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FEM/1278

LE PAKISTAN, L’IRAQ, L’AFGHANISTAN ET L’ANGOLA DEMONTRENT A LA COMMISSION DE LA CONDITION DE LA FEMME LES MERITES D’UNE IMPLICATION FEMININE DANS LES PROCESSUS DE PAIX

03/03/2004
Communiqué de presse
FEM/1278


Commission de la condition

de la femme

6e et 7e séances – matin & après-midi


LE PAKISTAN, L’IRAQ, L’AFGHANISTAN ET L’ANGOLA DEMONTRENT A LA COMMISSION DE LA CONDITION DE LA FEMME LES MERITES D’UNE IMPLICATION FEMININE DANS LES PROCESSUS DE PAIX


Avec les interventions du Pakistan, de l’Iraq, de l’Afghanistan ou encore de l’Angola, c’est la question de la participation des femmes aux processus de paix qui est revenue au devant de la scène, aujourd’hui, à la Commission de la condition de la femme.  Après les deux réunions d’experts tenues hier sur ce thème et celui du rôle des hommes et des garçons dans la réalisation de la parité entre les sexes, la Commission poursuivait aujourd’hui son débat général. 


« Il est temps que les femmes du Pakistan et de l’Inde prennent la tête des efforts de paix.  Si les hommes veulent s’accrocher au passé, c’est aux femmes de déterminer l’avenir car elles sont capables d’instaurer une paix juste et durable dans la région », a déclaré la représentante du Pakistan, en conclusion de son argumentation sur la nécessité d’impliquer davantage les femmes dans les processus de paix.  La Ministre des travaux publics de l’Iraq n’a pas été en reste, elle qui a vu dans cette implication renforcée le moyen d’édifier « un Iraq épris de dialogue et en lutte contre la violence et l’intolérance ».  Elle s’est donc félicitée de la représentation des femmes au Conseil de Gouvernement, dans le Corps diplomatique, les partis politiques et les organisations professionnelles et syndicales.  Désormais, 80 organisations féminines opèrent dans le pays, a affirmé la Ministre avant de se réjouir de la consécration du principe d’égalité entre les sexes dans la Constitution provisoire. 


La Constitution, adoptée le 4 janvier dernier, accorde des droits égaux aux femmes et aux hommes, a indiqué, à son tour, la représentante de l’Afghanistan qui a rappelé la participation active des Afghanes au processus d’élaboration de la Loi fondamentale.  Cette Constitution, a-t-elle expliqué, réserve 25% des sièges parlementaires aux femmes et garantit la mise en place d’un mécanisme spécifique de surveillance des droits de l’homme qui est actuellement présidé par une femme.  Les femmes peuvent désormais être élues au poste de président; une femme s’étant d’ailleurs portée candidate pour les élections présidentielles prévues cette année.


« Ce n’est que lorsque les femmes pourront participer à tous les secteurs des activités humaines, sur un pied d’égalité avec les hommes, que les Gouvernements pourront parler d’un environnement moral et psychologique favorable à la paix », a commenté la Vice-Ministre de la famille et de la promotion de la femme de l’Angola après avoir décrit l’implication des Angolaises dans la lutte pour l’indépendance et pour le règlement du long conflit qui a secoué l’Angola.  La Ministre a donc jugé injuste que les femmes aient été tenues à l’écart des initiatives de paix.  Cette situation étant souvent la norme, l’ensemble des délégations a exhorté la Commission à veiller au strict respect de la résolution 1325 du Conseil de sécurité. 


Un appel à la prudence a néanmoins été lancé par la représentante du Danemark qui a voulu que l’on garde à l’esprit la complexité des situations de conflit et que l’on fasse preuve de pragmatisme et de réalisme quant « aux modalités à appliquer et aux séquences d’intervention ».  Ce besoin d’efficacité a été relayé par la représentante de la Nouvelle-Zélande qui a commenté, de manière plus générale, l’évolution de la Commission au regard du dixième anniversaire, l’année prochaine, du Programme d’action de Beijing.  La représentante néo-zélandaise, appuyée par celle de la Suisse, a dénoncé la tendance à remettre en cause les normes adoptées dans le cadre de la Conférence de 1995, le temps imparti aux négociations aux dépens du dialogue ou encore les tentatives de certaines délégations de soustraire des informations à l’intention du Groupe de travail sur les communications (plaintes).  La transmission d’informations confidentielles n’est ni légitime ni constructive, a estimé, au contraire, la représentante de la Fédération de Russie.


« Résultat du pouvoir inégal entre les hommes et les femmes », l’épidémie du VIH/sida a été invoquée par de nombreuses oratrices dont la Ministre pour le développement communautaire, la parité entre les sexes et le bien-être des enfants de la Tanzanie, pour illustrer la nécessité de responsabiliser les hommes et les garçons et de les sensibiliser à l’importance de leur implication dans la promotion de la femme.


En comptant les délégations citées et la Conseillère spéciale pour la parité entre les sexes et la promotion de la femme qui a présenté le rapport sur l’amélioration de la situation des femmes dans les organismes des Nations Unies, la Commission a entendu 54 interventions dont les droits de réponse du représentant d’Israël et de l’observatrice de Palestine.  Elle poursuivra son débat général demain, jeudi 4 mars à partir de 10 heures.


Suivi de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes et de la session extraordinaire de l’Assemblée générale intitulée « Les femmes en l’an 2000: égalité entre les sexes, développement et paix pour le XXIème siècle »


Suite du débat général


Mme ANGELA KING, Conseillère spéciale pour la parité des sexes et la promotion de la femme, a présenté oralement le rapport sur l’amélioration du statut des femmes au sein du système des Nations Unies, en précisant qu’il couvre la période du 1er juillet au 31 décembre 2003.  Elle a indiqué que pour le Secrétariat proprement dit, la proportion de femmes est passée de 35,6% à 36,4% au sein du groupe d’administrateurs disposant d’un contrat d’un an ou plus.  Au niveau D-1, on est passé à 26, 8%, soit une majoration de 1,2% de plus par rapport à 25,6% précédemment.  Six femmes ont accédé aux postes de Secrétaire général adjoint sur 37.  Au sein des Départements disposant de 20 administrateurs ou plus, quatre ont réalisé l’égalité hommes et femmes et dix d’entre eux ont une représentation de 40% de femmes dans le personnel d’administration.  Il reste encore cinq Départements où les femmes sont peu représentées.  Trois Départements seulement ont atteint ou dépassé l’objectif de la parité parmi les D-1, dont le Département de l’information.  Concernant le maintien de la paix, le nombre total de femmes a augmenté de deux points en six mois.  Au niveau D-1, il y a une augmentation de 4,2%.


Quant au système des Nations Unies dans son ensemble, les données n’ont pas été complètement vérifiées.  En revanche, un certain nombre d’entités ont pris des initiatives telles que l’ONUDI, le PNUD, le PAM ou encore l’OMS.  Les discussions continuent sur la meilleure façon d’intégrer la dimension sexospécifique dans le recrutement.  Pour la sélection, par exemple, il a été proposé que les Coordonnateurs soient davantage engagés dans l’examen de la liste des candidats.  Concernant la question de l’emploi des conjointes, les conclusions préliminaires montrent qu’au premier niveau, le système n’est pas suffisamment ciblé et se base trop sur les annonces de postes sur le site Web.  Concernant les services généraux, 60% sont des femmes dont un grand nombre ont un diplôme universitaire ou des expériences professionnelles de plus haut niveau. 


Les conclusions ont aussi montré que la mobilité des femmes membres du personnel peut être restreinte par les contraintes familiales, y compris l’emploi des conjoints, l’absence d’accès aux informations pertinentes ou les contraintes culturelles et sociales.  La phase II de l’étude examinera six ou sept des grandes organisations de l’ONU, a indiqué Mme King.


Mme ASHA ROSE MIGIRO, Ministre pour le développement communautaire, la parité entre les sexes et les enfants de la République-Unie de Tanzanie, a déclaré, au nom de la Communauté de développement économique de l’Afrique australe (SADC), regretter que la participation des femmes aux processus de paix soit limitée en raison de contraintes économiques et de leur absence dans les processus de prise de décisions.  Les femmes occupent rarement des postes de décideurs au sein des parties au conflit.  La représentante a expliqué que la SADC a reconnu depuis longtemps qu’il était nécessaire d’accorder le pouvoir aux femmes comme moyen obtenir l’égalité entre les sexes.  Notre Communauté, a–t-elle précisé, continue de mettre en œuvre des politiques stratégiques par le biais de programmes d’éducation et de mesures d’action positive et de l’intégration des sexospécificités.  Les membres de la SADC se sont engagés à obtenir un taux de participation des femmes de 30% dans l’arène politique d’ici à 2005.  L’un des objectifs de l’amendement apporté à la Constitution du Forum parlementaire de la SADC est de parvenir à un taux de participation des femmes au sein du Forum de 50%. 


Mme NETUMBO NANDI-NDAITWAH, Ministre de la condition féminine et du bien-être des enfants de la Namibie, s’est félicitée des deux thèmes choisis pour cette session de la Commission de la condition de la femme.  Les femmes et les enfants, a-t-elle dit, sont les premières victimes des conflits.  Elle a fait observer que malgré cela, les femmes continuent de prendre soin de leurs familles et de lancer des initiatives pour rapprocher les belligérants.  Elle a donc regretté que les femmes soient bien souvent mises à l’écart des processus de paix.  En Namibie, a-t-elle affirmé, une initiative a été prise pour impliquer les femmes dans les processus de consolidation de la paix.  En outre, le pays a pris soin d’inclure la perspective sexospécifique et des programmes de sensibilisation aux VIH/sida dans tous les contingents déployés dans le cadre des missions de la paix de l’ONU auxquelles participent de nombreuses femmes namibiennes.  Venant au deuxième thème, la Ministre a souligné que la faculté des hommes a changé les attitudes de leurs pairs.  Par exemple, a-t-elle dit, l’incidence du VIH/sida est le résultat de pouvoir inégal entre les hommes et les femmes.  En conséquence, le Ministère de la condition féminine se fait fort de faire participer les hommes et les garçons dans la lutte contre l’épidémie.


Mme Kerkeb (Algérie) a estimé qu’en Afrique, la situation de la femme avait atteint un niveau de gravité insoutenable en raison du sous-développement que connaît le continent, de l’extrême pauvreté et de l’impact des conflits armés.  La représentante a également évoqué la situation de la femme palestinienne qui est rendue encore plus difficile par la politique de bouclage des territoires que continue d’imposer Israël et plus récemment par la poursuite de la construction illégale d’un mur de séparation.  La représentante a ensuite détaillé les mesures prises par son Gouvernement pour appliquer le Programme d’action de Beijing et qui se sont concrétisées par la création en juin 2002 d’un Ministère de la famille et de la condition de la femme.  En octobre 2003, une Commission chargée de la révision du Code de la famille a été mise sur place.  Elle a déjà formulé des recommandations portant sur le mariage, la pension alimentaire, le travail de la femme, la séance de réconciliation, la rupture du mariage, l’argent des deux époux et l’argent acquis en commun, le lien de parenté et de tutorat dans le mariage.  L’Algérie présentera en janvier 2005 son deuxième rapport national au Comité sur l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes.


Mme LAILA DAVOY, Ministre des affaires familiales de la Norvège, a souligné qu’au nom de la parité des sexes, il a été décidé, en 1993, de donner aux pères quatre semaines de congé parental.  Aujourd’hui, 85% des hommes choisissent cette option.  Récemment, le Parlement a décidé de prolonger encore plus ce congé.  Malgré ces progrès, des enjeux importants subsistent dont le manque de parité dans le domaine économique.  Les femmes ne représentent que 8,5% des membres des conseils d’administration des secteurs public et privé.  Si en 2006, les choses ne s’améliorent pas, le Parlement norvégien entend adopter une nouvelle législation pour assurer une représentation d’au moins 40% dans les conseils d’administration.  Un autre enjeu concerne celui de la violence contre les femmes, a confié la Ministre.  Quant à la participation des femmes aux processus de paix, elle s’est félicitée de la résolution 1325 du Conseil de sécurité.  En matière de suivi, elle a indiqué que son pays a décidé de convoquer régulièrement un forum composé des représentants du Ministère des affaires étrangères et de la société civile.  En sa qualité de donateur, la Norvège, a assuré la Ministre, continuera d’appuyer les activités qui tiennent compte de la dimension sexospécifique dans les négociations de paix, les équipes de réconciliation et les commissions constitutionnelle, juridique et électorale.  La Norvège continuera aussi d’appuyer les unités chargées de la parité entre les sexes dans les opérations de maintien de la paix et les activités de formation aux codes de conduite et de sensibilisation de l’opinion publique, en particulier à la violence familiale, à la violence sexuelle et à la traite des êtres humains.


Mme MICHAL MODAI (Israël) a mis en avant la contribution des organisations de femmes israéliennes dans la lutte contre les inégalités en regrettant toutefois la faible représentation des femmes israéliennes en politique, soit 18 siège sur 120 au Parlement.  Un de nos objectifs est d’accroître la représentation politique des femmes, que ce soit au niveau des municipalités qu’au niveau national.  Pour cela, il est important de sensibiliser la population à la parité dès le plus jeune âge.  La représentante a évoqué le fonctionnement des crèches et des écoles dont certaines disposent de programmes de sensibilisation à l’égalité entre les sexes.  Par ailleurs, des centres de prévention et de traitement pour les victimes d’abus et de violence ont été établis, de même qu’une ligne d’urgence pour les hommes abusifs.  Au sein des organisations de jeunes, des programmes ont été mis sur place pour apprendre aux jeunes filles à identifier les comportements abusifs de leur petit ami.


Mme JEAN AUGUSTINE, Ministre du multiculturalisme et de la situation de la femme du Canada, a indiqué que pour mettre en œuvre la résolution 1325 du Conseil de sécurité, son pays a mis sur pied le Comité des femmes, de la paix et de la sécurité, qui réunit des représentants du Gouvernement et des membres de la société civile.  Elle a d’ailleurs rappelé que son pays a été l’hôte de la réunion du Groupe d’experts chargé d’élaborer un cadre pour la promotion de l’égalité entre les sexes dans les accords de paix.  En matière de promotion de la femme, de grands progrès ont été accomplis au Canada, a-t-elle poursuivi en reconnaissant qu’il reste encore beaucoup à faire.  Il nous faut maintenant, a-t-elle confié, procéder à une analyse comparative entre les sexes, de plus en plus pointue et de plus en plus étendue.  Nous devons, a déclaré la Ministre en s’adressant à la Commission, continuer de centrer notre attention sur les résultats.  Nous devons poursuivre le dialogue entre nous et avec les ONG et ce, avec autant de créativité, de franchise et de souplesse que le permet le système des Nations Unies. 


Mme ALICEN RONO CHELAITE, Ministre adjointe pour la parité des sexes du Kenya, a affirmé que son Gouvernement s’était engagé à éliminer les obstacles à l’égalité entre les sexes.  Les magistrats sont disposés à explorer une nouvelle jurisprudence, notamment au sein de tribunaux coutumiers qui entretiennent dans une large mesure les discriminations.  Le projet de constitution en voie de finalisation devrait entrer en vigueur en juin prochain.  Il s’agit d’un jalon pour le pays dans la mesure où ce texte cherchera à donner le pouvoir aux femmes dans des domaines où elles étaient absentes précédemment.  L’enquête de santé démographique menée en 2003 a montré que les niveaux de vulnérabilité des femmes sont plus élevés, soit 4% de plus, que ceux des hommes.  Le Gouvernement a reconnu l’aspect sexospécifique du VIH/sida.


M. ZHANG YISHAN (Chine) a souscrit aux recommandations contenues dans les rapports du Secrétaire général sur les deux thèmes choisis par la Commission, en réitérant, dans ce cadre, son appui à la résolution 1325 du Conseil de sécurité.  Après avoir fait le bilan des efforts déployés par son pays dont l’amendement apporté à la loi de 1992 sur la protection des droits et des intérêts des femmes, le représentant s’est dit convaincu que grâce à ses réformes et à sa politique d’ouverture, la Chine assurera de plus en plus aux femmes l’égalité avec les hommes et la liberté de décider de leur avenir.  Le représentant a, par ailleurs, rappelé que 2005 marquera le dixième anniversaire de la quatrième Conférence de Beijing.  Le Gouvernement chinois et les ONG, a-t-il annoncé, préparent, dans cette perspective, différentes activités dont des séminaires et des campagnes publicitaires.  Le Comité du Conseil d’Etat sur les femmes et les enfants a demandé aux différentes agences nationales de mener des recherches aux fins de l’élaboration du rapport que la Chine présentera prochainement sur la mise en œuvre des résultats de Beijing et de la 23ème session extraordinaire de l’Assemblée générale.


Mme NANCY SPENCE, Secrétariat du Commonwealth, a fait part du ferme engagement du Commonwealth en faveur de l’égalité entre les sexes qui s’est traduit par la mise en œuvre d’un programme d’action sur 10 ans.  Dans le cadre de ce programme, les pays du Commonwealth continuent de jouer un rôle de plaidoyer pour favoriser l’intégration des sexospécificités.  Un des objectifs est d’obtenir 30% de femmes au niveau de la prise de décisions.  En 2003, une analyse a montré qu’une douzaine de pays disposent d’un taux de participation des femmes dans la vie politique de 20 à 30% tandis que cette proportion passe à 15% pour les femmes occupant des postes ministériels.  Depuis 1999, 24 pays ont enregistré une augmentation du nombre de femmes parlementaires avec Saint-Vincent-et-les Grenadines et Guyana comme chefs de file.  Nous avons également établi un quota de 30% de femmes dans les initiatives de paix.  Par ailleurs, 49 pays du Commonwealth sont parties à la Convention pour l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes.  La représentante a précisé par ailleurs que neuf Etats membres du Commonwealth sont très touchés par la pandémie du VIH/sida.  Il est donc impératif que les célébrations de la Journée internationale de la femme aient pour thème la participation des hommes et des femmes à la lutte contre le sida.


Mme ELLEN MARGRETHE LOY (Danemark) a souligné l’importance du droit à la santé sexuelle et génésique pour la promotion de la femme et la lutte contre le VIH/sida.  Elle a mis l’accent, en conséquence, sur la responsabilité de la Commission de s’assurer que le suivi de la Conférence de Beijing s’intègre dans le processus de mise en œuvre des Objectifs de développement du Millénaire.  Commentant les deux thèmes de la session, la représentante s’est déclarée préoccupée par la tendance à « poser le corps des femmes sur les champs de bataille ».  Le recours à la violation contre les femmes comme arme stratégique et tactique pour répandre la terreur et infliger l’humiliation, pendant un conflit, est une violation grave des droits de l’homme, a insisté la représentante.  Elle a donc demandé à la Commission d’imposer le strict respect de la résolution 1325 du Conseil de sécurité.  La Commission, a-t-elle dit, doit encourager la création des capacités nationales et au sein du Siège de l’ONU, pour mener les analyses politiques, sociales et sexospécifiques.  Il faut, en la matière, garder à l’esprit la complexité de la plupart des situations de conflit et se montrer prudent pour l’élaboration de directives sur l’utilisation d’instruments et de modalités spécifiques.  Nous devons être stricts sur la promotion de la parité dans le règlement des conflits et la consolidation de la paix mais nous devons nous montrer pragmatiques et réalistes face aux modalités à appliquer et aux séquences d’interventions.  La représentante a conclu en espérant qu’au cours de cette session, la Commission accordera l’attention voulue aux questions de la socialisation des hommes et des garçons, de l’harmonisation de la vie privée et professionnelle, de l’implication des hommes et des garçons dans la lutte contre le VIH/sida et du ciblage des recherches sur le rôle des hommes et des garçons dans la réalisation de la parité.


Mme YORIKO MEGURO (Japon) a affirmé qu’il fallait accroître la prise de conscience des hommes et des femmes aux questions de parité entre les sexes pour parvenir à une société équitable.  Selon une enquête, 47% des Japonais s’opposent à tout rôle stéréotypé, une augmentation de 9% par rapport à une enquête menée cinq ans plus tôt.  Toutefois, il reste encore beaucoup à faire.  La représentante a dressé le bilan des activités mises en œuvre par son Gouvernement pour parvenir à la parité, notamment en favorisant les mesures d’action positive.  Le Gouvernement est engagé en faveur d’un quota de 30% de femmes en politique.  Compte tenu du vieillissement de la population, a-t-elle ajouté, il est urgent de prendre des mesures permettant aux hommes et aux femmes d’élever leurs enfants conjointement.  Abordant le deuxième thème de la session sur la participation des femmes aux processus de paix, elle a réaffirmé l’appui de son pays à la résolution 1325 du Conseil de sécurité en précisant que le concept de sécurité humaine a toujours été défendu par le Japon.  La représentante a également fait part de la détermination de son pays à maintenir l’aide qu’il fournit aux femmes afghanes.


Mme TERESA CANAVIRI SIRPA, Vice-Ministre de la condition féminine de la Bolivie, a fait part des progrès réalisés dans le pays en soulignant la persistance des lacunes dans les domaines de la politique, de l’éducation ou encore de la santé.  Elle a ainsi indiqué que malgré les progrès réalisés dans le domaine politique dont l’adoption de la loi sur les quotas, les deux Chambres du Parlement ne comptent que 10% de femmes.  La Vice-Ministre a aussi évoqué les efforts déployés dans le domaine de la lutte contre la violence domestique, avant d’appeler son Gouvernement à redoubler d’efforts pour mieux tenir compte des intérêts des femmes boliviennes, en particulier les femmes autochtones. 


Mme AIDA CARRENO (Mexique), a renouvelé l’engagement de son pays en faveur de l’autonomisation des femmes.  Depuis la ratification de la Convention CEDAW en 1981, cinq rapports nationaux ont été présentés devant le Comité d’experts dont les recommandations servent de trame aux actions gouvernementales, a-elle rappelé.  Nous rédigeons actuellement notre sixième rapport qui sera présenté en juin 2004.  Le Président du Mexique a maintenu ses efforts pour lutter contre la violence sexiste en mettant en œuvre un programme de sensibilisation pour une vie sans violence.  Les assassinats de jeunes filles à Ciudad Juarez constituent une préoccupation importante pour le Gouvernement qui a accordé un rang de priorité élevé à cette question.  Nous souhaitons que cette question soit élucidée rapidement.  Par ailleurs, a indiqué la représentante, nous avons lancé des campagnes de sensibilisation à la participation égale des hommes et des femmes à tous les aspects de la vie.


Mme FILOMENA DELGADO, Vice-Ministre de la famille et de la promotion de la femme de l’Angola, a rappelé l’implication des femmes angolaises dans la lutte pour l’indépendance et dans la promotion de la paix lors du long conflit qui a secoué le pays.  Malgré la reconnaissance qu’a obtenu le rôle des femmes, ces dernières, a regretté la Vice-Ministre, ont rarement été invitées à participer aux processus de paix.  Les femmes, garantes du tissu social pendant et après les conflits, doivent pouvoir faire entendre leur voix dans toute initiative de paix.  La Vice-Ministre s’est donc félicitée, à son tour, de l’adoption de la résolution 1325 par le Conseil de sécurité.  Elle a conclu en prévenant que ce n’est que lorsque les femmes pourront participer à tous les secteurs des activités humaines, sur un pied d’égalité avec les hommes, que le monde pourra parler d’un environnement moral et psychologique favorable à la paix.  L’égalité des sexes est un élément clef d’une société harmonieuse.  Sans cette égalité, aucun pays ne connaîtra la paix, a affirmé la représentante.  


Mme DORIS ACEVEDO (Venezuela) a expliqué que le processus de transformation socioéconomique englobe désormais les groupes sociaux, et notamment les femmes dans toute leur diversité, que ce soient les femmes rurales, autochtones ou descendantes d’Africains.  Nous disposons de centaines de points de rencontre permettant de favoriser la participation des femmes à la vie politique.  Leur participation à la vie économique a été favorisée par une politique microéconomique.  Une réduction importante de l’analphabétisme a été obtenue grâce à la mission Robinson, ce qui a permis la scolarisation de populations marginalisées.  Le secteur public dispose d’un programme d’aide en faveur des adolescentes enceintes.  Les progrès en matière de participation politique des femmes ont cependant été limités à un taux de participation féminine de 14% au sein des assemblées municipales.  Il faut encore développer une culture politique de parité dans la gestion gouvernementale pour pouvoir parvenir à la justice sociale.


Mme KAREN MASON, Directrice de la Division du développement et de la parité entre les sexes de la Banque mondiale, a exposé les enseignements que son institution a tirés de son expérience.  Le premier, a-t-elle dit, est que les institutions des Nations Unies, les banques de développement, les donateurs bilatéraux et la société civile doivent collaborer activement pour sensibiliser la communauté internationale à la nécessité pour une bonne réalisation des Objectifs de développement du Millénaire d’élever le statut des femmes.  La deuxième leçon est l’approche globale sur les questions sexospécifiques et les questions de développement doivent aller de pair.  Le troisième enseignement est que le développement ne peut être réalisé à moins que les femmes ne jouissent des mêmes droits et ressources que les hommes.  Enfin, le dernier enseignement est que l’amélioration du statut de la femme passe par un changement d’attitudes et de comportements chez tous les citoyens, à savoir les hommes, les garçons mais aussi les femmes et les jeunes filles.  Si ces enseignements ont contribué à l’efficacité du travail de la Banque mondiale, il faut néanmoins garder à l’esprit que beaucoup reste à faire, a conclu Mme Mason.


Mme NILOFAR BAKTHIAR (Pakistan) a affirmé que ce n’est qu’en investissant dans les femmes qu’il sera possible de parvenir à la parité.  Nous disposons de 20% de femmes au Parlement et des centaines de femmes ont été formées à la fonction de conseiller politique.  Sur 234 parlementaires, 11 sont des ministres au sein des gouvernements provinciaux.  Le Gouvernement pakistanais examine actuellement la question des coutumes discriminatoires, y compris les crimes d’honneur.  Nous disposerons prochainement de chambres de commerce pour les femmes et organiserons en septembre 2004 une conférence pour les femmes des milieux d’affaires.  Nous disposons d’un programme alimentaire à l’intention des jeunes filles dans les écoles des zones rurales.  Ce n’est que dans un climat de paix que les femmes pourront faire entendre leur voix et progresser.  Evoquant la détente récente entre son pays et l’Inde, Mme Bakhtiar a déclaré que si certains hommes refusent d’effacer le passé, ce sera alors aux femmes de décider de l’avenir.  Il est temps pour les femmes du Pakistan et de l’Inde de prendre la tête du mouvement de paix.


Mme BARWARI, Ministre des travaux publics de l’Iraq, a estimé que ces dernières années, les femmes iraquiennes n’avaient ni droits ni privilèges alors qu’elles représentent une faction importante de la société.  La participation des femmes à la vie sociale et politique est une condition préalable à la justice internationale, a souligné la Ministre avant de se féliciter que le nouvel Iraq ait intégré les femmes à tous les niveaux politique, économique et social.  Les femmes, s’est-elle expliquée, sont représentées au Conseil de gouvernement, dans le Corps diplomatique, dans les partis politiques et dans les organisations professionnelles, syndicales et autres.  Depuis le mois d’avril dernier, après le rétablissement de la liberté d’associations, 80 organisations des femmes opèrent dans le pays.  La Ministre s’est félicitée que son pays ait pu approuver des lois administratives sur le quota de représentation des femmes au Parlement et dans la vie publique.  En outre, la Constitution provisoire prévoit l’égalité entre tous les Iraquiens, a-t-elle rappelé avant d’ajouter que malgré les défis, l’Iraq a adopté une nouvelle stratégie fondée sur le dialogue et la lutte contre la violence et l’intolérance.  L’Iraq, a poursuivi la Ministre, est à une étape cruciale de son évolution qui exige que ses lois soient modernisées pour les rendre plus efficaces et réduire le fossé entre leur contenu et leur application.  Nous sommes déterminés à éliminer les stéréotypes les plus négatifs et consolider le rôle des femmes.  C’est une démarche historique que nous lançons pour en faire un mode de vie et assurer une coopération culturelle entre toutes les composantes de la nation iraquienne, a conclu la Ministre.


M. GONCALO AIRES DE SANTA CLARA GOMES (Portugal) a expliqué que son Gouvernement s’est doté de programmes nationaux en faveur de la parité, certains étant généraux et d’autres ciblés comme par exemple celui traitant de la violence domestique.  L’intégration des sexospécificités est la base même de ces programmes.  Des centres de coordination sont en place dans les ministères.  Nous disposons de bases de données dans tous les domaines, notamment l’emploi, la vie de famille, l’inclusion sociale, la citoyenneté et la coopération avec les pays lusophones.  En matière de santé, l’impact du sida sur la santé des femmes est abordé dans le cadre de leur santé reproductive.  Le représentant a également affirmé la détermination du Portugal à faire évoluer les mentalités pour que les citoyens voient le rôle des hommes et des femmes d’un œil nouveau.  Le représentant a annoncé la tenue en mars prochain d’une conférence des ministres des pays de langue portugaise chargés de la parité entre les sexes.


Mme CHI EUN-HEE, Ministre de l’égalité des sexes de la République de Corée, a, à son tour, souligné la nécessité d’établir des partenariats entre les femmes et les hommes, les garçons et les filles, pour faire avancer la cause de la parité.  Le Parlement de la République de Corée a souscrit à ce principe, a annoncé la Ministre en faisant part des débats actuels sur l’élimination de la notion de chef de famille du Code civil.  Une autre loi à l’examen vise le renforcement des sanctions en cas d’exploitation sexuelle et de traite des êtres humains, a-t-elle ajouté.  Abordant les activités de son Ministère, Mme Chi a fait part des mesures prises pour lutter contre les préjugés et les stéréotypes, assurer le partage des responsabilités en ce qui concerne l’éducation des enfants et les tâches domestiques.  Venant au rôle des femmes dans les processus de paix, la Ministre a, par exemple, indiqué que les comités gouvernementaux chargés de la politique intercoréenne sont sommés d’avoir 30% de femmes.  Le Gouvernement, a-t-elle ajouté, apporte également une aide substantielle aux groupes des femmes qui s’occupent des relations intercoréennes, de la paix et de la sécurité ou encore de la recherche et de l’éducation à la paix. 


M. ISIKIA SAVUA (Fidji) a expliqué que son pays s’était engagé à plusieurs niveaux: développer l’allocation de microcrédits aux femmes et encourager les institutions financières à revoir leur politique de prêts; parvenir à un taux de participation de 50% des femmes au sein des processus de prise de décisions d’ici à 2005; promouvoir un environnement sans violence; et réviser les lois discriminatoires.  La Commission de révision juridique examine actuellement l’arsenal juridique relatif à la famille, aux enfants et à la parité.  Le Gouvernement a récemment approuvé le programme de réforme juridique qui comprend un projet de loi sur la violence domestique.  Par ailleurs, la pandémie du VIH/sida est une préoccupation croissante, une augmentation de 300% du taux d’infection de la population ayant été constaté entre 1998 et 2003.


Mme JULIANA DI TULLIO (Argentine) a estimé que l’histoire du continent sud-américain a montré que les femmes sont celles qui s’organisent le mieux et résistent le mieux aux conflits et aux défis qui naissent des processus de paix.  L’Argentine a beaucoup à dire sur la capacité des femmes à lutter pour la justice comme en atteste le mouvement « Folles de Mai ».  L’objectif central du pays est le développement durable, l’équité et le respect des droits de l’homme et des femmes, a conclu la représentant en affirmant qu’aujourd’hui comme hier les groupes de femmes contribuent activement aux débats sur la manière de réduire les tensions, le fossé entre les riches et les pauvres, le chômage ou encore l’exclusion sociale. 


Mme DAIRN GRANT (Nouvelle-Zélande) a regretté le fait que certains Etats tentent de remettre en cause les normes communes adoptées, il y a dix ans à Beijing.  Elle a également regretté que les travaux de la Commission au cours des dernières années aient été caractérisés par trop de négociations aux dépens du dialogue.  Le format de nos réunions ne nous permet que de répéter ce qui a été dit précédemment.  Autre source de préoccupation, le processus de négociations de conclusions concertées qui inhibe le dialogue.  Il sera inutile, a ajouté la représentante, de célébrer le dixième anniversaire de la Conférence de Beijing avec davantage de négociations.  Il est également important de revoir les méthodes de travail du Groupe de travail sur les communications dont le nombre trop réduit empêche le Groupe de remplir son mandat qui est de mener des enquêtes sur les violations massives des droits de l’homme.  La représentante a également dénoncé les tentatives faites par certains Etats de soustraire des informations destinées au Groupe de travail.  Passant à la politique nationale en matière de parité, elle a annoncé que la Nouvelle-Zélande publiera le 8 mars prochain un programme d’action en faveur des femmes.


Mme LILI CARAVANTES TOBIAS, Secrétariat des affaires féminines de la Présidence du Guatemala, s’est félicitée de la création de son Secrétariat qui sera chargé, entre autres, de poursuivre la mise en œuvre du Plan pour l’égalité des chances prévu pour la période allant de 2001 à 2006.  Elle a estimé qu’en la matière, il est important de donner aux besoins spécifiques des femmes une place centrale et non pas marginale, ce qui exige l’intégration de la perspective sexospécifique dans toutes les règles de budgétisation du secteur public.  La représentante du Secrétariat a aussi fait part des débats en cours, dans son pays, sur la manière de faire du secteur de l’éducation un vecteur plus efficace de la promotion de la femme.  Expliquant, pour conclure, les différents mécanismes que son pays a mis en place pour faire avancer la cause de la parité, la représentante du Secrétariat a convenu que ces mécanismes ne suffiront pas à garantir le respect des droits des femmes.  Des actions supplémentaires sont nécessaires dans de nombreux domaines, a-t-elle dit.  Les débats qui se poursuivront au Guatemala lui permettront d’inaugurer une nouvelle voie vers une société plus démocratique et plus juste, condition préalable à la paix.


M. MOENG PHETO, Ministre du travail du Botswana, a estimé que pour associer les femmes aux processus de paix, il fallait rehausser leur capacité par la mise en place de cycles scolaires complets.  Il n’existe pas de différence importante dans les inscriptions scolaires entre les filles et les garçons du Botswana.  Le représentant, traçant un lien entre la pauvreté et les conflits, a détaillé les initiatives mises en place pour lutter contre la paupérisation des femmes, notamment en encourageant les entrepreneurs femmes.  Le Botswana est un des pays les plus touchés par le VIH/sida, a rappelé le représentant, soulignant que la lutte contre cette pandémie ne peut être gagnée sans la participation des filles et des garçons.


Mme DEWI SAVITRI WAHAB (Indonésie) a indiqué que malgré les progrès enregistrés dans son pays, les défis proviennent toujours des attitudes et des comportements des hommes et des garçons qui ont été élevés en acceptant la notion de supériorité masculine.  La transformation des attitudes doit être réalisée sur tous les fronts et, en conséquence, commencée à l’école.  Pour changer ces attitudes, l’Indonésie continuera à mettre en œuvre une législation visant à éliminer la discrimination à l’égard des femmes.  La représentante a alors expliqué le contenu de la loi sur les élections générales et ses dispositions concernant les quotas.  Elle a aussi évoqué la Campagne « Alerte Husband » qui, initiée en 1996, vise à sensibiliser les époux à la santé génésique de leurs conjointes.  Concernant la question de la participation des femmes aux processus de paix, la représentante a indiqué que son Gouvernement et un certain nombre d’organisations de la société civile ont signé une déclaration conjointe relative à l’élimination de la violence qui consacre le principe de tolérance zéro.  Un mémorandum d’accord a, en outre, été signé par les ministères pertinents pour le lancement de programmes sexospécifiques.  De plus, le Ministère de la promotion de la femme vient, en collaboration avec les ONG et les universités, de lancer un Plan d’action sur l’élimination de la violence contre les femmes pour la période 2001-2005.  Ce Plan répond aux tensions qui éclatent dans plusieurs régions et qui ont pour principales victimes les femmes et les enfants.  Le Ministère et le Gouvernement dans son ensemble, ont également pris des mesures en faveur des réfugiées et des victimes de la traite des êtres humains. 


Mme ARIA SELJUKI (Afghanistan) a rappelé que son Gouvernement avait ratifié l’année dernière la Convention CEDAW, entraînant ainsi des changements positifs en Afghanistan.  Les femmes d’Afghanistan ont été associées au processus constitutionnel.  La Constitution accorde des droits égaux aux femmes, réserve 25% des sièges parlementaires aux femmes et garantit la mise en place d’un mécanisme spécifique de surveillance des droits de l’homme qui est actuellement présidé par une femme.  Les femmes peuvent désormais être élues au poste de président. La majorité des provinces disposent d’un département pour les affaires féminines et le Ministère des affaires étrangères dispose également d’un tel département dirigé par une femme.  Cette année, une femme est candidate aux élections présidentielles.  La nouvelle Constitution n’accorde pas de droits aux femmes mais rétablit des droits perdus sous le régime des Taliban.  La représentante a précisé que le port de la burqa s’inscrit dans le contexte de la longue histoire de l’Afghanistan et qu’il n’y a pas lieu de s’en offusquer.  L’un des facteurs clef pour une société saine est la connaissance qu’ont les citoyens de leurs droits.  Seule l’éducation peut fournir une telle connaissance.  Nous demandons à la communauté internationale de continuer à nous fournir une aide dans ce domaine clef.


Mme GLADYS ASMAH, Ministre de la condition féminine et du bien-être des enfants du Ghana, a réitéré l’appel de son pays à la Commission économique pour l’Afrique (CEA) pour qu’elle crée un programme de formation à l’intention des femmes ressortissantes de pays sortant d’un conflit.  Meilleure sera l’éducation des femmes et des filles, meilleure sera l’éducation de leurs enfants, garçons et filles, a-t-elle souligné.  Le manque d’accès aux ressources est une forme majeure du manque du pouvoir.  En conséquence, le Gouvernement ghanéen a pris des mesures pour faciliter l’accès des femmes au crédit, par l’entremise du Fonds de développement pour les femmes.  La Ministre a encore annoncé que deux projets de loi sur la violence domestique et la traite des femmes et des enfants seront bientôt soumis au Parlement.  Réaffirmant l’impact de la pauvreté sur la condition de vie des femmes, la Ministre a appelé la communauté internationale à aider les pays en développement à mettre en œuvre des programmes concrets de réduction de la pauvreté. 


M. ABDULAZIZ NASSER AL-SHAMSI (Emirats arabes unis) a affirmé que les femmes des Emirats sont une composante importante des efforts de développement du pays.  Le pays s’est engagé à mettre en œuvre les recommandations des conférences internationales sur les femmes et à cette fin, il a créé six mécanismes nationaux.  Nous avons également pris des mesures en vue de ratifier prochainement la Convention pour l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes.  Nous avons appuyé les recommandations du Mouvement des femmes pour la paix qui s’est réuni récemment en Egypte à Charm el-Cheikh.  Aujourd’hui, a-t-il précisé, les femmes des Emirats occupent 30% des postes de décideurs.  La possibilité pour les femmes de travailler dans les organes médiatiques a également contribué à améliorer leur image. 


Mme CLAUDIA BLOEM (Suisse) a reconnu que, dans son pays, la situation stagne dans certains domaines tout en assurant la Commission que son Gouvernement demeure fermement attaché aux objectifs du Programme d’action de Beijing et ceux de la 23ème session extraordinaire de l’Assemblée générale.  Le Gouvernement, a-t-elle expliqué, s’est engagé à promouvoir les femmes dans tous les domaines, en particulier dans la vie professionnelle et la formation.  Aujourd’hui, une nouvelle campagne « Fairplay at work » encourage les pères de famille à concilier vie privée et vie professionnelle.  En matière de promotion de la femme, a poursuivi la représentant, la victoire viendra rapidement si davantage d’hommes acceptent de s’engager dans la cause de la parité.  Il a cité pour preuve de cette implication l’adoption d’une loi pénale, inconcevable il y a dix ans, qui permet la poursuite d’office des actes de violence dans le couple.  En conclusion, la représentante a appelé la Commission à éviter de revenir à des conceptions hégémoniques de l’homme et à opposer les hommes et les femmes en les figeant dans les rôles de dominateur et de victime.  Il nous faut un nouveau partenariat fondé sur l’égalité des femmes et des hommes.  La représentante a encore indiqué que la résolution 1325 du Conseil de sécurité oriente la politique de la Suisse dans le domaine de la promotion civile de la paix.  Elle en a voulu pour exemple l’action de son pays en République démocratique du Congo, l’appui apporté au Projet « Milles femmes pour le Prix Nobel », et le déploiement d’experts suisses dans les missions internationales. 


Toutefois, a-t-elle convenu, le pourcentage des Suissesses demeure inférieur à celui des hommes.  Le Gouvernement, a-t-elle assuré, s’emploie à encourager les candidatures féminines.  Pour conclure, la représentante a évoqué la réunion des Ministres femmes des affaires étrangères, convoquée par le Ministère suisse des affaires étrangères, en marge de la Commission des droits de l’homme.  La représentante a espéré que leurs homologues masculins accorderont toute l’attention requise à leurs recommandations.


Mme NADYA RASHEED (Observatrice de la Palestine) a déclaré que l’année écoulée n’a pas été marquée par une amélioration des conditions de vie des Palestiniennes.  Comme les autres femmes du monde entier, les Palestiniennes luttent contre les inégalités au sein de leurs propres communautés mais elles doivent également faire face à la politique d’occupation et d’oppression d’Israël.  Aujourd’hui, ce sont bien souvent les femmes palestiniennes qui sont à la tête de leur foyer en raison du nombre important de morts parmi les hommes.  Les crimes de guerre et le terrorisme d’Etat d’Israël continuent sans relâche.  Plus de 1 280 civils palestiniens ont été tués tandis que des superficies importantes de terres agricoles ont été confisquées ou détruites.  Pire encore, le mur d’occupation compromet désormais l’accès des Palestiniens à l’eau, à leur terre et aux services de santé et transforme les villages isolés en de véritables prisons.  Il faut mettre un terme aux crimes commis par Israël.  Ce n’est qu’avec la création d’un Etat palestinien que les Palestiniennes pourront exercer leurs droits.


M. NAWAF ALENEZI (Koweït) a voulu qu’en matière de lutte pour l’égalité des sexes, les hommes soient considérés comme des solutions et non pas comme la cause du problème.  Faisant part des progrès enregistrés par son pays, il a indiqué qu’aujourd’hui, 50% des inscriptions à l’Université sont le fait des filles et des femmes qui représentent, par ailleurs, 36% de la population active.  Commentant la question de la situation des femmes dans les conflits armés, il a rappelé le nombre d’entre elles qui ont été emprisonnées en Iraq.  On néglige trop souvent les conventions internationales en la matière, a regretté le représentant en faisant aussi allusion à la situation des femmes palestiniennes. 


Mme JEANNE LECKOMBA LOUMETA (République du Congo) a réaffirmé l’engagement de son pays en faveur des textes adoptés lors des conférences internationales.  Cependant, dans les faits, l’accès des femmes aux postes de décision dans les organes législatifs, exécutifs et judiciaires n’a pas connu de progrès considérables.  Une réflexion est cependant en cours sur la question des quotas afin de favoriser l’accès des femmes aux instances de prise de décisions.  La représentante a rappelé que son pays figure parmi les 19 pays membres du Comité « Femmes et Développement » qui participe au suivi du Programme d’action africain sur les femmes.  Le document de lutte contre la pauvreté repose sur l’approche sexospécifique et il en est de même des Stratégies de développement agricole pour la période 2004-2013.  La représentante a précisé que malgré la mobilisation des femmes en faveur de la paix, la parité est encore loin d’être respectée dans les instances nationales chargées de la prévention et du règlement des conflits.  Ainsi, pendant les évènements de 1993-1997, on ne comptait qu’une seule femme au Comité national de médiation.


M. GEORGE TALBOT (Guyana) a rappelé que les femmes et les filles constituent la majorité de la population pauvre dans le monde, en soulignant que c’est précisément cette pauvreté qui est la cause principale des conflits.  Le Gouvernement de Guyana, a-t-il dit en conséquence, accorde la plus grande priorité à la promotion de la femme qui, en tant que représentante de la majorité de la population nationale, doit pouvoir contribuer sur un pied d’égalité avec les hommes, à la réflexion sur l’avenir du pays.  Décrivant les mécanismes nationaux de promotion de la femme, le représentant a indiqué que grâce à ces derniers, les femmes occupent 30% des postes parlementaires et un pourcentage un peu moins élevé dans la magistrature.  Beaucoup reste à faire pour améliorer la participation des femmes aux postes de décision, a-t-il convenu en dénonçant les attitudes et les comportements qui traduisent la persistance de préjugés sur la supériorité des hommes.  Le représentant a donc pleinement appuyé les recommandations contenues dans le rapport pertinent du Secrétaire général.  Il a conclu en souscrivant à la nécessité de nommer des conseillers en parité auprès des missions de la paix de l’ONU et en prônant, plus généralement, le dialogue et le partenariat entre les hommes et les femmes ainsi qu’une bonne connaissance par les femmes de leurs droits.


Mme KHIN THANDAR (Myanmar) a rappelé les divers organes mis en place par son Gouvernement visant à promouvoir la parité entre les sexes en précisant que des équipes mobiles ont été mises sur place pour lutter contre la traite des femmes et des enfants.  Les stéréotypes sexistes sont à la base des inégalités et nous convenons avec la recommandation du Secrétaire général de faire de la parité un objectif scolaire tout comme l’alphabétisme et savoir compter.  A titre d’anecdote, elle a indiqué qu’en 2003, l’attention du monde avait été dirigée sur la construction d’un pont par une équipe d’ingénieurs entièrement féminine.  Au cours des dernières années, a-t-elle ajouté, nous avons accordé une attention particulière aux femmes et au sport, en particulier au football.  Notre équipe féminine de football a aujourd’hui de meilleurs résultats que l’équipe masculine.


M. HJALMAR W. HANNESSON (Islande) a expliqué que le fait que 80% des femmes fassent partie de la population activea conduit à un changement des attitudes et de comportements parmi la population masculine.  Aussi, se plaignent-ils désormais de ne pas voir suffisamment leurs enfants et se montrent-ils plus enclins à partager les tâches ménagères.  Il a donc été convenu de donner aux hommes et aux femmes les mêmes droits relatifs aux congés parentaux.  Depuis 2001, un droit égal à un congé de trois mois non transférable a été établi et la majorité des pères ont choisi de l’exercer.  L’entrée en vigueur de ce système, a encore expliqué le représentant, a eu une influence certaine sur le marché du travail.  Les employeurs doivent désormais tenir compte du congé paternité de leurs employés.  Le représentant a tout de même reconnu que, dans leur grande majorité, les hommes trouvent encore un intérêt à maintenir l’inégalité sur le marché du travail.  Reconnaissant les efforts supplémentaires qu’il faut déployer pour changer cette mentalité, le représentant a, par ailleurs, évoqué la Conférence sur les femmes, la paix et la sécurité qui s’est déroulée dans son pays, en prévision du rapport dont la Commission est saisie.  Toujours à propos des conflits, le représentant a appelé au respect du droit international et du droit des femmes dans les situations postconflit en s’attardant, en particulier, sur le sort des femmes en Afghanistan et en Iraq. 


Mme LISE BERGH, Secrétaire d’Etat de la Suède, a déclaré que l’égalité entre les sexes est une condition préalable à la paix, au développement durable et à la démocratie.  Pour réaliser la parité, il faut se rendre compte de l’existence d’une structure de pouvoir dominée par les hommes qui après tout ne sont que la moitié de la population mondiale, ni plus ni moins.  Nos efforts de promotion de l’égalité doivent reposer sur le principe que chacun doit jouir des mêmes droits et devoirs.  Pendant les conflits armés, les femmes accomplissent l’ensemble des fonctions sociales et deviennent actives dans des domaines d’où elles étaient exclues auparavant.  Il est indispensable de reconnaître leur expérience de la guerre et de les associer aux processus de paix.  Il ne faut pas oublier non plus qu’elles sont également victimes des conflits.


Mme NOSIVIWE MAPISA-NQAKULA, Vice-Ministre des affaires intérieures de l’Afrique du Sud, a fait état de la convocation, l’année dernière, d’une conférence nationale réunissant les femmes de tous les secteurs de la société représentant les neuf provinces du pays.  Il s’agissait, a-t-elle expliqué, de partager les expériences des femmes depuis la fin de l’apartheid.  Les conclusions de ce dialogue ont été un outil de planification important pour le Gouvernement qui s’attache à édifier une société exempte de racisme et de sexisme.  La Constitution sud-africaine, a-t-elle ajouté, tient compte du contexte préexistant et demande que soient reconnues les valeurs autochtones et traditionnelles du pays.  Dans ce contexte, un loi sur la reconnaissance du mariage coutumier a été adoptée avec une disposition prévoyant que lorsque la coutume porte atteinte aux droits des femmes, un recours à la Constitution doit être engagé.  Pour réaliser la parité entre les sexes, l’Afrique du Sud a mis en place un cadre institutionnel d’habilitation aux niveaux national et provincial.  Dans ce cadre, la Vice-Ministre a détaillé les conséquences positives de la campagne annuelle « 15 jours pour le militantisme contre la violence à l’égard des femmes et des enfants », qui inclut les hommes et les garçons. 


Au nom des cinq Commissions régionales des Nations Unies, Mme FATIMA SBAITY KASSEM a expliqué que les commissions jouent un rôle de coordination avec les Etats membres en raison de leur situation de proximité avec les Etats.  Les commissions ont mis au point des indicateurs régionaux depuis la Conférence de Beijing et le processus préparatif de Beijing+10 a déjà commencé.  Ainsi, la Commission régionale pour l’Amérique latine et les Caraïbes oriente son travail sur la pauvreté, le pouvoir économique des femmes et les capacités locales.  La  Commission pour l’Asie orientale met l’accent sur la pauvreté, la participation politique et le partage des rôles au sein de la famille arabe.  La Commission pour l’Asie et le Pacifique travaille plus particulièrement sur les questions liées à la violence à l’encontre des femmes, la traite des êtres humains, la participation politique et la sécurité sociale tandis que la Commission pour l’Afrique se concentre plus particulièrement sur la pandémie du VIH/sida et la pauvreté.  La Commission pour l’Europe, quant à elle, traite plus particulièrement des questions liées au pouvoir économique, à l’entreprenariat et à la traite des femmes.  Des rapports d’évaluation nationaux mettront en avant les spécificités et les perspectives régionales. 


Mme SAHIR ABDUL-HADI, Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), a, à son tour, appelé à la mise en œuvre effective de la résolution 1325 du Conseil de sécurité avant de faire part de la coopération que le FNUAP entretient, à cette fin, avec les autres institutions des Nations Unies et des groupes de la société civile.  La promotion de la paix exige que femmes et hommes travaillent côte à côte, a-t-elle insisté en dénonçant le fait que le viol soit devenu une arme de guerre.  L’augmentation de telles violations nécessitent le renforcement de services de santé reproductive, a estimé la représentante qui a fait part des efforts déployés par le FNUAP depuis les Conférences du Caire et de Beijing.  Il reste encore beaucoup à faire, a-t-elle prévenu à son tour, en jugeant nécessaire de faire appel à ceux qui détiennent le pouvoir à savoir les hommes.  Elle a aussi souligné le rôle des parents et des écoles dans l’éducation au respect des principes de la parité.  Depuis le Caire, a-t-elle indiqué, 130 pays ont pris des mesures pour promouvoir la responsabilité des hommes dans la santé reproductive, 123 autres ont pris des mesures pour apprendre le respect entre filles et garçons et 66 pays s’attachent à revoir les manuels scolaires pour y refléter l’égalité entre les sexes.  Le FNUAP a recherché et trouvé des moyens novateurs pour encourager un partenariat sain entre les hommes et les femmes et promouvoir l’égalité des sexes, a conclu la représentante.


Mme PARUL DEBI DAS (Inde) a estimé que les hommes et les garçons avaient un rôle clef à jouer dans la recherche de l’égalité entre les sexes.  En Inde, on assiste de plus en plus à un partage des rôles sociaux, les hommes et les garçons étant plus réceptifs aux choix des femmes.  Le taux d’alphabétisation des femmes indiennes a augmenté plus rapidement que celui des hommes.  Le taux de participation des femmes à l’enseignement supérieur a également augmenté.  On assiste aussi à une mobilisation accrue des hommes dans la prévention du sida.  Une aide financière de 49,5% a été accordée à des ministères qui portent une attention particulière aux femmes.  Celles-ci doivent pouvoir jouer un rôle clef en période de conflit.  Elles jouent un rôle essentiel dans la recherche de la paix mais leur absence des tables de négociations est encore visible. 


M. CHRISTIAN WENAWESER (Liechtenstein) a lui aussi admis qu’en matière de parité, le progrès n’est pas possible sans la pleine participation des hommes.  Conscient de ce fait, le Gouvernement du Liechtenstein a lancé une campagne à l’intention des hommes et des garçons qui se concentre sur la conciliation de la vie professionnelle et de la vie familiale.  Ces dernières années, le pays s’est en outre attaché à adapter sa législation pour permettre aux hommes et aux femmes de concilier ces deux aspects de leur vie.  Parlant de la contribution de la femme à la consolidation de la paix, le représentant a, à son tour, mis l’accent sur la résolution 1325 du Conseil de sécurité en regrettant ainsi le fait que les femmes soient toujours tenues à l’écart des différents processus de paix.  Il a néanmoins souligné que la participation des femmes est nécessaire mais ne suffit pas.  Les femmes doivent non seulement avoir la chance égale de devenir les acteurs du processus de prise de décisions mais elles doivent aussi être dotées des moyens de tenir leur rang.  Le représentant s’est félicité, dans ce cadre, de la nomination de conseillers chargés de la parité dans les missions de la paix de l’ONU. 


Mme PAIMANEH HASTAIE (République islamique d’Iran) a déclaré que les droits des femmes font partie des droits fondamentaux de l’homme.  De nouvelles stratégies visant à promouvoir le partage des responsabilités sont des éléments qu’il faut prendre au sérieux et les hommes doivent être en mesure de participer au processus de transformation des sociétés.  Au plan national, le Gouvernement iranien a tenté d’accroître la sensibilisation du public aux traitements discriminatoires en organisant des ateliers de travail et des programmes d’éducation à la parité en direction des fonctionnaires.  Un des enjeux les plus importants qui se pose est la paix pour tous, le concept de paix englobant de plus en plus celui du développement durable et de justice sociale.  Le document adopté en 2000 lors de la 24ème session extraordinaire de l’Assemblée générale consacrée aux femmes au 21ème siècle a identifié les obstacles qui se posent encore à l’égalité et qui se retrouvent dans tous les pays du monde, y compris en Iran, avec des degrés d’intensité variables.  Il s’agit de la pauvreté, de l’analphabétisme, des inégalités dans la prise de décision, de procédures discriminatoires juridiques et pratiques et de la guerre. 


Mme DUBRAVKA SIMONOVIC (Croatie) a rejeté l’idée selon laquelle la parité des sexes doit être considérée comme une affaire de femmes.  Elle s’est donc félicitée du choix du thème relatif au rôle des hommes et des garçons dans la promotion de la femme.  Elle a indiqué que son pays, qui continue d’être marqué par les conséquences de la guerre, appuie pleinement les recommandations contenues dans le rapport du Secrétaire général relatif à la participation des femmes aux processus de paix.  Après les élections de 2003, a-t-elle indiqué, le pourcentage de femmes parlementaires est passé à 19,76% et celui des femmes ministres à 28,6%.  Le cadre juridique de l’égalité entre les sexes a été renforcé par plusieurs lois qui prévoient notamment des mesures spéciales temporaires.  La représentante a aussi indiqué que le Parlement a désigné un médiateur sur l’égalité des sexes et qu’un bureau gouvernemental est sur le point d’être mis en place.  Elle a insisté sur la nécessité de renforcer la coopération régionale et internationale en matière de lutte contre la traite des êtres humains.  Par ailleurs, la représentante a annoncé que le nouveau Gouvernement, en coopération avec tous les partenaires sociaux, a pris une série de mesures visant à améliorer la situation des femmes dans le domaine économique.  Elle a enfin indiqué que pour la première fois, le Gouvernement croate a invité des ONG pour une audition publique concernant le rapport que le pays devait présenter au Comité sur l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes.  Elle a aussi fait part de la parution prochaine d’un autre rapport en prévision du dixième anniversaire du Programme d’action de Beijing.  Ce document, a-t-elle dit, montrera combien le pays est encore loin de la réalisation des objectifs fixés par le Programme de Beijing et par la Déclaration du Millénaire et tout aussi loin de la pleine réalisation de l’égalité des sexes.


Mme SISSEL EKAAS, Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a fait le bilan des activités de formation aux collectes de données ventilées par sexe et dont près de 30 Etats viennent de bénéficier.  De plus, plus de 2 700 professionnels issus de 70 pays ont reçu une formation à l’analyse sexospécifique.  La représentante a estimé que les inégalités basées sur le genre avaient accentué les inégalités, en particulier dans les zones rurales.  Non seulement les femmes sont plus vulnérables à l’infection, mais la réalité économique ne fait que renforcer leur état de soumission.  Les veuves des victimes du VIH/sida se retrouvent privées de leurs terres et de leur maison par les membres de la famille du défunt.  L’impact de l’épidémie, en fait, permet aux hommes de renforcer des normes sociales défavorables aux femmes.  Les femmes des zones rurales et les femmes agricultrices doivent faire entendre leur voix dans le cadre de la résolution des conflits tant leurs connaissances en matière de réhabilitation des terres est cruciale.


Mme INOUSSA OLODO (Bénin) a expliqué la teneur du Programme d’action en neuf domaines adopté par son pays dont le septième domaine a pour intitulé « jeunes, genre et développement ».  Le pays, a-t-elle poursuivi, a aussi adopté une politique nationale pour la promotion de la femme dans le secteur agricole et rural, une loi sur la santé sexuelle et reproductive et une autre sur la répression de la pratique des mutilations génitales.  La représentante a aussi fait part des discussions en cours sur la loi relative au Code des personnes et de la famille avant d’indiquer l’existence des « Politiques et stratégies nationales de développement » dont l’un des volets importants porte sur la prise en charge des personnes séropositives ou vivant avec le VIH/sida.  Quant à la participation des femmes aux processus décisionnels, la représentante a regretté que le Gouvernement béninois ne compte que quatre femmes sur 21 ministres, et qu’au niveau de l’Assemblée nationale, elles ne représentent que 6% des parlementaires.  Beaucoup reste à faire pour le suivi de la quatrième Conférence de Beijing et de la 23ème session extraordinaire de l’Assemblée générale, a-t-elle reconnu avant de souligner que pour avancer en ce sens, le Bénin est partie prenante du Plan d’action africain qui repose sur trois piliers, à savoir la santé, l’éducation et le statut juridique et économique de la femme.


M. YERZHAN KAZYKHANOV (Kazakhstan) s’est réjoui de la participation accrue des femmes aux processus de paix et aux activités de reconstruction après les conflits.  La promotion de la femme est une priorité du Gouvernement qui a élaboré un plan national d’action reposant sur la promotion politique des femmes, leur participation accrue à la vie économique, l’élimination de la violence à leur égard et l’amélioration de leur santé et de celle de leur famille.  Nous disposons de 150 organisations non gouvernementales de femmes.  Les femmes représentent 60% des employés du secteur public.  Afin de garantir l’égalité entre les sexes sur le long terme, nous déployons des efforts pour développer le pouvoir économique des femmes.  Dans ce contexte, les programmes de microcrédits pour les petites et moyennes entreprises peuvent jouer un rôle important.


Mme GALINA KHVAN (Fédération de Russie) a voulu que la question de la parité ne serve pas à créer des situations conflictuelles.  Parlant en particulier de la procédure de présentation des rapports au Groupe de travail sur les communications, elle a jugé que la transmission d’informations confidentielles n’est ni légitime ni productive.  Passant ensuite aux efforts de parité déployés par son pays, elle a indiqué qu’en élaborant des stratégies à long terme du développement social et économique, son pays s’inspire du Programme d’action de Beijing, de la 23ème session extraordinaire de l’Assemblée générale et du volet social de la Déclaration du Millénaire.  La représentante a donc mis l’accent sur l’adoption par son pays de la Stratégie de la parité, nouvel instrument qui prévoit des dispositions sur la lutte contre la violence à l’encontre des femmes.  Aussi, le 16 décembre dernier, une loi a-t-elle été adoptée sur la traite des êtres humains et l’esclavage moderne.  En outre, la Douma est saisie d’un projet de loi sur la facilitation des procédures judiciaires dans les affaires pénales liées à la traite des personnes.  


La représentante de l’International socialiste des femmes a rappelé que le dernier congrès de son organisation a porté sur la sécurité humaine et les femmes dans les situations de conflit.  A cette occasion, nous avions constaté une escalade de la violence contre des civils, des femmes et des fillettes.  La représentante a également attiré l’attention sur la situation en Colombie et plus particulièrement sur le sort de la sénatrice Ingrid Bétancourt qui a été kidnappée le 23 février 2002, date qui est devenue la journée internationale des otages.  Elle marque la terrible tragédie que vit la Colombie.  La représentante a demandé à tous les orateurs présents de signer le projet d’entente humanitaire visant à favoriser la libération des otages encore détenus en Colombie en précisant que son organisation est en faveur du règlement pacifique des conflits.


Mme JIMENEZ, Commission colombienne des juristes, a attiré l’attention de la Commission sur la gravité de la situation des droits de l’homme dans son pays, en particulier pour ce qui est des femmes.  La politique « sécurité et démocratie » mise en place par le Gouvernement ne tient pas compte, a-t-elle estimé, de certains principes des droits de l’homme et du droit humanitaire.  Les mesures gouvernementales rendent, en effet, impossibles la participation des femmes à la vie civile et aux négociations de paix.  La représentante a dénoncé la loi antiterroriste, la préférence donnée à la solution militaire ou encore l’examen par le Congrès d’un projet de loi établissant un servie militaire obligatoire pour les femmes et les personnes déplacées et les populations autochtones.  Il est indispensable, a-t-elle conclu, que la communauté internationale fasse comprendre à la Colombie la gravité et les causes de cette situation.  Il est temps que ce pays ratifie le Protocole facultatif se rapportant à la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes.


La représentante de l’Association de surveillance des droits des femmes de l’Asie/Pacifique a déclaré que pour les femmes de cette région, soit 60% des femmes du monde, la mise en œuvre des objectifs de Beijing n’est pas encore une réalité.  Dans certains cas, leur situation s’est détériorée depuis la Conférence de Beijing.  Les thèmes choisis pour la présente session reflètent le vaste fossé qui existe entre les femmes et les hommes pour ce qui est du règlement des conflits.


Exerçant son droit de réponse, le représentant d’Israël a regretté que la délégation palestinienne ait décidé de faire perdre le temps de la Commission, en faisant valoir ses intérêts politiques étroits.  Au lieu de se pencher sur les questions importantes dont elle est saisie, la Commission est contrainte d’entendre la délégation palestinienne rejeter toute la faute sur Israël.  Dans le rapport, a dénoncé le représentant, aucune mention de la participation brutale des femmes palestinienne à des actes meurtriers contre des civils israéliens n’est faite.  Plus de 50 Israéliens ont succombé aux attaques perpétrées par des femmes, a-t-il souligné en dénonçant les tactiques des femmes.  L’une d’elles a dissimulé des bombes en passant pour une femme enceinte et une autre a tiré profit de l’aide humanitaire.  Devant ces faits, a poursuivi le représentant, force est de constater que le droit de la vie de la population ne mérite pas la moindre allusion dans un rapport du Secrétaire général.  Les critiques adressées aux actions israéliennes sont nombreuses mais personne n’élève la voix contre le meurtre brutal que subit Israël, a insisté le représentant en citant l’assassinat d’une famille entière et plusieurs autres exemples. 


A la différence du portrait angélique que veut présenter la représentante de la Palestine, a-t-il poursuivi, il faut admettre une fois pour toutes que la violence du terrorisme des Palestiniens est la raison des pertes économiques et humaines subies par les deux parties.  Les difficultés que connaissent les Palestiniens sont liées au fait qu’ils ont choisi la violence.  C’est l’encouragement qu’ils donnent au terrorisme qui a forcé Israël à prendre de mesures drastiques pour protéger ses citoyens.  Les terroristes ciblent les femmes, les personnes âgées et les enfants et nombre d’entre eux sont des femmes qui profitent des qualités humaines des soldats israéliens pour commettre leurs crimes comme en atteste la tactique de cette femme qui, simulant une invalidité physique, a tenté d’échapper au contrôle.  Citant d’autres exemples, le représentant a souligné que la liste des actes terroristes est trop longue et encore plus longue est celle des victimes.  Pourquoi aucune mention n’est faite dans le rapport du Secrétaire général?  Israël n’a donc pas le droit de protéger son peuple? s’est-il interrogé en s’opposant au rapport en question et en rejetant en bloc les « allégations insultantes » qu’il contient.  


Répondant à ces allégations, l’observatrice de la Palestine a rappelé que la question de la Palestine est de la responsabilité des Nations Unies jusqu’à qu’à ce qu’une solution soit trouvée.  En raison de l’occupation, des violations quotidiennes des droits des femmes ont lieu et dire cela ne vise pas à politiser les débats.  Il y a une limite au-delà de laquelle l’on ne peut plus violer les droits de l’homme pour des raisons de sécurité.  Est-ce que les Palestiniens n’ont-ils pas non plus droit à la sécurité humaine après que tous leurs droits aient été niés?  Nous avons par ailleurs toujours condamné les attentats-suicides.


Reprenant la parole, le représentant d’Israël a relevé que chaque fois que son pays prend une mesure pour alléger le fardeau des Palestiniens, un autre attentat-suicide est commis, au risque même de tuer leurs propres frères et sœurs.  Combien d’Israéliens et de civils innocents devront encore être assassinés avant que la communauté internationale ne condamne le terrorisme palestinien? 


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