SG/SM/8961

DANS UN ENVIRONNEMENT A RISQUE DE PLUS EN PLUS ELEVE, IL N’Y A PAS D’OBLIGATION PLUS IMPORTANTE QUE CELLE D’ASSURER LA PROTECTION DU PERSONNEL, DECLARE LE SECRETAIRE GENERAL

31/10/2003
Communiqué de presse
SG/SM/8961


Dans un environnement a risque de plus en plus eleve, il n’y a pas d’obligation plus importante que celle d’assurer la protection du personnel, declare le Secretaire general


On trouvera ci-dessous les remarques formulées par le Secrétaire général, Kofi Annan, à l’occasion du dévoilement du monument aux morts, à New York, le 24 octobre:


Je suis convaincu que nous sommes tous profondément émus par la beauté solennelle et la dignité de ce lieu de mémoire.


La réalisation de ce monument aux morts a été rendue possible par le prix Nobel de la paix qui a été attribué aux forces du maintien de la paix des Nations Unies; elle a également été rendue possible par les contributions d’amis et de collègues qui ont participé à son élaboration par leur sensibilité, leurs suggestions et leur travail.


Permettez-moi de remercier Agnes Gund – qui malheureusement n’a pas pu être avec nous aujourd’hui –, Kynaston McShine et notre ami Brian Urquhart pour leurs conseils et suggestions.


Ma gratitude va aussi à Bernardo Fort Brescia, de la firme Arquitectonica, pour le temps, l’esprit visionnaire et le talent exceptionnel qu’il a consacrés à la conception de ce monument.


Comme vous pouvez le constater, il s’agit d’un monument très riche en symboles – les blocs de pierre proviennent de carrières des cinq continents; les 191 pierres représentent les 191 Etats Membres de l’Organisation des Nations Unies; la pièce d’eau représente le temps, l’espoir et la vie.


Il s’agit d’un lieu idéal pour méditer et pour rendre hommage à nos collègues qui ont été tués.  Après plus d’un demi-siècle d’opérations des Nations Unies sur le terrain, nous avons finalement un endroit propice pour honorer nos héros qui ont fait le sacrifice ultime. Nous avons beaucoup trop attendu ce moment.  Ce monument comble un grand vide.


C’est aussi un lieu très propice pour penser à la mission que poursuit l’Organisation des Nations Unies ainsi qu’aux hommes et aux femmes qui continuent de travailler quotidiennement pour la paix, et qui souvent risquent ainsi leur vie.


N’oublions jamais que ces hommes et ces femmes sont en poste à la suite de décisions prises par les Etats Membres de notre Organisation.  Et que pour qu’ils puissent réaliser leur mission aussi efficacement que possible et dans les meilleures conditions de sécurité, il faut que les Etats Membres donnent effet aux résolutions qu’ils adoptent, fournissent un appui authentique et indéfectible aux principes des Nations Unies, et travaillent ensemble sur la base d’une politique collective et cohérente qui soit à la fois viable et visionnaire.


Dans l’environnement de plus en plus dangereux dans lequel nous travaillons, il n’y a pas d’obligation plus grave et plus solennelle que la responsabilité que nous avons à l’égard des membres du personnel de l’Organisation des Nations Unies sur le terrain.  C’est une responsabilité qui nous incombe à tous – au Secrétariat comme aux Etats Membres.


Aujourd’hui, nous nous efforçons de remplir un autre devoir – un devoir qui nous échoit en tant que collègues et amis, camarades dans la paix: rendre hommage à la mémoire de ceux qui sont morts, transmettre leur héritage, continuer leur travail et suivre leur exemple.


Cette inspiration dépasse de beaucoup les murs de l’Organisation des Nations Unies proprement dite.  Hier, le Parlement européen a décerné à l’Organisation des Nations Unies son prix Sakharov pour les droits de l’homme, en l’honneur des membres de notre personnel qui ont perdu la vie dans l’accomplissement de leur travail pour la paix dans le monde.  Cette récompense, tout comme les prix Nobel de la paix de 1988 et de 2001, est quelque chose dont nous devons tous être fiers.


La meilleure façon d’exprimer la fierté que nous mettons dans notre travail passe par le respect de nos collègues.  Je suggère que, de temps à autre, nous fassions une pause, quelle que soit notre activité du moment, pour venir à ce monument aux morts et que nous suivions le conseil – si bien formulé dans l’inscription sur ce mur de verre, grâce aux mots touchants de Brian Urquhart: souvenons-nous ici de ceux qui ont donné leur vie pour la paix.


Souvenons-nous d’eux maintenant en observant ensemble une minute de silence.


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