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CNUCED/279

CNUCED XI: L'INVESTISSEMENT ÉTRANGER DIRECT A BESOIN DE STRUCTURES ET DE CAPACITÉS NATIONALES SOLIDES POUR ÊTRE UN CATALYSEUR DE LA COMPÉTITIVITÉ

16/06/2004
Communiqué de presse
CNUCED/279


11ème Conférence des Nations Unies

sur le commerce et le développement


CNUCED XI: L'INVESTISSEMENT ÉTRANGER DIRECT A BESOIN DE STRUCTURES ET DE CAPACITÉS NATIONALES SOLIDES POUR ÊTRE UN CATALYSEUR DE LA COMPÉTITIVITÉ


Le renforcement des capacités des petites entreprises permettrait l'amélioration

de la compétitivité des pays en développement et leur intégration à la mondialisation


SAO PAULO, 15 juin (CNUCED) -- "Une amélioration du cadre d'accueil de l'investissement étranger direct (IED) qui ne s'accompagnerait pas de règles destinées à faciliter au maximum la création de petites et moyennes entreprises locales performantes n'aboutirait pas forcément au développement de la compétitivité des économies des pays désireux de promouvoir leurs exportations sur les marchés mondiaux", a déclaré ce matin le Directeur de la Division des investissements de la CNUCED, Karl Sauvant, en concluant le débat interactif de haut niveau consacré au rôle de l'IED dans la compétitivité à l'exportation.


Au cours de ce débat, qui s'inscrivait dans les discussions relatives au renforcement des capacités productives et à la manière de tirer parti de la mondialisation, la majorité des intervenants ont reconnu la place prépondérante que joue l'investissement étranger direct dans la promotion de la croissance, dans le transfert de technologies et de connaissances, et dans l'intégration des économies dans les échanges de la mondialisation.  Relevant toutefois que l'IED peut avoir des effets négatifs, certaines délégations, dont celle du Cambodge, qui est classé dans la catégorie des pays les moins avancés (PMA), ont estimé que la course à la compétitivité ne devait pas se traduire par la recherche effrénée d'un "plus petit dénominateur commun", et ne devait pas non plus entraîner la création de conditions de travail inacceptables.  On peut rester compétitif sans sacrifier sa structure sociale et sa base fiscale, a dit le représentant cambodgien en invitant les autres PMA à travailler ensemble pour mettre en place un cadre commun de réglementations et de bonnes pratiques susceptibles d'attirer des capitaux à long terme non spéculatifs. 


Sur cette question, la représentante de l'Afrique du Sud a dit qu'il fallait faire une différence entre les bons IED, qui s'installent dans des domaines soutenant les politiques nationales, et les autres, qui s'orientent essentiellement vers des secteurs qui n'ont pas d'effets d'entraînement dans les économies des pays qui les accueillent.  En Afrique, l'IED a trop eu tendance à s'orienter exclusivement vers le secteur des hydrocarbures et des mines, créant ainsi des enclaves économiques n'ayant aucun lien avec l'économie réelle des pays du continent dont la compétitivité ne s'est donc pas améliorée, ont noté des participants à la table ronde.  Pratiquement exclus des flux durables de capitaux d'investissements, ont noté certains intervenants, dont Mme Maria Livanos, la Secrétaire générale de la Chambre de commerce internationale, les pays d'Afrique, qui ont certes fait des réformes macroéconomiques, doivent maintenant s'efforcer de devenir plus attractifs en investissant beaucoup plus dans l'éducation, la formation des travailleurs, les infrastructures, et surtout, la mise en place de cadres législatifs transparents et de conditions politiques propices à la stabilité.


Du point de vue des représentants des pays développés, l'amélioration de la compétitivité créée par l'IED dans certaines régions en développement se traduit essentiellement par des pertes d'emplois causées par la délocalisation de la production.  Bien que les sociétés transnationales des pays développés tirent, grâce à la délocalisation, de gros bénéfices des suites de la baisse des coûts de production et de la chute des frais de transport vers les marchés du Sud, ces intervenants ont estimé que ce gain de compétitivité entraînait aussi une énorme érosion des droits et des salaires des travailleurs, à la fois dans les pays développés et dans les pays pauvres.


Le dialogue interactif qui a eu lieu cet après-midi sur le renforcement des capacités d'exportation des entreprises des pays en développement, s'est efforcé pour sa part de susciter un consensus sur ce qu'est la compétitivité à l'échelle des pays et au niveau des entreprises, notamment les petites et moyennes entreprises (PME), et de définir les moteurs de la compétitivité en examinant les mesures politiques que les gouvernements pourraient adopter pour accroître la compétitivité des PME.  Les mesures microéconomiques et mésoéconomiques -ces dernières étant relatives à l'amélioration des conditions culturelles et sociales dans lesquelles évoluent économiquement les femmes et les minorités sociales, qui pourraient être effectivement mises en œuvre dans le cadre d'un plan d'action pour le secteur privé-, ont attiré l'attention des participants au débat qui ont unanimement reconnu que les PME étaient les seuls outils capables de générer les richesses et les maîtrises de connaissances dont ont besoin les pays en développement pour s'intégrer aux échanges mondiaux. 


Dans son intervention, le Professeur Michael Porter, spécialiste des questions de compétitivité à la Harvard Business School, a relevé qu'une interdépendance existe déjà entre les investissements des sociétés transnationales et les activités des petites et moyennes entreprises des pays en développement.  Cette interdépendance, qui se manifeste dans certains secteurs, comme celui du tourisme, permet des transferts de compétence, et participe à l'amélioration des échanges et de la compétitivité.  Les pays africains devraient promouvoir un esprit d'entreprise créateur de richesses et d'emplois, qui contribuerait donc à la réduction de la pauvreté, en incitant leurs PME à transformer localement les ressources naturelles et les matières premières qui sont encore aujourd'hui exportées à l'état brut, ont relevé des participants en faisant remarquer que la plus-value ainsi générée contribuerait à une plus forte croissance de ces économies et à une meilleure diversification et compétitivité de leurs offres sur les marchés mondiaux. 


RENFORCEMENT DES CAPACITES PRODUCTIVES - COMMENT TIRER PARTI DE LA MONDIALISATION


Rôle de l'investissement étranger direct (IED) dans la compétitivité à l'exportation


Ouvrant le débat interactif modéré par Mme Hilary Bowker de lka société "Media+Communications", Mme ELAINE DRAGE (Royaume-Uni), Vice-Présidente de la Conférence, a déclaré que les pays en développement avaient besoin de flux d'investissements étrangers substantiels pour améliorer leur compétitivité.  Ces dernières années, l'IED s'est concentré dans un petit nombre de pays dans des secteurs à rendement rapide, a-t-elle fait remarquer.  L'IED n'est cependant pas une panacée et pour le faire fructifier, il est nécessaire de mettre en place des capacités nationales permettant de favoriser son investissement de manière maximum.  L'IED peut cependant être un catalyseur de la compétitivité à l'exportation.


Le Secrétaire général du Conseil consultatif des syndicats auprès de l'OCDE (TUAC) a dit que l'IED représentait en ce moment 40% des activités mondiales générées par les sociétés transnationales.  L'IED favorise les transferts de technologies et l'accès aux marchés.  La mondialisation favorise l'IED, du fait que les sociétés transnationales sont à la recherche des coûts de production les plus bas, et de la réduction des frais de transport vers les marchés potentiels.  L'Asie de l'Est et le Mexique représentent en ce moment 30% des exportations de produits électroniques, ce qui montre la concentration des IED et des activités d'exportation fabriquées sur place par les sociétés transnationales.  Celles-ci ont besoin d'un environnement propice aux investissements.  Les pays qui veulent attirer l'IED doivent donc créer un cadre fiscal et juridique favorable aux investissements, les bas salaires ne suffisant plus à attirer les multinationales.


Si elle a admis que l'attraction des IED pour stimuler les exportations est une bonne chose, la Secrétaire générale de la Chambre de commerce internationale (CCI) a prévenu que ces investissements ne peuvent remplacer la mobilisation du capital national.  Les pays courent en effet le risque de créer une économie dynamique tournée vers l'extérieur mais qui restera stagnante à l'intérieur.  Une trop grande dépendance par rapport aux IED créerait aussi des situations d'exception au détriment de structures permanentes.  Ce qui peut changer le rapport risques/bénéfices, a-t-elle poursuivi, ce sont les éléments institutionnels et économiques plus fondamentaux.  En outre, la compétitivité à l'exportation ne doit pas être perçue comme une fin en soi, elle doit absolument faire partie intégrante de la stratégie de développement.  Le succès d'un pays d'accueil  des IED dépend énormément de sa capacité de mobiliser les ressources nationales, a-t-elle insisté, en soulignant que les activités d'exportations exigent paradoxalement un investissement considérable dans l'importation car elle suppose la libéralisation du commerce.  Pour améliorer la compétitivité à l'exportation, un pays en développement a besoin de l'accès aux marchés.  Or, aujourd'hui, il est confronté à des obstacles bien réels tant dans les pays développés que dans les pays en développement.  L'amélioration du climat général pour attirer les IED exige énormément de ressources et c'est là que la communauté internationale peut jouer un rôle, a-t-elle conclu. Mentionnant une autre clef du succès, elle a préconisé l'implication des entreprises nationales qui, en partenariat avec l'Éat, peuvent créer un climat favorable à l'attraction des IED.


La représentante de l'Association mondiale des agences pour la promotion des investissements (WAIPA), organe ayant pour objectif d'échanger les meilleures pratiques en matière de promotion des investissements, a insisté sur le fait que la modification de l'environnement politique pour attirer les IED exige du temps.  C'est la raison pour laquelle  les pays en développement ont, à titre de solution intermédiaire, multiplié les zones de libre échange.  Le problème est qu'ils ont eu tendance à oublier le caractère transitoire de ces systèmes au détriment des structures permanentes nécessaires à l'optimisation des IED.


Le Secrétaire général du TUAC a estimé qu'il fallait mettre l'emploi au premier plan de la compétitivité.  La question de la délocalisation de la production se pose de plus en plus et préoccupe constamment les travailleurs des pays développés.  Nous savons que la mobilité des emplois se pose du fait des coûts de production.  Malheureusement, certaines entreprises et organisations se servent de plus en plus de ce problème pour éroder les droits des travailleurs et le statut des organisations syndicales.  Nous savons que de nombreux pays en développement, dont la Chine, attirent les investissements du fait de l'absence de législation nationale du travail protégeant les employés. C'est pourquoi, il est indispensable de renforcer le rôle des syndicats de manière à faire respecter les droits fondamentaux des travailleurs.


Pour le Secrétaire général de la Fédération des Chambres de commerce indiennes (FICCI), la délocalisation  s'impose dans la mesure où il existe un besoin de main d'œuvre dans les pays développés.  Les politiques d'immigration ne pouvant satisfaire la demande, les entreprises ont besoin de s'installer dans des régions où la main d'œuvre est disponible.


M. THOMAS EICHELMANN a parlé de la délocalisation des services.  En Europe, la plupart des grandes sociétés de services ont déjà délocalisé leurs prestations.  Celles qui ne l'ont pas fait sont celles qui n'ont pas d'expérience dans les opérations à l'extérieur.  On constate que les compagnies délocalisées ont de meilleurs rendements et obtiennent de meilleurs résultats financiers.  Il faut noter que la délocalisation ne s'opère pas seulement vers des pays du Sud.  Un certain nombre de pays d'Europe, comme la Pologne et le Portugal, bénéficient de la délocalisation des opérations d'entreprises européennes.  


L'IED a été un phénomène important en Amérique latine où les pays se livrent à une concurrence féroce pour attirer ce type d'investissements.  Ce faisant, les pays latino-américains ont beaucoup investi dans les infrastructures ou encore dans l'automatisation des douanes, a indiqué le représentant du Venezuela.  Le problème est d'éviter que les IED aient un impact négatif sur les populations comme par exemple des salaires trop faibles.  Dans la Communauté andine, a dit son représentant, les IED ont été dirigés  vers le secteur privé des matières premières.  Les pays ne se sont pas donnés les mécanismes nécessaires pour développer une économie à  haute valeur ajoutée et diversifier la production.  Pour corriger cette situation, des mesures ont été prises pour renforcer les capacités du secteur privé et des institutions et créer un véritable marché andin. 


Revenant à la question de savoir si le développement encouragé par les exportations est possible sans les IED, le représentant de la Suède a souligné qu'une grande majorité de pays n'est pas en mesure de choisir entre les IED et le renforcement des exportations.  En fait, la plupart des IED se font entre pays riches et dans très peu de pays en développement.  Les IED restent donc une source de financement très rare pour la plupart des Etats. En outre, a-t-il ajouté, très peu d'IED visent à répondre aux besoins nationaux.  Il s'agit d'acteurs qui ciblent surtout le commerce international.  Pour attirer des IED, a encore dit le représentant, il ne faut pas oublier le rôle des importations.  Malheureusement, les pays qui privilégient l'option des exportations ne sont pas assez ouverts aux importations.  La capacité d'attirer les IED dépend de l'ouverture des marchés, des principes économiques, du niveau de corruption et de l'allègement des procédures bureaucratiques.  En l'occurrence, les investissements nationaux et internationaux doivent aller main dans la main.


Le représentant des Pays-Bas a dit que l'IED, qui est considéré par les pays en développement comme un moteur de croissance et de compétitivité, ne peut jouer ce rôle que si le pays d'accueil mettent en place un cadre qui soit propice à la meilleure utilisation de l'investissement.  Les Pays-Bas aident un certain nombre de pays du Sud à améliorer leur cadre d'investissement.  Cette amélioration peut, dans certaines circonstances, donner plus de compétitivité à l'exportation et participer à la relance de l'emploi et à la réduction de la pauvreté.


L'économie locale doit fournir un certain nombre de facteurs, dont notamment une bonne base de travailleurs qualifiés et capables de travailler dans des secteurs de production modernes.  Les institutions nationales doivent respecter non seulement l'état de droit, mais aussi un cadre juridique s'appuyant sur des bases universellement reconnues.  Les bas salaires sont un facteur qui vient s'ajouter à ces normes idéales.


Pour le Secrétaire général du TUAC, les pays doivent se fixer des objectifs ambitieux et adopter une approche compétitive pour attirer et retenir l'IED de manière durable.  Le représentant du Costa Rica a, quant à lui, déclaré que les solutions promues dans son pays n'étaient peut-être pas exportables parce qu'elles se basent sur des réalités essentiellement nationales.  L'IED a été multiplié par 8 en 10 ans, pour atteindre 6 milliards de dollars en 2003.  La délocalisation des services a bien servi l'économie costaricienne et a provoqué un transfert de connaissances et de technologies.  L'IED a aussi permis aux producteurs locaux de s'insérer dans l'économie mondiale et les échanges internationaux.  La libéralisation du commerce et la réforme juridique en matière d'investissement menées par le Costa Rica ont permis d'attirer les investissements étrangers.


Faisant le point de la Réunion de Bonn sur la compétitivité des exportations qui a précédé CNUCED IX, le représentant de l'Allemagne a indiqué que des progrès ont été encouragés dans la réaction stratégique des pays en développement qui doivent prendre en charge leur propre développement.  Des progrès ont également été préconisés dans la manière d'appréhender la responsabilité commune pour la mise en place des infrastructures et des mécanismes-cadres nécessaires ainsi que pour le renforcement de la capacité technologique et ses corollaires, à savoir l'éducation, les connaissances et les normes.  Ces progrès n'auront un impact sur le développement que si les pays concernés ont un réel accès aux marchés, a souligné le représentant.  Expliquant le succès de son pays en matière d'attraction des IED, le représentant de l'Irlande a indiqué que le succès était fondé sur un ensemble d'éléments créateurs d'un environnement favorable à l'entreprise.  Il a cité le développement du secteur de l'information, la stabilisation de l'environnement social, les investissements lourds dans le domaine de l'éducation, la faible imposition fiscale des entreprises ou encore le développement des entreprises locales qui serviront de références pour d'autres.  Tout repose sur une culture de promotion de l'investissement, a fait remarquer le représentant. 


Si la culture de la promotion de l'investissement est une bonne chose, a tempéré le représentant du Consumers United Trust Society, il faut savoir que certains investissements peuvent parfois se révéler contreproductifs.  Dans des pays comme l'Afrique du Sud ou le Brésil, certaines activités de promotion des exportations n'ont pas produit les résultats escomptés à court terme.  Tributaire de l'exportation des textiles, le Cambodge, a indiqué son représentant, vise désormais la diversification de sa production et veut profiter de la délocalisation des grandes entreprises.  Le représentant cambodgien a réclamé pour son pays un accès à la franchise des droits accordés par les Etats-Unis à des pays comme ceux des Caraïbes.  Il a jugé "juste et bien pensée" la façon dont l'Union européenne et le Canada ont consenti un traitement préférentiel aux pays les moins avancés (PMA).  Lançant un appel à la CNUCED, il l'a encouragée à partager les meilleures pratiques pour attirer des IED.   


Ma dernière visite au Cambodge remonte à l'époque où le pays exportait des textiles pour une valeur annuelle de 2 à 300 millions de dollars, a indiqué le Secrétaire général de la CNUCED en se félicitant que six ans plus tard, les chiffres soient montés à 1,3 milliard de dollars.  Le Cambodge n'est pas seulement un PMA, a-t-il dit,  mais un pays qui, en raison du génocide qu'il a connu lors de la guerre au Viet Nam, avait toutes les raisons de se classer dans la catégorie des retardataires du développement.  Or, aujourd'hui, le pays connaît des succès remarquables grâce à sa modernisation en vue d'intégrer l'économie mondiale.  La question n'est pas de savoir si les IED sont nécessaires au développement, a estimé le Secrétaire général, mais plutôt d'assurer que ces IED aient les retombées bénéfiques attendues, à savoir la création d'emplois, le renforcement de la capacité de production ou encore l'amélioration de la quantité et de la qualité des exportations.  Il est important aussi de savoir comment les IED sont liés aux pays voisins, a-t-il dit en rappelant les exemples des enclaves d'investissements dans les secteurs des mines, par exemple. La CNUCED a comme priorité, a-t-il indiqué, de garantir les liens entre les PME et les grandes entreprises.  Cela exige l'existence de normes élevées de qualité pour la production locale.  Dissipant les doutes sur la prétendue réticence de la CNUCED par rapport aux IED, le Secrétaire général a invoqué les textes constitutifs de la Conférence qui énuméraient déjà les mesures à prendre pour attirer les IED.  La question, a-t-il conclu, est de savoir si les pays disposent des politiques adéquates pour traiter des IED.  Il a, en la matière, attiré l'attention sur la haute qualité des politiques de Singapour.  


Le représentant du Sri Lanka a dit que son pays avait mis en place un cadre d'accueil des investissements essentiellement destiné à favoriser la reconstruction de son territoire, affecté par une longue guerre civile.  Le Sri Lanka est reconnaissant à la CNUCED de lui avoir transmis des données sur les meilleures pratiques en matière d'accueil des IED.  C'est grâce aux IED que le Sri Lanka compte augmenter son taux de croissance économique en vue de réduire la demande d'emplois et la pauvreté.  Pour sa part, le représentant de la Malaisie a indiqué que l'IED jouait un rôle important dans la croissance de son pays.  L'IED a un effet multiplicateur dans l'économie de la Malaisie.  Les compagnies malaisiennes participent activement dans les échanges mondiaux, la Chine étant aujourd'hui un de leurs marchés majeurs.  La démocratie et la stabilité politique, renforcées par un niveau d'éducation élevé, ont joué un rôle important dans l'essor économique de la Malaisie.  Notre pays a réussi à devenir une économie industrielle de pointe en une génération, a tenu à préciser le représentant malaisien.


Le représentant du Lesotho a attiré, quant à lui, l'attention sur la volatilité des IED.  Le Lesotho a mis en place un cadre strict d'investissement, et notamment des lois anti-corruption, qui permettent de poursuivre à la fois le corrupteur et le corrompu.  L'AGOA, loi sur les investissements en Afrique adoptée par le Congrès américain, a favorisé la création d'emplois au Lesotho.  Cependant, le Gouvernement du Lesotho continue à mettre en place le cadre qui permettrait un meilleur accueil des investisseurs.  Nous avons tiré de notre expérience que le seul accès aux marchés n'est pas suffisant pour augmenter le niveau de compétitivité.  L'AGOA a permis un renforcement de nos capacités humaines et institutionnelles, bien qu'elle n'ait pas généré un afflux d'investisseurs américains en Afrique sub-saharienne.  Nous espérons que l'AGOA III pourra, à travers l'Overseas Private Investment Corporation (OPIC) inciter l'investissement privé américain en Afrique, a conclu le représentant du Lesotho.


Intervenant à son tour, le représentant du secteur privé du Brésil s'est félicité que ce secteur ait été impliqué dans les préparatifs de la CNUCED XI.  Au Brésil, les entreprises privées appuient l'investissement dans le secteur des ressources naturelles.  Le Brésil dispose d'une bonne base de compétences humaines qui n'est malheureusement pas assez connue,  a-t-il noté en souhaitant que les médias fassent mieux connaître cette réalité.


De l'avis du représentant du Ghana, en dehors des investissements dans les secteurs du pétrole et des minerais, l'Afrique ne reçoit pas d'IED, malgré les réformes conduites par l'ensemble des gouvernements.  Les médias ont contribué à brosser un tableau extrêmement négatif de l'Afrique, repoussant ainsi les investisseurs potentiels.  Pourtant, c'est en Afrique que le retour à l'investissement est le plus élevé au monde, et l'indice de transparence dans les procédures d'investissement y est meilleur que dans de nombreux pays développés.


A son tour, le représentant de l'Ouganda a affirmé que son pays fait tout ce qui est "humainement possible" pour attirer les IED.  Au vu des résultats, peut-être faudrait-il carrément kidnapper les investisseurs, a-t-il plaisanté.  Soulignant que les quelques rares investisseurs n'étaient pas déçus, le représentant a estimé que pour remonter la pente, les pays en développement doivent encourager les exportations et investissements locaux, ce qui  permettra d'augmenter les revenus et de renforcer les capacités locales et nationales.  Pour lui, c'est là une des manières d'attirer les IED.  L'Ouganda vient de montrer la difficulté de dissiper les doutes qu'émettent les investisseurs sur un pays,  a reconnu la Secrétaire générale de la CCI qui, à son tour, a souligné le rôle des médias et celui de la CNUCED qui produit des guides d'investissements impartiaux et objectifs.  Il faut tout de même que le système des incitations aux IED soit examiné au cas par cas, a mis en garde le porte-parole des ONG participant à la CNUCED XI, en regrettant particulièrement les subventions accordées aux entreprises sous la forme de concessions sur les droits de douane.  Il a aussi argué que l'AGOA a contribué beaucoup moins qu'on ne le croit à générer des emplois dans les pays africains.  


Pour la représentante de l'Afrique du Sud, l'IED peut jouer un rôle important dans l'amélioration de la compétitivité qui, elle-même, peut renforcer les capacités d'exportation.  Mais il est important d'attirer le bon type d'IED, ce à quoi s'attelle la nouvelle Afrique du Sud démocratique.  Notre pays a l'avantage de disposer d'un bon réseau bancaire de niveau mondial et d'avoir de bonnes infrastructures.  Nous encourageons l'IED dans le cadre de l'émancipation socioéconomique de la population noire sud-africaine.  L'Afrique du Sud veut des IED qui contribuent à la réalisation de ses objectifs nationaux pour l'édification d'une société harmonieuse et respectueuse du droit.


Le représentant de la République de Corée a déclaré que son pays s'était doté d'un cadre législatif d'investissement après la crise de 1997.  Ce cadre législatif et l'engagement du Gouvernement à le respecter sont le principal facteur d'attraction des IED.  La République de Corée en a reçu à hauteur de 40 milliards de dollars depuis 1998, a indiqué son représentant.


Reprenant la parole, la Secrétaire générale de la CCI a estimé que l'un des problèmes affectant l'Afrique était celui de la fuite des capitaux.  Des pays comme la République de Corée ont l'avantage de disposer d'infrastructures de base solides, d'une population éduquée, et d'une stabilité politique.  Nous devons cependant reconnaître que beaucoup de pays qui ont fait des efforts appréciables n'ont pas bénéficié des transferts qu'ils attendaient. 


Pour sa part, la Présidente de WAIPA a proposé la création d'une structure qui encourage les investissements dans les pays ayant fait des réformes.  Il faut cependant réduire les lourdeurs bureaucratiques qui continuent d'exister dans  des pays comme la Jamaïque et d'autres pays des Caraïbes.


En définitive, les IED dépendent de transactions à faibles coûts qui exigent des structures juridiques simplifiées.  Ils dépendent aussi d'éléments comme les infrastructures, un capital humain compétent ou encore des informations fiables, a précisé le Secrétaire général de FICCI de New Delhi qui a été appuyé par le Professeur d'économie du développement de l'Université d'Oxford.  Ce dernier a souligné la nécessité d'autres initiatives comme l'AGOA et l'impact positif de la délocalisation sur la création d'emplois.  Concluant, le Directeur de la Division des investissements de la CNUCED s'est dit convaincu que la plupart des idées émises ce matin méritent un suivi sérieux de la part de la CNUCED XI.  Regroupant ces idées en plusieurs catégories, il a cité la nécessité d'améliorer le climat pour les investissements nationaux et étrangers; de peaufiner, aux niveaux national, régional et international, les études des cadres de réglementation des investisseurs; de faciliter les échanges d'expériences entre les parties prenantes; de rendre plus fiables les informations sur les possibilités d'investissement; et enfin d'établir les liens entre les IED et les entreprises locales.  Il a aussi insisté sur les questions des technologies et des options de politiques possibles.  Il faut donc déployer des efforts pour mettre les investissements au service du développement, ce qui exige que les pays du Sud et ceux du Nord mettent en commun leurs ressources.  


Renforcement des capacités d'exportation des entreprises des pays en développement


"Les pays en développement ne pourront tirer profit de la mondialisation sans un renforcement de la compétitivité et des capacités d'exportation de leurs entreprises, et notamment de leurs petites et moyennes entreprises (PME)", a estimé cet après-midi le Ministre du commerce du Nigéria, Idriss Waziri, en ouvrant un dialogue interactif sur le renforcement des capacités d'exportation des entreprises des pays en développement.


C'est au niveau des entreprises que s'opèrent les changements qui permettraient aux pays en développement de s'intégrer à la mondialisation, a dit Mme Lala de Heinzelin, de l'ONG "Enthusiasmo Cultural", du Brésil. 


Intervenant par vidéo-conférence, le Directeur du Centre d'assistance à la création d'entreprises (CRADES), a dit que ce Centre avait des fonds annuels de l'ordre de 100 000 dollars et travaillait avec des agences de développement pour créer des politiques efficaces à proposer aux PME des pays en développement.  Le projet vise à créer et disséminer une culture d'entreprises dans les pays en développement. Le projet travaille aussi avec le Pacte mondial des Nations Unies.  Parmi les entreprises brésiliennes qui ont bénéficié de cette initiative, 95% ont obtenu de bons résultats.


Prenant lui aussi la parole par vidéo-conférence, le Professeur Michael Porter de la Harvard Business School, qui enseigne les stratégies de compétition et d'amélioration de la compétitivité, a indiqué que son expérience lui avait montré que les dimensions microéconomiques du développement étaient généralement négligées dans de nombreux pays.  Or, ce sont les PME qui créent des richesses et des emplois, et il est regrettable que les grands schémas macroéconomiques les aient négligées.  Les ressources financières devraient profiter aux PME si on veut construire des économies productives.  L'augmentation de la productivité des PME permet de générer des revenus, des emplois, et d'augmenter les volumes  d'échanges tout en suscitant la consommation et la demande.  Une société productive se base à la fois sur des entreprises locales et des succursales de sociétés transnationales.  Les PME nationales sont les mieux placées pour produire des composants destinés aux biens et services que les sociétés transnationales fabriquent pour l'exportation.  L'idée des regroupements et des fusions, qui se généralise avec la mondialisation, touche désormais tous les secteurs de l'économie.  Ainsi, le tourisme est interdépendant des activités liées aux transports aériens, aux taxis, à la mise en valeur des sites et des attractions touristiques, et même aux conditions locales et nationales de sécurité.  Pour être aujourd'hui compétitif dans l'industrie  du tourisme, il faut donc créer des conglomérats informels et flexibles réunissant toutes les activités sus-mentionnées.  Les entrepreneurs ont donc besoin de trouver dans le pays concerné des investisseurs et des prestataires de services locaux qui, généralement, sont des PME.  Ces PME connaissent mieux les structures administratives locales que les investisseurs étrangers potentiels.  Cependant, avec les nouvelles règles de l'OMC, on se rend compte que même les PME locales doivent répondre à des critères de compétitivité identiques à ceux des sociétés transnationales.


Cette compétition de fait a entraîné la disparition de nombreuses PME et même de sociétés d'Etat jugées improductives par le Fonds monétaire international dans les pays en développement.  Ceci a entraîné une vague de privatisations, ces sociétés d'Etat étant rachetées à bas prix par des intérêts transnationaux, a dit M. Porter.  Le renforcement de la compétitivité des PME locales permettrait aux pays d'avoir des structures pour la création de richesses qui répondent aux normes mondiales, a-t-il conclu.


Le Ministre du commerce et de l'industrie du Ghana, ALAN KYEREMATEN, a fait observer quant à lui que le principal défi devant être relevé par les pays en développement n'est pas d'obtenir des préférences commerciales, mais plutôt de se doter de capacités locales de production dignes de ce nom.  Les pays d'Afrique, qui négocient des accès aux marchés, n'ont cependant pas de véritable capacité compétitive de production qui leur permettrait d'améliorer leur offre.  Un autre problème réside dans le fait que les partenaires de l'Afrique préfèrent toujours investir leur aide dans des secteurs très peu productifs.  Il est indispensable qu'au niveau de la formulation des politiques il y ait des changements.  Il faudrait faire des choix stratégiques dans le domaine sectoriel, car un pays ne peut pas tout faire.  Il y a quelques décennies, le Japon a montré qu'il fallait faire des choix et se spécialiser dans des domaines précis pour innover.  Evoquant les politiques gouvernementales, le Ministre a suggéré d'insister sur le rôle des instituts de formation et des cadres de financement qui peuvent être mis au service de la création d'entreprises.  Des pays comme le Ghana se sont parfois heurtés aux institutions multilatérales et aux ONG sur la question du choix des individus ou des secteurs à soutenir dans la création d'entreprises.  Les soucis humanitaires ou égalitaristes ne devraient pas constituer des obstacles à la rationalisation du secteur économique.  Dans la mesure où toute personne ne peut devenir entrepreneur, les Etats devraient avoir les mains libres pour soutenir les initiatives les plus prometteuses.


La représentante d'une Coalition d'ONG promouvant l'entreprenariat féminin en Afrique a  ensuite parlé des défis que rencontrent les économies africaines, qui disposent pourtant d'énormes ressources naturelles.  Les économies africaines ne créent pas d'emplois, et le chômage génère l'expansion de la pauvreté sur le continent.  Un bon esprit d'entreprise devrait permettre à l'Afrique de ne plus exporter de matières premières brutes, mais de créer des emplois en transformant sur place ces produits.


Intervenant à son tour, le représentant des Syndicats brésiliens, a déclaré que la consommation de produits informatiques et électriques augmente dans les pays en développement.  C'est pourquoi, ces pays devraient investir dans des niches de produits qui répondent à leur consommation locale.  Le développement durable ne saurait être basé sur des modes éphémères de consommation.   Bien que les flux d'IED soient à louer, il faudrait éviter que les pays du Sud ne soient transformés en réservoirs de main d'œuvre bon marché, ce qui est actuellement le cas, a-t-il estimé.


Le Secrétaire général de l'OCDE, DONALD JOHNSTON, a estimé que les résultats de la réunion sur la création de PME qui s'est tenue il y a deux semaines à Istanbul, et à laquelle a participé la CNUCED, méritent d'être partagés par tous les pays.  L'exemple pris par Michael Porter de la Harvard Business School, qui a parlé de l'interdépendance des entreprises dans le fonctionnement d'un secteur économique, n'a pas vraiment existé dans le développement de pays aujourd'hui développés.  La Chine a copié le modèle de base des pays de l'OCDE, ce qui lui a ensuite permis d'attirer des flux importants d'IED.  La maîtrise des technologies de l'information et de la communication (TIC), la facilitation de l'accès au crédit, un bon régime de protection de la propriété intellectuelle et d'accès aux biens fonciers sont aussi nécessaires aujourd'hui dans la promotion du développement.  Les PME ont besoin d'informations, car contrairement aux sociétés transnationales, elles ne connaissent pas les marchés mondiaux.  Les gouvernements devraient donc mettre en place des structures d'information fiables et opérationnelles qui seraient au service des PME nationales, ce qui permettrait de promouvoir un meilleur esprit d'entreprise. 


L'expérience, a poursuivi la représentante de la Fédération internationale des syndicats du métal a montré la pertinence de la "Charte de Bologne" établi par l'OCDE.  Il s'agit, en effet, d'un instrument qui établit les responsabilités des pays membres mais qui peut également s'appliquer aux sociétés multinationales partout dans le monde, que les pays soient membres ou non.  L'instrument de l'OCDE aborde des questions systématiques liées au monde industriel et vise, en fait, l'amélioration de l'environnement de l'entreprise.  Il est donc utile pour les communautés et la compétitivité de l'industrie locale.  L'instrument tire son importance du fait qu'il est centré sur la création d'emplois. 


En Afrique sub-saharienne, a commenté le Président de Telecel International et Propriétaire des Vins Mont Rochelle d'Afrique du Sud, la réussite dans les affaires est possible.  Les difficultés tiennent à un environnement non favorable, au manque de stabilité politique, à l'absence de programmes socioéconomiques, et à la défaillance sur le plan de la gestion et du leadership, notamment dans les domaines juridique, fiscal et des infrastructures.  L'absence d'institutions spécialisées dans les entreprises rend le coût du capital très élevé.  La lacune fondamentale est, en fait, le manque de compétences, a-t-il ajouté. L'accès aux crédits est également un réel problème, a indiqué le Président du Kingdom financial holding, lauréat du prix du meilleur entrepreneur.  Il a souligné la nécessité de lier les PME aux marchés financiers, en particulier aux microcrédits.  "L'Afrique est trop riche pour être pauvre", a-t-il conclu en appelant ses pairs à redoubler d'efforts. 


En l'occurrence, les multinationales peuvent développer les ressources humaines, a répondu le représentant du Conseil d'administration d'UNILEVER qui a fait part du programme qu'UNILEVER a établi avec les ressources humaines et les PME locales.  Pour nous, a-t-il affirmé, la croissance personnelle doit prendre le pas sur la croissance de l'entreprise.  Le système des rémunérations comprend d'ailleurs des primes, l'accès aux actions et aux options.  UNILEVER a mis en place des plateformes d'apprentissage, d'acquisition de l'expérience ou encore d'expatriation.  UNILEVER n'est pas une machine à sous étrangère qui entend exploiter les communautés qui l'accueillent, a-t-il poursuivi en expliquant que l'approche adoptée vise à miser sur les rapports "excellents" que cette société multinationale entretient avec les entreprises en amont ou en aval.  Les PME n'ayant pas toujours l'accès au savoir-faire moderne et aux crédits, UNILEVER s'emploie à créer des débouchés et à développer les talents. L'appui apporté par les sociétés transnationales a été salué par le représentant de l'Ouganda qui a indiqué que son pays est sur le point de lancer un programme pilote pour renforcer les liens d'affaires, soutenu notamment par l'Agence suédoise de coopération pour le développement. 


D'autres orateurs ont félicité UNILEVER pour ses programmes visant à renforcer les liens d'affaires dont le représentant du Centre malaisien pour la mise en valeur des compétences.  Les liens entre les sociétés transnationales et les PME doivent être mutuellement bénéfiques, a-t-il dit.  Le développement doit être participatif a ajouté le Président de la Fédération des chambres de commerce indiennes, en faisant en particulier référence aux populations les plus pauvres. 


Pour ce faire, il a prôné la création d'emplois rémunérateurs, la formation des entrepreneurs du secteur informel et le renforcement du capital humain financé par un prélèvement sur les revenus des entrepreneurs les plus importants.  La philosophie de l'entreprise socialement responsable doit se mesurer avec des indicateurs précis au même titre que leurs performances économiques, a souhaité un syndicaliste brésilien.


Après ces commentaires, les participants à la table ronde sont passés à la question des femmes chefs d'entreprise avec la Présidente de la Fédération chinoise de l'industrie et du commerce.  Cette dernière a fait remarquer que, plus que tout autre partenaire,  les femmes doivent respecter la culture et les  traditions locales des pays dans lesquels elles font des affaires.  Pour réussir, a-t-elle insisté en s'adressant aux femmes et aux hommes, il faut un partenaire, un "ami", qui dise comment procéder.


La Directrice du programme EMPRETEC, qui aide les femmes à créer des entreprises, a dit qu'EMPRETEC avait créé dans ce but un cycle de formation à distance pour la gestion d'entreprise.  Le rôle et les nombreuses tâches dévolues aux femmes au foyer les empêchent d'atteindre leur plein potentiel dans le monde des affaires.  EMPRETEC se propose donc de les aider.


Le représentant d'Africa Business Foruma parlé des liens qui s'établissent entre l'Asie et l'Afrique en matière commerciale, notamment à travers la Conférence de Tokyo pour le développement de l'Afrique (TICAD).  Le potentiel d'investissement asiatique en Afrique est immense, mais les deux parties souffrent d'un manque crucial d'information l'une sur l'autre, a dit l'intervenant.  Africa Business Forum se propose, dans le cadre de la mise en place de la Chambre de commerce afro-asiatique, de promouvoir, de concert avec les milieux d'affaires d'Asie, un dialogue durable entre les deux continents.


Le Gouvernement d'Angola a indiqué son représentant, entend utiliser le programme EMPRETEC pour soutenir l'investissement en faveur des PME.  L'Angola souhaite qu'EMPRETEC l'aide dans le domaine de la formation, et de la mise en place d'une base de connaissances et d'information destinée aux PME.


La représentante de l'OCDE a indiqué que l'Organisation avait mis en place le processus dit "de Bologne" en faveur du soutien aux PME.  Une "Charte de Bologne" pour l'appui à la création  et à la gestion des PME a été signée par les pays membres de l'OCDE.  C'est dans ce cadre que l'OCDE a participé à la réunion d'Istanbul du mois dernier qui avait mis l'accent sur l'amélioration du cadre des affaires.


Des efforts incessants doivent être déployés pour aider les pays en développement à se doter de l'infrastructure comptable nécessaire, a argué le représentant de la Fédération internationale des comptables qui s'est félicité du partenariat conclu avec la CNUCED.  Toujours dans le registre de la formation, le représentant du Venezuela a fait part d'un projet de formation à l'esprit d'entreprise mis en place par son Gouvernement pour créer une véritable culture des exportations.  Depuis 2002, a indiqué, pour sa part, le représentant du Maroc, le pays s'est doté d'une Agence de promotion des PME et des PMI et a pris des mesures visant à simplifier les procédures douanières tant au niveau des exportations que des importations et à faciliter le transfert des technologies.  Le Maroc a aussi créé des parcs industriels et des zones franches d'exportation et vient de signer aujourd'hui, avec les États-Unis, un accord sur une zone de libre-échange.  La construction de nouvelles autoroutes dans trois ans et d'autres infrastructures routières et portuaires devrait faire du Maroc une  destination de choix pour les IED, a encore indiqué le représentant avant de faire part des mesures prises pour améliorer les infrastructures touristiques.


Il est temps que le FMI et les sociétés transnationales élaborent une véritable stratégie de développement des PME locales, a renchéri le représentant de l'Indonésie en espérant le soutien, en la matière, de la CNUCED.  Enfin, le représentant de l'Inde a annoncé la création de quatre institutions de promotion des PME dans quatre pays en développement, en coopération avec l'Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI).  Une autre institution de l'ONU a fait valoir sa contribution.  Le représentant de l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) a ainsi indiqué que depuis 2000, le but de l'OMPI a été de démystifier le concept de propriété intellectuelle auprès des PME.  L'Organisation entend, dans ce cadre, renforcer son partenariat avec l'OCDE et créer des liens avec l'ONUDI et la CNUCED.  Il a annoncé un événement important qui doit se tenir en mars 2005 à l'intention des femmes entrepreneurs.  Il s'agit de leur expliquer le rôle de la propriété intellectuelle pour qu'elles puissent tirer parti des connaissances et augmenter leur compétitivité. 


Concluant, le Secrétaire général de la CNUCED  s'est déclaré convaincu que le plus grand problème des pays du Sud dans le commerce international est lié à l'offre. Pour ces pays, les échanges et les négociations n'ont pas beaucoup de sens, faute d'enjeux.  Pourquoi concentrer tant d'attention sur les négociations commerciales et si peu aux problèmes de l'offre?  Pourquoi négliger les politiques qui permettraient d'améliorer la compétitivité des pays du Sud? s'est-il demandé avant de répondre que pour améliorer l'offre, il faut obtenir des investissements nationaux et étrangers.  Le problème fondamental n'est pas tant d'attirer les IED mais bien d'attirer leur qualité.  La qualité des politiques est essentielle, surtout pour ce qui est du développement de l'entreprise, a souligné le Secrétaire général.  Beaucoup de gouvernements sont attachés au développement local, en faisant des efforts délibérés en faveur des PME, a noté Rubens Ricupero qui a dit avoir appris que la richesse est créée au niveau de l'entreprise, désormais en concurrence sur le prix, la fiabilité, la durabilité et la souplesse.  Il est difficile d'exceller dans tous ces domaines et c'est la raison pour laquelle les pays qui ont adopté une politique de promotion des PME ont raison. 


Nous voyons, a-t-il poursuivi, que la création de liens entre les entreprises, en particulier entre les entreprises locales et étrangères, peut augmenter la compétitivité des PME.  Ces liens, a-t-il insisté, sont devenus les outils permettant de réaliser les avantages des négociations commerciales.  C'est la raison pour laquelle la CNUCED s'est engagée dans cette voie, a-t-il rappelé.  Les PME locales ne pourront tirer parti des nouvelles occasions d'échanges et d'investissements que si les politiques d'appui existent pour améliorer leur environnement, leur financement, leur technologie et les services.  Ce n'est pas seulement l'accès aux fonds qui compte mais bien les conditions auxquelles on les obtient, a-t-il souligné en parlant de l'importance des politiques des taux d'intérêt.  Les pays en développement doivent garder ouvertes les options en matière de taux d'intérêt car il s'agit d'un domaine sur lequel les problèmes d'endettement ou d'ajustement structurel peuvent avoir un effet négatif.  Le secteur privé et l'entreprenariat est la clef de la croissance économique, a-t-il souligné en conclusion, avant de rappeler les travaux effectués en la matière par la CNUCED et de saluer l'accord conjoint de coopération signé entre l'OCDE et la CNUCED dont le thème, a-t-il estimé, est celui de la promotion des réformes institutionnelles et politiques pour mettre en place une capacité nationale de production compétitive qui sera en mesure d'arracher une place dans le commerce mondial.  Une chose est claire: "Les pays en développement sont assis sur des mines d'or et il est temps qu'ils prennent en charge leur propre destinée parce qu'à long terme, personne ne le fera à leur place.  Ne devenons pas les rapaces de la mondialisation", a indiqué le Ministre du commerce du Nigéria et Président de la séance.  

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