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SG/SM/9064-SOC/4632

“LES PAYS D’ORIGINE ET LES PAYS D’ACCUEIL Y TROUVERONT LEUR COMPTE SI LA QUESTION DES MIGRATIONS INTERNATIONALES EST ABORDEE AVEC RAISON, CREATIVITE ET SOLIDARITE”

09/12/2003
Communiqué de presse
SG/SM/9064
SOC/4632


“LES PAYS D’ORIGINE ET LES PAYS D’ACCUEIL Y TROUVERONT LEUR COMPTE SI LA QUESTION DES MIGRATIONS INTERNATIONALES EST ABORDEE AVEC RAISON, CREATIVITE ET SOLIDARITE”


On trouvera ci-après l’allocution du Secrétaire général de l’ONU, M. Kofi Annan, à l’occasion de la séance inaugurale de la Commission mondiale des migrations internationales qui a eu lieu aujourd’hui à Genève:


Je suis heureux d’être parmi vous pour cette séance inaugurale de la Commission mondiale des migrations internationales.  Je félicite le Groupe d’États, composé à la fois de pays du Nord et de pays du Sud, qui en a pris l’initiative.  Et cela me fait particulièrement plaisir que Jan Karlsson et Mamphela Ramphele partagent la présidence de la Commission.  Jan et Mamphela, vous et la Commission pouvez compter sur moi.


Les migrations sont aussi anciennes que l’humanité et elles font nécessairement partie de notre avenir.  Alors que les politiques en la matière se décident au niveau national, il est évident que les migrations ont un impact international.


Ces dernières années, les États ont pris davantage conscience de cette dimension internationale.  Ils mesurent mieux, en particulier, l’importance économique des migrations, tant pour les pays pauvres que pour les pays riches.


Les envois de fonds des travailleurs migrants jouent un rôle non négligeable dans le développement.  Les sommes transférées vers les pays en développement sont considérables et ne cessent d’augmenter.  Et dans les pays développés, les travailleurs migrants acquièrent de plus en plus d’importance, notamment en raison des tendances démographiques actuelles.


Mais la dimension économique n’est pas tout.  C’est aussi une question de droits de l’homme.  Les travailleurs migrants sont souvent victimes d’atteintes aux droits de l’homme, pendant leur voyage, aux frontières et dans les pays où ils émigrent.  Une coopération internationale accrue s’impose pour combattre traite et trafic, et mettre en place des régimes plus efficaces pour protéger les droits des migrants.


Malheureusement, dans certains pays, les migrations ont suscité des débats plus passionnels que constructifs.  Les problèmes liés aux migrations ont parfois été exagérés et les migrants eux-mêmes vilipendés, surtout dans le contexte du droit d’asile.


Certaines des inquiétudes exprimées sont bien sûr légitimes et il faut y répondre.  Mais il ne faut pas pour autant perdre de vue les énormes bénéfices qui peuvent découler des migrations, tant pour les pays d’accueil que pour les migrants eux-mêmes et leur pays d’origine.


Je suis convaincu que toutes les parties prenantes peuvent y trouver leur compte si la question des migrations est abordée avec raison, créativité et solidarité.  Je ne doute pas que c’est l’approche qu’adoptera la Commission mondiale et c’est pourquoi sa création est si importante.  Les États qui en ont pris l’initiative sont de toute évidence résolus à trouver les moyens de mieux gérer les migrations internationales.


La façon dont nous traiterons migrations et migrants donnera la mesure de notre attachement aux valeurs universelles et de notre capacité, en tant que membres de la communauté internationale, de coopérer dans l’intérêt de tous.  Les travaux de la Commission ont donc une importance cruciale, pour les pays d’origine, les pays de transit, les pays de destination et les migrants eux-mêmes.


La Commission est un organe indépendant.  Mais l’ONU est prête à l’aider du mieux qu’elle le pourra, en lui donnant des conseils et en lui communiquant des données et des informations.


J’attends avec intérêt son rapport final, qui, j’en suis sûr, contribuera à sensibiliser l’opinion mondiale.


Je suis sûr que grâce aux conclusions de la Commission mondiale, l’idée d’instituer un cadre juridique fondé sur les droits de l’homme fera son chemin.


J’espère que le rapport soulignera aussi la nécessité d’améliorer le cadre institutionnel existant pour la gestion des migrations au niveau mondial.


Bref, j’espère que la Commission nous aidera à franchir un cap et à faire en sorte que le potentiel des migrations soit pleinement exploité.


Je vous remercie.


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