SG/SM/9030-OBV/396-WOM/1418

LE SECRETAIRE GENERAL INVITE TOUS LES SECTEURS DE LA SOCIETE A METTRE UN TERME AUX VIOLENCES A L’EGARD DES FEMMES

24/11/2003
Communiqué de presse
SG/SM/9030
OBV/396
WOM/1418


LE SECRETAIRE GENERAL INVITE TOUS LES SECTEURS DE LA SOCIETE A METTRE UN TERME AUX VIOLENCES A L’EGARD DES FEMMES


On trouvera ci-après le message du Secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, 25 novembre 2003:


La Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes est un appel à l’action en faveur des innombrables femmes qui, de par le monde, sont quotidiennement victimes de violence et de mauvais traitements.  Parmi toutes les formes de violation des droits fondamentaux, la violence à l’égard des femmes est sans doute la pire ignominie.  Aussi longtemps qu’elle existera, nous ne pourrons prétendre faire de réels progrès sur la voie de l’égalité, du développement et de la paix.


Ce fléau, aussi vieux que le monde, prend de nouvelles formes à l’aube du XXIe siècle.  L’une des plus alarmantes est la traite des femmes et des petites filles, l’un des aspects de la criminalité organisée qui se développe le plus rapidement.  On estime que plus de 700 000 personnes sont chaque année les victimes de ce commerce à des fins d’exploitation sexuelle.  Nombre d’entre elles subissent des violences et toutes voient leurs droits fondamentaux violés.


Un problème tout aussi préoccupant est la violence croissante contre les femmes et les petites filles dans les conflits armés.  Dans les conflits d’aujourd’hui, les privations, les déplacements et la guerre ne sont pas les seuls maux auxquels sont confrontées les femmes et les petites filles.  De plus en plus souvent, celles-ci sont directement et délibérément prises pour cibles, le viol et les sévices sexuels étant utilisés comme armes de guerre.


Ces formes, anciennes et nouvelles, de violence à l’égard des femmes, qui doivent être combattues de toute urgence, s’accompagnent en outre d’une autre menace, mortifère: le risque d’infection par le VIH/sida.  La violence, les mauvais traitements, les actes d’intimidation font qu’il est souvent impossible pour les femmes de se protéger contre le virus, de rechercher des informations et des conseils ou de faire des tests de dépistage, de demander à connaître l’éventuelle séropositivité de leur partenaire ou de révéler la leur, ou de

poursuivre un traitement médical.  Ce risque ajouté de transmission du virus rend encore plus pressant le problème de la violence à l’égard des femmes sous toutes ses formes et nous devons tout faire pour le combattre.


Au cours de l’année écoulée, certains signes encourageants semblaient indiquer que le problème était mieux pris en compte et mieux compris.  En outre, de nouveaux outils et mécanismes ont été créés qui nous aideront à prendre des mesures plus efficaces pour combattre ce fléau.  Le Protocole à la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée, qui vise à éliminer la traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants, entrera en vigueur en décembre 2003.  En juillet, l’Union africaine a adopté un Protocole à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples relatif aux droits de la femme en Afrique, qui demande aux Etats parties de prendre des mesures visant à prévenir, réprimer et éliminer toutes les formes de violence à l’égard des femmes, et qui traite en particulier des pratiques traditionnelles préjudiciables.  Aujourd’hui, 174 Etats sont parties à la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et 57 à son Protocole facultatif.  De plus, lors d’une élection historique, sept femmes ont été élues juges à la Cour pénale internationale.  Un tiers des juges de la Cour sont donc aujourd’hui des femmes.


Je demande instamment aux Etats qui ne l’ont pas encore fait d’adopter ce Protocole facultatif et de prendre des mesures plus énergiques pour faire appliquer les lois visant à lutter contre la traite et la violence.  Je demande également à tous les secteurs de la société de redoubler d’efforts pour mettre un terme à toutes les formes de violence à l’égard des femmes.  Il faudra que ceux qui détiennent l’autorité à chaque niveau, dans chaque culture, chaque pays et chaque continent, se montrent déterminés. Il faudra que les hommes changent radicalement de mentalité et de comportement afin que les femmes deviennent leurs partenaires à part entière.  Il faudra changer les lois, pratiques et institutions qui contribuent à l’oppression.  Il nous faut dénoncer cette situation et dire clairement que, face à la violence contre les femmes, il n’y aura ni tolérance, ni excuses.  En cette quatrième Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, il faut nous assurer que ce message est entendu clairement, y compris par ceux qui ont particulièrement besoin de l’entendre.


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