TAD/1949

D’APRES UNE ENQUETE DE LA CNUCED, LES ORGANISMES D’INVESTISSEMENT ESTIMENT QUE LE PIRE EST PEUT-ETRE DERRIERE

20/05/2003
Communiqué de presse
TAD/1949


D’APRES UNE ENQUETE DE LA CNUCED, LES ORGANISMES D’INVESTISSEMENT

ESTIMENT QUE LE PIRE EST PEUT-ETRE DERRIERE


GENÈVE, 13 mai (CNUCED) -- Les flux mondiaux d’investissement étrangers directs (IED) resteront faibles à court terme, mais pourraient reprendre de la vigueur à moyen terme, d’après une enquête réalisée par la CNUCED auprès des organismes de promotion de l’investissement (OPI) de 106 pays. Cette enquête indique également que les investissements de création d’entreprises pourraient de plus en plus devenir le mode préféré d’entrée des investisseurs étrangers.


L’enquête, réalisée en février-mars, visait à évaluer l’impact de la situation économique mondiale actuelle sur les flux d’IED, en particulier compte tenu de la récente diminution globale de ces flux −la plus forte baisse des 30 dernières années. Les OPI sont une importante source de renseignements sur les perspectives d’IED et les stratégies d’implantation des sociétés transnationales (STN): ils répondent jour après jour aux questions des investisseurs étrangers, les aident dans leur recherche de sites d’implantation, contribuent aux études de faisabilité et participent fréquemment à l’approbation des projets d’investissement.


D’après les organismes interrogés dans l’enquête, si de nombreux pays ont connu des désinvestissements et des retraits de plans d’investissement, les pays en développement ont mieux résisté au ralentissement économique que les pays développés: 45% de pays développés ont signalé des cas de désinvestissements, contre 23% seulement de pays en développement et 20% de pays d’Europe centrale et orientale. Cela peut s’illustrer à la fois par de plus faibles résultats commerciaux dans les pays développés et la recherche de coûts de production moins élevés. Les trois cinquièmes des organismes interrogés, la plupart situés dans des pays en développement, ont indiqué que leur pays avait accueilli de nouveaux investissements étrangers.


L’optimisme prévaut dans le monde en développement


Les prévisions des organismes quant aux perspectives à plus long terme révèlent une répartition régionale analogue. L’optimisme est beaucoup plus grand dans les pays en développement (92% des répondants) et en Europe centrale et orientale (80%) que dans les pays industrialisés (58%), qui ont été le plus durement touchés par le ralentissement économique. Parmi les régions en développement, on note toutefois que l’Amérique latine est assez pessimiste (42%), escomptant des perspectives sombres ou se détériorant à court terme.


Mais quelle que soit la région, la majorité des organismes sont optimistes pour ce qui est de leurs propres perspectives nationales en tant que destination d’investissements, même si les répondants ont eu tendance à l’être davantage pour les perspectives à long terme (2004-2005) que pour celles à court terme (2003-2004). Alors que 42% estimaient que les perspectives resteraient les mêmes ou s’aggraveraient en 2003-2004, pour la période 2004-2005, ils n’étaient plus que 16%, contre 84% à parier sur une amélioration. De nombreux organismes ont intégré dans leurs réponses les conséquences possibles de l'incertitude économique et d'une guerre en Iraq, ce qui rend leur optimisme d’autant plus frappant.


La diminution des flux mondiaux d’IED se traduit par une plus forte concurrence entre les pays pour attirer ces investissements. Pour faire face à cette situation, 56% des pays répondants ont intensifié les efforts déployés pour attirer des IED. Plus de la moitié des répondants ont davantage ciblé leur promotion des IED, mais seulement 21% ont eu recours à des incitations supplémentaires, et 24% à des mesures additionnelles de libéralisation.


Évolutions et changements


Des changements sont en cours qui concernent presque tous les aspects de l’IED, d’après les résultats de l’enquête.


Stratégies d’investissement: environ 62% des répondants ont dit prévoir que les STN dans leur pays préfèreraient des projets de création d’entreprises à des fusions-acquisitions en tant que mode d’entrée pour la période 2003-2005; 56% ont indiqué que la même préférence avait déjà été exprimée en 2001-2002. Cette évolution devrait être plus marquée dans les régions en développement (sauf en Asie) et en Europe centrale et orientale.


Composition industrielle: la plupart des OPI ont estimé que le tourisme et les télécommunications seraient les plus importantes sources d’IED dans leur pays en 2003-2005. Les investissements dans les technologies de l’information, les services financiers, les services relatifs à l’énergie et le matériel mécanique pourraient diminuer, tandis que les perspectives semblaient s’éclaircir pour des industries telles que l’agriculture, la pêche et la foresterie, les appareils électriques et électroniques, les produits métalliques, les textiles et les vêtements.


Sources: bien que les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Allemagne restent les principales sources d’IED, des pays en développement comme la Chine, l’Inde et l’Arabie saoudite sont considérés comme de nouveaux grands investisseurs, avec une forte présence dans certains pays en développement. Les IED allemands et français semblent être plus largement distribués, en particulier dans les pays en développement et en Europe centrale et orientale, tandis que les investissements britanniques et néerlandais devraient diminuer dans toutes les régions et afficher une plus grande concentration géographique. De même, les STN japonaises semblent se retirer d’un certain nombre de régions pour se recentrer sur l’Asie.


Fonctions d’entreprise: Les organismes de promotion de l’investissement de certains pays en développement espèrent attirer davantage d’IED correspondant à des fonctions d’entreprise à plus forte valeur ajoutée, telles que le siège régional d’un groupe ou une sous-traitance de R-D; deux fois plus de pays qu’auparavant considèrent désormais la R-D comme une importante source future d’IED.


L’enquête a porté sur 154 pays dotés d’organismes nationaux de promotion de l’investissement ou d’une entité gouvernementale remplissant une fonction de promotion analogue. Sur ces 154 pays, 106 ont répondu, soit un taux de réponse de 69% (72% pour les pays développés, 64% pour les pays en développement et 79% pour les pays d’Europe centrale et orientale).


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