DSG/SM/230-ORG/1420

LES ORGANISMES DES NATIONS UNIES NE SONT PLUS COMPÉTITIFS SUR LE MARCHÉ INTERNATIONAL DU TRAVAIL, DÉCLARE LA VICE-SECRÉTAIRE GÉNÉRALE

12/7/2004
Communiqué de presse
DSG/SM/230
ORG/1420


LES ORGANISMES DES NATIONS UNIES NE SONT PLUS COMPÉTITIFS SUR LE MARCHÉ INTERNATIONAL DU TRAVAIL, DÉCLARE LA VICE-SECRÉTAIRE GÉNÉRALE


On trouvera ci-après le texte du message adressé par la Vice-Secrétaire générale Louise Fréchette à la Commission de la fonction publique internationale (CFPI), le 12 juillet à New York:


J’ai le plaisir de vous accueillir à l’Organisation des Nations Unies, à l’occasion de votre cinquante-neuvième session.


Lorsque je me suis adressée à vous l’année dernière, j’ai souligné l’importance d’un partenariat entre la Commission et les organismes du système pour mettre en œuvre les réformes engagées dans l’ensemble des organisations appliquant le régime commun des Nations Unies.  Ces organisations étant aujourd’hui appelées à intervenir dans des environnements complexes et souvent dangereux dans le cadre des mandats définis par les États Membres, nous avons plus que jamais besoin de votre appui pour encourager notre personnel à faire preuve de dynamisme et à être hautement performant.


Depuis notre dernière rencontre, l’ONU a été délibérément visée à Bagdad dans une attaque au cours de laquelle des collègues appartenant à plus d’une dizaine d’organismes des Nations Unies ont été tués ou blessés.  D’autres fonctionnaires des Nations Unies ont été tués récemment en Afghanistan, au Burundi, à Gaza, au Kenya, au Kosovo et en Ouzbékistan. Dans beaucoup de lieux d’affectation, les fonctionnaires vivent dans des conditions difficiles, en étant souvent séparés de leur famille.  Les fonctionnaires étant appelés à travailler dans des conditions potentiellement dangereuses et censés être de plus en plus mobiles et polyvalents, il est donc indispensable –et tout à fait normal– que nous leur offrions également des conditions d’emploi compétitives.


Les chefs de secrétariat suivent de près vos travaux sur le régime des traitements et indemnités et se félicitent que l’étude pilote sur une structure de traitements à fourchettes élargies et un système de rémunération aux résultats, qui est prévue depuis longtemps, soit sur le point d’être réalisée.


Les chefs de secrétariat se réjouissent également que la question de l’actualisation et de l’élargissement du principe Noblemaire, qui est le fondement de notre système de rémunération, soit enfin à l’ordre du jour de la Commission.  Ils ont souligné qu’il est indispensable d’offrir un ensemble compétitif de conditions d’emploi pour la bonne mise en œuvre de la réforme de la gestion des ressources humaines, ce que l’Assemblée générale a confirmé.  Les organismes des Nations Unies ne sont malheureusement plus compétitifs sur le marché international du travail.  Il est donc extrêmement important de revoir les modalités d’application du principe Noblemaire de façon systématique.  La question n’est pas de savoir si nous sommes capables de recruter des candidats, mais si nous pouvons recruter les meilleurs.


Qui plus est, il ne serait guère logique de dissocier les différentes composantes du système.  Les chefs de secrétariat envisagent avec intérêt la perspective d’une étude réellement exhaustive en vue d’assurer la compétitivité et une certaine souplesse aux niveaux opérationnel et administratif.  Ils ont aussi besoin de votre assistance pour créer un cadre de travail stimulant, offrant aux fonctionnaires la possibilité de faire une carrière satisfaisante et de concilier leurs responsabilités professionnelles et familiales.  Le congé de paternité, que la Commission a récemment approuvé, offre une excellente illustration des initiatives prises dans ce contexte, de même que les indemnités de mobilité et de sujétion, qui sont accordées aux fonctionnaires en poste dans des lieux d’affectation difficiles, à titre de compensation pour les sacrifices personnels auxquels ils sont astreints, loin des réseaux conventionnels de soutien que constituent la famille et la collectivité.


Lors de votre dernière session, je vous ai fait savoir qu’en raison de la grande importance qu’ils accordent au renforcement des capacités de direction et de gestion, les chefs de secrétariat ont décidé de poursuivre le développement d’un corps de hauts fonctionnaires, sous les auspices du Conseil des chefs de secrétariat (CCS).


Au mois d’avril, le Conseil a approuvé la création de ce corps, en vue de professionnaliser la fonction de gestion, de promouvoir une conception commune de la gestion, de renforcer la concertation et la coordination interorganisations et d’encourager la mobilité du personnel et la mise en commun des connaissances entre les différentes organisations relevant du régime commun.  Les chefs de secrétariat se félicitent d’avance de la mise en place de ce corps.  À cette fin, l’École des cadres du système des Nations Unies a commencé à mettre au point un programme commun pour renforcer les capacités des organisations en matière de gestion et de direction et renforcer les partenariats entre elles.  Le Réseau Ressources Humaines vous donnera de plus amples renseignements à ce sujet.


Vous êtes également saisis du rapport sur le fonctionnement de la Commission établi par le Groupe chargé d’examiner le renforcement de la fonction publique internationale conformément à la résolution 57/285 de l’Assemblée générale.  Vous vous souvenez qu’en 1998, dans le cadre de cette initiative de réforme, le Secrétaire général avait demandé la réalisation d’un tel examen.


Le Secrétaire général se félicite du rapport du Groupe et estime qu’il offre à la Commission des possibilités intéressantes pour renforcer son rôle et son fonctionnement.


Il remercie les membres du Groupe pour le temps et les efforts qu’ils ont consacrés à leur travail et rend hommage à la précieuse contribution apportée par le Président de la Commission, M. Bel Hadj Amor.


Le Secrétaire général partage l’opinion du Groupe selon laquelle la Commission doit susciter la confiance.  À cette fin, il note que le Groupe a préconisé une application plus stricte des articles 3 et 4 du Statut, y compris la fixation de critères pour la nomination des membres de la Commission -responsabilité qu’il partage à égalité avec les États Membres et les chefs de secrétariat.


Le Secrétaire général estime, comme le Groupe, que la Commission doit encourager l’innovation non seulement pour ce qui est de la rémunération et des conditions d’emploi, mais aussi en ce qui concerne la mise en œuvre de méthodes avancées de gestion des ressources humaines.


Il partage également la préoccupation du Groupe selon laquelle les fonctionnaires doivent rester fidèles au principe d’indépendance et posséder les plus hautes qualités de travail, de compétence et d’intégrité, conformément aux dispositions de la Charte.


Il reconnaît qu’il faut mettre un terme à l’érosion de certaines conditions d’emploi essentielles car cela pourrait entraîner des répercussions négatives sur le moral des fonctionnaires, l’efficacité des organisations et le recrutement.


De plus, le Secrétaire général approuve les points essentiels dans les recommandations faites par le Groupe au sujet du renforcement de la fonction publique internationale, notamment les mesures visant à recruter des fonctionnaires et à maintenir le personnel en place, à renforcer les capacités de gestion, à lier plus étroitement la rémunération aux résultats, à introduire des méthodes professionnelles modernes, à harmoniser les pratiques entre les différentes organisations, à encourager la mobilité et, surtout, à assurer la sécurité du personnel.


De leur côté, les chefs de secrétariat étudient aussi les résultats du Groupe et présenteront leurs points de vue à l’Assemblée générale, par l’intermédiaire du Secrétaire général.


Pour conclure, je tiens à rendre hommage à notre collègue João Augusto de Médicis, dont le décès soudain nous a tous choqués et attristés.  Grâce à sa longue expérience de la diplomatie tant bilatérale que multilatérale, et à son travail dans 10 lieux d’affectation différents au moins en Afrique, en Asie, en Europe, en Amérique latine et dans les Caraïbes, il comprenait particulièrement bien les exigences attachées à nos travaux.  Il nous manquera beaucoup.


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