le président soudanais lui-même était venu à Asmara pour rencontrer ses représentants. Il a estimé que les « stupides accusations » présentées par la délégation soudanaise avaient pour seul objectif de détourner l’attention du Darfour.
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