LES DELEGATIONS INSISTENT SUR LE RENFORCEMENT DE LA FAMILLE ET DU CAPITAL HUMAIN DES GROUPES VULNERABLES EN TANT QUE COMPOSANTE ESSENTIELLE DU DEVELOPPEMENT SOCIAL
Communiqué de presse SOC/4604 |
Commission du développement social SOC/4604
5e & 6e séances – matin & après-midi 13 février 2003
LES DELEGATIONS INSISTENT SUR LE RENFORCEMENT DE LA FAMILLE ET DU CAPITAL HUMAIN DES GROUPES VULNERABLES EN TANT QUE COMPOSANTE ESSENTIELLE DU DEVELOPPEMENT SOCIAL
Dans le cadre de l’examen par la Commission du développement social des plans et programmes d'action pertinents des organismes des Nations Unies concernant la situation des groupes sociaux, les délégations ont souligné l’importance de renforcer la famille mais également d’œuvrer en faveur des droits des segments souvent marginalisés de la société que sont les jeunes, les personnes âgées et les personnes handicapées.
Alors qu’aura lieu en 2004 l’anniversaire de l’Année internationale de la famille, l’accent a été mis au cours du débat sur la nécessité d’en renforcer toutes les composantes et de s’adapter aux changements structurels qu’elle connaît ainsi qu’à l’évolution du système de valeurs qui lui est associé. A cet effet, la représentante de l’Autriche a fait savoir que son pays ne se limite plus à appuyer financièrement les familles avec enfants mais s’attache également à les aider à réconcilier le travail et la famille.
Il s’agit aussi de répondre aux bouleversements démographiques à venir. Le rapport mondial de la jeunesse indique à cet égard que vers le milieu du XXIème siècle, il y aura sur la planète autant de personnes âgées que de jeunes. La proportion des plus de 60 ans devrait largement doubler, passant à plus de 20% de la population, contre 10% aujourd’hui, tandis que celle des enfants serait de 20%, contre 30%. Ces changements impliquent notamment le développement de services sociaux ainsi qu’une promotion de la solidarité intergénérationnelle.
Les pays en développement doivent quant à eux relever des défis qui leur sont propres, tels que l’éclatement de la cellule familiale traditionnelle sous l’effet d’une évolution des valeurs ou encore de la propagation du virus du sida. En raison des difficultés auxquelles ils doivent faire face, la représentante du Bénin a sollicité l’appui de la communauté internationale afin de financer les initiatives nationales visant à sensibiliser les populations et à promouvoir là encore le dialogue intergénérationnel.
Le rôle prépondérant de la jeunesse a également été souligné et, à cet égard, les intervenants se sont félicités de la contribution des Nations Unies à la mise en oeuvre d’un programme mondial d’action en direction des jeunes. Par ailleurs, l’initiative prise par le Gouvernement mexicain de produire une convention pour la protection et la promotion de la dignité des personnes handicapées a été saluée. Des représentants d’organisations non gouvernementales ont quant à eux insisté sur l’importance d’assurer un suivi intégré des conclusions de la Deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement de Madrid.
La Commission a en outre achevé ce matin son débat sur la coopération nationale et internationale au service du développement social. Dans ce cadre, les délégations ont insisté sur l'importance du renforcement des capacités, en particulier institutionnelles et humaines, en faveur des groupes les plus vulnérables. Sur ce sujet, le représentant d'Israël a souligné l'importance du rôle que jouent les femmes et la nécessité de leur offrir la possibilité de développer des compétences et de devenir des citoyens productifs.
Prolongeant la réflexion, le représentant de la Malaisie a estimé que toutes les parties prenantes du développement doivent participer à la définition des politiques publiques de développement social. Cette opinion a également été partagée par divers représentants d'ONG, lesquels ont cependant insisté sur la nécessité de distinguer, au sein des instances de délibération, le rôle des ONG de celui du secteur privé trop centré, selon elles, sur des intérêts particuliers.
Un accent tout particulier a enfin été mis sur la question de l'emploi, trop longtemps négligée, de l'avis du représentant de l'Organisation internationale du Travail, dans l'ordre du jour les institutions financières internationales. Or, dans un contexte où dans les huit prochaines années il y aura quelque 400 millions de nouveaux chercheurs d’emploi, il faut s'efforcer de définir des stratégies qui mettent l'emploi au cœur des politiques publiques en matière de développement social.
Les délégations suivantes se sont également exprimées aujourd’hui : Thaïlande, Indonésie, Cuba, Pérou, République populaire démocratique de Corée, Viet Nam, Gabon, République de Corée, Fédération de Russie, République dominicaine, Bénin, Bélarus ainsi que les représentants d’ONUSIDA, de la Banque mondiale, du Fonds pour l’alimentation et l’agriculture, du Fonds des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI), du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), de la Commission économique et sociale des Nations Unies pour l’Asie et le Pacifique (CESAP). Ont également pris la parole les organisations suivantes: Chambre de commerce internationale; Triglav Circle; Franscicans International; International Presentation Association of the Sisters of the Presentation Society of Catholic Medical Missionaries; Dominican Leadership Conference; China Society for promotion of the Guan Gcai Program; Fédération internationale des associations de personnes âgées; International Federation for home economics; International Confederation of free trade unions; et Organisation mondiale de la famille.
La Commission poursuivra ses travaux demain à partir de 10 heures.
Coopération nationale et internationale au service du développement
Déclarations
M. ARVE MEKEL (Israël) a rappelé que l’expérience d’Israël en matière de développement et d’assistance au cours des décennies a montré l’importance du renforcement des capacités. Toutefois, nous avons également appris que les programmes de développement ne peuvent être imposés aux pays. Il est indispensable de comprendre les besoins des pays en développement ainsi que leurs priorités et de travailler avec eux en partenariat afin de trouver les solutions adéquates. A cet égard, le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique est une initiative qui permettra à ce continent de déterminer lui-même comment avancer sur la voie du développement. Un autre aspect important du renforcement des capacités est l’accent qui doit être mis sur la promotion des femmes en leur offrant la possibilité de développer des compétences et de devenir des citoyens productifs. Il s’agit d’une des voies les plus efficaces pour promouvoir le développement social et enraciner la croissance économique et le développement durable.
En matière de promotion de l’emploi, nous estimons qu’il est important de prendre des mesures incitatives à la création de nouvelles entreprises et au développement de celles qui existent déjà dans des régions économiquement faibles. Il faut aussi encourager l’adaptabilité de la main-d’oeuvre à travers des programmes de formation des travailleurs qui ont été licenciés. En ce qui concerne la responsabilité sociale du secteur privé, Israël encourage la participation des entreprises à la promotion de l’emploi des personnes handicapées. Enfin, nous appuyons l’idée selon laquelle la communauté internationale doit se doter d’un mécanisme international pour promouvoir le développement social et atteindre les objectifs du Millénaire.
M. KIRASAK CHANCHARASWAT (Thaïlande) a rappelé que les grandes conférences des Nations Unies ont souligné l’importance des partenariats au service du développement social. Dans la course à l’intégration aux marchés sociaux, une part de la société est devenue plus vulnérable et cette tendance préoccupante peut être reversée à travers des partenariats actifs. La crise économique en Asie nous a donné certaines leçons. Il faut des mesures de protection sociale pour atténuer les effets des fluctuations des marchés mondiaux et il faut des partenariats à tous les niveaux si nous voulons gagner la guerre contre la pauvreté. Le représentant a également souligné l’importance de la bonne gouvernance et de la responsabilité sociale des entreprises comme des éléments clefs de la promotion du développement social. Traduisant les efforts de son pays dans ce domaine, il a indiqué que la Thaïlande a créé le 1er octobre dernier un Ministère du développement social et de la sécurité humaine dans le souci de mieux coordonner les activités sociales et économiques et contribuer ainsi à l’exécution des plans de développement social. Il a souligné la nécessité de promouvoir les connaissances et les traditions locales avec pour ambition de favoriser une production à forte valeur ajoutée. L’investissement direct étranger (IED) et l’Aide publique au développement (APD), a-t-il encore ajouté, doivent être accrus pour répondre aux besoins et aux objectifs de développement des pays en développement.
M. DARMANSJAH DJUMALA (Indonésie) a indiqué que son pays attache une importance particulière à la coopération pour le développement social. A cet égard, nous estimons que l’échange d’expériences, l’identification des meilleures pratiques et surtout le renforcement des capacités, sont des éléments permettant de consolider cette coopération. La communauté internationale devrait en particulier s’efforcer de renforcer les capacités humaines et institutionnelles. De même, les partenariats Sud-Sud doivent être pleinement utilisés afin de développer le partage des expériences et de l’expertise, à l’instar de l’approche adoptée dans le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD). Les nouveaux partenariats doivent mettre l’accent sur la santé, y compris la question du VIH/sida.
L’Indonésie est également convaincue qu’un environnement économique propice est indispensable pour assurer le progrès du développement social, notamment l’accès aux marchés des exportations, à l’information. L’allègement du fardeau de la dette doit également être considéré comme une condition du développement social. Les partenaires du développement doivent en outre mettre la création d’emplois au centre de leurs stratégies. Enfin, nous estimons qu’en ce qui concerne la question de déplacer des points à l’ordre du jour de la Troisième Commission à celui de la Deuxième Commission, il ne faut pas hâter la décision et développer une réflexion beaucoup plus large en fonction de l’intérêt des Etats Membres.
M. ORLANDO REQUEIJO GUAL (Cuba) a déclaré que la mobilisation des ressources internes est indispensable au développement social. Le cadre national est irremplaçable pour le progrès social, mais cela ne peut minimiser les problèmes, notamment ceux hérités du colonialisme, que connaissent les pays en développement et qui font obstacles à la promotion d’un réel développement social. Avec l’économie libérale, la pauvreté, la marginalisation et l’exclusion se sont aggravées et nous voyons aujourd’hui 80% de la population mondiale exclue de tout progrès. Dans ce contexte, il a exhorté les pays développés à honorer leurs engagements en matière d’APD et à trouver une solution au problème de la dette. Il a souhaité que l’on ne fasse pas obstacle à l’accès des pays en développement aux technologies modernes et a souhaité la démocratisation des institutions financières multilatérales qui doivent être en mesure de prendre en compte la réalité des plus démunis.
Par ailleurs, il a insisté sur la nécessité de mettre en place des réseaux de développement social, le secteur public jouant un rôle de supervision des programmes développés avec la participation de la société civile et du secteur privé. Il est certes important d’augmenter le bien-être matériel, mais que cela ne peut être qu’un des objectifs à côté de l’amélioration du bien-être et de la qualité de vie. A titre d’illustration, il a précisé qu’à Cuba 100% de la population a accès à la protection sociale et à l’éducation primaire. Le taux de mortalité infantile n’est que de 6,5 pour 1000. Vingt pour cent de la population poursuit des études et nous avons aujourd’hui 800 000 diplômés universitaires et nous ne connaissons pas d’analphabétisme. Par ailleurs, 98,5% de la population a accès à l’électricité et 80% de la population rurale a accès à l’eau potable. L’expérience cubaine, a-t-il ajouté, montre que le développement social peut être obtenu avant même l’obtention du développement économique, et ce grâce à une distribution plus équitable des richesses, bien que le blocus que nous subissons ait limité nos ambitions sociales.
M. P. MANOGRAN (Malaisie) a estimé que le développement social doit tenir compte de chaque segment de la population et qu’il doit être promu dans un environnement de stabilité politique et sociale. Nous appuyons également l’idée du Secrétaire général selon laquelle le développement social, tout en relevant de la responsabilité des pays, ne peut être mené à bien sans l’appui de la communauté internationale, et en particulier des institutions financières internationales. Cependant, l’expérience du passé a montré que les programmes prescrits par ces institutions ont eu des coûts sociaux considérables. La Malaisie estime par conséquent que l’implication des gouvernements nationaux est indispensable afin de tenir compte de la dimension sociale de la réalisation des programmes d’ajustement structurel. A cet égard, les institutions financières internationales doivent s’abstenir d’interférer dans les domaines qui relèvent de la souveraineté nationale. Dans le contexte de la mondialisation, les pays doivent avoir la possibilité de libéraliser leur commerce et leurs investissements en fonction de leurs capacités entrepreneuriales et institutionnelles. Si la coopération internationale est indispensable, il faut également en assurer le financement. A cet égard, la Commission doit envisager sérieusement la création d’un regroupement du financement international du développement au service, en particulier, du renforcement des infrastructures des pays en développement.
Mme ROMY TINCOPA (Pérou) a rappelé qu’a Copenhague en 1995, la communauté internationale a décidé de placer l’individu au coeur du développement, engagement qui a été réaffirmé cinq ans plus tard à Genève. Dans ce contexte, elle a formé le vœu que l’on accroisse les flux de ressources financières et l’aide internationale pour aider les pays en développement à lancer des actions en matière de promotion de l’emploi et de lutte contre la pauvreté. Soulignant les efforts de son pays, elle a expliqué que de nouveaux mécanismes sont mis en place en faveur des petites entreprises en soulignant que la tâche au niveau national doit être complétée par un véritable soutien de la communauté internationale. C’est pourquoi elle a formé le vœu que l’on mette en place de nouvelles alliances et partenariats dans le souci de mieux intégrer les efforts nationaux et les aides internationales au service du développement social.
M. MUM JONG CHOL (République populaire démocratique de Corée) a déclaré qu’au lendemain des grandes conférences des Nations Unies - qui ont permis de définir des objectifs clairs en matière de développement social, incluant l’éradication de la pauvreté, l’éducation primaire pour tous, la création d’emploi, la prévention des pandémies - le temps est venu de traduire ces objectifs en action. Dans ce contexte, il a souligné la nécessité d’intégrer les politiques sociale et économique et de promouvoir la notion selon laquelle les succès en matière de développement social conduiront forcément à une croissance économique. Par ailleurs, il a souligné l’importance de la coopération internationale en complément des stratégies nationales de développement social. En matière de partenariat, il a précisé que son pays partageait ses expériences avec d’autres pays et avec les organismes des Nations Unies. Il a tout particulièrement souligné la portée des technologies des communications et de l’information comme un outil de promotion du développement social et a salué la contribution du Fond des Nations Unies pour le développement. Pour promouvoir le développement social dans les pays en développement, a-t-il insisté, il est nécessaire d’annuler les effets négatifs des politiques des institutions financières internationales. Il a formé le vœu que ces institutions tirent des leçons des expériences passées et gardent à l’esprit que la réduction des dépenses sociales ne peut que semer le désordre et l’instabilité dans les pays en développement.
Mme NGUYEN THI XUAN HUONG (Viet Nam) s’est félicitée des succès de son pays en matière d’éradication de la famine, de réduction de la pauvreté, de santé, d’emploi et de lutte contre le crime organisé. Le Viet Nam a réussi à conserver un niveau de croissance de l’ordre de 7% durant plusieurs années en allouant 25% de son budget aux objectifs sociaux. En 2002, nous avons créé de nouveaux emplois pour 1,42 million d’individus et plus d’un million de personnes ont profité de programmes de formation professionnelle. De même, l’Etat et la société ont accordé une importance particulière aux personnes ayant des difficultés telles que les handicapés, les victimes de l’agent Orange, les enfants et les personnes âgées. Le Viet Nam a également adopté des plans et des programmes de développement social à moyen et long termes conformes à la situation du pays et a honoré ses engagements internationaux en la matière. Enfin, il faut souligner que sur la base d’une stratégie de développement social de dix ans, le Gouvernement a promulgué une stratégie intégrée à long terme de réduction de la pauvreté par le biais de la création d’un Conseil composé de vingt ministres visant, en particulier, à atteindre les objectifs de la Déclaration du Millénaire.
M. ANDRE MBA OBAME, Ministre de la solidarité nationale, des affaires sociales et du bien-être du Gabon, après avoir fait état des mesures prises par son gouvernement en vue de permettre l’intégration des personnes socialement défavorisées, a reconnu que beaucoup reste encore à faire, car la pauvreté frappe un nombre sans cesse croissant de personnes. Les efforts entrepris à ce jour par l’Etat paraissent minimes face à l’ampleur de la tache. Les moyens nécessaires s’amenuisant, l’établissement de partenariats est donc nécessaire, sinon vital pour notre pays. Il a dans ce contexte souligné le rôle important des ONG nationales, saluant particulièrement l’action de l’ONG gabonaise Fondation Horizons Nouveaux qui permettra cette année à des jeunes malvoyants de passer le baccalauréat de l’enseignement du second degré.
Comment parler de responsabilité sociale du secteur privé quand on sait que ce secteur dans notre pays est essentiellement aux mains de multinationales mues par l’intérêt et le profit, a interrogé le Ministre. Ces multinationales sont-elles prêtes à sacrifier une part de leurs bénéfices au profit du développement social des pays qui les accueillent? Car en ces temps de difficultés économiques et financières, l’état ne peut plus continuer, ne doit pas continuer à tout faire, et surtout pas tout seul. La coopération avec les institutions financières internationales et les autres partenaires du développement doit être plus dynamique. Pour sa part le Gabon poursuivra les efforts sur l’assainissement des finances publiques et l’amélioration de son environnement macroéconomique. Toutefois, a ajouté le Ministre, nous ne nous lasserons pas de relever le préjudice que constitue la classification du Gabon, seul pays en Afrique au sud du Sahara comme pays à revenu intermédiaire. Tout comme le fait de consacrer cinquante pour cent de notre budget au service de la dette nous prive de ressources nécessaires à notre ambitieux programme de développement social.
Mme SONIA ELLIOTT, Attachée de liaison, Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) Bureau de New York, a rappelé que les jeunes étaient touchés de manière disproportionnée par l’épidémie. La maladie progresse dans un environnement de pauvreté, caractérisé par l’analphabétisme, l’exclusion sociale, l’inégalité des sexes et l’absence de services sociaux de base. En même temps, les zones frappées par l’épidémie régressent économiquement. Aussi les actions de lutte qui reflètent ce paradigme sont les plus à même d’obtenir des progrès sur les deux fronts. Le programme ONUSIDA illustre un engagement sans réserve, au niveau mondial, car non seulement huit institutions des Nations Unies collaborent dans ce cadre mais aussi parce qu’il œuvre par le biais de multiples partenariats, auxquels participent des personnes elles-mêmes touchées. Mme Elliott s’est déclarée encouragée par l’affectation de ressources croissantes, aux niveaux national et international, à la lutte contre le sida. Elle a insisté sur l’importance des partenariats au niveau national, soulignant notamment le rôle des leaders religieux, des ONG et des fondations. Elle a estimé que le débat de haut niveau sur le VIH/sida qui se tiendra dans le cadre de l’Assemblée générale en septembre offrira l’occasion, non seulement de faire une évaluation des progrès mais aussi de partager des expériences et les meilleures pratiques.
M. JOHN LANGMORE, Directeur du Bureau de liaison des Nations Unies de l’Organisation internationale du Travail, a souligné qu’en 2002, 180 millions de personnes se trouvaient sans emploi. De plus, 550 millions de travailleurs étaient dans l’incapacité de gagner assez d’argent pour maintenir leur famille au-dessous du seuil de pauvreté d’un dollar par jour. Dans les huit prochaines années à venir, il y aura quelque 400 millions de nouveaux chercheurs d’emploi. Depuis 25 ans, les stratégies classiques requises par les institutions internationales financières engagent à reléguer l’emploi à une place subsidiaire après le contrôle de l’inflation et l’équilibre de la balance des paiements. Cependant, nous nous félicitions que depuis le milieu des années 1990, une plus grande attention ait été portée à la croissance de l’emploi. Dans la situation actuelle où il existe un risque de déflation important dans de nombreux pays, des politiques d’emploi et de croissance sont essentielles. Pour atteindre les objectifs du Millénaire en matière de lutte contre la pauvreté et de création d’emplois, il faudrait pouvoir s’appuyer sur un taux de croissance économique de 2% par an. Ce taux de croissance passe par la disponibilité de crédit et la réduction des taux d’intérêt. De même, nous estimons que la croissance peut être réalisée par des dépenses accrues bien choisies plutôt que par des réductions fiscales, notamment dans les secteurs de l’éducation et des services de santé qui sont des sources d’emploi.
M. STEEN JORGENSEN (Banque mondiale) a rappelé que la Banque mondiale développe actuellement sa première stratégie de développement social qui établira les fondements conceptuels et opérationnels de la mise en oeuvre de ses politiques de développement social. Cette stratégie se centrera sur le renforcement des capacités des individus en s’assurant de la création d’un environnement favorable au développement durable. De même, la Banque mondiale développe, en partenariat avec les donateurs, une analyse visant à évaluer l’impact des réformes politiques sur les populations pauvres. Cette analyse a pour objectif d’aider les pays en développement et les représentants des organisations de la société civile à évaluer les conséquences des interventions politiques sur le bien-être des populations. Nous travaillons également étroitement avec les pays sur les aspects ayant trait à la participation des individus, à la formulation et à la mise en oeuvre des stratégies de réduction de la pauvreté. La Banque offre la possibilité d’institutionnaliser les processus de participation. La Banque mondiale estime également que la responsabilité sociale des entreprises est un élément clé du développement durable et conseille les pays en développement sur le rôle des politiques publiques en la matière.
Mme FLORENCE CHENOWETH, Directrice du Bureau de liaison à New York du Fonds pour l’alimentation et l’agriculture(FAO), a rappelé que la Déclaration issue du Sommet mondial pour l’alimentation de Rome + 5 a invité toutes les parties concernées, gouvernements, organisations internationales, société civile et secteur privé, à constituer une alliance et renforcer leurs efforts en vue d’atteindre l’objectif visant à réduire de moitié d’ici 2015, le nombre de personnes qui souffrent de la faim. Elle a donné des indications sur le développement d’un Programme de lutte contre la faim qui souligne, entre autre, la nécessité pour les programmes nationaux de favoriser la participation de la société civile. Il faudra un cadre politique national et international pour éliminer la pauvreté et inverser le déclin de l’investissement dans le développement des zones rurales, source de vie pour la majorité des pauvres.
M. GRZEGORZ DONICIK (ONUDI) a déclaré que dans un monde en pleine transformation, la mondialisation présente de nouveaux défis - avantages ou opportunités - pour les pays en développement. Dans ce contexte, l’intégration dans l’économie mondiale par la libéralisation et la démocratisation est le meilleur moyen de lutter contre la pauvreté et pour ce faire le rôle des petites et moyennes entreprises qui représentent 90% des affaires et 65% des emplois est déterminant. Le représentant a reconnu l’importance d’une réelle interaction entre les entreprises conscientes de leur responsabilité sociale, la société civile, les gouvernements et les organismes internationaux. Pour l’ONU et l’ONUDI, le partenariat opérationnel concret avec le privé est relativement neuf. Ce qui compte est de voir dans quelles mesures l’emploi a été accru et la pauvreté réduite. Mais, il est trop tôt pour mesurer cet impact. A titre d’illustration des activités de l’ONUDI, il a précisé qu’un projet est en cours avec les entreprises textiles de certains pays asiatiques pour promouvoir la responsabilité sociale de ces dernières et aussi les amener à prendre en considération les préoccupations écologiques.
Le représentant de la Chambre internationale de Commerce a souligné qu’alors que les initiatives du secteur privé ne peuvent se substituer à la bonne gouvernance, le travail de la Chambre internationale de commerce (CIC) est de renforcer le rôle positif des entreprises dans la société en encourageant leur responsabilité sociale. A cet égard, la CIC a identifié des mesures pratiques qu’une entreprise peut prendre pour adopter de codes de conduite en matière sociale et les entreprises du monde entier se sont dotées d’un ensemble de principes et de programmes ayant justement trait à leur responsabilité sociale.
La représentante de Triglav Circle a d’abord rappelé que cette organisation a vu le jour lors des préparatifs du Sommet mondial pour le développement durable puis a insisté sur la contribution des valeurs pour atteindre des objectifs de dignité humaine, d’égalité, de respect, de démocratie et de coopération. Selon elle, la coopération internationale exige des motivations qui vont au-delà des intérêts particuliers et du partage des technologies. Si les motivations des acteurs se limitent à des intérêts, la coopération restera inefficace. Dans ce contexte, elle a regretté que l’on voit se manifester cette tendance de l’aide conditionnée, qui se traduit par un déséquilibre social et un ressentiment envers des institutions qui imposent des changements politiques en même temps qu’elles fournissent une aide. En conclusion, elle a formé le vœu que l’on donne un sens à la vie en promouvant des relations harmonieuses qui nous inspirent et qui fasse mieux ressortir la noblesse de la nature humaine.
Le représentant de Franciscans International a lancé un appel pour le renforcement des partenariats avec les petites organisations non gouvernementales (ONG) et la participation de leurs membres à la prise de décisions politiques. En ce qui concerne les partenariats au service du développement, nous recommandons que la participation des membres du secteur privé fasse l’objet d’une différenciation de celle des ONG. De même, il est important que soit précisée la participation du secteur privé aux activités des Nations Unies pour qu’elle n’ait pas seulement pour objet de défendre leurs intérêts mais ceux des pauvres. Ces derniers doivent d’ailleurs contribuer à l’élaboration des partenariats avec les entreprises privées, lesquelles doivent être responsables et rendre des comptes à tous leurs partenaires en fonction des objectifs du Millénaire. En ce qui concerne l’impact des stratégies d’emploi, les êtres humains et non pas le profit doivent être au centre des politiques. Il faut en outre établir un équilibre entre les avantages et les inconvénients de la mondialisation.
La représentante de International Presentation Association of the Sisters of the Presentation Society of Catholic Medical Missionaries a souhaité que les institutions financières internationales tiennent mieux compte des besoins des plus démunis, à tous les stades de mise en place des programmes de développement. Elle a souligné la responsabilité des gouvernements dans la création de programmes adéquats en matière de développement social. S’agissant de la contradiction de la conditionnalité des aides, elle s’est réjouie des nouvelles mesures prises par la Banque mondiale. Elle a regretté que certains pays soient obligés de prendre des mesures qui vont à l’encontre de leurs populations pour respecter les exigences et conditionnalités du FMI et de l’OMC. Nous pensons que les gouvernements les plus démunis ne sont pas en mesure de lancer des initiatives adéquates en matière de développement social, c’est pourquoi le soutien de la communauté international est essentiel.
La representante deDominican Leadership a estimé que la participation du secteur privé au sein des Nations Unies doit être bien distinguée de celle des organisations non gouvernementales (ONG) qui n’ont pas, elles, de but lucratif. Les partenariats au service du développement social doivent contribuer à la fourniture de services sociaux. Il faut également évaluer les progrès réalisés dans le domaine de la réduction de la pauvreté et tirer au clair le rôle des partenaires de la société privée pour ne pas seulement servir les intérêts particuliers. Les partenariats doivent en outre remédier aux effets négatifs de la mondialisation et promouvoir l’aide accrue et sans condition aux pays en développement sans remettre en cause le rôle fondamental des gouvernements nationaux. Tous les acteurs doivent en effet assumer leurs responsabilités pour achever les objectifs de la Déclaration du Millénaire.
La représentante de China Society for Promotion of the Guangcai Program a déclaré que l’objectif de cette organisation - qui mène un programme social lancé par les entreprises chinoises pour lutter contre la pauvreté – est d’utiliser les profits du développement en faveur des zones défavorisés. Ce programme concerne, entre autres, la promotion de la culture médicinale tibétaine, le développement de cultures de remplacement de l’opium, mais aussi la protection de l’environnement et des minorités. Depuis 1994, 400 programmes ont été mis en œuvre bénéficiant ainsi à 190 000 personnes. Grâce à ces programmes, 33500 personnes ont pu être réembauchées en Chine et l’an dernier nous avons élargi le programme à d’autres pays, notamment en Afrique. Cette année nous nous intéresserons à l’industrialisation de la production agricole et inviterons les entreprises à renforcer leur responsabilité sociale en participant à ce projet.
Mme MARI SIMONEN, Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), a rappelé qu’une mauvaise santé, l’analphabétisme, l’exclusion sociale, entre autres, sont des facteurs qui conduisent à la pauvreté. De même, une mauvaise santé reproductive est une cause essentielle de handicap et de mortalité dans le monde. En outre, il existe plus d’un milliard de jeunes sur la planète dont beaucoup sont les premières victimes du VIH sida. Il faut écouter ce que les jeunes ont à nous communiquer et les faire participer activement aux décisions qui ont une répercussion sur leur vie. Il faut également promouvoir un accès universel aux services de santé reproductive. L’éducation est aussi un instrument puissant pour réduire la pauvreté et l’inégalité et elle est à la base de la croissance économique durable.
Examen des plans et programmes d’action pertinents des organismes des Nations Unies concernant la situation des groupes sociaux
Déclarations
Mme IRENE SLAMA (Autriche) a fait savoir que la priorité de son pays en matière de politique de la famille ne se limite plus à appuyer financièrement les familles avec enfants mais également à aider aussi bien les pères que les mères à concilier le travail et la famille. L’objectif de la politique familiale autrichienne est de garantir aux familles un niveau maximal de sécurité sociale et de juste compensation pour leur contribution à notre société. Les parents qui résident en permanence en Autriche reçoivent une allocation familiale pour les enfants, quel que soit leur emploi ou leurs revenus. De plus, nous tentons de tenir compte des besoins des familles en incitant les entreprises à offrir à leurs employés des heures de travail flexibles et des jours de congé pour s’occuper des enfants.
Nous devons également relever le défi posé par le développement démographique de notre société. En effet, le taux des personnes de plus de 60 ans va passer de 20 à 38% en 2035. Cette évolution requiert un renforcement et le développement des soins. En outre, un congé familial permet aux membres de la famille qui le souhaitent de s’occuper de proches ou de parents malades. Par le passé, ces personnes devaient quitter leur travail mais ce congé leur permet à présent de réduire leurs heures de travail ou de changer leur lieu de travail. Ce congé peut aller jusqu’à trois mois et les personnes qui en bénéficient sont protégées du licenciement. Etant donné les changements dans la structure des âges de la population, nous nous efforçons de développer la solidarité entre les générations.
M. ZHEGLOV (Fédération de Russie) a souligné le rôle prépondérant des jeunes pour faire face aux défis d’aujourd’hui, compte tenu de leur capacité d’adaptation aux nouvelles réalités du monde. Car, a-t-il ajouté, ce sont les jeunes à qui incombera la responsabilité de régler les problèmes de demain. Il a salué la contribution des Nations Unies pour la mise en oeuvre du programme mondial d’action en direction des jeunes, effort qu’il a qualifié de contribution importante à la résolution des problèmes des jeunes. Il a rappelé que son pays produit chaque année un rapport sur la situation de la jeunesse russe et vient d’entériner le programme des jeunes pour la période 2001-2005. Une des priorités de ce programme est la question du logement. Aujourd’hui en Russie, il y a un problème aigu de chômage des jeunes. Mais il s’est dit heureux de constater que 70% des jeunes appuient les réformes liées à la transformation vers l’économie de marché. Il a indiqué que 100 organisations fédérales et 1000 organisations régionales ont des activités liées à la jeunesse en Russie. En conclusion, il a formé le vœu que la communauté internationale puisse élaborer des axes pour aider les politiques nationales à mieux répondre aux besoins des jeunes, car les jeunes iront plus loin que nous sur le chemin du progrès et de la démocratisation
M. PARK CHAN-HYUNG (République de Corée) a estimé que la question des personnes handicapées revêt une importance toute particulière dans la mesure où ces dernières souffrent de discrimination au sein de la société et se trouvent souvent isolées. Il est de notre devoir d’assurer la pleine intégration de ces personnes dans la société, non seulement pour garantir leurs droits en tant que citoyens mais également pour utiliser la contribution que ces personnes précieuses peuvent apporter à la société. C’est pourquoi il faut porter, aux niveaux national et international, une plus grande attention à l’amélioration de la qualité de leur vie. A cet égard, notre Gouvernement accueille favorablement l’initiative prise par le Gouvernement mexicain en vue de l’élaboration d’une convention pour la protection et la promotion de la dignité des personnes handicapées. Les politiques de développement doivent s’adapter à l’environnement social qui est en mutation permanente. Depuis 1998, nous avons mis en place un système élargissant les programmes mettant un terme à la discrimination ainsi qu’une approche universelle et concrète qui traite des personnes handicapées. Notre Gouvernement a en particulier créé une base de données informatisée pour faciliter la gestion des politiques en faveur des personnes handicapées.
M. OSIRIS BLANCO (République dominicaine) a déclaré que les plans et programmes de son pays pour le développement social ont beaucoup souffert de la répercussion des crises qui ont frappé le monde. L’augmentation alarmante du prix des matières premières que nous importons et la baisse des prix des biens que nous exportons font que de nombreux pays d’Amérique du Sud et des Caraïbes font face à des mouvements sociaux considérables. La politique de développement social est bien sûr au premier chef une responsabilité nationale, mais sans une aide internationale de toute urgence et sans condition, nous ne serons pas en mesure de vivre en paix. Il nous est impossible d’atteindre les objectifs de la Déclaration du Millénaire dans nos conditions actuelles. Seul un engagement des pays développés nous permettra de faire face à nos ambitions. Lors des sommets les plus récents nous avons pris des mesures précises dans la lutte contre la pauvreté. Nous sommes conscients que l’éducation est le fer de lance de la lutte contre la pauvreté et les ressources investies pour améliorer la connaissance de nos jeunes et de nos personnes âgées débouchent sur des progrès sensibles.
Mme SABINE d’ALMEIDA VIEYRA (Bénin) a estimé que le développement social ne saurait être une réalité s’il manque de cibler la famille. A cet égard, le gouvernement a crée un département ministériel chargé de la promotion de la famille en 1999. Un symposium national sur le thème « La famille et les défis du développement » a en outre eu lieu en 2002 afin, notamment, de répondre aux bouleversements actuels des valeurs qui fondent la famille. Nous développons également des programmes d’aide psychologique aux familles en situation difficile et fournissons un appui matériel et financier aux familles démunies. Pour la célébration du dixième anniversaire de l’Année internationale de la famille, le Bénin se propose, entre autres, d’organiser des dialogues intergénérations sur la perception de la famille et son rôle dans l’éducation des enfants et de la société tout entière ainsi que de former des conseillers familiaux et de les mettre à la
disposition des centres de promotion sociale. Cependant, toutes ces actions nécessitent un financement important que seul le budget national ne pourrait supporter. Le Bénin voudrait alors compter sur l’appui du Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies et des organisations non gouvernementales pertinentes.
En faveur des jeunes, le Bénin a notamment créé une seconde université dans le nord du pays et a mis en place un Fonds de solidarité pour l’emploi. En ce qui concerne les personnes handicapées, nous avons mis en place un programme national de réadaptation à base communautaire qui a pour mission l’encadrement de ces personnes dans leurs familles. Enfin, des dispositions sont en train d’être prises au plan national pour la mise en oeuvre du Plan d’action de Madrid sur le vieillissement.
Mme BUTOVSKAYA (Bélarus) a souligné l’importance du dixième anniversaire en 2004 de l’Année internationale de la famille, événement qu’elle a défini comme un moyen de renforcer les buts et programmes en faveur de la famille. Elle a évoqué les efforts de son pays en faveur des familles socialement vulnérables. A cet égard, elle a déclaré que son pays a une expérience limitée en matière d’aide sociale en faveur des familles et des enfants, c’est pourquoi il a besoin de l’aide de la coopération internationale en matière de formation et de coordination. Le Bélarus, a-t-elle par ailleurs ajouté, apprécie le projet d’élaborer une convention internationale pour la protection des droits des handicapés. A ce sujet, elle a souligné que son pays a adopté un programme de réinsertion pour les 480 000 handicapés du Bélarus. La mise en place de mesures dans le cadre de ce programme a une influence sur la stabilité des enfants handicapés et des enfants orphelins. Il s’agit par-là, a-t-elle encore précisé, de renforcer la promotion sociale des handicapés grâce au travail. Même si la politique sociale pour les handicapés est réalisée sous forme de l’octroi de différents avantages, nous souhaitons privilégier la réinsertion au versement d’indemnités.
Elle a également évoqué le problème du vieillissement de la population. A ce titre, elle a déclaré que la modification de la pyramide des âgés est lourde de conséquences économiques, avec la diminution des ressources et la complication du financement des retraites. S’agissant de la mise en œuvre des objectifs de l’Assemblée mondiale sur le vieillissement de Madrid, elle a estimé que sa réussite passe par la mise en place d’instruments de suivi et de mesures au niveau national.
M. CECILIO ADORNA (UNICEF) s’est félicité que huit mois après la tenue de l’Assemblée extraordinaire sur les enfants, de nombreux pays aient déjà préparé leurs plans d’action. L’UNICEF a un rôle spécial à jouer dans la canalisation du suivi des conclusions de cette Assemblée extraordinaire sur les enfants dans le contexte des objectifs de développement du Millénaire. Nous souhaitons, dans ce cadre, viser l’ensemble de la société et avons mis en place un bureau des partenaires publics pour relever le défi et optimaliser les résultats. Nous souhaitons également faire entendre les voix des enfants et les faire participer aux prises de décisions qui les concernent. La participation des enfants et des jeunes à la session extraordinaire a ouvert un nouveau chapitre. L’UNICEF appuie en outre les tribunes de jeunesse et s’attache à relever les grands défis qui se posent aux enfants, à savoir, entre autres, les handicaps, la possibilité de mener
une vie décente et d’avoir accès aux soins gratuits. Le combat contre le sida est également au rang des priorités. La guerre représente aussi une grave menace au bien-être des enfants et l’UNICEF espère que la Cour pénale internationale punira les crimes perpétrés à leur encontre.
M. HUGUET, Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique (CESAP), a indiqué que tous les efforts de cet organisme visent à parvenir aux objectifs du Sommet pour le développement social de Copenhague et de la Déclaration du Millénaire. Il a précisé que la CESAP fournit une aide en matière de capacité technique aux pays qui en ont besoin. Afin de parvenir à un plus grand impact, a-t-il ajouté, nous concentrons nos activités sur les groupes les plus vulnérables comme les handicapés, les personnes âgées et les femmes. En octobre, nous avons eu une réunion sur les personnes handicapés au Japon et cette année nous entendons organiser un séminaire régional à Beijing en Chine. Nous mettons l’accent sur la formation, et sur la nécessité de garantir l’accès des handicapés aux bâtiments et lieux publics ou encore aux technologies de l’information et des communications. En matière de coopération, il a précisé que la CESAP collaborait actuellement avec le Département des affaires économiques et sociales (DESA) sur les questions de population.
M. JOHN LANGMORE, Organisation internationale du Travail, a déclaré que la priorité de tous les partenaires du développement étaient de maximiser les opportunités pour un travail décent pour tous. La croissance et l’emploi pour les jeunes, les personnes âgées et les handicapées contribueront à réduire la pauvreté, contribueront à augmenter la sécurité économique individuelle et nationale et augmenteront l’efficacité dans le cadre du renforcement de l’intégration sociale en faveur de la société et de la famille. Il a formé le voeu que l’objectif d’obtenir un travail décent pour tous, en particulier pour les plus âgés figure parmi les priorités des stratégies nationales en faveur de l’emploi. Il a également précisé qu’au cours de la décennie en cours près de 400 millions de jeunes entreront dans la vie active à travers le monde et qu’ils apporteront une amélioration de la qualité dans le domaine de la santé, de l’éducation, de la formation, des technologies de l’information ou encore d’alimentation, s’ils ont l’éducation et la formation nécessaires. Dans le même ordre d’idées, il a également souligné le patrimoine que constituent les personnes âgées dont la contribution sera d’autant croissante que la durée de vie augmente. A cet égard, il a regretté que leur potentiel soit sous-estimé et a proposé que l’âge du départ à la retraite devienne volontaire. Toutes ces questions posent des défis pour les gouvernements, mais elles sont gérables, s’il y a un engagement de tous en faveur de l’équité et de la justice sociale.
Le représentant de la Fédération internationale des associations des personnes âgées a lancé un appel pour la création d’observatoires régionaux pour contrôler et suivre les décisions de Madrid ainsi que pour la création de banques de données actives sur la question des personnes âgées. Il faut également développer le recherche sur le problème de la maltraitance en particulier et la gestion de ce phénomène. L’évolution des services de soins de gérontologie doit également être analysée. Des interventions sur le terrain pourraient avoir lieu afin d’animer des groupes thématiques sur la question des soins gérontologiques par exemple. Il est en outre nécessaire de rassembler et de diffuser les chiffres concernant les personnes âgées et d’adopter une législation spécifique lorsque cela est nécessaire. Enfin, nous sommes en faveur de la protection des biens des personnes âgées par leur inventaire précoce sous forme informatique.
La représentante de International Federation for Home Economics a indiqué que la pauvreté, les maladies et toutes les formes de violence ont une incidence négative sur la famille. Afin de réduire la pauvreté, a-t-elle ajouté, nous avons besoin d’une éducation primaire pour tous les enfants, surtout les filles, l’accès aux services de santé pour tous, ainsi que l’accès à l’eau potable et à l’alimentation. Pour ce faire, il nous faut délivrer une aide conséquente en matière de formation en direction des pays en développement. Elle a également invité les gouvernements locaux et nationaux à mettre en place des programmes de prévention des abus de l’alcool et du tabac. En conclusion, elle a formé le voeu que tous les partenaires du développement social, société civile, secteur privé et secteur public, adhèrent aux engagements de la Déclaration du Millénaire.
La représentante de la Confédération internationale des syndicats libres a estimé que les politiques économiques et sociales doivent accorder une place prioritaire au plein emploi. A cet égard, des efforts concertés sont nécessaires au niveau national avec l’appui de la communauté internationale. Les politiques du travail doivent figurer au coeur de la politique de développement pour créer des possibilités d’emploi décent pour tous. Les travailleurs doivent en outre avoir accès à des protections adéquates face aux dangers qu’ils rencontrent sur leur lieu de travail. Leurs droits doivent être protégés par le biais de la signature de conventions collectives notamment. Ils doivent également avoir leur part de bénéfice dans ce monde de plus en plus mondialisé.
La représentante de l’Organisation mondiale des familles a déclaré que celle-ci procède à des recherches et études sur la famille afin d’en assurer la promotion. En 1984, a-t-elle précisé, plus de 100 pays participaient déjà à nos travaux et en 1998 les Nations Unies décernaient à notre organisation un diplôme consacrant 50 années de contribution aux travaux de l’Organisation. Elle a souligné le rôle déterminant de la famille dans la promotion d’un développement à visage humain. Elle a évoqué l’importance du suivi de l’Année internationale de la famille en formant le vœu que l’on saisisse l’opportunité des festivités en 2004 du dixième anniversaire pour réaffirmer toute l’importance de la famille comme un acteur du développement social. Elle a tout particulièrement salué la prochaine tenue à Paris fin 2004 d’un sommet mondial sur la famille, événement qu’elle a présenté comme une occasion extraordinaire pour évaluer les réalisations concrètes en matière de promotion de la famille depuis 1994. Ce sera une tribune qui verra un partenariat et une grande synergie entre les trois grands corps de la société. Ce sommet constituera le patrimoine des générations à venir en galvanisant tous les secteurs de la société et contribuera à une meilleure compréhension des objectifs du Millénaire et du rôle de la famille pour parvenir à leur réalisation.
Documentation
Rapport du Conseil d’administration de l’Institut de recherche des Nations Unies pour le développement social (E/CN.5/2003/2)
Ce rapport rend compte de l’activité de l’Institut en 2001 et 2002. L’Institut a aussi organisé un certain nombre de manifestations spéciales afin de faire connaître les résultats de ses recherches aux organismes de développement du monde entier et aux dirigeants politiques. Au cours de la période considérée, on a pu avancer considérablement certains projets portant sur quatre des principaux
thèmes autour desquels est organisé le programme de recherche de l’Institut, soit: la politique sociale et le développement; la démocratie, la gouvernance et les droits de l’homme; la société civile et les mouvements sociaux; la technologie, les entreprises et la société.
L’Institut entend susciter au moyen de ses travaux un débat sur un certain nombre de questions et de difficultés liées au développement social. En 2001 et 2002, 21 jeunes chercheurs brillants venus de 16 pays ont apporté leur concours à l’Institut dont les activités sont financées par les Gouvernements britannique, danois, finlandais, mexicain, néerlandais, norvégien suédois et suisse.
Rapport mondial sur la jeunesse, 2003 (E/CN.5/2003/4)
Le rapport note qu’entre 1995 et 2000, le nombre des jeunes dans le monde, qui représentent 18% de la population, a augmenté de 0,7% par an, passant ainsi de 1 milliard 25 millions à 1 milliard 60 millions. Actuellement 60% des ces jeunes vivent dans les pays en développement d’Asie, 15% en Afrique, 10% en Amérique latine et dans les Caraïbes, alors que l’on estime que 15% d’entre eux vivent dans les pays développés.
Le rapport présente la situation actuelle des jeunes dans le monde, en procédant à l’examen des 10 domaines d’activités prioritaires du Programme d’action mondial pour les jeunes à l’horizon 2000 et l’examen de cinq nouvelles priorités qui se sont fait jour depuis l’adoption du Programme mondial d’action.
En matière d’éducation, il est indiqué que de manière générale, les engagements pris à l’égard des objectifs de développement énoncés dans la Déclaration du Millénaire indiquent clairement qu’il faut mettre l’accent sur l’enseignement primaire et secondaire, qui revêtent une importance particulière pour les jeunes de 15 à 24 ans. Parmi les autres thèmes abordés on note, l’emploi, la faim et la pauvreté, la santé l’environnement, l’abus de drogue, la délinquance juvénile, les loisirs, les jeunes filles et les jeunes femmes. S’agissant du VIH/sida, le rapport estime que 6000 jeunes sont infectés chaque année et qu’en 2001, 7,3 millions de jeunes femmes et 4,5 millions de jeunes hommes vivaient avec la maladie. D’où la nécessité d’éduquer les jeunes sur les risques de la maladie.
Le rapport traite également des conséquences de la baisse de la natalité conjuguée à l’allongement de la durée de la vie. Ainsi vers le milieu du XXIème siècle il y aura sur la planète autant de personnes âgées que de jeunes. La proportion des plus de 60 ans devrait largement doubler, passant à plus de 20% de la population, contre 10% aujourd’hui, tandis que celle des enfants serait de 20%, contre 30%.
En outre, il explique l’un des principaux objectifs du Forum mondial du système des nations Unies pour la jeunesse qui est d’instituer une communication efficace entre les ONG de jeunes et le système des Nations Unies de manière que les intérêts de la jeunesse soient pris en compte dans la mise en œuvre du Programme d’action mondial pour la jeunesse.
Examen et évaluation du Programme d’action mondial concernant les personnes handicapées (A/58/61)
Ce rapport présente les résultats du quatrième cycle quinquennal d’examen et d’évaluation du Programme d’action mondial concernant les personnes handicapées qui vise notamment à la pleine participation de ces derniers à la vie sociale et au développement. L’une des principales conclusions est que les gouvernements se sont résolument engagés en faveur de l’égalité des chances des handicapés et de la promotion de leurs droits dans le contexte du développement. Cet engagement est généralisé.
Le rapport contient une série de recommandations couvrant notamment l’élaboration d’un instrument international global sur les droits des handicapés dans le contexte du développement, l’accessibilité au milieu physique, les services sociaux et filets de sécurité ou encore la prise en considération de l’incapacité dans les activités de coopération technique.
Sous le titre «Emplois et moyens de subsistance durables», le rapport présente notamment en annexe les progrès réalisés par les gouvernements du Brésil, de la République de Moldova, du Pakistan, du Mexique, de Malte, de la Norvège, de la Suède, de la Grèce de l’Italie, du Royaume-Uni, de la Pologne, du Portugal, de l’Espagne, du Cambodge, de la Chine, de la Hongrie, du Kenya, de la Finlande, des Philippines, de la Thaïlande et des Maldives.
Rapport du Comité spécial chargé d’élaborer une convention internationale globale pour la protection et la promotion des droits et de la dignité des handicapés (A/57/357)
Ce rapport est transmis par une note du Secrétaire général et traite essentiellement de questions d’organisation des travaux du Comité qui a été créé par l’Assemblée générale en décembre 2001.
Préparatifs de la célébration du dixième anniversaire de l'Année internationale de la famille en 2004 (E/CN.5/2003/6)
Le rapport du Secrétaire général fait le point des préparatifs de la célébration, en 2004, aux niveaux mondial, régional et national, du dixième anniversaire de l'Année internationale de la famille. Il fournit des informations sur les principales activités menées à cette fin par les organismes des Nations Unies, les Etats Membres et les organisations non gouvernementales, et contient des recommandations pour une célébration réussie de l'anniversaire.
Le rapport indique qu'au niveau national, les préparatifs ont abouti à l'adoption de dispositions pratiques, stimulé l'activité de nombreux partenaires importants et ont débouché sur des activités de fond et de sensibilisation. Ces efforts nationaux sont appuyés par des entités régionales et internationales comme les commissions de l'ONU et, au niveau international, les ONG sont nombreuses à participer aux préparatifs et à la célébration de l'anniversaire.
Si les préparatifs ont bien progressé, il reste beaucoup à faire pour célébrer comme il se doit l'anniversaire. Les gouvernements doivent notamment prendre le relais dans la pratique aux niveaux national et local, en s'assurant de la pleine participation de toutes les composantes de la société.
Modalités d'examen et d'évaluation du Plan d'action international de Madrid sur le vieillissement (2002) (E/CN.5/2003/7)
La note du Secrétariat insiste sur le caractère transversal du thème du vieillissement et sur la nécessité d'intégrer ce paramètre dans les travaux de la Commission, du Conseil économique et social, de l'Assemblée générale et des commissions techniques correspondantes. Il est proposé par ailleurs pour l'examen et l'évaluation de l'application du Plan d'action international de Madrid une modalité coordonnée à l'échelle du système. En tant qu'instance intergouvernementale d'examen et d'évaluation globale, la Commission est appelée à jouer un rôle central en la matière.
La Commission du développement social est invitée à intégrer la perspective du vieillissement lors de l'examen des thèmes prioritaires du suivi du Sommet mondial pour le développement social et dans les examens périodiques des plans et programmes des Nations Unies concernant la situation de certains groupes sociaux.
En ce qui concerne les modalités de suivi et d'examen de l'application du Plan d'action international de Madrid sur le vieillissement, les entités régionales, et en particulier les commissions régionales et leurs organes intergouvernementaux, devraient participer activement à l'évaluation du Plan d'action en mettant en réseau les pays membres, les comités nationaux et autres parties prenantes à des fins d'échange d'informations, de collecte, de compilation de données et de recherche.
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