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DEV/2485

LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE L’ONU: LES MISSIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX ATTEIGNENT UN NIVEAU SANS PRÉCÉDENT

07/09/2004
Communiqué de presse
DEV/2485


LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE L’ONU: LES MISSIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX ATTEIGNENT UN NIVEAU SANS PRÉCÉDENT


(Publié tel que reçu)


NEW YORK, 7 septembre (Département de l’information des Nations Unies) -− Par leur nombre et leur ampleur, les opérations de maintien de la paix des Nations Unies approchent des niveaux peut‑être sans précédent, ce qui améliore les perspectives de résolution des conflits, mais met aussi à rude épreuve les capacités du système, a dit le Secrétaire général, Kofi Annan, à l’Assemblée générale aujourd’hui.


« En 2004, la demande d’opérations de maintien de la paix des Nations Unies est si forte que nous n’avions rien connu de tel depuis la brusque augmentation de l’ampleur et de la complexité de ces opérations dans les années 90, » indique le Secrétaire général dans son rapport annuel sur la mise en œuvre de la Déclaration du Millénaire, adoptée en l’an 2000.


L’Organisation des Nations Unies, qui a renforcé ses services d’appui au Siège, administre actuellement 17 opérations, notamment dans les environnements politiques complexes et fragiles qui sont ceux de l’Afghanistan, de l’Éthiopie et de l’Érythrée, de la Géorgie et du Kosovo.  Les forces des Nations Unies se retirent aujourd’hui de la Sierra Leone, pays qui a retrouvé sa stabilité, où elles ont aidé le Gouvernement à consolider la paix.  Comme prévu, l’ONU réduit aussi sa présence au Timor‑Leste, où ses forces de maintien de la paix ont contribué à l’indépendance du pays.


Pendant l’année passée, de nouvelles opérations ont été autorisées au Libéria, en Côte d’Ivoire, en Haïti et au Burundi, et une importante mission au Soudan est en cours de planification.  Le Secrétaire général s’emploie aussi à renforcer sensiblement la mission de maintien de la paix en République démocratique du Congo pour éviter tout retour en arrière dans un processus de paix qui a progressé.


Le Secrétaire général prévoit que l’ONU pourrait avoir besoin de plus de 30 000 personnels en tenue, outre les 50 000 déployés sur le terrain au début de 2004, pour faire face à la demande accrue d’opérations de maintien de la paix.  Il pourrait s’ensuivre que les Casques bleus −soldats et membres de la police civile− pourraient être encore plus nombreux qu’au moment où les opérations de maintien de la paix des Nations Unies ont atteint leur niveau maximum en 1993, lorsque, selon le Département des opérations de maintien de la paix de l’ONU, les personnels en tenue étaient au nombre de 78 000.



L’expansion exige des engagements


Tout en se félicitant de la demande accrue de missions des Nations Unies, qui est de bon augure pour la paix, le Secrétaire général souligne que ces missions exigent des engagements dans les domaines politique, financier, matériel et des ressources humaines, et que chacune d’elles doit impérativement être assortie d’une stratégie de sortie claire.


Le Secrétaire général le souligne, l’ONU sollicite un soutien pour ces opérations auprès des pays en développement comme des pays développés.  Trouver des soldats n’est pas impossible, mais il restera des lacunes critiques à combler en matière de capacités militaires spécialisées, comme l’appui aérien tactique et les installations médicales de campagne, ainsi qu’à remédier au manque de policiers francophones et à l’épuisement des stocks stratégiques destinés aux opérations de maintien de la paix.


Le Secrétaire général souligne également la nécessité d’une coopération régulière et continue avec les institutions locales pour promouvoir le développement économique durable et la bonne gouvernance et pour renforcer l’état de droit.


« La communauté internationale doit avoir conscience de la nécessité de respecter et de défendre la légalité internationale −dans tous les domaines− du maintien de la paix et de la sécurité internationale à la gestion du commerce international et à la protection des droits de l’homme » indique le Secrétaire général dans son rapport annuel, qui fait le point des résultats obtenus dans la réalisation des objectifs fixés par les chefs d’État et de Gouvernement lors du Sommet du Millénaire qui s’est tenu en septembre 2000 à New York.


Dans d’autres parties de son rapport, le Secrétaire général relève que la lutte mondiale contre la drogue et la criminalité transnationale a été renforcée par l’entrée en vigueur, en septembre 2003, de la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée, qui a été ratifiée par 82 États, ainsi que par l’adoption et l’ouverture à la signature de la Convention des Nations Unies contre la corruption, en décembre 2003 à Mérida, au Mexique.


Selon le rapport, le crime organisé prend aujourd’hui la forme d’énormes consortiums, alors que les structures hiérarchiques comme les « familles » et les cartels sont en voie de disparition.  La diversification des activités criminelles ainsi que la décentralisation des structures compliquent la tâche de la police, et les réseaux criminels tirent parti des conflits civils et de l’instabilité politique et se mettent parfois au service d’organisations terroristes.


La fréquence des catastrophes naturelles et leurs conséquences sur les pauvres et les groupes vulnérables semblent aller en augmentant, toujours selon le rapport.  Pendant la seule année 2003, 75 000 personnes ont trouvé la mort dans 700 catastrophes, dont les tremblements de terre à Bam et en Algérie.  Ces catastrophes ont touché 600 millions de personnes, et le montant total des pertes économiques dépasserait les 65 milliards de dollars.  Un certain nombre de tendances, notamment l’élévation du niveau de la mer, des amplitudes plus marquées des températures et des pluies ainsi que l’évolution de la structure de la production agricole font redouter de nouvelles calamités.


Il est heureux que la communauté internationale applique de nouvelles stratégies de prévention des catastrophes et d’atténuation des risques.  Malgré leur importance, les inondations dont une bonne partie de l’Asie du Sud a souffert en juillet ont eu des conséquences moins destructrices grâce aux mesures de préparation prises sur le plan local et aux moyens d’intervention mis en place.  En s’attaquant aux obstacles structurels à la sécurité alimentaire, on a pu éviter que le cycle de sécheresse commencé en 2002 ne dégénère en une véritable famine dans la Corne de l’Afrique.


Le rapport annuel du Secrétaire général fait également un bilan en demi-teinte des progrès accomplis en vue de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (voir le communiqué de presse sur la question).


Pour de plus amples renseignements, s’adresser à Susan Manuel, Section de la paix et de la sécurité du Département de l’information de l’ONU, tél: 1 (212) 963‑1262, email: manuels@un.org.


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