Point de presse

POINT DE PRESSE QUOTIDIEN DU BUREAU DU PORTE-PAROLE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL: 9 NOVEMBRE 2004

09/11/2004
Communiqué de presse
Point de presse du porte
parole


POINT DE PRESSE QUOTIDIEN DU BUREAU DU PORTE-PAROLE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL: 9 NOVEMBRE 2004


(La version française du point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)


Ci-dessous les principaux points développés par Fred Eckhard, porte-parole du Secrétaire général, Kofi Annan:


Déclaration du Secrétaire général au sujet de la situation en Côte d'Ivoire


Le Secrétaire général condamne les attaques menées au-delà de la Zone de confiance, y compris contre les forces françaises de l’opération Licorne.  Il déplore les violences qui perdurent à Abidjan, y compris contre les ressortissants étrangers.  Afin de prévenir toute nouvelle détérioration de la situation, il exhorte les parties à maintenir le respect du cessez-le-feu et à assurer un retour au calme et à la normalité le plus rapidement possible, y compris à travers l’arrêt immédiat de toute incitation à la haine dans les médias.  Il appelle les parties à assurer la protection, la sécurité et le respect des droits de chacun en Côte d’Ivoire.  Le Secrétaire général accueille avec satisfaction le début de patrouilles mixtes à Abidjan entre l’ONUCI, les Forces armées nationales de Côte d’Ivoire (FANCI) et les forces françaises de l’opération Licorne.


Le Secrétaire général accueille avec satisfaction la déclaration du président du Conseil de sécurité le 6 novembre 2004, qui confirme que l’ONUCI, dans la limite de ses capacités et de ses zones de déploiement, est autorisée à prévenir toute action hostile, en particulier dans la Zone de confiance.


Le Secrétaire général est de plus en plus préoccupé par la dimension humanitaire de la crise.  Des rapports inquiétants ont été reçus selon lesquels l’eau et l’électricité auraient été coupées dans de nombreux endroits, en particulier dans le nord du pays.  De plus, les agences des Nations Unies et les organisations non gouvernementales ont été forcées de réduire de façon drastique leurs programmes pour des raisons de sécurité.  Le Secrétaire général exhorte les autorités ivoiriennes à restaurer et entretenir ces services de base et appelle tous ceux concernés à assurer aux agents humanitaires un accès libre aux populations dans le besoin.


Le Secrétaire général accueille avec satisfaction la visite à Abidjan du Président Mbeki, au nom de l’Union africaine, et réitère son soutien aux efforts déployés par l’Union africaine et la CEDEAO pour trouver une solution rapide et durable à la crise actuelle en Côte d’Ivoire.  Il réitère son appel aux parties pour une reprise du dialogue et un retour à la mise en œuvre des accords de Linas-Marcoussis et d’Accra III.


La situation en Côte d'Ivoire


Les Casques bleus nigériens et togolais ont patrouillé aujourd'hui dans les rues sous haute tension d'Abidjan, aux côtés de leurs homologues français et ivoiriens, lors d'une opération militaire conjointe ayant pour objectif de sécuriser certains quartiers et de rassurer les populations terrifiées.  L'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) signale une escalade dans les messages de haine adressés par les chaînes télévisées et les stations radiophoniques.  Ainsi, le numéro d'immatriculation d'une fourgonnette conduite par des Français a été divulgué à la télévision.  De son côté, le Président de l'Afrique du Sud, Thabo Mbeki, est arrivé en Côte d'Ivoire au nom de l'Union africaine pour tenter de mettre un terme à la crise.  Sur le front militaire, aucun effectif des Forces armées nationales de Côte d'Ivoire ou des Forces nouvelles n'a été signalé dans la « zone de confiance » administrée par les Nations Unies.  La partie nord du pays semble être redevenue calme.


À Abidjan, les manifestations violentes ne semblent pas perdre de leur intensité et des bandes organisées ont pris le contrôle de certains quartiers.  Aujourd'hui, des femmes ont dû payer 100 francs CFA (soit environ deux dollars) pour avoir accès à au moins un marché et la nourriture se fait rare par endroits.  Le nombre de personnes, principalement des résidents de nationalité étrangère, cherchant protection dans les locaux des Nations Unies s'élève maintenant à plus de 1 800.  La situation humanitaire serait très préoccupante dans certains quartiers de la ville de Bouaké, en raison des coupures d'eau et d'électricité.  L'ONUCI s'efforce d'approvisionner les hôpitaux de la région en carburants.


La situation humanitaire en Côte d'Ivoire


Depuis l'explosion de violence survenue en Côte d'Ivoire jeudi dernier, 1 327 Ivoiriens au moins – la plupart des femmes, des enfants et des personnes âgées – ont pris la fuite en direction du nord-est du Libéria, selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA).  L'OCHA a fait part de sa profonde préoccupation au sujet de la situation sécuritaire et de l'impact qu'elle pouvait avoir sur les pays limitrophes, notamment le Libéria, lui-même aux prises avec un conflit vieux de 14 ans.  Les bureaux du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) dans la région de la Côte d'Ivoire sont en alerte pour parer aux cas d'urgence.  Prévoyant un exode massif des Ivoiriens, le HCR a également procédé à une évaluation des réserves d'urgence et du personnel dont elle dispose dans la région.


Afghanistan


Plus de huit millions d'Afghans, soit 70% des votants enregistrés sur les listes électorales, auront participé aux élections présidentielles qui se sont déroulées le mois dernier en Afghanistan, a indiqué le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, Jean Marie Guéhenno, aux membres du Conseil de sécurité, réunis ce matin en séance publique.  M. Guéhenno a précisé que les considérations ethniques n'avaient pas joué un rôle décisif dans le vote, dans la mesure où les candidats ont été capables d'obtenir les voix d'électeurs n'appartenant pas à leurs circonscriptions électorales habituelles.  De plus, les Afghans ont montré qu'ils étaient unis dans leur rejet de la violence et dans leur détermination à participer à un processus politique pacifique.  Suite à des consultations préalables, la Mission d'assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA) a assuré selon M. Guéhenno que l'immense majorité des Afghans étaient prêts pour la prochaine étape du processus électoral, qui prévoit la création d'institutions représentatives locales et nationales.  Les élections parlementaires et cantonales devraient en effet se tenir au printemps 2005.  Le Secrétaire général adjoint a par ailleurs indiqué qu'un certain nombre de groupes travaillent sans relâche à obtenir la libération des trois employés des Nations Unies victimes d'un enlèvement à Kaboul le 28 octobre dernier.  Par ailleurs,

a-t-il poursuivi, un ensemble de mesures spéciales, parmi les plus rigoureuses jamais mises en place à Kaboul depuis 2001, a été adopté par les Nations Unies en vue de renforcer la sécurité de son personnel.  Les membres du Conseil ont ensuite tenu des consultations à huis clos sur la situation en Afghanistan, à l'issue desquelles une déclaration présidentielle devait être publiée.


Iraq - Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR)


Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a fait part aujourd'hui de sa profonde préoccupation au sujet du sort de dizaines de milliers de personnes ayant fui la ville de Falloudja, en Iraq, pour échapper aux combats qui y font rage.  Les personnes déplacées vivent avec des membres de leurs familles, avec des amis ou d'autres Iraquiens, aux alentours de cette ville selon les informations transmises au HCR par des observateurs surveillant l'évolution de la situation.  Des tentes ont été fournies à certaines de ces personnes.  La majorité des civils semblent avoir quitté la ville, bien qu'il soit difficile d'en établir leur nombre avec certitude.  Les personnes déplacées ont des besoins urgents en matière de nourriture, d'abris, d'eau potable et de services d'hygiène et de santé.


La situation au Soudan


Le Représentant spécial du Secrétaire général pour le Soudan, Jan Pronk, s'est entretenu avec le Président du Mouvement/Armée populaire de libération du Soudan (MPLS/APLS), John Garang, afin de discuter des questions relatives au rôle imparti à l'équipe humanitaire des Nations Unies dans le sud du pays.  Sur le front humanitaire, l'équipe a signalé que de nombreuses personnes déplacées et réfugiées ont commencé de rentrer dans leurs régions d'origine.  Elles ont été encouragées en ce sens par les perspectives de paix entre les autorités soudanaises et le groupe MPLS/APLS.  Selon l'équipe humanitaire des Nations Unies, la protection de ces réfugiés le long des routes principales reste une source de préoccupation en raison de la présence de mines terrestres.  Le Programme alimentaire mondial (PAM) a rappelé de son côté qu'en septembre dernier, il avait été en mesure d'acheminer une aide alimentaire à trois millions de personnes vivant au Darfour, puis à 1,1 million de personnes seulement en octobre.  La principale raison de cette baisse tient au manque de sécurité et à la reprise des violences dans la région.


Kosovo – Certification des élections


Au cours d'une cérémonie qui s’est déroulée aujourd'hui, le Représentant spécial du Secrétaire général pour le Kosovo, Soren Jessen-Petersen, a certifié les résultats des élections parlementaires qui ont eu lieu au Kosovo le mois dernier.  M. Jessen-Petersen a fait part de son espoir que les partis politiques accepteraient les résultats du scrutin et qu'ils se remettraient au travail – ce qui implique une fois de plus la formation rapide d'un gouvernement et la prise en considération d'un certain nombre de priorités pour les six à huit prochains mois.  Il a également mentionné la nécessité pour les partis politiques d'écouter les voix de toutes les minorités du pays, et en particulier celles des Serbes Kosovars.


La situation en Haïti


Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a signalé qu'en dépit des sérieuses préoccupations qui demeurent en matière de sécurité, la situation humanitaire dans le nord-ouest des Gonaïves s'améliore progressivement.  La quantité d'eau potable distribuée à la population locale a largement augmenté, bien qu'elle soit encore loin des besoins requis pour une population de 200 000 personnes.  Le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) et l'Organisation non gouvernementale OXFAM coopèrent de leur côté pour restaurer l'approvisionnement en eau potable dans environ 50 écoles et désinfecter les équipements sur place.  Grâce notamment à un dispensaire des Croix-Rouge canadienne et norvégienne, dont la capacité d'accueil est de 120 lits, les soins de santé sur place se sont améliorés au point de dépasser ceux dont disposait la ville avant les orages qui l'ont dévastée en septembre.  Mais le secteur de la santé souffre encore d'un manque de médecins haïtiens, d'une pénurie de soins médicaux gratuits et du départ des épidémiologistes de la région.  Une autre priorité urgente concerne la restauration des systèmes d'irrigation détruits, dans la mesure où l'immense majorité des emplois disponibles pour la population des Gonaïves se trouve dans l'agriculture.  En outre, la plupart des travaux de rénovation sont ralentis faute de fonds suffisants.  L'OCHA a indiqué que les agences humanitaires n'ont reçu que 27% des 37 millions de dollars demandés dans le cadre de l'Appel d'urgence lancé en faveur d'Haïti.


Organisation mondiale de la santé (OMS) – Pénurie de traitements contre le paludisme


Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), une pénurie de l'antipaludique connu sous le nom d'artéméther/luméfantrine est probablement à craindre jusqu'au mois de mars de l'année prochaine, et ce en raison de la forte demande pour ce traitement, parmi les plus efficaces contre le paludisme.  Le fournisseur de l'OMS a indiqué que ses grossistes, établis en Chine, connaissent actuellement une rupture de stocks, ce qui prive l'OMS des quantités nécessaires pour les prochains mois.  L'agence recommande à tous les pays victimes de cette pénurie d'accroître la disponibilité de leurs traitements alternatifs.


Carol Bellamy - Éducation


La Directrice générale du Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF), Carol Bellamy, a indiqué que son agence a appelé tous les pays à respecter les promesses faites en vue de garantir aux filles et aux garçons l'accès aux mêmes opportunités professionnelles.  Cent vingt-et-un millions d'enfants en âge de suivre un enseignement en classes primaires ne sont actuellement pas scolarisés, dont plus de la moitié sont des filles.  Mme Bellamy a déclaré que dans certaines régions, l'investissement et le soutien à l'éducation n'avaient pas été suffisants pour capitaliser sur les efforts réalisés pendant les années 90 et que de nouveaux défis – tels que la pandémie de sida et les guerres civiles – les avaient érodés.  Mme Bellamy a exposé une stratégie visant à obtenir un « changement radical » dans ce domaine.

Exploitation sexuelle des enfants


Lors d'une réunion de trois jours qui s'est achevée aujourd'hui à Bangkok, des représentants des gouvernements, de la société civile et d'organisations de la jeunesse venus de plus de 20 pays de l'Asie du Sud-Est et du Pacifique, ont été informés des nouvelles mesures adoptées en faveur de la protection des enfants contre l'exploitation sexuelle à des fins commerciales, de l'assistance fournie aux victimes et de la répression des individus se livrant à ce trafic.  Ces efforts ont donné jour au premier Mémorandum d'accord international sur la prévention de ce type de trafic, signé par six pays d'Asie du Sud-Est le 29 octobre dernier, ainsi qu'à une action contre la prostitution des enfants dans leur pays d'origine.  La réunion a également examiné des stratégies pour mettre un terme à la croissance exponentielle de l'offre et de la demande de la pornographie pédophile en ligne.


Conférence de presse mercredi 10 novembre


À l'issue du point de presse demain, la Responsable de l’Équipe du Programme énergétique du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), Susan McDade, donnera une conférence de presse à laquelle participeront également le Professeur Vijay Modi, de Columbia University, et le Docteur Fatih Birol, de l'Agence internationale de l'énergie, à l'occasion de la publication de trois rapports: « World Energy Outlook 2004 »; « Energy Services for the Poor » et « Achieving the Millennium Development Goals: the Role of Energy Services ».


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