SG/SM/8953-PAL/1963-PI/1515

LE SECRETAIRE GENERAL DEMANDE A LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE DE S’EMPLOYER D’URGENCE A REDONNER UNE IMPULSION AU PROCESSUS DE PAIX AU MOYEN-ORIENT

21/10/2003
Communiqué de presse
SG/SM/8953
PAL/1963
PI/1515


LE SECRETAIRE GENERAL DEMANDE A LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE DE S’EMPLOYER D’URGENCE A REDONNER UNE IMPULSION AU PROCESSUS DE PAIX AU MOYEN-ORIENT


Vous trouverez ci-après le message du Secrétaire général à l’occasion du Séminaire internationale des médias sur la paix au Moyen-Orient: «Vers la coexistence de deux Etats», organisé par le Département de l’information en coopération avec le Gouvernement régional autonome d’Andalousie (la Junta Andalusia):


Vous vous réunissez à Séville à un moment critique.  Il a rarement été plus urgent qu’aujourd’hui de redonner un élan au processus devant mener à une paix juste, durable et globale au Moyen-Orient.


Pourtant, avec la rupture manifeste des négociations et la spirale de la violence qui s’accélère, les événements tendent nettement à aller en sens contraire. Au cours de ce mois, il y a eu une nouvelle escalade de la violence, qui a entraîné de nouvelles souffrances pour les deux peuples, et il est parfaitement possible que la situation se dégrade plus encore.  Durant les jours et les semaines à venir, il faut nous employer d’urgence à contenir l’extension du conflit.  Il faut que la communauté internationale continue de faire pression sur les parties pour qu’elles fassent preuve du maximum de retenue, évitent toute nouvelle escalade, respectent les dispositions du droit international humanitaire et honorent leurs engagements conformément à la Feuille de route.


Les actions d’Israël, comme l’emploi inconsidéré d’une force disproportionnée, la construction d’une clôture de séparation, les démolitions de maisons et l’expansion des colonies, ne font qu’accroître la détresse des Palestiniens ordinaires.  Elles affaiblissent également les moyens qu’a l’Autorité palestinienne d’exercer ses responsabilités, et notamment de réprimer la violence.  En outre, le raid aérien israélien contre la Syrie a marqué une grave escalade dans une région déjà en proie aux tensions.


Toutefois, ces actions ne justifient en rien les attaques-suicide à la bombe perpétrées par les factions palestiniennes. Ces attentats sont moralement répugnants et il faut y mettre un terme.  Sans même parler du coût effroyable en vies humaines, chaque nouvel attentat réduit l’appui des Israéliens à la réconciliation et porte un tort considérable à la cause palestinienne.


Chacune des parties doute qu’elle ait un partenaire pour bâtir la paix et toutes deux s’éloignent de plus en plus de la table des négociations.  C’est d’autant plus tragique que, comme le titre de votre conférence l’indique, il existe une solution juste et durable: deux États, Israël et la Palestine, vivant côte à côte dans la paix et la sécurité.  L’Organisation des Nations Unies soutient fermement ce projet, qui repose sur les résolutions 242, 338 et 1397 du Conseil de sécurité et l’initiative arabe de 2002.  La Feuille de route, dans l’optique de ceux qui l’ont conçue, offre un moyen de réaliser cette vision – de répondre aux besoins de sécurité et de reconnaissance d’Israël, tout faisant du droit des Palestiniens à un État indépendant et viable une réalité.


Il est encourageant de constater qu’en dépit des carnages récents et du pessimisme ambiant, des initiatives privées d’Israéliens et de Palestiniens éminents – comme l’initiative de Genève et l’initiative Nusseibeh-Ayalon – ouvrent des voies possibles pour régler les questions relatives au statut définitif.  Comme vous le savez, la dernière phase de la Feuille de route prévoit le règlement de questions délicates relatives au statut définitif, y compris Jérusalem, les colonies et les réfugiés. Certes, ces initiatives privées ne peuvent se substituer aux négociations diplomatiques officielles entre l’Etat d’Israël et l’Autorité palestinienne.  Mais elles méritent d’être saluées comme une tentative courageuse de la part de la société civile israélienne et palestinienne de sortir de l’impasse actuelle. Les parties doivent impérativement commencer à mettre en œuvre, sans autre délai, les dispositions de la Feuille de route. 


Il est indispensable que tous les gens de bonne volonté, qu’ils occupent ou non une position officielle, s’attellent à la tâche en y mettant toute leur énergie politique et leur imagination afin de réaliser la vision de deux Etats, Israël et le futur Etat de Palestine, vivant côte à côte dans la paix. Vous qui êtes réunis ici à Séville avez un rôle vital à jouer.  Je vous souhaite un débat productif.


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