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CS/8226

LE CONSEIL S’INFORME DES PRÉPARATIFS DE LA CONFÉRENCE INTERNATIONALE SUR LA RÉGION DES GRANDS LACS QUI RÉUNIRA LES DIRIGEANTS DES 11 PAYS CONCERNÉS LES 19 ET 20 NOVEMBRE A DAR ES-SALAM

27/10/2004
Communiqué de presse
CS/8226


Conseil de sécurité                                        

5065e séance – matin                                       


LE CONSEIL S’INFORME DES PRÉPARATIFS DE LA CONFÉRENCE INTERNATIONALE SUR LA RÉGION DES GRANDS LACS QUI RÉUNIRA LES DIRIGEANTS DES 11 PAYS CONCERNÉS LES 19 ET 20 NOVEMBRE A DAR ES-SALAM


Le Conseil de sécurité a tenu, ce matin, sa première réunion d’information sur la situation dans la région des Grands Lacs, depuis le 20 novembre 2003.  Cette réunion, a fait remarquer le Représentant spécial du Secrétaire général,  Ibrahima Fall,  intervient moins d’un mois avant le Sommet des chefs d’État et de gouvernement de la Conférence internationale de la région des Grands Lacs qui doit se tenir les 19 et 20 novembre prochains à Dar es-Salam, en Tanzanie.   Ce sommet sera couronné par l’adoption d’une Déclaration qui sera traduite en un programme d’action et en un protocole par un comité interministériel.  C’est sur la base de ces deux documents que se tiendra, en 2005, un deuxième Sommet, à l’issue duquel un pacte de sécurité, de stabilité et de développement sera adopté. 


C’est dans sa déclaration présidentielle du 14 octobe 1994 que le Conseil a, pour la première fois, exprimé son soutien à l’idée d’une conférence internationale.  Le Représentant spécial a indiqué que les différentes réunions préparatoires ont fait apparaître, parmi les 11 pays concernés, (1) un consensus sur la nécessité de donner la priorité à des questions telles que l’éducation à la paix, à la tolérance, au multiculturalisme et aux valeurs démocratiques ou encore la lutte contre les endémies et les pandémies; et ce, au-delà des quatres thèmes principaux de la Conférence que sont la paix et la sécurité; la démocratie et la gouvernance; le développement économique et l’íntégration régionale; et les questions humanitaires et sociales.


Exposé


M. IBRAHIMA FALL, Représentant spécial du Secrétaire général pour la région des Grands Lacs, a souligné que de nombreux événements s’étaient déroulés depuis le 20 novembre 2003, date de la dernière séance du Conseil de sécurité consacrée à l’examen du rapport du Secrétaire général sur la question des Grands Lacs.  Aujourd’hui, nous sommes à moins d’un mois du Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement dans le cadre de la Conférence internationale sur les Grands Lacs qui se tiendra les 19 et 20 novembre prochains, a-t-il précisé.  Au cours de la même période, le Conseil de sécurité tiendra des réunions sur le Soudan à Nairobi et l’Afrique bénéficiera au cours de la semaine d’une attention particulière, s’est-il félicité. 


Le Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement est le premier du genre, a expliqué le Représentant spécial.  Il sera suivi d’un second à l’issue duquel un pacte de stabilité, de sécurité et développement (SSD) doit être adopté.   La déclaration de Dar es- Salam, dont l’adoption est prévue au cours du premier sommet et qui dressera le cadre et les options politiques de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs,  constituera l’un des éléments du pacte, a  expliqué le Représentant spécial du Secrétaire général.  Nous sommes donc dans la phase d’élaboration de la déclaration, rythmée par des réunions préparatoires, a-t-il ajouté.  Le Comité régional préparatoire s’est en effet réuni à Bujumbura, à Kinshasa et doit encore se réunir les 8, 9 et 10 novembre à Kampala.  Par ailleurs, des réunions spéciales se sont tenues au niveau régional, associant les femmes à Kigali, les jeunes à Kampala et les organisations non gouvernementales à Arusha.  D’autres réunions particulières, regroupant notamment les organisations religieuses, les syndicats ou des parlementaires, ont permis des contributions sectorielles à ce processus préparatoire, a-t-il indiqué, précisant que l’ensemble  avait permis d’apporter réflexions et propositions sur la table du Comité préparatoire.  C’est sur cette base qu’un premier projet de déclaration a été examiné, a expliqué M. Fall.


L’un des résultats de ce processus a été l’élargissement géographique des pays membres de la Conférence sur la région des Grands Lacs, dont le nombre est passé à 11 après l’adhésion de l’Angola, la République centrafricaine, la République du Congo et du Soudan.  L’objectif est d’inclure tous ceux qui ont été affectés ou sont affectés par les événements dans la région des Grands Lacs, a précisé le Représentant spécial, qui a également noté une tendance vers des positions communes de la part de certains pays.  Nous allons de plus en plus vers un consensus, a-t-il dit, y compris sur les questions délicates.


Le Représentant spécial du Secrétaire général pour la région des Grands Lacs a également mis l’accent sur plusieurs facteurs prioritaires dans le cadre des quatre thèmes principaux de la Conférence, à savoir les questions de paix et sécurité, de démocratie et de gouvernance, de développement économique et d’intégration ainsi que les questions sociales et humanitaires.  En ce qui concerne les questions de paix et de sécurité, M. Fall a insisté sur le rôle de l’éducation.  « La guerre prend naissance dans l’esprit des hommes, c’est dans cet esprit qu’il faut éduquer à la paix », a-t-il dit.  En outre, la lutte contre les pandémies du VIH/sida, du paludisme et de la tuberculose; la centralisation des droits et du rôle de la femme en gouvernance et en démocratie; la promotion de stratégies et de politiques communes dans les quatre grands thèmes de la Conférence permettront d’asseoir un cadre de paix, a-t-il expliqué.  A tous ces éléments s’ajoute la dynamique préparatoire inclusive à laquelle participent les Nations Unies à travers tous ses organismes, l’Union africaine (UA), les organisations sous-régionales ainsi que le Groupe des amis de la région des Grands Lacs et la société civile des différents pays concernés, s’est félicité M. Fall.


Outre l’éducation à la paix, les stratégies de gestion commune des frontières, l’implication des acteurs sociaux dans la gestion des conflits, les stratégies de lutte anti-criminelle, de non-agression et de mise en œuvre des programmes de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) ainsi que la lutte contre la violence sexuelle et les crimes en général permettront également d’asseoir un cadre de paix, a-t-il ajouté.  S’agissant des questions de démocratie et de gouvernance, l’accent doit être mis sur la promotion et la protection des droits de l’homme, l’éducation au multiculturalisme, la centralisation des droits et du rôle de la femme ainsi que la promotion de l’état de droit et de la criminalisation des pratiques de division et de corruption.  En matière de développement économique et d’intégration régionale, les questions principales demeurent la mise en place de stratégies articulées dans le domaine des transports, de l’agriculture, de connexion des réseaux électriques.  « Il faut considérer la région des Grands Lacs comme une zone de reconstruction spécifique », a expliqué le Représentant spécial.  Pour ce qui est des questions sociales et humanitaires, les travaux se sont concentrés sur les réfugiés, la lutte contre les catastrophes naturelles, contre les endémies et pandémies, ainsi que sur l’éducation à la paix et à la tolérance.  Le Sommet de Dar es- Salam devrait se terminer par l’adoption de cette déclaration et la mise en place d’un mécanisme de suivi chargé également de traduire en programme d’action et en protocole la déclaration, a conclu M. Fall.


(1) Angola, Burundi, Kenya, Ouganda, République centrafricaine, République démocratique du Congo (RDC), République du Congo, Rwanda, Soudan, République-Unie de Tanzanie et Zambie.


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