SG/SM/9020-SC/7928

KOFI ANNAN INVITE TOUS LES INTERESSES ET TOUS LES PARTENAIRES DU DEVELOPPEMENT A TRAVAILLER AU SUCCES DE LA CONFERENCE INTERNATIONALE SUR LA REGION DES GRANDS LACS

20/11/2003
Communiqué de presse
SG/SM/9020
SC/7928


KOFI ANNAN INVITE TOUS LES INTERESSES ET TOUS LES PARTENAIRES DU DEVELOPPEMENT ATRAVAILLER AU SUCCES DE LA CONFERENCE INTERNATIONALE SUR LA REGION DES GRANDS LACS


On trouvera ci-après l’allocution du Secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, à la réunion du Conseil de sécurité sur la région des Grands Lacs:


Vous avez devant vous le rapport que j’ai consacré aux préparatifs d’une conférence internationale sur la région des Grands Lacs.  Il s’agit d’une idée déjà ancienne, à laquelle l’évolution de la situation sur le terrain a donné une nouvelle vie.


Chacun sait que les conflits et l’instabilité dans un pays de la région des Grands Lacs, même s’ils sont le produit de facteurs internes, restent rarement internes pendant longtemps.  Ils ont tendance à se propager rapidement, en raison des liens sociaux, économiques, culturels et linguistiques étroits qu’entretiennent les habitants de toute la région.  C’est pourquoi une approche globale s’impose pour s’attaquer aux causes profondes et interdépendantes des conflits de la région.


C’est pourquoi aussi le Conseil de sécurité soutient l’idée d’une conférence internationale sur la région des Grands Lacs, et ceci depuis la déclaration de son Président sur le Rwanda le 14 octobre 1994.  Le Conseil a réaffirmé ce soutien dans de nombreuses déclarations et résolutions ultérieures, notamment dans la déclaration de son Président sur la région des Grands Lacs en date du 24 avril 1997 et, plus récemment, dans ses résolutions 1457 et 1493 de 2003 sur la République démocratique du Congo.


Les premières démarches exploratoires en vue de l’organisation d’une telle conférence ont été entreprises en 1996 et 1997 par l’Envoyé spécial pour la région des Grands Lacs.  Pour accélérer le processus, j’ai nommé en 1999 un Représentant spécial, basé à Nairobi, que j’ai chargé de consulter les dirigeants de la région sur les objectifs et l’organisation de la conférence.


Ces consultations ont été menées en étroite collaboration avec l’Union africaine, sur la base d’un document de réflexion que j’avais soumis aux dirigeants de la région.  Suite à ces consultations, les pays de la région, à savoir le Burundi, le Kenya, l’Ouganda, la République démocratique du Congo, le Rwanda et la Tanzanie, ont accepté la conférence internationale qui leur était proposée, et le processus préparatoire de la conférence a été lancé à Nairobi en juin 2003.


La réunion de Nairobi a permis de déterminer l’orientation future de la conférence et de définir ses objectifs, ses thèmes, son architecture, sa composition et un calendrier provisoire.


Les pays de la région ont insisté pour que la conférence soit orientée vers l’action et axée sur des thèmes concrets: paix et sécurité; démocratie et bonne gouvernance; développement économique et intégration régionale; et questions humanitaires et sociales.


Les pays de la région ont souligné l’importance du principe du contrôle régional.  A cette fin, ils ont institué des comités préparatoires nationaux.  En outre, l’Union africaine a été un partenaire à part entière des Nations Unies dans toutes les phases du processus et ce partenariat continuera.


L’établissement d’un partenariat international est tout aussi essentiel.  S’il appartient avant tout aux gouvernements de consolider la paix dans leur pays, la communauté internationale a pour devoir de les aider, à tous les niveaux, comme elle l’a fait et continue de le faire dans d’autres régions du monde.


En fait, la conférence suppose une participation large et durable non seulement des gouvernements des pays de la région mais également de la société civile, des pays voisins et amis de la région, des organisations sous-régionales et des partenaires internationaux du développement.


L’on distingue dans la région une nouvelle dynamique, et il nous faut en tirer parti.  On est de plus en plus conscient de la nécessité de régler à l’échelle de la région les problèmes de paix, de sécurité et de développement pour consolider les progrès accomplis dans les processus de paix nationaux. C’est ce qui a permis de réunir les conditions du bon déroulement des préparatifs de la Conférence. 


Il en a été de même de la réunion tenue durant le débat général de l’Assemblée générale, en septembre, quand la Déclaration de principes sur les relations de bon voisinage et la coopération a été adoptée par les pays de la région.


Manifestement, les résultats de la Conférence dépendront des progrès des processus de paix en République démocratique du Congo et au Burundi.


Son succès dépendra également des moyens que nous mettrons en œuvre pour régler certains problèmes.


Un de ces problèmes, que les pays de la région doivent résoudre, consiste à trouver le moyen d’aller plus loin qu’ils ne l’ont fait à présent dans l’examen détaillé des questions de fond inscrites à l’ordre du jour de la conférence.


Un autre problème consiste à trouver les ressources financières, techniques et humaines requises, y compris pour le Bureau de mon Représentant spécial pour la région des Grands Lacs.


Pour résoudre ces problèmes, j’invite tous les intéressés à travailler en coopération étroite avec mon Représentant spécial dans l’intérêt de la conférence.


J’encourage également tous les partenaires du développement à concourir à cet effort par leur aide et par les ressources nécessaires.


Et je compte que le Conseil apportera un appui résolu à la conférence, une conférence qui s’est beaucoup trop fait attendre, et qui pourtant est porteuse d’espoir - l’espoir d’un avenir meilleur pour les populations de la région des Grands Lacs qui souffrent depuis trop longtemps.


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