AU FORUM MONDIAL LE TOURISME AU SERVICE DE LA PAIX ET DU DEVELOPPEMENT DURABLE, LE SECRETAIRE GENERAL SOULIGNE L’IMPORTANCE D’UNE GESTION RIGOUREUSE

AU FORUM MONDIAL LE TOURISME AU SERVICE DE LA PAIX ET DU DEVELOPPEMENT DURABLE, LE SECRETAIRE GENERAL SOULIGNE L’IMPORTANCE D’UNE GESTION RIGOUREUSE

On trouvera ci-après le texte du message du Secrétaire général, Kofi Annan dont le coordonnateur résident des Nations Unies au Brésil, Carlos Lopes, a donné lecture le 27 novembre, au forum mondial Le tourisme au service de la paix et du développement durable:

Aujourd’hui, plus que jamais, les gens voyagent pour le plaisir. Le tourisme est devenu le secteur économique le plus important du monde et occupe une place centrale dans la vie de nombreuses personnes. Étant donné qu’il recouvre un éventail croissant d’enjeux et d’activités, il ne saurait être envisagé sans tenir compte des priorités mondiales fixées par l’ONU.

Il est aujourd’hui généralement admis que le tourisme peut jouer un rôle important en aidant les populations à sortir de la pauvreté. Le tourisme international représente l’un des rares moyens grâce auxquels les pays les moins avancés sont parvenus à participer de manière plus active à l’économie mondiale. Dans presque tous les pays les moins avancés, et tout particulièrement dans les petits États insulaires en développement, il constitue la principale source de devises.

Le tourisme offre une chance sans précédent de promouvoir la croissance économique et l’investissement au niveau local. Gros consommateur de main-d’oeuvre, il crée des débouchés tant pour les travailleurs manuels que pour une main-d’oeuvre hautement qualifiée. Il peut avoir des retombées bénéfiques pour d’autres secteurs économiques et les petites entreprises, notamment dans les domaines de l’agriculture traditionnelle et de la production alimentaire, de l’artisanat et des textiles. Par le biais de l’écotourisme, une des activités de cette industrie qui connaît une expansion particulièrement rapide, le tourisme peut contribuer dans une large mesure au développement rural en encourageant la mise en place, dans le respect de l’environnement, d’infrastructures de base dans des régions reculées. En faisant prendre davantage conscience de la richesse du patrimoine des diverses civilisations, il peut en outre favoriser l’entente entre les peuples et contribuer à promouvoir une culture de paix, sans laquelle il ne peut y avoir de développement.

Cela étant, une gestion rigoureuse du tourisme s’impose si l’on veut empêcher ses multiples effets préjudiciables, trop apparents dans nombre de destinations particulièrement prisées, qu’il s’agisse de la destruction du patrimoine naturel imputable à la fièvre immobilière, des besoins toujours croissants en eau et en ressources énergétiques qui se font rares, des

dommages causés dans les zones écologiquement fragiles à la suite d’un développement irresponsable, des dangers qui menacent les cultures autochtones, de l’exploitation des travailleurs, du tourisme sexuel organisé et, – plus abominable que tout –, du tourisme pédophile, dont sont victimes des millions d’enfants chaque année.

Le Code mondial d’éthique du tourisme adopté par l’Organisation mondiale du tourisme, qui crée un cadre de référence indispensable pour le développement responsable et durable du tourisme mondial, constitue un pas salutaire dans la bonne direction. Le Plan de mise en oeuvre adopté lors du Sommet mondial pour le développement durable, tenu à Johannesburg, recommande également de promouvoir le développement du tourisme durable. De plus, nous devons faire fond sur les succès remportés à la faveur de l’Année internationale de l’écotourisme célébrée en 2002 et mettre en oeuvre la Déclaration de Québec adoptée à l’issue du Sommet mondial de l’écotourisme organisé en mai dernier.

Ce forum offre l’occasion d’appeler l’attention sur ces questions et de forger des partenariats en vue de promouvoir un tourisme réellement responsable et durable. Une chance vous est donnée d’apporter une contribution décisive à l’action qui est menée à l’échelle mondiale pour réaliser les objectifs de développement énoncés dans la Déclaration du Millénaire, auxquels tous les gouvernements ont souscrit, considérant qu’ils constituent des jalons pour bâtir un monde meilleur au XXIe siècle. L’ONU entend collaborer avec vous dans l’accomplissement de cette tâche et oeuvrer en vue de mettre l’humanité à l’abri de la peur et du besoin et de sauvegarder les ressources de notre planète. Je souhaite que vos importantes délibérations soient couronnées de succès.

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