LA MIGRATION INTERNATIONALE S’ACCROÎT ALORS QUE LES POLITIQUES NÉCESSAIRES À SA BONNE GESTION RESTENT INADAPTÉES, SELON UN RAPPORT DE L’ONU
Communiqué de presse DEV/2495 |
LA MIGRATION INTERNATIONALE S’ACCROÎTALORS QUE LES POLITIQUES NÉCESSAIRES À SA BONNE GESTION RESTENT INADAPTÉES, SELON UN RAPPORT DE L’ONU
(Adapté de l’anglais)
NEW YORK, le 29 novembre -- Une migration internationale bien gérée et bien contrôlée profite aussi bien aux pays exportateurs de main-d’œuvre qu’à ceux qui accueillent les travailleurs migrants, indique un rapport publié, aujourd’hui, par les Nations Unies.
L’Étude des Nations Unies sur la situation économique et sociale, qui est une publication annuelle, estime que des politiques bien conçues peuvent, par exemple, aider les pays dont la population est frappée par le vieillissement, à sauver leurs systèmes de retraite menacés de faillite ou à tirer un maximum de bénéfices des envois de fonds des migrants à destination de leur pays d’origine. Ces transferts de fonds, à destination des pays en développement, ont atteint, cette année, la somme de 70 milliards de dollars, dépassant ainsi le montant de l’aide au développement. Les auteurs du rapport estiment que la migration internationale peut être un outil d’échanges globaux de connaissances et de capacités et un levier de promotion du dynamisme et de l’efficacité économiques. Le nombre de migrants, vivant hors de leur pays d’origine, dépasse aujourd’hui 175 millions de personnes et, en 2003, 34% des gouvernements du monde ont mis en place des politiques visant à ralentir ou à faire baisser le rythme des migrations, indique le rapport.
Ce document est publié au moment où la mondialisation, les préoccupations de sécurité internationale et certaines tendances démographiques attirent l’attention sur les migrations. Le rapport est aussi publié juste avant celui que présentera, en 2005, la Commission mondiale sur la migration internationale et avant que ne soit organisé, en 2006, un dialogue de haut niveau sur le développement et les migrations qui devrait se tenir au cours de la 61ème session de l’Assemblée générale. Dans les pays d’accueil, une certaine crainte s’est répandue à l’égard des migrants dont la présence est rendue responsable d’une baisse éventuelle des salaires ou d’une raréfaction des emplois que devraient occuper des nationaux. L’Étude sur la situation économique et sociale montre, cependant, que ces craintes sont sans fondement. Au contraire, les migrants créent une demande en biens et services dans les pays où ils s’installent. Ils contribuent ainsi à une relance de la consommation, de la production et du PNB, tout en augmentant les recettes fiscales des gouvernements des pays d’accueil dont ils ne menacent pas l’équilibre des services sociaux.
Le rapport de l’ONU s’inquiète de la « fuite des cerveaux » créée par le phénomène de la migration et qui affecte les pays en développement. Il relève qu’un travailleur migrant originaire d’Amérique latine ou d’Asie est généralement deux fois plus éduqué que la moyenne des habitants de son pays d’origine. Les migrants africains ont, quant à eux, un niveau d’éducation trois fois supérieur à celui des habitants du pays qu’ils quittent. Leur départ fait perdre à leur pays les investissements qu’ils avaient réalisés dans le domaine de l’éducation. Selon le rapport, les migrants qui arrivent aux États-Unis font perdre, chaque année à leur pays d’origine, 640 millions de dollars d’investissements dans l’éducation. Concernant les rentrées fiscales, indique le rapport, l’Inde, à elle seule, a perdu, durant l’année 2000, 700 millions de dollars du fait de la migration de travailleurs qualifiés.
Toutefois, dans le cadre de la mondialisation, mentionne ce rapport, les flux de capitaux dépassent largement les mouvements de main-d’œuvre. L’ampleur du discours public sur les migrations et sur leur impact supposé semble être motivé par des craintes liées à la préservation et au maintien d’identités et de cultures nationales. Notant que les années 1970 s’étaient distinguées par l’acceptation du multiculturalisme, le rapport indique, qu’au cours de ces dernières années, on a plutôt observé la renaissance de politiques visant à forcer l’intégration des migrants dans les cultures des pays qui les accueillent. Cette tendance s’accentue et les efforts accomplis dans ce sens sont parfois confrontés au renforcement de la sécurité qui est en vigueur depuis le 11 septembre 2001, note le rapport.
Le texte intégral de l’Étude des Nations Unies sur la situation économique et sociale est disponible sur l’Internet à l’adresse Web: www.un.org/esa/policy/wess/index.html.
Pour obtenir des informations complémentaires, veuillez contacter Tim Wall au numéro de téléphone suivant: 1 (212) 963-595 ou Ellen McGuffie au: 1 (212) 963-0499.
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