LES LIENS ESSENTIELS ENTRE SANTÉ ET DROITS DE L’HOMME DES PEUPLES AUTOCHTONES SONT SOULIGNÉS DEVANT L’INSTANCE PERMANENTE
Communiqué de presse DH/377 |
Instance permanente
sur les questions autochtones
14e séance – matin
LES LIENS ESSENTIELS ENTRE SANTÉ ET DROITS DE L’HOMME DES PEUPLES AUTOCHTONES
SONT SOULIGNÉS DEVANT L’INSTANCE PERMANENTE
Quel avantage tirer des droits de l’homme si la santé ne permet pas d’en jouir? La question posée par la Vice-Présidente de l’Instance permanente sur les questions autochtones, Mililani Trask, a servi de point d’appui aux différentes interventions devant l’Instance dont les travaux ont porté aujourd’hui sur la santé des peuples autochtones, en particulier des femmes, thème de la troisième session.
Le principe d’universalité s’applique à la santé comme à tous les autres droits humains, a souligné Mme Trask, notant que dans la formulation autochtone la santé signifiait un état d’équilibre social et mental qui constitue les bases du bien-être, d’où la nécessité d’intégrer la médecine traditionnelle dans la prestation des services de santé dispensée aux peuples autochtones.
Les services de santé doivent être adaptés au contexte culturel, a renchéri la nutritionniste Siri Damman, de l’Université d’Oslo, qui s’est penchée sur la vulnérabilité en matière d’alimentation des enfants autochtones de 22 pays du continent américain. Son étude, présentée devant l’Instance permanente, montre notamment que les régions et les pays des Amériques qui possèdent une forte population d’autochtones ont les taux de mortalité infantile et de malnutrition chronique les plus élevés. Selon elle, la santé est un droit de l’homme qui est nié systématiquement lorsqu’il s’agit des peuples autochtones. Ceux-ci ont droit à des mesures spéciales au titre de l’équité, a-t-elle affirmé.
L’Instance poursuit ses travaux cet après-midi par une séance de consultations officieuses. Demain, jeudi 20 mai, elle examinera le point de son ordre du jour consacré à ses « travaux futurs ».
Débat sur la santé
Mme MILILANI TRASK (États-Unis), Vice-Présidente de l’Instance permanente, a souligné le lien entre les droits de l’homme et la santé. Quel avantage tirer des droits de l’homme si nous n’avons pas la santé pour en jouir? a-t-elle demandé. Selon Mme Trask, le droit à la santé est le droit à la plus haute norme d’état physique et mental. Le principe d’universalité s’applique à la santé comme à tous les autres droits humains, a-t-elle déclaré, ajoutant que le droit à la santé concernait aussi bien la santé physique que la santé morale. La définition de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) relève d’une vision globale de la santé qui, selon Mme Trask, est celle des peuples autochtones. La santé ne veut pas dire que l’on n’est pas malade ou infirme, a-t-elle poursuivi, notant que dans la formulation autochtone, la santé signifie un état d’équilibre social et mental, qui constitue les bases du bien-être. Elle a jugé en outre la démarche de l’UNICEF en matière de santé intéressante, dans la mesure où, considérant les droits indivisibles et indépendants, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance évalue les problèmes quand il travaille avec des femmes et des enfants en tenant compte du contexte social et culturel. Il faut intégrer la médecine traditionnelle, les cultures et les pratiques dans la prestation des services de santé dispensée aux peuples autochtones, a-t-elle affirmé. Lorsqu’on pose la question aux femmes autochtones sur leurs priorités en matière de santé, on s’aperçoit que l’on doit se concentrer sur les droits à la santé génésique.
Mme SIRI DAMMAN, nutritionniste de l’Université d’Oslo et membre du Projet international sur le droit à l’alimentation dans le développement, s’est penchée sur la vulnérabilité en matière d’alimentation des enfants autochtones de 22 pays du continent américain. L’étude qu’elle a réalisée montre que les régions et les pays des Amériques qui possèdent une forte population d’autochtones ont les taux de mortalité infantile et de malnutrition chronique les plus élevés. Les problèmes les plus sérieux sont enregistrés dans la région andine, les forêts tropicales du sud du continent américain ainsi qu’en Amérique centrale. Les chiffres peuvent varier considérablement d’une zone à l’autre ou d’une ethnie à l’autre. Ainsi, dans la petite communauté Shipibo d’Ucayali, dans une forêt tropicale péruvienne, le taux de mortalité infantile atteint 153/1000, tandis qu’il est de 43/1000 dans le reste du pays. Au Paraguay, au Chili, au Mexique et au Pérou, deux à quatre fois plus d’enfants autochtones par rapport à la moyenne générale meurent avant leur premier anniversaire. Les taux de malnutrition chronique sont équivalents. Les zones urbaines s’en sortent mieux que les zones rurales, a assuré Mme Damman. Les différences sont également criantes entre les pays pauvres et les pays riches, a-t-elle souligné. Selon elle, la santé est un droit de l’homme, mais qui est nié systématiquement lorsqu’il s’agit des peuples autochtones des Amériques. Les peuples autochtones ont droit à des mesures spéciales au titre de l’équité, a-t-elle affirmé.
M. OTILIA LUX DE COTI (Guatemala), membre de l’Instance, a exprimé la préoccupation de l’Instance quant à la santé des femmes et des enfants. Elle a demandé à Siri Damman quelles sont les recommandations précises qu’elle formulerait.
Mme DAMMAN a estimé que les services de santé doivent être adaptés au contexte culturel. Dans des pays comme le Pérou, l’Équateur et le Guatemala, il existe un problème de ressources, mais il y a quand même moyen de dispenser des services de santé dans les zones les plus pauvres.
M. WILLIE LITTLECHILD (Canada), Rapporteur de l’Instance, a insisté sur la dimension spirituelle de la santé. De son côté, un autre membre de l’Instance, M. WAYNE LYLE LORD (Canada), a appuyé les commentaires de Mme Trask et M. Littlechild et a demandé aux gouvernements d’entrer en contact avec l’OMS. Les États doivent envoyer un message fort à l’OMS sur la nécessité de coopérer dans ce domaine.
Mme ROCIO ROJAS, Organisation panaméricaine de la santé, a indiqué que l’Organisation a pris des engagements vis-à-vis des 45 millions d’autochtones vivant dans la région des Amériques. La vision intégrale de la santé que proposent les peuples autochtones nous amène à prêter davantage d’attention aux problèmes de la violence, de la guerre, de la destruction de l’environnement, à l’absence d’assainissement et d’eau potable. L’harmonisation des systèmes de santé conventionnels et traditionnels a permis d’améliorer la réponse au paludisme par exemple ou de réduire les risques liés à l’accouchement. Les femmes ne s’occupent pas seulement de la subsistance, mais sont la courroie de transmission des traditions autochtones. Cette tâche leur est rendue d’autant plus difficile qu’elles sont davantage soumises à la violence sexuelles et aux discriminations.
M. CHRIS MCCORMICK, Association des Iroquois et des Indiens alliés, a fait état de la situation dramatique en matière de santé des indiens du Canada qui se trouvent à la 60e place en terme de développement humain, alors que le Canada arrive à la huitième place. Le taux de suicide est huit fois plus élevé que dans le reste de la société canadienne et les taux de mortalité infantile sont 1,5 fois plus élevés. L’Instance doit lancer un appel au Canada pour qu’il respecte ses engagements en matière de santé et adopte un budget qui réponde à nos besoins. Le Canada doit adopter une nouvelle approche qui inclut la contribution des Premières Nations et qui tienne compte de leurs besoins particuliers. Ces deux dernières années, des coupes budgétaires ont malheureusement été opérées dans le secteur de la santé.
Le représentant du Canada a demandé instamment aux États Membres et aux institutions de collaborer avec les communautés autochtones dans l’élaboration des politiques en matière de soins de santé. Les difficultés sont nombreuses et les gouvernements ne pourront pas les dépasser seuls.
M. LITTLECHILD a fait remarquer que le traitement des maladies doit être envisagé en même temps que le volet prévention qui peut se faire à travers le sport. Il faut donc promouvoir la santé à travers la prévention.
M. ALBERT DETERVILLE, Conclave des peuples autochtones des Antilles et des Caraïbes, a évoqué la question des coûts des soins de santé. Il a proposé que l’Instance recommande la création d’un groupe d’experts autochtones qui étudie l’utilisation des connaissances médicales traditionnelles et formule des recommandations sur leur application.
La représentante du Mexique a souligné que son Gouvernement encourageait un travail commun de santé avec les peuples autochtones pour lutter contre les mortalités infantile et maternelle. Elle a suggéré à l’Instance permanente de prendre des mesures de sensibilisation et de favoriser les rapprochements entre les services de santé institutionnels et les soins traditionnels autochtones.
Mme SOUDATA ABOBACRIN, de l’Organisation des femmes autochtones africaines, a affirmé que c’est parmi les femmes autochtones que se trouvent les spécialistes de la médecine traditionnelle. L’usage de la médecine traditionnelle est en pleine régression et est menacé de disparition, en raison, notamment, de la destruction de l’environnement, la migration des autochtones vers les villes, leur paupérisation, la concurrence de la médecine moderne. La rareté de l’eau et la malnutrition sont d’autres facteurs qui affectent la santé des peuples autochtones africains, a-t-elle indiqué. Appliquer la Convention sur la biodiversité permettrait de sauver la médecine traditionnelle, a-t-elle considéré, notant que des stratégies viables devaient être conçues.
Le représentant du Népal a souligné que son Gouvernement avait la volonté de développer les communautés autochtones et de protéger les droits humains de l’ensemble des peuples du pays.
M. KHA DIEP, de la Fédération des Khmers Kampuchea-Krom, a indiqué qu’il n’existait pas d’installations de santé dans les zones rurales. Les conditions sanitaires de base sont inexistantes, a-t-il ajouté, précisant qu’il n’y avait pas de système de distribution d’eau et que la pollution s’aggravait. Le Gouvernement vietnamien connaît ces problèmes qui menacent la survie des Khmers-Kroms, mais n’entreprend rien, a-t-il poursuivi, lançant un appel à l’OMS et aux volontaires internationaux pour qu’ils créent une clinique dans chacune des 21 communautés du Kampuchea-Kroms. Il a en outre exhorté la communauté internationale et les Nations Unies à adopter des mesures immédiates afin de mettre un terme aux violations des droits de l’homme dont sont victimes les Khmers-Kroms.
Le représentant du Conclave des peuples autochtones sur la santé a regretté l’absence de l’OMS au débat. Il s’est déclaré préoccupé par le manque de progrès ces dernières années dans le domaine de la santé des peuples autochtones. Il n’y a pas de programmes adéquats pour assurer la santé des peuples autochtones, a-t-il affirmé, ce qui, selon lui, démontre que la politique d’exclusion à l’égard de ces peuples se poursuit.
La représentante du Guatemala a rappelé que les femmes étaient des guérisseuses et les gardiennes du savoir autochtone. Elle a suggéré que l’OMS mène une étude, dans le cadre de la Décennie internationale des populations autochtones, visant à organiser des séminaires sur la santé des peuples autochtones, lesquels devraient servir de base pour définir une vraie politique de santé. Elle a en outre souhaité que des formations traditionnelles et le rôle des femmes autochtones soient reconnus.
La représentante de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a souligné que l’OMS était bien présente dans la salle et participait aux travaux de l’Instance permanente.
Le représentant de la Fondation pour la recherche et l’action autochtones a souligné que les peuples autochtones n’avaient pas suffisamment accès aux soins de santé, précisant que les aborigènes en Australie avaient une espérance de vie de 50 ans. Le droit à la santé est un droit inaliénable, a-t-elle estimé. Selon elle, il convient d’assurer un meilleur partage des dépenses de santé en Australie et que soit reconnue la situation critique des peuples aborigènes.
Mme IDA NICOLAISEN, membre de l’Instance, s’est félicitée de la présence de l’OMS dans la salle, ajoutant que le rôle de l’Organisation était important.
La représentante de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a répondu qu’un rapport de son Organisation serait prochainement remis aux membres de l’Instance permanente.
La représentante de Concerned Women for Peace a évoqué l’état de santé désastreux des communautés autochtones qui n’ont pas accès aux médicaments et au personnel formé. Les épidémies de fièvre jaune ont fortement augmenté en 2003. Nous sommes également préoccupés par la propagation des maladies sexuellement transmissibles et du VIH/sida. Au Soudan, la propagation du sida s’est accélérée et les taux de prévalence sont particulièrement élevés. Il faut identifier et réaliser des activités de prévention qui soient compatibles avec la culture autochtone. Les femmes et filles autochtones sont particulièrement vulnérables en raison de pratiques coutumières comme l’excision.
Mme TARCILA RIVERA ZEA, Enlace Continental de Mujeres Indígenas, a exhorté le PNUD et l’UNICEF à accorder la priorité à la santé des femmes et des petites filles autochtones. Elle a demandé aux gouvernements d’associer les femmes autochtones à l’élaboration et à la mise en œuvre de politiques de santé. Il convient également d’assurer un meilleur financement tout en évitant la dispersion des ressources. Il faut aussi encourager le recours aux ressources humaines autochtones comme les accoucheuses et promouvoir la diffusion du droit à la santé. Il faut lutter contre le phénomène des grossesses précoces.
Mme SADA ALBACHIR, Association Tunfa, a observé que les peuples autochtones partagent des caractéristiques communes mêmes s’ils se trouvent éloignés géographiquement. Les populations nomades ont difficilement accès aux structures étatiques comme les écoles et les cliniques qui, quand elles sont accessibles, sont inadaptées à leurs besoins. Les pratiques autochtones mettent également souvent en danger la vie des femmes comme par exemple les mariages précoces qui ont des conséquences déshumanisantes à long et court terme. Il faut convaincre les populations des dangers inhérents aux traditions autochtones.
La représentante du Conclave des peuples autochtones d’Amérique latine, a demandé que soit organisé un sommet latino-américain sur la médecine traditionnelle ancestrale. Nous demandons que les soins de santé autochtones soient disponibles dans les centres conventionnels tant en matière préventive que curative. Nous demandons que les programmes de santé en matière de procréation tiennent compte de la vision qu’ont les peuples autochtones de la vie. Il faut que la sagesse ancestrale de la médecine autochtone soit conjuguée à la médecine conventionnelle.
Mme MIRIAN TERENA, Conclave des peuples autochtones du Brésil, a indiqué que cette organisation luttait pour un système de santé différencié qui forme les médecins et prestataires de services médicaux au savoir des guérisseurs autochtones. L’une de nos priorités et la reconnaissance des sages-femmes autochtones.
Mme MARCIA ESPARZA, Jay College of Criminal Justice, a dénoncé l’abandon dans laquelle se trouvent les femmes autochtones incarcérées en Amérique latine sans qu’elles sachent même les raisons de leur arrestation. Leur état de santé est dramatique. Nous demandons que le Conseil économique et social crée un poste de Rapporteur spécial chargé de se pencher sur la situation de ces femmes.
M. MANUEL CAISABANDA, Dirección Nacional de Salud de Los Pueblos Indígenas, a demandé la reconnaissance formelle des connaissances médicales autochtones. Il faut mettre au point des stratégies de santé qui accordent la priorité à la prévention. Il faut que les professionnels de la santé accordent une reconnaissance à nos herboristes et sages-femmes; que des salles d’accouchement soient installées dans les hôpitaux et que l’Instance accorde la priorité à la constitution d’une organisation panaméricaine autochtone.
Mme NADEJDA PETCHENINA, Association des peuples shor, a expliqué que le peuple shor est constitué de 13 000 individus vivant en Sibérie. De plus en plus de Shor sont tués, a expliqué la représentante. Nous nous trouvons dans une situation critique comme le sont les autres peuples autochtones de Russie. Les familles ont de moins en moins d’enfants, la mortalité est élevée et les soins de santé conventionnels sont inaccessibles. Il n’y a pas de route, pas de données statistiques, pas de centres médicaux locaux. Selon l’enquête menée en 1998, les femmes ont toutes des problèmes de santé, qu’il s’agisse de problèmes gynécologiques, d’anémie, de cancer. Les enfants sont également tous en mauvaise santé. Il existe un fort taux d’alcoolisme chez les enfants. Nous souhaitons attirer l’attention du Gouvernement russe sur les engagements auxquels il a souscrit dans le domaine de la santé.
La représentante du Centre d’accompagnement des autochtones pygmées et minoritaires vulnérables (CAMV) a indiqué que les Pygmées ont, au fil du temps, été dépossédés de leurs savoirs traditionnels en matière de santé. Elle a suggéré que les Nations Unies interviennent auprès de ses agences spécialisées et des institutions financières internationales pour qu’elles impliquent les associations de pygmées dans la mise en œuvre des programmes qui les concernent en République démocratique du Congo.
Mme VICTORIA TAULI CORPUZ, de la Tebtebba Foundation, Asia Indigenous Women Network and Cordillera Peoples Alliance, qui s’est déclarée préoccupée par la privatisation des soins de santé primaires et de l’eau, a recommandé à l’Instance permanente qu’elle demande la réalisation des Objectifs de développement du Millénaire (ODM) dans les populations autochtones. L’Instance doit demander aux gouvernements, lors de sa prochaine session, de présenter leurs expériences en matière de politique de santé.
Mme NAU KAMALII, du Pacific Concerns Resources Center, a rappelé que pour les peuples autochtones la santé était un droit culturel, spirituel, social et économique. Les autochtones ont besoin d’un lien spirituel et physique avec le soleil, la terre, le vent et tous les êtres vivants, a-t-elle expliqué. Elle a souhaité que tous les organes des Nations Unies collaborent avec les peuples autochtones pour mettre au point des démarches culturellement acceptables dans l’élaboration des programmes de santé.
M. LAI DAWNSANG AMLAI, du Conclave des peuples autochtones d’Asie, a souhaité que l’Instance permanente encourage les États et les agences des Nations Unies à assurer aux autochtones une aide technique et des financements pour créer des centres de santé adaptés aux besoins et à la culture des peuples autochtones. Il a en outre demandé à l’OMS de promouvoir et de protéger la médecine traditionnelle des peuples autochtones. La représentante de l’Union des Chefs indiens de Colombie-Britannique, a demandé à l’Instance permanente de faire en sorte que soient reconnus les droits à la santé des peuples autochtones, améliorer leur accès à la santé et que soient augmentés les investissements visant à éliminer les disparités en matière de santé et à créer des logements.
Le représentant de l’Association nationale des autochtones, qui s’exprimait dans le cadre du débat sur les droits de l’homme, a lancé un appel pour que soit proclamée une journée internationale pour l’indépendance autochtone.
M. MAXIMO MARTINEZ, du Conseil régional autochtone de Guaviare Crigua II, a estimé que les progrès réalisés dans la reconnaissance des droits des autochtones exigeait une coopération plus étroite de la part des agences des Nations Unies. M. CARLOS ENDEN-MAIDEL, d’Internacional Native Traditional Interchange, a réclamé qu’une attention soit portée à son peuple menacé d’extinction pour en sauver les derniers membres.
Mme FANNY POCATERRA, de Red de Mujeres Indígenas Wayuu, a indiqué qu’il fallait tenir compte du rôle des femmes dans la prévention des maladies. Elle a prôné la création d’ateliers ou de stages consacrés aux savoirs traditionnels en matière de grossesse et d’accouchement, ainsi qu’une diffusion dans la presse de ces savoirs. Elle a souhaité en outre une sensibilisation de l’opinion aux bienfaits de l’allaitement maternel.
Mme DENISE HILTON, Fondation pour les peuples autochtones Anansi, a dit sa préoccupation quant à l’impact de la destruction de l’environnement sur la santé. Pour cette communauté autochtone, la vie est liée aux arbres et ceux ayant migré vers les villes voient leur santé se détériorer. Le Gouvernement doit éliminer les disparitions en matière d’accès à la santé des peuples autochtones. Les femmes autochtones sont particulièrement touchées, les taux de mortalité maternelle et infantile étant particulièrement élevés.
Mme ERITY TEAVE, RAPA-NUI Parliament, a expliqué que l’état de santé des peuples Rapa-Nui au Chili est directement lié à la politique du Gouvernement chilien. Nos ressources sont précaires, nous ne disposons pas d’infrastructures et de ressources humaines. Pour avoir accès aux hôpitaux, nous devons être transportés par hélicoptère et faire des heures de route.
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