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DEV/2484

L’ONU CONSTATE DES PROGRÈS DANS LA RÉALISATION DES OBJECTIFS MONDIAUX DE LUTTE CONTRE LA PAUVRETÉ, MAIS DES ZONES DE CRISE SUBSISTENT

07/09/2004
Communiqué de presse
DEV/2484


L’ONU CONSTATE DES PROGRÈS DANS LA RÉALISATION DES OBJECTIFS MONDIAUX DE LUTTE CONTRE LA PAUVRETÉ, MAIS DES ZONES DE CRISE SUBSISTENT


(Publié tel que reçu)


NEW YORK, 7 septembre (Département de l’information des Nations Unies) -− D’après un rapport annuel intérimaire du Secrétaire général Kofi Annan publié aujourd’hui, dans de nombreuses régions du monde, les pays en développement réduisent l’extrême pauvreté, élargissent l’accès à l’enseignement primaire et font reculer la maladie et la faim conformément aux objectifs fixés en 2000 par la Déclaration du Millénaire.


En Asie de l’Est, du Sud et du Sud‑Est, le nombre de personnes vivant dans l’extrême pauvreté (avec moins de un dollar par jour) a baissé de plus de 200 millions depuis 1990, et le rapport fait état de progrès réalisés également dans les pays d’Afrique du Nord sur la voie d’une baisse de moitié des taux d’extrême pauvreté à l’horizon 2015.  Les taux de scolarisation dans le primaire sont de plus de 90% en Amérique latine et dans les Caraïbes, dans la majeure partie de l’Asie, en Afrique du Nord et dans la Communauté des États indépendants (les anciennes républiques soviétiques), où l’objectif d’une scolarisation universelle en 2015 n’est pas loin d’être réalisé.  La famine recule dans toutes les régions du monde depuis 1990, mais pas partout à un rythme suffisant à l’heure actuelle pour atteindre l’objectif d’une diminution de moitié en 2015.  Selon des statistiques très récentes, l’accès à une eau de meilleure qualité s’est grandement amélioré.


Selon le rapport, «en l’espace de quatre ans seulement, les huit objectifs de développement énoncés dans la Déclaration du Millénaire ont révolutionné la coopération mondiale en matière de développement.  Le large consensus qui s’est forgé au niveau international autour d’un ensemble d’objectifs clairs, mesurables et assortis de délais, pour le développement, a donné naissance à une action concertée sans précédent.»


Mais l’ONU met en garde contre le fait que le progrès a été le plus difficile dans les nations les plus pauvres: celles qui sont enclavées ou parmi les moins avancées, et celles qui se trouvent en Afrique subsaharienne.  Dans de nombreux cas, on constate une absence de progrès significatif, voire une régression.  On relève une décourageante absence de progrès en ce qui concerne la survie de l’enfant, des taux de mortalité maternelle affligeants dans une grande partie du monde et de faibles avancées en matière d’accès à un meilleur assainissement.


Remodeler les stratégies de développement


Les Objectifs du Millénaire pour le développement appellent à des progrès dans huit domaines: la misère et la faim; l’enseignement primaire; l’égalité des femmes; la mortalité infantile; la santé maternelle; les maladies; l’environnement et, enfin, un partenariat mondial pour le développement.  La plupart de ces objectifs appellent à des améliorations substantielles, à l’horizon 2015, par rapport à la situation qui régnait en 1990.


De nombreux pays en développement réorganisent actuellement leurs programmes et stratégies de développement dans la lignée des Objectifs du Millénaire pour le développement.  D’après le rapport, au moins 65 pays et 5 régions ou sous‑régions ont publié des rapports dont l’objet était de mesurer les progrès de la réalisation de ces objectifs.


Selon l’ONU, l’établissement de ces rapports tend à ne plus être le fait d’un petit groupe mais à devenir un processus dans lequel les gouvernements engagent des débats nationaux et adaptent les Objectifs du Millénaire pour le développement aux priorités et à la situation nationales, ce qui se traduit par un plus fort sentiment d’appropriation nationale de ces objectifs et permet une fusion progressive des décisions politiques et des efforts de planification nationaux autour d’un ensemble défini d’aspirations de développement.


Le travail de l’ONU à l’échelon des pays est également en cours de réorganisation, sous la coordination du Groupe des Nations Unies pour le développement et en partenariat avec les gouvernements et la société civile des pays en développement.


Un partenariat international


La responsabilité première de la réalisation de l’objectif 8 −qui a trait à des questions telles que le commerce, l’aide et la dette− incombe aux pays développés.  Comme pour les sept premiers, les progrès vers la réalisation de cet objectif sont mitigés d’après le rapport de l’ONU.


En ce qui concerne les négociations au sein de l’Organisation mondiale du commerce, on reproche aux pays développés de ne pas vouloir accorder aux pays en développement des règles du jeu équitables leur permettant de mettre à profit leurs avantages comparatifs, en particulier dans les domaines de l’agriculture et des textiles.  La décision de l’Union européenne d’admettre l’importation en franchise de «tout sauf des armes» en provenance des pays les moins avancés et l’Africa Growth and Opportunity Act (loi sur la croissance et les possibilités économiques en Afrique) des États‑Unis sont considérées comme des mesures positives, mais qui n’ont donné que peu de résultats jusqu’à présent.


L’aide publique au développement (APD) a considérablement augmenté depuis le Sommet du Millénaire.  En 2000, l’APD totale se situait au niveau très bas de 52,4 milliards de dollars en termes réels.  Dès 2003, soit en deux ans seulement, elle avait atteint un niveau record, tant en valeur nominale qu’en valeur réelle, de 68,5 milliards de dollars (chiffre légèrement gonflé par la dépréciation du dollar des États‑Unis, qui tient compte aussi des dépenses exceptionnelles en Afghanistan et en Iraq).  Cinq pays −la Belgique, l’Espagne, la France, l’Irlande et le Royaume‑Uni− se sont récemment engagés à améliorer leur APD pour atteindre l’objectif fixé par l’ONU de 0,7% du revenu national brut (RNB), ce qui les placerait au même rang que le Danemark, le Luxembourg, la Norvège, les Pays‑Bas et la Suède.  Les États‑Unis, dont le pourcentage du RNB consacré à l’APD est bien inférieur, n’en demeurent pas moins le donateur le plus important du monde et ont considérablement augmenté leurs dépenses, notamment au titre de leur nouveau Millennium Challenge Account (Fonds pour les défis du Millénaire).


On note cependant dans le rapport que, selon certaines estimations, par exemple celles du Groupe de haut niveau sur le financement du développement, dirigé par l’ancien Président du Mexique, Ernesto Zedillo, le montant de l’APD annuelle nécessaire pour aider les pays en développement à atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement se chiffre à environ 100 milliards de dollars.


Le ratio de solvabilité de 37 nations pouvant prétendre à un allégement au titre de l’Initiative pour la réduction de la dette des pays pauvres très endettés a chuté, passant de 109% du RNB en 1997 à 86% en 2002.  Mais le rapport précise que dans la mesure où il apparaît «que certains pays se servent des économies réalisées grâce à l’allégement de leur dette pour investir dans des secteurs visés par les Objectifs du Millénaire −santé ou éducation, par exemple− il conviendrait d’accélérer l’allégement» et d’étendre le bénéfice de l’Initiative à certains pays à revenu plus important et intermédiaire en situation de crise grave.


Le rapport annuel de 2004 sur les progrès de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement précède le rapport plus approfondi que le Secrétaire général présentera début 2005, ainsi qu’une réunion de haut niveau de l’Assemblée générale sur la Déclaration du Millénaire et les Objectifs du Millénaire pour le développement prévue pour septembre 2005.


Pour de plus amples renseignements, s’adresser à Tim Wall, Section du développement du Département de l’information de l’ONU, tél: 1 (212) 963‑5851, email: wallt@un.org.


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