DSG/SM/233-GA/10269-NGO/550

LA VICE-SECRÉTAIRE GÉNÉRALE, S’ADRESSANT À L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE, NOTE QUE LE MOMENT EST VENU DE FAIRE PROGRESSER D’UN CRAN LE PARTENARIAT ENTRE L’ONU ET LA SOCIÉTÉ CIVILE

04/10/2004
Communiqué de presse
DSG/SM/233
GA/10269
NGO/550


LA VICE-SECRÉTAIRE GÉNÉRALE, S’ADRESSANT À L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE, NOTE QUE LE MOMENT EST VENU DE FAIRE PROGRESSER D’UN CRAN LE PARTENARIAT ENTRE L’ONU ET LA SOCIÉTÉ CIVILE


On trouvera ci-après le texte de la déclaration faite ce jour par la Vice-Secrétaire générale, Mme Louise Fréchette, devant l’Assemblée générale, concernant la suite donnée au rapport du Groupe de personnalités éminentes sur les relations entre l’Organisation des Nations Unies et la société civile:


Je vous sais gré de l’occasion qui m’est ici offerte de vous entretenir des relations qui existent entre l’ONU et la société civile. Vous êtes aujourd’hui saisis de deux documents : le rapport du Groupe de personnalités éminentes, dirigé par l’ancien Président Cardoso, et la réponse du Secrétaire général à ce rapport.


Vous n’êtes pas sans savoir que les relations entre l’Organisation et la société civile sont aussi anciennes que la Charte des Nations Unies elle-même. Or, ces 10 dernières années, la nature et l’importance du rôle joué par la société civile sur la scène internationale ont considérablement évolué. Si naguère les conférences mondiales étaient en général l’apanage des gouvernements, il serait impensable aujourd’hui d’organiser ce genre de manifestations sans l’appui incomparable des agents non étatiques et leurs activités de plaidoyer et de mobilisation. S’il est vrai également que les organisations non gouvernementales ont de tout temps été des partenaires essentiels de l’ONU à l’échelon des pays, tant en ce qui concerne le développement que l’aide humanitaire, elles apportent aujourd’hui une contribution de plus en plus importante au débat politique mondial et aux délibérations intergouvernementales, dans des domaines aussi divers que l’environnement ou la parité des sexes.


Cette progression spectaculaire, en nombre et en influence, oblige l’Organisation à relever toute une série de défis nouveaux. Le Secrétaire général a créé le Groupe de personnalités éminentes en vue d’évaluer la teneur des relations que l’Organisation entretient avec la société civile, d’en tirer les enseignements et de recommander des améliorations.


Le Groupe a procédé à de vastes consultations avec les États Membres et avec un grand nombre de réseaux, de groupes et d’associations. Vous conviendrez, je n’en doute pas, que le rapport qu’il a établi est un document remarquable. Il comporte des recommandations mûrement pesées et novatrices, qui fournissent une base solide à la discussion et au débat. Le Secrétaire général espère que sa réponse vous aidera à donner suite à ces propositions.


Le point de départ de l’ensemble des recommandations est que l’ONU est et restera une organisation intergouvernementale dont les décisions sont prises par les États Membres et rien dans l’un ou l’autre des rapports ne remet ce principe fondamental en question. Le Groupe lance toutefois deux appels importants aux États Membres.


En premier lieu, l’ONU doit s’ouvrir davantage sur l’extérieur ou, pour reprendre les termes du rapport Cardoso, s’organiser en réseau. Il faut pour cela qu’elle use du pouvoir fédérateur unique qui est le sien pour nouer des liens avec des agents non étatiques, notamment lorsque ceux-ci disposent d’un savoir-faire ou de ressources hors pair qui s’avèrent utiles dans un domaine particulier. Ce faisant, l’Organisation étendra sa portée et son influence sur le plan mondial.


En deuxième lieu, l’ONU doit s’employer davantage à rattacher la réalité locale à ce qui se passe sur le plan mondial. Il s’agit pour elle d’éviter tout décalage entre les déclarations de politique générale et les débats au sein des tribunes intergouvernementales, d’une part, et la vie telle que la vivent les habitants des bidonvilles, des zones de conflit et autres zones à problèmes du monde, d’autre part. La formulation des objectifs du Millénaire pour le développement a permis de remédier à ce décalage, en ce sens que ces objectifs peuvent donner une orientation aux stratégies nationales qui, elles-mêmes, sont susceptibles d’être reprises par les autorités locales et les organisations communautaires. Il reste néanmoins fort à faire pour que les populations aient le sentiment que leurs préoccupations sont celles de l’ONU. C’est un appel auquel le Secrétaire général souscrit également.


Lorsqu’il s’agit de répondre à ces appels, et de réformer l’Organisation en conséquence, nous ne procédons pas de zéro. Les États Membres ont fait preuve d’une grande créativité en mettant au point de nouvelles formes d’échanges avec la société civile. Les tables rondes et les groupes de discussion, les débats publics du Conseil de sécurité et autres modalités de ce type font désormais partie du calendrier ordinaire.


Le rapport du Groupe de personnalités éminentes et la réponse du Secrétaire général visent à consolider, étendre et approfondir la participation de différentes parties prenantes aux travaux des organes intergouvernementaux. À cette fin, le Secrétaire général préconise d’agir dans six domaines principaux :


–     Premièrement, il conviendrait que la contribution des organisations non gouvernementales aux activités des organes intergouvernementaux devienne une composante ordinaire des travaux de l’Assemblée générale. Le Secrétaire général préconise notamment que les États Membres organisent des auditions interactives auxquelles participeraient des représentants des ONG avant chaque session de l’Assemblée et préalablement à toute grande manifestation, telle que la réunion de haut niveau sur le VIH/sida qui doit se tenir l’an prochain;


–     Deuxièmement, le Secrétaire général créera un fonds d’affectation spéciale unique en vue de faciliter la participation des représentants d’ONG de pays en développement;


–     Troisièmement, le processus d’accréditation devrait être amélioré et simplifié : il faudrait établir un système d’accréditation unique et alléger certains aspects du processus;


–     Quatrièmement, il serait judicieux d’améliorer le dialogue entre le Secrétariat et les ONG au Siège, en facilitant l’accès de celles-ci à l’information et à la documentation;


–     Cinquièmement, il conviendrait d’associer davantage les ONG à l’action de l’ONU au niveau des pays, notamment en établissant une communication plus régulière et de meilleure qualité avec les coordonnateurs résidents et en prenant des mesures visant à renforcer les capacités des ONG locales;


–     Sixièmement, le Bureau pour les partenariats, nouvellement créé, devrait être chargé d’assurer une plus grande cohérence entre les activités des diverses entités du Secrétariat qui sont actuellement en contact avec les différents groupes concernés.


Globalement, les propositions du Groupe et du Secrétaire général visent à renforcer l’ONU, à enrichir le débat intergouvernemental et, surtout, à améliorer la qualité des services que nous offrons aux peuples de la Terre. Elles sont l’aboutissement de consultations très vastes entre toutes les parties prenantes – étatiques et non étatiques. Il va sans dire que la mise en œuvre de vos décisions ne peut se faire que grâce à la coopération de tous les intéressés. Le Secrétaire général souhaite que vous examiniez favorablement les recommandations dont il vous a saisi et que vous parveniez à un accord d’ici à la fin de la présente session


La contribution des groupes de la société civile aux travaux de l’Organisation des Nations Unies est inestimable. Le moment est venu de faire progresser ce partenariat d’un cran, dans l’intérêt de l’Organisation et des peuples qu’elle sert.


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