POINT DE PRESSE QUOTIDIEN DU BUREAU DU PORTE-PAROLE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL: 1er DÉCEMBRE 2004
Communiqué de presse Point de presse du porte parole |
POINT DE PRESSE QUOTIDIEN DU BUREAU DU PORTE-PAROLE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL: 1 DÉCEMBRE 2004
(La version française du point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points développés par Fred Eckhard, porte-parole du Secrétaire général, Kofi Annan:
Rapport du Groupe de personnalités de haut niveau sur les menaces, les défis et le changement
Le Groupe de personnalités de haut niveau sur les menaces, les défis et le changement remettra son rapport, demain matin, au Secrétaire général. Le texte souligne la nécessité d'entreprendre de vastes réformes pour renforcer les Nations Unies et adapter l’Organisation au monde du XXIème siècle. M. Annan transmettra le rapport, ainsi qu'une lettre rédigée par ses soins, à l'Assemblée générale.
Le Président du Groupe de haut niveau, l'ancien Premier Ministre thaïlandais, Anand Panyarachun, a indiqué que le rapport de 95 pages « présente une nouvelle vision de la sécurité collective, qui tient compte de toutes les menaces majeures pesant sur la paix et la sécurité internationales. » Bien que reconnaissant le droit des États à se défendre, y compris de façon préemptive face à l'imminence d'une attaque, le document recommande, dans les cas impliquant des terroristes ou l'usage d'armes de destruction massive, une action plus rapide et plus efficace du Conseil de sécurité.
Le Groupe cautionne également le concept de responsabilités collectives en matière de protection des populations civiles d’actes génocidaires, du nettoyage ethnique et d’autres crimes semblables contre l’humanité. Par ailleurs, lorsqu’un État s’avère réticent ou incapable de remplir les obligations qui lui incombent vis-à-vis de ces citoyens, la communauté internationale devra intervenir, de manière préventive, dans la mesure du possible. Le Groupe estime toutefois que l’utilisation de la force légitime par le Conseil de sécurité, ne devrait être envisagée qu’en dernier recours.
Cinq critères sont proposés pour aider le Conseil à déterminer, s’il y a lieu, de recourir à la force: la gravité de la menace, le but de l’intervention, s’il s’agit du « dernier recours », si des moyens proportionnés sont utilisés et si les conséquences de l’intervention risquent d’être moins graves que l’inaction.
Le Groupe propose, par ailleurs, la constitution d’un nouvel organe des Nations Unies, à savoir la Commission de l’édification de la paix qui serait chargée d’identifier les pays susceptibles de connaître des conflits violents, coordonner les efforts de prévention et de maintenir les efforts d’édification de la paix sur le plan international.
Affirmant que des transformations majeures étaient indispensables pour rendre l’organisation plus efficace, plus productive et plus juste, le rapport recommande que le Conseil de sécurité soit élargi de 15 membres à l’heure actuelle à 24, soit par l’addition de six membres permanents sans le pouvoir de veto, soit par l’addition de huit nouveaux membres, qui seraient dotés de mandats de quatre ans renouvelables.
Parmi les 101 recommandations du rapport, figurent également des propositions en matière d’intensification des efforts de développement, de multiplication des infrastructures de santé et de propagation du régime de non-prolifération nucléaire. Monsieur Anand Panyarachun et Madame Gro Harlem Brundtland, membres du Groupe, donneront une conférence de presse demain, à 10 heures, sur les conclusions du rapport.
Secrétaire général - Journée mondiale de la lutte contre le sida
Dans le cadre des nombreuses manifestations organisées pour marquer la Journée mondiale de la lutte contre le sida, le Secrétaire général a participé au « Wall Street World Aids Day », qui réunissait les dirigeants et représentants de six des plus importants groupes financiers du monde. Cette manifestation a eu pour objet d'engager un débat sur les recommandations en faveur d'un plan d'éducation et d'action dans la lutte contre le fléau. À cette occasion, M. Annan a prévenu, dans son intervention, que les conséquences du VIH/sida n'étaient pas seulement humanitaires, mais aussi économiques. Enjoignant les responsables des milieux d’affaires présents à contribuer à l'inversion du cours de l'épidémie, le Secrétaire général les a encouragés à unir leurs forces à celles d'autres figures de proue de la finance et à inciter leurs clients à s'impliquer davantage dans la lutte contre le VIH/sida.
Mission d'observation des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC)
La Mission d'observation des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC) a exprimé sa profonde préoccupation devant le regain de tension entre ce pays et le Rwanda. La MONUC signale que des mesures avaient été prises pour accélérer le rapatriement de groupes armés étrangers encore présents sur le sol congolais. La Mission a ainsi attiré l'attention sur les programmes d'information destinés à convaincre ces éléments à rentrer de leur propre gré au Rwanda, ainsi que sur le déploiement en cours d'effectifs supplémentaires de Casques bleus dans la région frontalière du Kivu. La MONUC a, par ailleurs, rappelé aux parties au conflit que toute menace posée aux efforts actuellement déployés par la communauté internationale était inadmissible et injustifiable et risquait d’avoir de graves conséquences sur le processus de paix en RDC et dans la région des Grands Lacs.
Soudan
Les travailleurs humanitaires retournent progressivement dans la ville de Tawilla, située dans le nord du Darfour, où des combats avaient éclaté la semaine dernière. Selon ces témoignages, entre 2 000 et 3 000 personnes déplacées par les hostilités sont rentrées dans une localité, qui comptait auparavant 40 000 habitants. Le reste de la population se serait réfugiée dans des villages situés dans un rayon de 15 à 20 kilomètres autour de Tawilla. Pour sa part, le Représentant spécial du Secrétaire général pour le Soudan, Jan Pronk, qui a lancé, hier, à Genève un appel de 1,5 milliard de dollars en faveur de ce pays pour 2005, est attendu à Nairobi, Kenya, où il évoquera la création d'un Fonds d'affectation spéciale destiné à financer les programmes de développement dans le sud du Soudan. Par ailleurs, le processus de paix d'Abuja devrait reprendre le 9 décembre prochain entre les autorités soudanaises et les deux groupes rebelles présents au Darfour, Le Mouvement de libération du Soudan (SLM) et le Mouvement pour la Justice et l'égalité (MJE). Ce tour de négociations, intitulé « Abuja III », portera sur les aspects politiques, sociaux et économiques du conflit. Soutenant la médiation de l'Union africaine (UA), l'équipe humanitaire de l’ONU au Soudan participera à ces pourparlers en qualité d'observateur.
Iraq
Le Représentant spécial du Secrétaire général en Iraq, Ashraf Qazi, a qualifié de facteur de progrès en matière sécuritaire le bilan de la Conférence interministérielle qui s'est achevée aujourd'hui à Téhéran, entre l'Iraq et les pays limitrophes. Les États y ayant participé ont approuvé à l'unanimité un communiqué au terme duquel ils s'engagent à adopter un certain nombre de mesures, notamment en matière de coopération sur la sécurité frontalière et la lutte anti-terroriste. Dans ses remarques de clôture, M. Qazi a déclaré que ces mesures devraient permettre aux pays de la région de contribuer à la création d'un environnement favorable au succès du processus politique. Il a également réitéré l'engagement des Nations Unies à aider l'Iraq, soulignant qu'elles restaient à la disposition de ce pays, ainsi qu'à celle du Gouvernement et du peuple iraquiens, « pour soutenir la noble cause de la reconstruction. »
Côte d'Ivoire
L’adjoint principal du Représentant spécial pour la Côte d'Ivoire, Alan Doss, s'est rendu hier à Bouaké, dans le nord du pays, afin de s'entretenir avec de hauts responsables militaires du groupe rebelle Forces Nouvelles. Il a évoqué avec eux l'incident aérien dont a été victime un appareil du Programme alimentaire mondial (PAM) qui s'est produit la semaine dernière à Man, dans l'ouest du pays. M. Doss a obtenu de ses interlocuteurs l'assurance que ce type d'incident ne se reproduirait plus et qu'un accès sans entrave serait accordé aux Casques bleus, aux observateurs militaires des Nations Unies et au personnel des autres agences humanitaires. M. Doss a également soulevé la nécessité d'un respect total par les parties des dispositions de la résolution 1572(2004) du Conseil de sécurité.
Conseil de sécurité
Aujourd'hui est le premier jour de la Présidence du Conseil de sécurité par l'Algérie pour le mois de décembre. Le Président du Conseil, l'Ambassadeur Abdallah Baali, devait tenir des réunions bilatérales avec les membres du Conseil portant sur le programme de travail du mois en cours. À 16 h 30, devaient se tenir des consultations à huis clos sur le Burundi, suivies d'une séance officielle au cours de laquelle une résolution sur la prorogation éventuelle du mandat de l'Opération des Nations Unies au Burundi (ONUB), qui expirait aujourd'hui, devait être mise aux voix. M. Baali interviendra, demain vers 12 h 30, ou dès la fin de la séance du matin, sur le programme du Conseil de sécurité pour le mois de décembre.
Contrôle du tabac
Le Pérou a déposé hier la 40ème ratification de la Convention-cadre de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) sur la lutte antitabac, qui permettra à cet instrument d'entrer en vigueur dans un délai de 90 jours. L'OMS a affirmé, aujourd'hui, que la Convention devrait améliorer les conditions de santé en contribuant à la réduction de la consommation de tabac, à l'origine de la mort prématurée de près de 5 millions de personnes chaque année. Le Directeur général de l'OMS, le Docteur Lee Jong-Wook, a déclaré que « l'élan suscité par la Convention-cadre semble impossible à arrêter. »
Mines terrestres
Les États parties à la Convention d'Ottawa sur les mines antipersonnel, réunis au Sommet de Nairobi, au Kenya, ont provisoirement adopté un plan d'action pour la période 2005-2009 qui a pour but de faciliter la coordination en vue d'atteindre les objectifs humanitaires définis par cet instrument. Le Directeur du Service de la lutte antimines des Nations Unies, Martin Barber, a réaffirmé, à cette occasion, la volonté de l’Organisation à soutenir ce plan d'action, à concentrer ses efforts sur l’adhésion des acteurs non-étatiques aux dispositions du traité, à soutenir l'assistance aux victimes et à encourager les donateurs à contribuer de façon conséquente à la lutte antimines.
Inondations aux Philippines
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a signalé que les Nations Unies ont déployé aux Philippines une équipe spéciale chargée de gérer le problème des inondations dans ce pays. L'OCHA et le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) se sont engagés à accorder des fonds d'urgence pour aider à améliorer la situation, tandis que le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a lancé un appel pour un montant supplémentaire de 100 000 dollars. Les inondations ont rendu impraticables de nombreuses routes, emporté ponts et habitations et contraint de nombreuses personnes à se réfugier sur les toits. Selon l'OCHA, des canots pneumatiques, des tentes, de la nourriture et de l'eau potable sont nécessaires de toute urgence.
Inondations au Panama
Des inondations ont également eu lieu dans la région du Darien, située au Panama. Celles-ci risquent de provoquer une grave pénurie alimentaire dans les sept ou huit prochains mois, selon les agences humanitaires des Nations Unies. L'équipe des Nations Unies au Panama a conduit deux missions dans les régions touchées, distribuant du matériel de purification d'eau et aidant à acheminer le personnel du Ministère panaméen de la santé. Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a de son côté accordé une subvention d'urgence en espèces. Les autorités panaméennes estiment à plus de 7 500 le nombre de personnes victimes des inondations, surtout dans les communautés autochtones.
Forum de haut niveau sur les Objectifs de santé pour le Millénaire
Plus de 11 millions d'enfants meurent chaque année dans les pays en développement de maladies évitables, de même que 500 000 femmes enceintes au cours de la grossesse ou lors de l'accouchement. Ce grave problème de santé figurera, parmi d'autres, à l’ordre du jour du Forum de haut niveau sur les Objectifs de santé pour le Millénaire, qui doit se tenir jeudi et vendredi à Abuja, au Nigéria. Organisé sous l'égide de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et de la Banque mondiale, ce Forum réunira les donateurs et la plupart des responsables des secteurs de la santé et du développement dans le monde.
Personnel des Nations Unies
Plus de 2 700 employés du Secrétariat des Nations Unies ont signé à ce jour une lettre de soutien au Secrétaire général, alors que l'Organisation fait face à des accusations sur son intégrité. Les signataires de cette lettre affirment plus que jamais « leur soutien au Secrétaire général pour son approche impartiale, juste et concrète. Nous exprimons aussi notre détermination à continuer d'améliorer les travaux et l'efficacité de l'Organisation. Nous pouvons nous poser en défenseurs des Nations Unies et faire preuve de notre détermination, tout en restant fidèles à notre mission, qui consiste à nous consacrer à la paix et au développement partout dans le monde. »
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