LES ETATS FONT LE BILAN DES POLITIQUES NATIONALES AYANT FAIT LEUR PREUVE EN MATIERE DE PARITE ENTRE LES SEXES
Communiqué de presse FEM/1279 |
Commission de la condition
de la femme
8e et 9e séances – matin & après-midi
LES ETATS FONT LE BILAN DES POLITIQUES NATIONALES
AYANT FAIT LEUR PREUVE EN MATIERE DE PARITE ENTRE LES SEXES
Alors que la communauté internationale s’apprête à dresser en 2005 le bilan des engagements pris en 1995 à Beijing lors du Sommet mondial sur les femmes, les membres de la Commission de la condition de la femme et les institutions du système de Nations Unies se sont aujourd’hui livrés à un long débat qui leur a permis de mettre en avant les leçons apprises et les politiques ayant fait leur preuve. Le Programme d’action de Beijing avait identifié douze domaines critiques, notamment la santé, l’éducation, la violence ou encore les conflits armés.
De ce débat général, entamé lundi 1er mars, il est ressorti que les hommes et les femmes devaient travailler main dans la main en vue d’assurer la parité entre les sexes. Dans le cas de la propagation de la pandémie du VIH/sida, les hommes ont un rôle d’autant plus important à jouer que ce sont eux qui, bien souvent, refusent d’utiliser des préservatifs et qui ont de multiples partenaires, a précisé le représentant d’ONUSIDA. Pour la directrice générale adjointe de l’Organisation internationale pour les migrations, exclure les femmes des négociations de paix compromet les chances de réussite des processus de paix car celles-ci ont adopté en temps de guerre des modèles de survie personnelle et économique. Les femmes sont des agents du changement.
Aux Philippines, où le Gouvernement décerne désormais chaque année un « Prix de la sexospécificité », les hommes et les femmes sont de plus en plus appelés à être des partenaires dans la lutte contre les stéréotypes qui sont à l’origine de la traite et de l’exploitation sexuelle des femmes et des fillettes. Il faut cesser de croire que l’égalité sert uniquement les intérêts des femmes quand on sait que la mise en œuvre de programmes favorisant la parité a des répercussions positives sur l’ensemble de la société, a ajouté la représentante. Celle-ci a également fait valoir le rôle des femmes dans la prévention des conflits qui est essentiel à la durabilité de la paix. Au sein du Cabinet présidentiel des Philippines, c’est une femme qui est chargée du processus de paix.
En Arménie, la représentante a expliqué que son pays était parti du postulat selon lequella situation économique des femmes dictait également le degré d’influence qu’elles peuvent exercer et pour cette raison un programme d’élimination de la pauvreté avait été lancé. Les pays africains comme la République-Unie de Tanzanie ont déclaré qu’ils souhaitaient suivre l’exemple du Rwanda où un système de quotas a permis aux femmes de remporter 49% des sièges à l’Assemblée nationale. La Ministre du genre et de la promotion de la famille du Rwanda, Valérie Nyirahabineza, a expliqué qu’un débat national avait été organisé à l’issue duquel a été adopté le principe d’octroyer aux femmes au moins 30% de postes dans les instances de prise de décisions.
La Commission entamera demain, vendredi 5 mars l’examen de ses méthodes de travail.
SUIVI DE LA QUATRIÈME CONFERENCE SUR LES FEMMES ET DE LA SESSION SPECIALE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE INTITULÉE « LES FEMMES EN 2000 : L’ÉGALITÉ ENTRE LES SEXES, DÉVELOPPEMENT ET PAIX POUR LE 21È SIÈCLE ».
Suite du débat général
M. ALDO MANTOVANI (Italie) a décrit les mesures prises par son Gouvernement pour sensibiliser les garçons et les hommes à la parité entre les sexes. Nous sommes en faveur d’une campagne mondiale sur cette question, a-t-il indiqué. Ces dernières années, nous avons pris des mesures favorisant le rôle des femmes dans la prévention des conflits. Nous participons à des programmes visant à démarginaliser les femmes connaissant des situations de conflits, que ce soit en Palestine ou en Afghanistan. En outre, nous avons institué un partenariat avec les ONG. Cependant, il nous faut disposer de politiques mondiales plus complètes et une série d’initiatives locales permettant de garantir le suivi des engagements pris lors des conférences internationales. Dans le cadre de l’évaluation des Objectifs de développement du Millénaire et des manifestations importantes prévues en 2005, l’habilitation des femmes devrait constituer un thème prioritaire.
Mme MARILYN MARTONE (Saint-Siège) a défendu les qualités intrinsèques des femmes, pour la bonne marche d’une société, en regrettant, en conséquence, qu’elles ne jouissent toujours pas de l’égalité des droits. Elle a donc vivement encouragé une mise en œuvre effective du Programme d’action de Beijing. Trop de femmes sont victimes de la violence dans le monde, en particulier en situation de conflit armé, a-t-elle poursuivi en estimant que le moment est venu de condamner et de punir toutes les formes de violence sexuelle faite aux femmes. A cet égard, elle a jugé que la participation des femmes pour assister les victimes de cette violence est essentielle. La représentante a aussi dénoncé l’exploitation sexuelle des femmes. Elle a argué que la présence des femmes dans les instances décisionnelles pertinentes permettra de mettre fin à cette forme condamnable du commerce mondial.
Mme RANIA AL HAJ ALI (République arabe syrienne) a affirmé que son pays avait promulgué de nouvelles lois permettant aux femmes de jouer un rôle important dans la société syrienne. Les recommandations du Forum des femmes arabes et l’éducation qui s’est tenu à Damas l’année dernière a jeté les jalons de la transformation de la société où les femmes joueraient un rôle important et a exposé les attitudes négatives auxquelles elles sont confrontées. La représentante a expliqué que les femmes syriennes sont davantage représentées au Parlement et dans les cabinets ministériels. En outre, le Gouvernement a créé l’année dernière une Commission des affaires familiales pour créer un environnement plus favorable aux femmes. La représentante a également plaidé en faveur de la participation des femmes aux processus de paix et de règlement des conflits. Abordant la situation au Moyen-Orient, elle a dénoncé les violations des droits fondamentaux des femmes des territoires occupés tout en appuyant les recommandations du Secrétaire général contenues dans son dernier rapport sur la situation des femmes palestiniennes.
Mme ASHA ROSE MIGIRO (République-Unie de Tanzanie) a indiqué à la Commission que son pays a élaboré différentes lois relatives aux douze domaines critiques identifiés dans le Programme d’action de Beijing. Divers programmes et politiques ont été mis en place et la parité entre les sexes est désormais intégrée aux différents plans et structures du Gouvernement. Concernant la lutte contre le VIH/sida, le Gouvernement a mis l’accent sur la responsabilité des femmes et des filles ainsi que sur celles des hommes et des garçons. Parlant de la situation des femmes dans les conflits armés, elle a rappelé que son pays connaît d’autant mieux le problème qu’il a accueilli depuis les années 60 des milliers de réfugiés. Elle a donc regretté que très peu de femmes participent aux processus de paix avant de souligner l’urgence de la mise en œuvre de la résolution 1325 du Conseil de sécurité. Dans ce cadre, la représentante s’est félicitée que les femmes rwandaises occupent désormais la place qui leur revient dans les instances décisionnelles notamment au Parlement. Elle a confié que la Tanzanie espère parvenir au quota de 35% dans un avenir proche.
M. IFTEKHAR AHMED CHOWDHURY (Bangladesh) a convenu que les garçons et les hommes peuvent jouer un rôle important dans la promotion de la parité entre les sexes et ceci par le biais des programmes de sensibilisation dans les communautés et les écoles. Les femmes peuvent jouer un rôle essentiel dans la prévention et la reconstruction après les conflits. Il est donc important de mettre en œuvre la résolution 1325 du Conseil de sécurité concernant les femmes et les conflits. Grâce au microcrédit, le Bangladesh a accompli d’importants progrès vers l’autonomisation des femmes. Dans les situations postconflit, des stratégies de renforcement du pouvoir des femmes pourraient être appliquées tout en respectant les différences culturelles. Des ONG bangladais œuvrent actuellement en Afghanistan dans le respect des différences culturelles.
Mme ELLEN SAUERBREY (Etats-Unis) a rappelé la création du « Compte des défis du Millénaire » à l’intention des femmes et des enfants qui consiste à augmenter de 5 milliards de dollars le montant de l’aide consacrée aux pays promouvant la liberté de marché. La représentante a ensuite cité quatre domaines d’action choisis par son Gouvernement, à savoir la prévention de la traite des êtres humains, la promotion du rôle des hommes dans la promotion de la femme, la lutte contre le VIH/sida et le recours à la contribution des femmes dans la réhabilitation des postconflits. S’agissant du VIH/sida, la représentante a rappelé la teneur du Programme quinquennal adopté par son pays qui, doté d’une enveloppe de 15 milliards de dollars, vise à réduire de 40% le taux de contamination de la mère à l’enfant. Les Etats-Unis ont en outre affecté 1 milliard supplémentaire au Fonds mondial pour la lutte contre le VIH/sida, la tuberculose, le paludisme et les autres maladies infectieuses. Concluant sur la question de la participation des femmes aux processus de paix, la représentante a rappelé que son pays a affecté la somme de 2 millions de dollars à la création de centres de ressources en Afghanistan. Elle s’est donc félicitée de la participation aux instances décisionnelles de ce pays avant d’en venir à la situation en Iraq et d’assurer la Commission de la détermination de l’Autorité provisoire de la Coalition de promouvoir les droits des femmes iraquiennes.
Mme MOMINAT OMAROVA (Azerbaïdjan) a affirmé la détermination de son pays à lutter pour l’égalité entre les sexes, comme le montre l’élaboration actuelle d’une loi nationale sur la parité. Cette année, le pays présentera un rapport périodique au Comité sur l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes (CEDAW). La résolution 1325 est un mécanisme clef permettant de faire participer les femmes au processus de paix. Cette question est essentielle en Azerbaïdjan qui a subi des années de guerre et ne connaît que trop bien le sort des personnes déplacées. Il faut doter les femmes de droits économiques et politiques et notre plan d’action national reflète cet engagement, a indiqué la représentante. Le renforcement du rôle des femmes permet une participation plus active au règlement des conflits, à la restauration de sociétés libérées de l’occupation étrangère, et à l’édification d’une culture de paix.
Mme MAI TAHA MOHAMED KHALIL (Egypte) a rappelé l’attachement de son pays à la promotion de la femme et à sa participation à la vie économique, sociale et culturelle du monde. Parlant de la participation des femmes aux processus de paix, elle a d’abord souligné l’importance de la question avant de se féliciter de la première initiative prise au Moyen-Orient en la matière, à savoir la réunion, organisée en Egypte, en septembre 2002, en prévision de la Conférence de 2004 consacrée aux femmes et à la paix. Cette initiative est devenue un mouvement international enregistré à Genève en 2003. La représentante a mentionné d’autres activités réalisées récemment en Egypte, en citant les deux ateliers, tenus ces deux derniers mois, sur le rôle des femmes dans le domaine de la sécurité. Prochainement, a-t-elle annoncé, l’Egypte accueillera une réunion qui regroupera des personnalités œuvrant pour la paix dans le monde. La représentante a aussi abordé la question du rôle des hommes et des garçons dans la promotion des femmes, en jugeant important de les sensibiliser à leur faculté de renforcer le respect des droits humains de la femme. Elle les a appelés, dans ce cadre, à la lutte contre les pratiques qui portent préjudice aux filles et aux femmes, et contre la pauvreté ainsi qu’à la mobilisation de fonds pour financer des initiatives permettant d’améliorer la condition des femmes. Elle a conclu en évoquant la situation des femmes et en liant son amélioration au retrait des troupes israéliennes.
Mme MAGALAYS AROCHA DOMÍNGUEZ (Cuba) a reconnu qu’il existe un ensemble de facteurs dans la société cubaine qui freinent l’égalité entre les sexes même si les Cubaines constituent 44,9% de la population active. Elle a toutefois précisé que 33,5% d’entre elles occupent des postes de direction. Une nouvelle loi sur la maternité reconnaît le droit de la mère et du père à partager le congé parental. La représentante a dénoncé les pratiques étrangères menées au nom de la liberté, en évoquant à cet égard les conséquences de la politique de blocus dont souffrent les Cubaines depuis plus de 42 ans. Il ne sera pas possible d’atteindre tous les objectifs convenus à Beijing sans mettre en place un nouvel ordre économique plus juste et sans instaurer des rapports entre pays basés sur le respect mutuel, a-t-elle souligné.
Mme SHARIFAH ZARAH SYED AHMAD (Malaisie) a jugé essentiel de ne pas se limiter à parler d’une transformation du rôle des hommes et des garçons mais y contribuer concrètement. Les parents et particulièrement les pères doivent donner l’exemple, en promouvant l’égalité entre les sexes au sein de la famille. Il faut aussi sensibiliser les hommes à la santé génésique des femmes. En Malaisie, grâce à des programmes spécifiques, les hommes sont encouragés à devenir davantage parties prenantes dans ces questions. D’autres programmes cherchent aussi à renforcer les valeurs de la famille. La Malaisie s’est rendue compte que le manque de respect des droits des femmes a un coût pour la société. En conséquence, en matière de violence contre les femmes, des campagnes ont été lancées qui intègrent des stratégies multiples, en collaboration avec les ONG, le secteur privé, les experts gouvernementaux et de nombreux spécialistes. La sensibilisation à la situation des femmes doit commencer de l’école primaire au niveau supérieur, a poursuivi la représentante en souhaitant que l’on penche aussi sur le rôle des médias. Elle a fait part, dans ce cadre, de la création d’un groupe de travail technique composé, entre autres, de femmes des médias. Venant à la participation de la femme aux processus de paix, la représentante a plaidé pour qu’elle soit associée aux structures de règlement et de prévention des conflits. Elle a expliqué leur absence par le fait qu’elles ne participent pas à la sécurité de l’Etat en période de paix. Appelant, en conséquence, au changement, elle a argué que les femmes ont une capacité naturelle de favoriser le dialogue et de faciliter la réalisation de la paix.
M. KOUBAA (Tunisie) a rappelé que l’élimination de la pauvreté, qui touche une majorité de femmes, est un objectif prioritaire du Millénaire. La communauté internationale doit redoubler d’efforts pour mettre un terme à toutes les formes de violence à l’encontre des femmes. La Tunisie œuvre à la diffusion d’une culture de non-violence au sein de la famille qui s’articule autour de la prévention et de la répression. Nous continuons d’œuvrer à l’intégration des sexospécificités dans les programmes de développement. Dans le cadre de la lutte contre la pauvreté, nous avons accordé la priorité aux femmes productrices et aux femmes rurales les plus démunies. Toutes ces mesures procèdent de notre conviction que les droits de la femme font partie intégrante des droits de l’homme. Nous sommes toutefois conscients que la promotion de la femme et de la famille est une œuvre de longue haleine.
M. DESMOND JOHNS, Programme conjoint des Nations Unies sur la lutte contre le VIH/sida (ONUSIDA), a insisté sur la vulnérabilité particulière des femmes devant le VIH/sida. Dans leur grande majorité, a-t-il souligné, les femmes sont infectées en raison de l’infidélité de leurs époux ou partenaires. La vulnérabilité des femmes s’explique par des facteurs biologiques, économiques, sociaux et culturels. De ce point de vue, de nombreuses femmes ne peuvent exiger la fidélité de leur partenaire et ignorent les moyens de se protéger. En outre, dans les jeunes couples, le fait que ce soit la femme qui apprenne la première son état de santé, en raison de ses visites chez le gynécologue, fait d’elle la personne qui transgresse les normes sociales. En cas de maladie de ses proches, c’est encore elle, la femme, qui assure les soins et en cas de décès, la survie de la famille.
Après avoir dressé ce sombre tableau, le représentant d’ONUSIDA a reconnu que les femmes ne sont pas des victimes démunies de tout pouvoir mais a néanmoins souligné qu’on ne peut attendre d’elles qu’elles contribuent seules à la recherche de solutions. Les hommes ont un rôle à jouer car ce sont eux qui ont des partenaires multiples et qui, bien souvent, refusent d’utiliser des préservatifs. Donnant ses conseils pour l’avenir, le représentant a appelé à des efforts pour corriger les normes actuelles relatives à la domination masculine et à la passivité féminine. Il faut aussi lutter contre les stéréotypes masculins qui encouragent la promiscuité sexuelle, une prétendue idée de la virilité et la « gymnastique de chambre ». Il faut aussi encourager des discussions ouvertes et sincères sur les problèmes liés aux drogues, à l’homosexualité et à la bisexualité pour encourager les hommes à se protéger et à protéger leurs partenaires. Il faut enfin faire avancer les questions de l’accès égal des femmes aux soins de santé, de leur indépendance économique, des droits fonciers ou encore d’une répartition équilibrée des tâches ménagères. ONUSIDA a pris plusieurs initiatives en ce sens, a indiqué le représentant avant de conclure en déclarant que tout n’est pas perdu. Il y a de bonnes raisons de penser que le rythme des changements chez les hommes va s’accélérer et qu’ils finiront par traiter toutes les femmes avec le même respect qu’ils réservent jusqu’ici à leurs mères et à leurs filles.
Mme AURORA JAVATE DE DIOS (Philippines) a appelé à l’élimination des stéréotypes dans les sociétés qui sont à l’origine de la violence et l’exploitation sexuelle des femmes et des fillettes. Les hommes et les femmes doivent travailler main dans la main pour éliminer toutes les formes de violence. Aux Philippines, nous avons établi un prix de la sexospécificité qui sera bientôt décerné. Il faut cesser de croire que l’égalité sert uniquement les intérêts des femmes quand on sait que la mise en œuvre de programmes favorisant l’égalité des femmes a des répercussions positives sur l’ensemble de la société. Le rôle des femmes dans la prévention des conflits est également essentiel pour assurer la durabilité de la paix. Au sein du Cabinet présidentiel des Philippines, c’est une femme qui est chargée du processus de paix et deux autres femmes siègent au sein de groupes de négociations avec le Front démocratique national et le MILF.
Mme FATI OUEDRAOGO (Burkina Faso), après avoir décrit les progrès enregistrés par son pays en ce qui concerne la promotion de la femme et le rôle des hommes et des garçons en la matière, s’est interrogée sur l’intérêt d’une promotion sociale et économique de la femme sans une paix dans les familles, les tribus, dans les communautés, dans les sociétés et dans le pays tout court. Elle s’est dite convaincue que dans tout conflit armé, les femmes et les jeunes filles sont celles qui ont toujours été les plus gravement affectées. Elles ont aussi conscience que la paix et la cohésion deviennent fragiles là où les violences ne sont ni dénoncées ni punies. Dès lors, la représentante a jugé impératif qu’au niveau international, les efforts en cours soient renforcés pour l’élimination totale et effective des violences faites aux femmes, le trafic des jeunes filles, l’esclavage sexuel et tous les actes qui caractérisent la criminalité transnationale. La représentante s’est félicitée de la résolution 1325 du Conseil de sécurité. Elle a conclu en citant un africaniste et ethnologue célèbre « Une civilisation ne pénètre vraiment et totalement la société que lorsqu’elle a été assimilée par les femmes. Elles sont non seulement les gardiennes des traditions mais c’est également par elles qu’une ère nouvelle s’instaurera dans la société, et changera les relations de personne à personne pour le plus grand bien des individus ».
Mme KERRY FLANAGAN (Australie) a présenté les progrès réalisés dans son pays qui se sont traduits par la reconnaissance du rôle des femmes dans Le règlement des conflits. Le Gouvernement australien attache une grande importance au renforcement de la participation des femmes à tous les processus de paix formels comme ce fut le cas à Bougainville. Nous sommes convaincus que cet engagement peut aider à réduire les violations des droits de l’homme, l’exploitation et les violences sexuelles pendant et après les conflits. Par ailleurs, nous sommes convaincus que les garçons sont indispensables à l’obtention à la parité entre les sexes, en particulier pour éliminer les stéréotypes. Nous nous sommes engagés à lutter contre la traite des êtres humains en y consacrant 20 millions de dollars sur une période de quatre ans. Cette enveloppe budgétaire contribue à la mise en œuvre du plan de lutte du Commonwealth contre la traite des êtres humains. La représentante a demandé que le processus d’examen des engagements de Beijing soit l’occasion de partager les leçons apprises et les politiques optimales en précisant qu’il ne fallait pas relancer un nouveau cycle de négociations.
Mme SALWA DAMEN-MASRI, Union interparlementaire, a estimé que la participation équilibrée des hommes et des femmes à la gestion des affaires publiques est un élément essentiel de la démocratie. C’est la raison pour laquelle l’Union interparlementaire a élaboré divers programmes en ce sens. Si, aujourd’hui, les femmes ne représentent encore que 15% des parlementaires nationaux, il est encourageant de voir que leur nombre augmente dans les pays sortant d’un conflit. Dans ces pays, l’Union interparlementaire a lancé plusieurs projets pour faciliter la participation des femmes aux processus politiques et de reconstruction. Ses activités ont permis d’aider les femmes candidates aux élections nationales ou encore les femmes membres des processus de rédaction de la Constitution. Grâce aux efforts de l’Union et d’autres partenaires, le Parlement rwandais compte aujourd’hui 48,8% contre 17,7% avant le conflit. Donnant plus de détails sur les activités de formation des femmes parlementaires, la représentante a mis l’accent sur les ateliers de préparation aux discours de campagnes électorales ou encore aux procédures parlementaires. Ces ateliers visent également à donner les moyens aux femmes de faire progresser les discussions parlementaires sur la sexospécificité. Les femmes peuvent faire beaucoup lorsqu’elles s’organisent en réseaux nationaux, a poursuivi la représentante en faisant part des programmes d’aide que l’Union interparlementaire a élaborés en la matière, notamment au Rwanda, au Burundi ou au Timor-Leste. Concernant le rôle des hommes et des garçons dans la promotion des femmes, elle a souligné que l’approche de l’Union interparlementaire a toujours été celle du partenariat. L’Union a ainsi pu encourager l’adoption de mécanismes institutionnels pour faciliter l’examen des questions sexospécifiques au sein des parlements. La représentante a conclu en faisant part des réunions annuelles des femmes parlementaires pour indiquer que cette année, les discussions porteront sur « la budgétisation sexospécifique ».
Mme NDIORO NDIAYE, Directeur général adjoint de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), a déclaré que les deux dernières décennies avaient abouti à une prise de conscience institutionnelle de la nécessité d’associer les femmes à la préparation, à la mise en œuvre et au suivi des accords de paix. Malheureusement, les réalités sur le terrain dans de nombreux pays viennent nous rappeler que le quotidien des femmes ne ressemble pas aux prises de position officielles dans les enceintes internationales et instruments juridiques. Exclure les femmes, souvent majoritaires en raison même des conflits, compromet largement les chances de réussite des processus de paix. En effet, elles ont développé durant les guerres des stratégies de survie pour survivre tant au plan personnel qu’au plan économique. Il est essentiel de veiller à ce que leurs apports et idées en matière d’éducation, de santé publique, d’accès au marché du travail, de sécurité et d’intégrité de la personne soient pris en compte, d’autant qu’elles sont souvent devenues responsables de l’unité familiale.
M. KAMIL BAIALINOV (Kirghizistan) a dit l’attachement de son pays à la mise en œuvre de la résolution 1325 du Conseil de sécurité et décrit les efforts qu’il déploie pour sa mise en œuvre. Venant à la question du rôle des hommes et des garçons dans la promotion de la femme, il a rappelé que son pays est partie à plus de 30 traités internationaux des droits de l’homme et qu’il a renforcé sa législation et ses mécanismes nationaux. Reconnaissant que cela ne suffit pas, le représentant a attiré l’attention de la Commission sur le Plan national d’action pour la période allant de 2002 à 2006.
Mme MARY REINER BARNES (Ordre militaire souverain de Malte) a indiqué que son Organisation a pris conscience depuis bien longtemps de la nécessité de subvenir aux besoins spécifiques des femmes en temps de guerre. La représentante a dressé le bilan des activités de l’Ordre de Malte en faveur du développement, des jeunes et des femmes. Elle a rappelé que dès le 18ème siècle, la Faculté de médecine de Malte délivrait des diplômes de médecine aux femmes.
Mme Cecilia Rose-Oduyemi, Organisation mondiale de la santé (OMS), a souligné les conséquences physiques et psychiques de la violence et du VIH/sida sur les femmes. Elle donc appelé à la modification des normes et des comportements, en jugeant essentiel d’y associer les hommes. Il faut les aider, a-t-elle dit, à repenser les valeurs et les préjugés relatifs à leur masculinité. En l’occurrence, il est très utile de travailler avec les jeunes hommes. La participation des hommes et des garçons dans divers programmes peut résoudre de nombreux problèmes liés à la santé, au domaine économique et aux tâches ménagères. Au cours de la dernière décennie, l’OMS a lancé de nombreux programmes comme « tremplin ». Les ateliers ont aussi donné d’excellents résultats, notamment ceux organisés à l’intention des entraîneurs de football pour les inciter à aborder les questions sexuelles dans les cours qu’ils dispensent aux futurs footballeurs. Tous ces efforts visent en fait à susciter l’émergence d’une virilité favorable à l’égalité entre les sexes.
M. VINCENT MCLEAN, Programme des Nations Unies pour le contrôle des drogues et la prévention du crime, a évoqué le Protocole facultatif à la Convention de lutte contre la traite des êtres humains qui est entré en vigueur en décembre dernier et compte désormais 47 adhésions. Ce texte vise à accorder une protection accrue aux femmes et aux enfants contre les dangers de la traite. En vertu du Protocole, la prévention et la protection des victimes de la traite doivent être les deux rouages de l’action gouvernementale. Les pays, en ratifiant cet instrument, se sont également engagés à développer une coopération technique entre eux. Le but est d’élaborer des stratégies conjointes contre cette activité criminelle cruelle. Chaque pays dispose désormais d’un numéro de téléphone que toute personne peut contacter pour attirer l’attention des autorités sur des activités suspectes. Nous diffusons également des spots télévisés à Mexico et dans trois autres pays d’Amérique centrale montrant l’horrible réalité de la traite des êtres humains.
Mme AXUMITE GEBRE-EGZIABHER, Programme des Nations Unies pour les établissements humains (HABITAT), a demandé à la Commission de tenir compte des préoccupations des femmes pauvres des zones rurales et urbaines. Elle l’a invitée à faire preuve de réalisme devant le rythme actuel de l’urbanisation. Dans les pays en développement, a-t-elle prévenu, la population urbaine aura quasiment doublé, dans 30 ans, atteignant le chiffre de 4 milliards de personnes. Comme la majorité de celle-ci s’installera dans des bidonvilles, il est urgent de se pencher sur ce problème. Les villes sont les endroits qui offrent les meilleures possibilités en matière d’emploi ou d’éducation mais elles connaissent aussi les pires situations de pauvreté. Détaillant les problèmes propres aux bidonvilles, la représentante a jugé qu’une des lacunes de la mise en œuvre du Programme d’action de Beijing est qu’il ne tient pas suffisamment compte du sort des femmes pauvres vivant dans les zones urbaines. Elle a donc demandé à la Commission, aux gouvernements et aux organisations de la société civile de prendre les mesures requises et en prévision de l’examen décennal du Programme d’action de Beijing, elle a demandé aux gouvernements d’établir des priorités locales, nationales et internationales. Pour ce faire, elle a recommandé une meilleure relation de travail entre les ministères chargés respectivement de la condition féminine, des autorités locales, du logement et des transports.
M. MARINO VILLANUEVA CALLOT (République dominicaine) a déclaré que depuis 1995, des changements sont intervenus dans son pays sur les plans juridique et institutionnel. La République dominicaine a lancé un processus de révision législatif qui a notamment mis l’accent sur la violence domestique et l’accès des femmes à la terre, l’éducation, la traite des êtres humains et l’emploi. Nous avons renforcé notre mécanisme national pour la promotion de la femme qui est devenu un ministère en 1999. Toutefois, la pauvreté reste un problème aigu pour les femmes qui sont la composante la plus pauvre de la société. Dans notre région, 23 000 femmes meurent chaque année des complications de la grossesse, soit un taux de mortalité maternelle de 190 pour 100 000 naissances vivantes. La plupart des décès pourraient être évités. La pandémie du VIH/sida et la violence restent des domaines critiques. Il faudra redoubler d’efforts et de volonté politique pour atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés. Enfin, le représentant a appuyé la résolution portant sur la revitalisation de l’Institut de recherche des Nations Unies sur les femmes.
Mme ADEKUNBI ABIBAT SONAIKE (Nigéria) a souligné le caractère essentiel du rôle des hommes et des garçons dans la promotion de la femme mais aussi dans la mise en œuvre de la réalisation des Objectifs de développement du Millénaire. La notion de partenariat des femmes étant déterminante en la matière, la représentante a fait part du Forum, organisé l’année dernière, pour sensibiliser les femmes nigérianes à la nécessité de s’impliquer dans la vie politique et pour présenter l’ordre du jour des femmes au Gouvernement et à l’opinion publique. La représentante a estimé qu’en période postconflit, la meilleure manière d’assurer la participation aux processus de reconstruction est d’œuvrer à sa promotion économique. Au Nigéria, un Comité national sur les femmes dans la vie politique a été mis en place, a-t-elle indiqué en appelant les femmes à ne pas se contenter de considérer les hommes comme la cause de leur marginalisation mais, au contraire, à se préparer à travailler à eux dans le sens de l’égalité des sexes.
Mme ALISA ADAMYAN (Arménie) a indiqué que l’égalité entre les hommes et les femmes est garantie dans la Constitution nationale. Toutefois, les femmes continuent de devoir compter sur l’appui de l’Etat pour jouir de l’égalité. Nous avons la ferme intention de mettre en œuvre le Programme d’action de Beijing et pour cela, nous avons créé plusieurs mécanismes. Nous mettons actuellement en œuvre notre deuxième programme d’action national pour les femmes qui vise une série d’activités clefs pour éliminer la violence ou encore pour améliorer leur situation sociale et économique. L’égalité entre les sexes est impossible tant que les femmes ne pourront pas exercer d’influence sur les processus de décision. En 1999 nous avons adopté une loi imposant un quota de 5% de femmes dans les branches législative et exécutive du pouvoir. Le Gouvernement arménien compte un ministre et de 5 vice-ministres femmes et six autres siègent au Parlement. La situation économique des femmes dicte également le degré d’influence qu’elles peuvent exercer et pour cette raison, nous avons lancé un programme pour éliminer la pauvreté. Rappelant que les personnes déplacées représentent 14% de la population totale, elle a précisé que deux femmes siègent à la Commission d’Etat pour les prisonniers de guerre et les personnes disparues.
M. MUTAZ HYASSAT (Jordanie) a affirmé que son pays travaille, de façon inlassable, à l’élimination de toutes les formes de violence faites aux femmes, à l’intégration de la perspective sexospécifique dans les programmes gouvernementaux et à la sensibilisation de l’opinion publique au concept de parité entre les sexes. Parlant de la place de la femme dans les processus de paix, le représentant a estimé que toute paix durable passe par la participation la plus large des femmes aux processus de paix. Evoquant la situation des femmes palestiniennes, il a fait remarquer que si l’amélioration de leur sort est liée au règlement pacifique des conflits, Israël ne semble pas tenu de respecter le peuple palestinien, en particulier les femmes et les enfants, conformément au droit international. Le représentant a appelé les Israéliens à respecter les droits des Palestiniens, convaincu que la fin de la violence et des violations des droits de l’homme créera, pour les Palestiniens et les Israéliens, un environnement favorable à la mise en œuvre des résolutions pertinentes du Conseil et des accords signés.
Mme AWA GUEYEN KEBE, Ministre de la famille, du développement social et de la solidarité nationale du Sénégal, a indiqué que le programme national de promotion de la femme dans son pays repose sur les domaines d’action prioritaires suivants: promotion économique des femmes, formation des femmes et la scolarisation des fillettes, santé et planification sexuelle, accès au processus de décision et financement de projets de femmes. Une évaluation des progrès a montré que le fossé entre les filles et les garçons avait été réduit tout comme dans l’accès aux soins de santé et de la réduction du taux de mortalité maternelle. Un net recul des stéréotypes en milieu scolaire a également eu lieu. Ces acquis seront confortés par les programmes de lutte contre la pauvreté. Nous avons mis en place une équipe d’agents gouvernementaux sensibles à la question du genre. Le Président a accueilli favorablement la création d’un centre « femmes pour la paix ». La représentante a concédé que des difficultés n’ont pas manqué dans la mise en œuvre du programme d’action et qui se sont manifestées par l’insuffisance des schémas institutionnels et l’insuffisance des données statistiques.
Mme LAXANACHANTORN LAOHAPHAN (Thaïlande) a estimé que le monde serait idéal si tous les êtres humains jouissaient de leurs droits sur un pied d’égalité. Si tel était le cas, la Commission n’aurait pas de raison d’être. L’objectif demeure la parité et son corollaire l’implication des hommes et des garçons. Pour sensibiliser les hommes, il faut commencer par éduquer les garçons et examiner les différents aspects des coutumes, cultures et croyances qui, souvent, perpétuent l’aspect patriarcal de la famille. Il faut aussi faire un travail auprès des médias. La Thaïlande, a poursuivi sa représentante, s’attache à la mise en œuvre de politiques, de plans et de règles pour éliminer toute discrimination fondée sur le sexe. Beaucoup reste à faire et il faut faire en sorte que la sexospécificité soit consacrée dans les Constitutions. La répartition des tâches et les rôles sociaux doivent s’appliquer avec égalité aux filles et aux garçons. Les normes et les valeurs sociales doivent respecter la sexospécificité. Il faut mettre en place des politiques pour éviter les stéréotypes liés aux hommes et aux femmes et les rendre intolérables au sein de la société. Parlant de la vulnérabilité particulière des femmes dans les situations de conflit, la représentante a souhaité que leurs besoins et attentes soient pris en compte dans les processus de paix ainsi que dans les opérations de maintien et de consolidation de la paix. Il faut, a-t-elle dit, consolider la participation des femmes dans la vie politique. Compte tenu de la faculté innée des femmes à prendre soin des autres, le monde serait plus stable et plus pacifique si les femmes prenaient davantage de décision. La représentante a, à cet égard, rappelé l’existence du plan d’action adopté à Washington lors du Forum sur la participation des femmes aux processus politique. Elle a conclu en appelant le Secrétariat de l’ONU à dresser une liste de femmes compétentes et disposées à participer aux activités relatives à la paix pour, a-t-elle dit, faire mentir selon lequel les femmes ne sont pas disponibles pour ce genre d’activités. Il est temps que les hommes et les femmes joignent leurs forces pour faire avancer la cause de l’égalité des sexes. Pour ce faire, il faut assurer un partenariat solide à l’échelle internationale.
Mme VALERIE NYIRAHABINEZA, Ministre du genre et de la promotion de la famille du Rwanda, a expliqué que pour le Gouvernement, l’égalité est perçue comme une dimension du développement et comme un objectif de développement en tant que tel. La Ministre a passé en revue les initiatives mises en œuvre et les institutions créées comme le Ministère du genre et de la promotion de la famille. Lors de l’élaboration de sa nouvelle constitution, le Rwanda a fait un bond en avant sur les questions de parité entre les sexes. La Constitution, adoptée en juin 2003, repose sur sept principes fondamentaux, dont la parité. Un débat national a été organisé à l’issue duquel a été adopté le principe d’octroyer aux femmes au moins 30% des postes dans les instances de prise de décisions. Aujourd’hui, les femmes constituent 49% des membres de l’Assemblée nationale, ce qui place le Rwanda en tête de file pour la représentation des femmes en politique. Le Sénat est composé de 32% de femmes et aujourd’hui, c’est une femme qui se trouve à la tête de la Cour suprême.
Mme ANNE MARIE MAKOMBO (République démocratique du Congo (RDC), a souligné que les femmes et les filles ont payé un lourd tribu pendant les années de guerre qui sont secoué son pays. Elles continuent d’ailleurs d’être victimes d’exactions dans l’est du pays qui est toujours en proie aux tensions. Avec l’assistance de l’UNICEF, de la MONUC, du Comité international d’accompagnement et de certains pays donateurs, les femmes congolaises commencent à s’organiser et à jouer un rôle non négligeable dans le processus de paix. L’égalité est une responsabilité politique et sociale qui incombe à chaque Etat. En tant que femme et mère, nous avons un rôle à jouer dans la sensibilisation des garçons au respect de l’égalité entre les sexes, a ajouté la représentante en précisant que la tâche est particulièrement difficile dans un pays postconflit où la scolarisation est devenue aléatoire. La représentante a aussi appelé à la mise en œuvre d’une approche globale et intégrée pour promouvoir l’égalité de participation des femmes aux processus de paix. Au nom des femmes congolaises, elle a dit vouloir prendre une part active à la future conférence internationale sur la région des Grands Lacs. Elle a suggéré, en conséquence, la création au Secrétariat d’un poste de Représentant du Secrétaire général pour les femmes et les conflits armés, à l’instar de celui qui existe pour les enfants. Pour faire avancer la cause de la participation des femmes aux processus de paix, la représentante a lancé un appel à la communauté internationale pour qu’elle apporte une assistance accrue aux efforts de renforcement des capacités nationales.
Mme TRAN THI MAI HUONG (Viet Nam) a expliqué que son pays avait fourni d’importants efforts pour renforcer la parité entre les sexes. Nous avons développé pour la première fois des indicateurs sexospécifiques. Les certificats de propriété des terres sont publiés tant sous le nom de l’homme que celui de la femme tandis que le travail domestique est désormais reconnu par la Loi sur la famille et le mariage. Les femmes occupent 27,3% des postes au parlement, ce qui place le pays au premier rang des pays d’Asie pour la participation des femmes en politique et à la 14ème place dans le monde. Elles représentent 44% des étudiants à l’université tandis que 10% des ministres sont des femmes. Cependant, d’importants écarts perdurent pour ce qui est de l’emploi des femmes, des salaires et des droits des populations autochtones. Pour surmonter les difficultés et défis, il est indispensable de réduire la pauvreté des femmes et mettre un terme à la pratique rétrograde qui consiste à accorder la préférence et la priorité aux males.
Mme MARTA REQUENA, Conseil de l’Europe, a attiré l’attention de la Commission sur les résultats des quatrième et cinquième conférences ministérielles du Conseil sur l’égalité entre hommes et femmes qui ont eu lieu en 1997 et en 2003. Les thèmes de ces deux conférences, a-t-elle précisé, étaient étroitement liés à l’absence des femmes dans les processus décisionnels. Le Conseil de l’Europe a pris des mesures pour combler cette lacune, a-t-elle dit en citant les différentes résolutions. Elle a aussi mentionné l’action de la Coalition des femmes en Irlande du Nord avant de citer un exemple de bonne pratique sur la participation des femmes dans la sphère politique. En vertu d’une résolution du Conseil, celui-ci peut suspendre le droit de vote d’une délégation qui ne serait composée que d’hommes. L’un des messages principaux, en la matière, est que le changement des hommes est l’étape suivante du mouvement pour l’égalité des femmes, a conclu la représentante.
M. HAILESELLASIE GETACHEW (Ethiopie) a souhaité que l’accent soit mis d’avantage sur les programmes d’éducation à la parité des garçons pour parvenir à un changement des mentalités. Dressant le bilan de l’action gouvernementale, il a mentionné l’organisation de campagnes de médiation et de plaidoyer, relayées par les médias ainsi que des débats publics. Un budget plus important a été alloué aux écoles des zones rurales pour permettre la scolarisation des filles et faire face à l’absentéisme. Nous avons inclus la parité entre les sexes comme un élément de l’éducation civique. Dans le cadre de la réforme du secteur public, nous avons accordé une attention prioritaire à la promotion des femmes aux postes de décision. Beaucoup d’obstacles ont été rencontrés dans la mise en œuvre de nos politiques. Nous appelons la communauté internationale à accroître son aide aux pays en développement dans le but de mettre un terme à la pauvreté, ce qui permettra d’accélérer l’obtention de l’égalité.
Mme A.B. PONGA (Zambie) a fait part des efforts déployés par son pays dans le cadre du renforcement du rôle des hommes et des femmes dans la promotion de la femme. Elle a cité les programmes mis en place dans les écoles et sur les lieux de travail ainsi que la création de plusieurs ONG qui s’adressent aux hommes. En collaboration avec la société civile et le secteur privé, le Gouvernement s’emploie à sensibiliser les hommes et les garçons, en particulier dans le cadre de la lutte contre le VIH/sida. Venant à la question de la participation des femmes aux processus de paix, la représentante a souhaité qu’elles soient reconnues comme pacificatrices mais aussi comme un élément central dans la mise en œuvre des programmes destinés à la période postconflit. On se concentre trop sur les aspects militaires et politiques des accords de paix au détriment des aspects socioéconomique et culturel de la consolidation de la paix, a-t-elle regretté. Revenant à son pays, la représentante a fait part des amendements apportés à la Constitution pour y imprimer un caractère plus sexospécifique. Après avoir cité d’autres initiatives, la représentante a appelé à la prise en compte du contexte culturel pour faciliter les progrès dans la socialisation des garçons et bénéficier d’un appui général. En la matière, le travail d’éducation et de formation doit compléter le travail familial.
M. MARTIN BELINGA-EBOUTOU(Cameroun) a déclaré que la paix est indissociablement liée à l’égalité entre les hommes et les femmes. Le maintien et la promotion de la paix exigent la participation égale des femmes à la prise de décisions. Le représentant a appelé à la mise en œuvre de la résolution 1325 du Conseil de sécurité sur les femmes et la paix. L’égalité entre les sexes est un objectif de développement que chaque pays doit atteindre pour garantir l’harmonie et la cohésion sociale. Le représentant a estimé que l’éducation à la parité devrait se faire dès le plus jeune âge dans le cadre de la famille, puis à l’école et au niveau de la société tout entière. Le rôle bien compris et assumé des garçons et des hommes est un gage de paix et de stabilité.
Mme IRMA LOEMEAN TOBING-KLEIN(Suriname) a appelé la Commission à arrêter les discours et à passer aux actions concrètes pour lutter contre la pauvreté, la faim, la malaria, et le VIH/sida. La majorité des peuples du monde vivent des problèmes urgents d’eau, de nourriture, de logement, d’éducation et de santé. En la matière, le Suriname accorde une attention particulière à la question de la violence contre les femmes. Le pays est convaincu que les droits de l’homme doivent être envisagés sous l’angle du développement et que l’éducation à ces droits est la clef du développement. L’égalité de sexes sera réalisée le jour où le respect des droits de l’homme deviendra un mode de vie et un moyen de transformer la société. La pauvreté et le manque d’accès aux services sociaux de base sont une violation des droits fondamentaux, a conclu la représentante après avoir expliqué les initiatives clefs prises par son pays.
M. PAUL GOA ZOUMANIGUI (République de Guinée) a rappelé que l’adoption de la résolution 1325 du Conseil de sécurité intitulée « femmes, paix et sécurité » confère à celles-ci des responsabilités dans la prévention et la résolution des conflits ainsi que dans la consolidation de la paix. La Guinée qui a souffert des conséquences des conflits dans la sous-région de l’Afrique de l’Ouest apprécie le rôle que joue l’Antenne guinéenne des Femmes Ministres et Parlementaires en collaboration avec l’Organisation des femmes du fleuve Mano. Le représentant a précisé que la composante femme est prise en compte de manière spécifique dans la mise en œuvre des politiques sectorielles de la Guinée.
M. EDUARDO J. SEVILLA SOMOZA (Nicaragua) a indiqué que son pays a pris de nouvelles mesures pour parvenir à l’égalité entre les sexes. La situation est loin d’être parfaite, a-t-il convenu en reconnaissant que son pays est un des plus pauvres d’Amérique latine. En 2001, 46% de la population vivait dans la pauvreté et le PIB ne dépasse pas aujourd’hui 500 dollars par an. En conséquence, un Plan national de développement, qui vient d’être mis au point, s’accompagne d’un mécanisme national de promotion de la femme. D’autres lois ont été adoptées en faveur des femmes qui continuent malheureusement à se heurter à des problèmes d’application. Dans le domaine de la lutte contre la violence domestique, a encore indiqué le représentant, le Gouvernement et la société ont noué une alliance stratégique. Au titre d’autres innovations, il a cité la création d’une commission institutionnelle pour le développement durable. Le manque de ressources pose problème, a conclu le représentant après avoir donné un premier aperçu des politiques que son Gouvernement entend mettre en œuvre dans les prochains jours.
Mme SOFIA OLSZOWSKA, Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), a convenu avec les orateurs l’ayant précédé que les progrès au cours des dernières années avaient été lents et inégaux. Les deux piliers de l’égalité, le travail et l’éducation, devraient faire en sorte que l’homme et la femme bénéficient sur un pied d’égalité des processus de développement. En matière de parité, la représentante a expliqué que l’UNESCO tentait d’établir des liens entre l’éducation informelle et l’éducation formelle. Le Bureau de la planification stratégique de l’UNESCO œuvre à la consolidation d’un réseau et d’un point focal sur les sexospécificités au siège de l’Organisation. Nous avons achevé le premier atelier de formation avec pour but la création d’une vision commune, la mise en œuvre d’objectifs communs et le développement d’une capacité pratique pour mettre en œuvre ces concepts, a indiqué Mme Olszowska. L’un de nos objectifs est de combler le fossé technologique entre hommes et femmes et de tisser pour cela des partenariats avec divers acteurs. Le deuxième segment du Sommet de l’information qui aura lieu à Tunis en 2005 se concentrera sur l’impact des technologies de l’information tout en tenant compte de la dimension sexospécifique.
Mme ELIZABETH GIBBONS, Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), a estimé que l’égalité des sexes ne sera réalisée que lorsque les garçons et les filles existeront comme membres égaux de la famille et de la communauté. Cette égalité est cruciale pour la réalisation de tous les Objectifs de développement du Millénaire (ODM), a-t-elle rappelé avant d’ajouter qu’en la matière, l’UNICEF a intégré une approche sur les droits de l’homme dans son processus de programmation. Envisager l’égalité comme un principe fondamental de l’approche fondée sur les droits de l’homme permet de voir la nécessité de changer les consciences individuelles ainsi que les pratiques familiales, communautaires, nationales et institutionnelles. Pour assurer un changement durable des valeurs et des attitudes, l’égalité des sexes doit être envisagée dès le début du processus de socialisation des enfants. La famille et l’école doivent créer de nouvelles valeurs et de nouveaux modes de comportement et ce travail doit continuer durant l’adolescence. L’UNICEF est convaincu que les hommes et les garçons doivent jouer un rôle clef dans la socialisation des enfants et non seulement comme référence. Ils doivent, en effet, faire un exemple de leur participation à la vie familiale et aux tâches quotidiennes.
Mme PENELOPA GJURCILOVA (ex-République yougoslave de Macédoine) a regretté que malgré le large consensus qui se dégage au sujet de la parité entre les sexes, concept qui est intégré désormais dans l’arsenal législatif de la majorité des pays, la réalité est bien souvent différente. Eliminer les discriminations exige la mobilisation de tous les acteurs de la société. Au plan national, le pays a adopté un programme d’action dont l’une des priorités est de promouvoir l’organe chargé de la parité. La représentante a reconnu que les femmes étaient très peu représentées au niveau politique dans la région. Le nombre de femmes au Parlement est cependant passé de 9 à 22 grâce à la mise en place d’un Groupe de pression dans le cadre du Pacte de stabilité pour l’Europe du Sud-Est et qui, depuis quatre ans, œuvre en faveur de l’élimination des préjugés et attitudes sexistes. Nous accordons également une attention particulière aux formes de violence exercées contre les femmes.
Mme RUTH BLACKMAN (Barbade) a cité les cinq domaines critiques du Programme d’action de Beijing que son pays a considérés comme prioritaires. Il s’agit de l’intégration d’une dimension sexospécifique dans toutes les sphères du développement, de la santé, de la violence contre les femmes, de la pauvreté et de la participation des femmes aux processus décisionnels. En matière de santé, elle a évoqué le VIH/sida et les relations de dépendance économique et sociale des femmes par rapport aux hommes qui les placent dans une situation désavantageuse dans les relations sexuelles. A la Barbade, 2,5% de population est infectée par le VIH/sida et le nombre de femmes infectées ne cesse d’augmenter. En réponse à cette situation, le Gouvernement a pris des mesures pour assurer un accès gratuit à la tri-thérapie et a lancé, en 2003, la campagne « Parle à ta sœur » pour émanciper les femmes et leur fournir des informations sur leurs droits génésiques, la santé reproductive et les questions sexospécifiques et du VIH/sida. Pourtant, les changements restent lents, a reconnu la représentant en imputant cette situation au fait que les femmes ne sont toujours pas en mesure de demander des relations sexuelles protégées. La représentante a aussi évoqué les mesures prises par son pays pour lutter contre la violence faite aux femmes.
Mme ROGINE BITTENCOURT (Brésil), s’exprimant au nom du Groupe de Rio, a articulé son intervention autour des méthodes de travail de la commission en précisant que celle-ci devrait recevoir un volume plus important de communications. Elle s’est félicitée par ailleurs des efforts de la Conseillère spéciale pour la parité entre les sexes et la promotion de la femme et a dit appuyer la résolution qui sera présentée cette année en vue de sa revitalisation. La révision des méthodes de travail de la Commission devrait lui permettre de mieux remplir son mandat qui est de suivre le Programme d’action de Beijing. La représentante a suggéré à la Commission de n’examiner qu’un seul thème prioritaire par an, ce qui permettrait aux délégations de proposer des mesures concrètes. Au sujet du processus d’examen dix ans après la tenue de la Conférence mondiale sur les femmes, elle a souhaité que les textes agréés à ce moment ne soient pas soumis à une renégociation.
M. CHEICK SIDI DIARRA (Mali) a attiré l’attention de la Commission sur le Plan d’action pour la promotion de la femme conçu pour la période 2002-2006. Le Plan, a-t-il expliqué, est conçu autour de cinq orientations, à savoir la réduction des taux d’analphabétisme, l’amélioration de la santé, le renforcement de l’équité entre les hommes et les femmes, la lutte contre la pauvreté, et l’amélioration de l’image de la femme dans la société. Le Plan actuel fait suite à un plan précédent qui a porté sur la période 1996–2000 et qui a donné des résultats positifs, a affirmé le représentant en énumérant les améliorations. Il a ajouté que les deux thèmes de la session figurent en bonne place dans le Plan d’action actuel. Une composante essentielle du Plan s’articule autour du renforcement des capacités de la société civile féminine en matière de prévention des conflits et de maintien de la paix; de la contribution des femmes dans la résolution des conflits par le dialogue; et le renforcement des capacités des femmes dans l’éducation à une culture de la paix dans la famille. S’agissant du rôle des hommes et des garçons dans l’égalité entre les sexes, il faut constater, a dit le représentant, que la problématique de la jouissance effective des droits par la femme reste très complexe en raison de la mutation culturelle que la société malienne traverse. Cependant, un changement de comportements et de mentalités est déjà visible bien que les pesanteurs liées à certaines traditions et coutumes ne soient pas totalement éliminées.
Mme AWORET OBERDENO (Gabon) a réaffirmé l’engagement de son pays en faveur des populations marginalisées, notamment dans les zones rurales, par le biais du microcrédit. Le Gouvernement, a-t-elle précisé, est sur le point de mettre sur place un programme important de soutien aux organisations féminines. Le Président de la République gabonaise a exigé que dans chaque cabinet ministériel, il y ait au moins quatre femmes conseillères. La représentante a plaidé en faveur d’une meilleure prise en compte des besoins des femmes dans les situations de conflits et de leur contribution aux processus de paix.
La représentante de Project Five O a souligné que deux ans après l’adoption de la résolution 1325 du Conseil de sécurité, personne n’a créé les moyens nécessaires à sa mise en œuvre effective. Les accords de paix, a-t-elle dit, sont une occasion à saisir pour promouvoir les droits de la femme. Par conséquent, il faut redoubler d’efforts pour appuyer la participation des femmes dans les processus de paix et renforcer leurs capacités dans ce domaine. Elle a demandé à la Commission d’adopter les recommandations contenues dans le rapport pertinent du Secrétaire général. Elle a aussi regretté que les accords de paix ne contiennent que rarement des dispositions relatives à la parité des sexes. Elle a donc demandé aux gouvernements de permettre aux femmes de participer aux processus de reconstruction. Les femmes doivent pouvoir participer à l’élaboration des problèmes et aux décisions budgétaires. Nous devons encourager la culture de la paix et apprendre à nos enfants à respecter les droits des autres, a souhaité la représentante.
La représentante de la Coalition des organisations islamiques a regretté que malgré les efforts des Nations Unies, la diversité culturelle et les spécificités des peuples n’aient pas reçu l’attention souhaitée. Il ne peut y avoir une panacée universelle et une solution unique. L’Islam permet aux femmes de travailler en dehors de la famille si ce travail n’a pas un impact négatif sur la vie de famille. Le mariage légitime entre un homme et une femme est le seul moyen de prévenir les maladies sexuellement contagieuses. L’Islam empêche que les relations entre les hommes et les femmes reposent sur la compétitivité, d’où un partage des rôles au sein de la famille. Nous sommes contre l’éducation sexuelle des adolescents car cela leur faciliterait les choses mais plutôt en faveur d’une éducation qui se base sur la culture de la chasteté.
La représentante de Caucus des ONG sur la participation égale des femmes aux processus de paix, a estimé que la participation des femmes dans la prévention des conflits ne peut être obtenue sans des ressources humaines et économiques. Le renforcement de la capacité des organisations féminines est donc une condition préalable. Pour renforcer la participation des femmes dans la prévention des conflits, il faut améliorer la collecte, l’analyse et la prise en compte des informations relatives aux questions féminines et sexospécifiques. La participation des femmes à tous les niveaux du processus décisionnel contribuera à ce que les Etats affectent les ressources à la promotion de la sécurité humaine plutôt qu’à l’armement et aux conflits. La paix durable n’est pas possible sans une culture de la paix. A cet égard, les Gouvernements doivent donner la priorité à une mise en œuvre immédiate de l’Agenda de La Haye pour la paix et du Programme d’action de la culture de la paix. Il est temps d’abandonner la rhétorique au profit de la mise en œuvre, a conclu la représentante.
La représentante du Labour Caucus a déclaré que les syndicalistes femmes ont toujours cherché à promouvoir des responsabilités familiales partagées. Sur le plan mondial, les femmes gagnent en moyenne 12% à 30% de moins que les hommes. La représentante a également souligné la contribution importante que les femmes peuvent apporter à la résolution des conflits.
La représentante de World Vision International a réitéré l’attachement de son ONG à la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et à la Convention sur les droits de l’enfant. Concernant les deux thèmes choisis par la Commission, elle a préconisé aux gouvernements, aux ONG et aux institutions des Nations Unies de donner la priorité aux programmes qui développent les qualités de chef chez les garçons comme chez les filles, en mettant l’accent sur la résolution des conflits ethniques, sociaux ou civils, et sur la participation dans les processus de consolidation de la paix. Elle a aussi préconisé la ratification de la Convention 182 de l’OIT sur les pires formes du travail des enfants et la promotion de programmes pour traiter des droits des enfants travailleurs. La représentante a aussi voulu que l’importance de l’éducation soit réitérée. Dans ce cadre, elle a insisté sur l’intégration du concept de parité entre les sexes dans les programmes scolaires et de formation à l’intention des enseignants; l’amélioration des conditions scolaires dans les zones rurales; et la collecte des donnés ventilées par sexe. Elle a aussi souhaité une implication des hommes comme des femmes dans la lutte contre le VIH/sida, le partage équitable des tâches quotidiennes; l’intégration de la dimension sexospécifique dans les législations, et la participation des garçons comme des filles dans lutte contre les pratiques traditionnelles telles que les mariages précoces ou les mutilations génitales.
La représentante du Caucus des femmes africaines a plaidé en faveur de l’allègement de la dette et de l’amélioration des conditions de vie des femmes et des jeunes filles victimes de la guerre. Elle a également insisté sur le suivi de la mise en œuvre de la résolution du Conseil de sécurité ayant trait aux diamants de la guerre. Il est indispensable de réduire les dépenses militaires pour les allouer aux programmes sociaux. Les garçons et les hommes sont des partenaires dans cette lutte même si cela n’est pas encore visible. Nous demandons aux gouvernements et aux représentantes de la société civile d’adopter une politique nationale qui favorise la participation des femmes au sein de la famille mais également à tous les niveaux de responsabilités.
La représentante de Womenin Law and Development in Africa s’est félicitée de l’adoption, par l’Union africaine (UA) en juillet 2003, du Protocole sur les droits des femmes se rapportant à la Charte de l’UA et a appelé à son entrée en vigueur rapide. Soulignant l’importance de l’éducation et de la socialisation pour le changement des comportements masculins, la représentante a appelé les Etats africains à des mesures vigoureuses en ce sens. Elle les a aussi appelés à éliminer tous les obstacles à la jouissance par les femmes de leurs droits. Ils doivent, a-t-elle précisé, améliorer les conditions de travail des systèmes formel et informel de la justice, apporter l’assistance requise aux victimes de la violence, créer un cadre juridique adéquat et financer comme il se doit les institutions de protection des femmes.
La représentante de Femme Africa Solidarité a expliqué que son Organisation met l’accent sur la parité dans les négociations de paix. Elle a expliqué que l’engagement de l’Union africaine en faveur de la participation des femmes à la paix est consacré par un mécanisme spécifique permettant de faire entendre les voix des femmes. Il est clair que les femmes peuvent avoir un impact particulièrement important à la table des négociations et pour cela, il sera indispensable de créer un dialogue sur les plans national et régional qui devra être institutionnalisé.
Liste des intervenants
Outre la Ministre de la famille, du développement social et de la solidarité nationale du Sénégal, les représentants des pays, institutions et organisation non gouvernementales suivants ont pris la part au débat général: Italie, République arabe syrienne, République-Unie de Tanzanie, Bangladesh, Etats-Unis, Azerbaïdjan, Egypte, Cuba, Malaisie, Tunisie, Philippines, Burkina Faso, Australie, Kirghizistan, République dominicaine, Nigéria, Arménie, Jordanie, Sénégal, Thaïlande, Rwanda, République démocratique du Congo, Viet Nam, Conseil de l’Europe, Ethiopie, Zambie, Cameroun, Suriname, Guinée, Nicaragua, ex-République yougoslave de Macédoine, Barbade, Brésil (au nom du Groupe de Rio), Mali, et Gabon.
Les observateurs du Saint-Siège et de l’Ordre militaire souverain de Malte, ainsi que les représentants des institutions du système des Nations Unies suivantes sont également intervenus: Programme conjoint des Nations Unies sur la lutte contre le VIH/sida (ONUSIDA), Union interparlementaire, Organisation mondiale de la santé (OMS), Programme des Nations Unies pour le contrôle des drogues et la prévention du crime, Programme des Nations Unies pour les établissements humains (HABITAT), l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), Organisation des Nations Unies pour la science et l’éducation (UNESCO), Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF).
Les organisations non gouvernementales suivantes ont aussi pris la parole: Project Five O, Coalition des organisations islamiques, Caucus des ONG sur la participation égale des femmes aux processus de paix, Labour Caucus, World Vision International, Caucus des femmes africaines, Women in Law and Developement, et Femmes Africa Solidarité.
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