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Point de presse

POINT DE PRESSE QUOTIDIEN DU BUREAU DU PORTE-PAROLE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL: 19 NOVEMBRE 2004

19/11/2004
Communiqué de presse
Point de presse du porte
parole


POINT DE PRESSE QUOTIDIEN DU BUREAU DU PORTE-PAROLE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL: 19 NOVEMBRE 2004


(La version française du point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)


Ci-dessous les principaux points développés par Fred Eckhard, porte-parole du Secrétaire général, Kofi Annan:


Déclaration du Secrétaire général au sujet des accusations d'exploitation sexuelle à l’intérieur de la Mission d'observation des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC)


J’ai été saisi, ici à Dar es-Salaam, d’un compte rendu détaillé de mon représentant pour la République démocratique du Congo (RDC) et du Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix sur les enquêtes menées par les Nations Unies suite à des allégations d’exploitation et d’abus sexuels dont se serait rendu coupable le personnel civil et militaire de maintien de la paix en RDC.  Je regrette de constater qu’il y a des preuves évidentes d’inconduite.  Il s’agit d’une situation honteuse à admettre pour les Nations Unies, et je suis absolument indigné.


De nombreuses allégations, qui ont fait surface au printemps, ont fait l’objet d’enquêtes de la part de la MONUC et du Bureau des services de contrôle interne (BSCI).  Je suis satisfait de constater que ces allégations ne concernent qu’un petit nombre de personnel des Nations Unies.  Mais il est impératif que ces enquêtes soient accélérées.  Nous ne connaîtrons pas de répit tant que nous n’aurons pas éliminé ces pratiques à l’intérieur de la MONUC, à l’intérieur de toute autre opération de maintien de la paix, dans toute l’Organisation.  Et nous devons nous assurer que les auteurs rendront pleinement compte de ces actes.


J’ai, depuis toujours, précisé que ma position à l’égard des exploitations et abus sexuels était la tolérance zéro, sans exception, et je suis déterminé à mettre en œuvre cette politique de manière transparente.  Pour ce faire, en juillet dernier, j’ai demandé au Prince Zeid Ra’ad Al-Hussein, le Représentant permanent de la Jordanie auprès des Nations Unies –lui-même acteur expérimenté du maintien de la paix, d’agir en tant que mon conseiller sur cette question douloureuse et il a généreusement accepté.  Je suis en train d’examiner d’autres mesures à prendre.  Dans le même temps, j’ai demandé au Département des opérations de maintien de la paix (DOMP) d’envoyer une équipe d’enquête spéciale en RDC, avec la plus grande diligence, afin d’examiner les cas en suspens.


Le Secrétaire général en Tanzanie


Le Secrétaire général a déclaré, aujourd'hui, aux participants à la Conférence internationale sur la paix, la sécurité et le développement dans la région des Grands Lacs qui s'est ouverte, ce matin, à Dar es-Salaam, en Tanzanie, qu'il entrevoyait une lueur d'espoir après la décision des dirigeants de la région de poursuivre leurs efforts en faveur de la paix.  Il s'est dit convaincu que l'adoption, prévue pour demain, d'une déclaration constituerait une avancée majeure, car elle symboliserait « une volonté politique nouvelle d'adhérer aux principes fondamentaux, de mettre en place des mécanismes de renforcement de la confiance et de promouvoir un esprit de réciprocité en ce domaine ».  M. Annan a ensuite affirmé qu'il incombait aux dirigeants présents de redonner espoir à leurs peuples en s'engageant à établir des rapports de bon voisinage et en s'efforçant de combler progressivement le fossé de la suspicion.  Il a prévenu que « nous ne pouvons nous permettre d'interrompre ce processus comme s'il s'agissait d'un simple exercice théorique. »  Les participants à la conférence se sont ensuite réunis à huis clos pour examiner le projet de déclaration.  Le Secrétaire général et les Chefs d'États présents étaient, ce soir, les invités d'un dîner donné par le Président tanzanien, Benjamin Mkapa.


Réunions bilatérales avec le Secrétaire général


En marge de la Conférence des Grands Lacs, le Secrétaire général s'est entretenu, cet après-midi, avec plusieurs dirigeants africains, dont les Présidents d'Afrique du Sud, du Burundi et du Soudan.  À l'issue de son entrevue avec le Président d'Afrique du Sud, Thabo Mbeki, le Secrétaire général a examiné le processus de transition en cours au Burundi avec le Président de ce pays, Domitien Ndayizeye, l'assurant du soutien des Nations Unies à cet égard et soulignant la nécessité d'une contribution plus importante des donateurs en faveur de la reconstruction du pays.  M. Annan s'est ensuite entretenu avec le Président soudanais, Omar Al-Bashir, auquel il a réaffirmé, comme il l'avait fait la vieille, devant les membres du Conseil de sécurité à Nairobi, le besoin urgent de mener à son terme le processus de paix de Naivasha.  Son aboutissement bénéficierait non seulement au nord et sud du Soudan mais constituerait aussi une étape majeure dans le processus de paix au Darfour, a-t-il déclaré.  M. Al-Bashir s’est associé à cette évaluation.  Les deux hommes ont également examiné la situation dans la région.


Conseil de sécurité


Un Protocole d'accord a été signé, ce matin, à Nairobi, par le Gouvernement du Soudan et l'Armée/Mouvement de libération du Soudan (SPLM/A), qui s'engagent ainsi à parvenir à un accord de paix global d'ici au 31 décembre 2004.  Les membres du Conseil de sécurité ont ensuite adopté, à l'unanimité, une résolution sur le Soudan qui encourage vivement les parties à honorer leurs engagements respectifs.


Conseil de sécurité - Somalie


Réunis à Nairobi, les membres du Conseil de sécurité ont également abordé, aujourd'hui, la question de la situation en Somalie.  Ils devaient adopter, ensuite, une déclaration présidentielle sur ce sujet.  Dans ses commentaires à la presse, le Secrétaire général s'est déclaré, pour sa part, encouragé par l'évolution récemment constatée dans le pays, « où les Somaliens se sont rassemblés, ont créé un parlement, nommé leur Président et le Premier Ministre et se montrent déterminés à rentrer chez eux et à reconstruire leur nation ».  Même s'ils auront besoin d'une aide considérable de la communauté internationale et des pays voisins, M. Annan a conclu, qu'en dernière instance, ce sont les Somaliens eux-mêmes qui doivent pouvoir pacifier leur propre pays et y vivre en harmonie.


Ouganda – Sud du Soudan


Le Haut Commissariat des Nations Unies (HCR) a signalé une augmentation sensible du nombre de réfugiés qui traversent la frontière entre le Soudan et l’Ouganda depuis plusieurs semaines.  Le nombre des attaques perpétrées par le groupe rebelle ougandais, Armée de résistance du Seigneur, depuis ses bases, dans le sud du Soudan, est invoqué, par les réfugiés, comme la principale raison de leur fuite.  Le HCR a lancé une série d'initiatives afin d'assister les centaines de milliers de personnes qui sont déjà rentrées au sud du Soudan.


Côte d'Ivoire


L'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) signale que la situation à Abidjan et dans le reste du pays est calme, quoique volatile.  Les Casques bleus continuent de patrouiller, jour et nuit, dans plusieurs quartiers de la capitale.  Sur le front humanitaire, l'alimentation en eau a été rétablie dans pratiquement tout le nord du pays.  Par ailleurs, selon l'ONUCI, des violations flagrantes des droits de l'homme continuent d'être signalées à travers le pays, aussi bien dans les zones sous contrôle gouvernemental que dans celles sous le contrôle des Forces Nouvelles ainsi que dans la zone de confiance.  Ces violations prennent la forme d'exécutions sommaires et d'assassinats extrajudiciaires, de tortures, de viols, de disparitions, d'arrestations arbitraires, de détentions au secret et de destruction de logements et d'autres propriétés.  Conformément à son mandat, et malgré la réduction considérable de son personnel, l'ONUCI continue d'enquêter sur ces accusations, en particulier sur celles qui auraient été perpétrées depuis le début des hostilités, il y a quelques semaines, à Abidjan et dans les villes et villages du nord du pays.  De leur côté, les agences humanitaires, déployées au nord-est du Libéria, s'efforcent de gérer l'afflux de milliers de réfugiés en provenance de la Côte d'Ivoire voisine.


Iraq


Les Nations Unies continuent de réfléchir, avec le Gouvernement intérimaire iraquien et les agences humanitaires, aux moyens de coordonner et d'apporter une aide d'urgence aux populations civiles se trouvant à Falloudja, comme à celles chassées de la ville par les combats.  Le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), le Haut Commissariat des Nations Unies aux réfugiés (HCR) et l'Organisation internationale des migrations ont acheminé des réserves d’urgence qui sont distribuées à Falloudja et dans ses environs et comprennent notamment du chlore, du savon, des jerricanes, des tentes et des fournitures en perspective de l'hiver.  De son côté, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a fait parvenir du matériel médical, notamment des poches de transfusion sanguine et des pansements, aux services du Ministère iraquien de la santé de la région.  Ces opérations ont pu être menées à bien en dépit des difficultés d'accès aux populations dans le besoin.  Alors que les conditions de déplacement s'amélioreront, les agences du système des Nations Unies et leurs partenaires se tiennent prêts à fournir des services supplémentaires et, en particulier, à faire venir des camions citernes, du matériel médical et une assistance technique.


Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA)


L'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) a lancé, aujourd'hui, un appel d'urgence pour obtenir 185,8 millions de dollars.  Cet argent doit permettre à l’UNRWA d’entreprendre, l'année prochaine, des opérations de secours primordiales en faveur de 1,6 million de réfugiés en Cisjordanie et dans la bande de Gaza.  L'UNRWA a indiqué que cette année a été la pire des quatre années d'intifada sur le plan des destructions commises dans la région.  Plus de 2,2 millions de personnes, dans les territoires palestiniens occupés, vivent désormais avec moins de deux dollars par jour.


Haïti – Juan Valdés


Le Représentant spécial du Secrétaire général en Haïti, Juan Valdés, a souligné l'importance d'une mise en œuvre rapide des projets dans l'île pour permettre aux populations civiles de renforcer la confiance en la Mission des Nations Unies pour la stabilisation dans ce pays (MINUSTAH).  M. Valdés a fait cette déclaration, hier, aux ministres des affaires étrangères réunis pour la tenue du 14ème Sommet ibéro-américain des Chefs d'État et de gouvernement, auquel ont également participé les représentants de nombreux pays contributeurs de troupes à la MINUSTAH.  Auparavant, M. Valdés a participé à un atelier sur Haïti, présidé par le Brésil et auxquels ont participé de nombreux représentants d'États membres du Groupe de Rio.


Sanctions – Conséquences humanitaires


Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a lancé, aujourd'hui, une nouvelle initiative afin d'évaluer les conséquences humanitaires des sanctions imposées par les Nations Unies.  Ce faisant, l'Organisation veut s'assurer que de telles mesures n’auront pas, pour conséquence, la détérioration des conditions de vie des populations civiles établies dans les régions concernées.  L'OCHA a donc commencé à mettre en place un système conçu pour évaluer l'ampleur des préjudices causés par l'application des sanctions qui tiendra compte, au préalable, de la situation humanitaire des pays.  Ce projet a donné lieu à deux publications complémentaires: « Sanctions Assessment Handbook » et « Field Guidelines ».


Criquets du désert


L'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a mis en garde plusieurs pays du Moyen-Orient de l'arrivée possible d'une nuée de criquets pèlerins en provenance d'Égypte, ajoutant toutefois qu'il n'y avait aucune raison de céder à la panique.  L'alerte concerne Israël, la Cisjordanie et la bande de Gaza, l'Arabie saoudite et le Soudan.  La FAO prévoit des dégâts agricoles limités.


La semaine à venir aux Nations Unies


Lundi 22 novembre


La 16ème réunion des Parties au Protocole de Montréal relatif à des substances qui épuisent la couche d'ozone débutera, lundi, à Prague, et s’achèvera vendredi.  Pour plus de détails, veuillez consulter le lien: www.unep.org/ozone.


À midi, de hauts fonctionnaires des Nations Unies du Département de maintien de la paix tiendront une conférence de presse sur les accusations d'abus sexuels portées contre la Mission d'observation des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC).


Mardi 23 novembre


Le Secrétaire général participera à la conférence internationale sur l'Iraq, qui doit se tenir à Sharm el-Cheikh, en Égypte.  Plus tard dans la semaine, il devrait se rendre à Ouagadougou, au Burkina Faso, où il aura des entretiens avec le Président du pays, Blaise Compaoré, et participera au Sommet de la Francophonie.


Le Conseil de sécurité a prévu une séance publique avec des hauts fonctionnaires des Tribunaux pénaux internationaux pour le Rwanda et l'ex-Yougoslavie.


Le premier Global Creative Meeting on AIDS débutera en présence d'une centaine d'experts innovants des médias internationaux qui débattront des meilleurs moyens d'utiliser leurs émissions pour sensibiliser les opinions à la gravité de la pandémie du VIH/sida.  À 10 h 30, le Président-directeur général du groupe Viacom, Sumner Redstone, tiendra une conférence de presse sur cette réunion.


L'invité du point de presse sera Desmond Johns, Directeur du Bureau new-yorkais d'ONUSIDA, qui fera une mise au point sur l’épidémie du sida.


Mercredi 24 novembre


Le Conseil de sécurité a prévu des consultations sur la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH).


L'invité du point de presse sera Juan Gabriel Valdés, Représentant spécial du Secrétaire général en Haïti.  Le Forum mondial sur le sport et l'environnement se tiendra à Lahore, au Pakistan, jusqu'à vendredi.


Jeudi 25 novembre


Les Nations Unies seront fermées pour cause de fête de Thanksgiving.


Vendredi 26 novembre


Le Secrétaire général a prévu de participer au Sommet de la Francophonie qui se tiendra à Ouagadougou, au Burkina Faso.


La Mission du Conseil de sécurité en Afrique centrale devrait rentrer au Siège des Nations Unies, à New York.


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