LE RAPPORT DE LA CNUCED REVELE L’IMPACT TRES INEGAL DU RALENTISSEMENT DE L’ECONOMIE MONDIALE SUR LE MONDE EN DEVELOPPEMENT
Communiqué de presse TAD/1956 |
LE RAPPORT DE LA CNUCED REVELE L’IMPACT TRES INEGAL DU RALENTISSEMENT DE L’ECONOMIE MONDIALE SUR LE MONDE EN DEVELOPPEMENT
Bien que meilleur que celui de l’année précédente, le taux moyen de croissance de 3,3% qu’a connu l’ensemble des pays en développement en 2002 est resté bien inférieur aux 5% enregistrés dans les années 90, mais ce qui est surtout caractéristique, c’est l’écart qui existe entre les régions. Dans son Rapport sur le commerce et le développement, 2003¹, publié aujourd’hui, la CNUCED souligne que non seulement les pays et les régions en développement ne sont pas tous vulnérables aux mêmes chocs extérieurs, mais encore qu’ils n’ont pas tous les moyens de s’adapter à l’instabilitééconomique croissante qui caractérise le monde de plus en plus interdépendant dans lequel nous vivons.
Malgré la faiblesse persistante de la demande mondiale et le SRAS, les pays asiatiques ont opéré une nette reprise cette année, essentiellement grâce à la bonne santé de leurs indicateursmacroéconomiques et de leur balance des paiements, qui leur a permis de mener des politiques monétaires et budgétaires plus expansionnistes. Selon le Rapport, l’augmentation de la demande intérieure dans les principaux pays de la région a dopé la croissance, elle‑même soutenue par le processus d’intégration régionale et l’expansion du commerce intrarégional. Même si le contrecoup de l’épidémie de SRAS risque de se faire sentir cette année et si les mouvements monétaires ont rendu les perspectives encore plus incertaines, la région devrait figurer en tête des résultats de croissance affichés par les pays en développement en 2003 et au‑delà.
Le recul de la croissance accusé par l’Amérique latine en 2002 devrait s’inverser cette année, bien que beaucoup de choses dépendent encore de la capacité de surmonter la fragilité de l’économie brésilienne. Dans la plupart des pays, la situation des paiements est encore très tendue, et seuls quelques‑uns peuvent réagir à la faiblesse de la demande mondiale par des mesures expansionnistes. D’après le rapport de la CNUCED, «Dans ces pays, le ralentissement mondial a aggravé les difficultés financières extérieures et la politique macroéconomique a visé à réduire les déficits des comptes courants et à rassurer les marchés financiers». Cela a eu pour conséquence que la demande intérieure a été façonnée par des politiques monétaires et budgétaires procycliques. La reprise risque d’être faible, même là où la conjonction de conditions politiques favorables et de possibilités de bénéfices d’arbitrage a attiré des capitaux à court terme, sans compter que comme par le passé, la poursuite d’une croissance lente associée à une appréciation des monnaies due à ces entrées de capitaux pourrait provoquer un renversement de tendance aussi soudain que violent.
L’Afrique, où les facteurs climatiques et politiques influent énormément sur les comptes économiques, ne semble avoir été que peu touchée par le ralentissement mondial de l’économie. Pourtant, le Rapport estime peu probable que la faiblesse persistante des prix de nombreux produits de base prévue pour les prochaines années lui permette de faire mieux qu’au cours des deux dernières années, seul un petit nombre de pays semblant pouvoir atteindre des taux de 7% ou plus. Dans ces conditions, réaliser les objectifs de développement du Millénaire ne sera pas chose facile.
Dans les pays en transition, la production, l’an dernier, a progressé d’un respectable 4% grâce à l’expansion de la demande intérieure (notamment de la consommation privée), stimulée par des flux de capitaux dans les pays d’Europe orientale candidats à l’entrée dans l’Union européenne et d’importantes recettes pétrolières dans plusieurs pays de la CEI. Pourtant, la croissance ne s’est pas accompagnée d’un assouplissement de la contrainte extérieure et reste tributaire des apports extérieurs de capitaux. Or, met en garde le Rapport, cette combinaison a souvent annoncé une période d’instabilité financière en Amérique latine.
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[1] Le Rapport sur le commerce et le développement, 2003 (numéro de vente F.03.II.D.7, ISBN 92‑1‑212293‑0) peut être obtenu au prix de 39 dollars, et au prix préférentiel de 19 dollars dans les pays en développement et en transition, auprès du Service des publications des Nations Unies, Two UN Plaza, Room DC2‑853, Département PRES, New York, NY 10017, États‑Unis; téléphone: +1 800 253 9646 ou +1 212 963 8302, télécopie: +1 212 963 3489, courrier électronique: publications@un.org, ou auprès de la Section des ventes et commercialisation, bureau E‑4, Palais des Nations, CH‑1211 Genève 10, Suisse, téléphone: +41 22 917 2614; télécopie: +41 22 917 0027, courrier électronique: unpubli@unog.ch, Internet: http://www.un.org/publications
Croissance du PIB dans certains pays en développement
et pays en transition, 1990‑2003(Variation en pourcentage par rapport à l’année précédente)
Prévision pour 2003
1990‑
2000Région/pays
2001
2002
FUGI
EIU
FMI
Pays en développement
4,8
2,4
3,3
3,5
−
5,0
Amérique latine
3,3
0,3
-0,8
1,5
1,6
1,5
Afrique
2,9
3,4
2,9
2,5
−
3,9
Asie
6,0
3,3
5,4
4,4
−
6,3
Chine
10,3
7,3
8,0
7,1
7,6
7,5
Pays en transition
-2,5
4,6
4,0
3,6
3,7
4,0
Source: Calculs du secrétariat de la CNUCED d’après: les Indicateurs du développement dans le monde 2003 de la Banque mondiale; diverses livraisons des Country Forecast de l’EIU; les Perspectives de l’économie mondiale du FMI, d’avril 2003; leFUGI Global Modelling System (FGMS), Centre for Global Modelling, Tokyo; et des sources nationales.
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