SG/SM/8949

DANS UN MESSAGE ADRESSE AU SOMMET DE KUALA LUMPUR, LE SECRETAIRE GENERAL DEMANDE QU’ON REDOUBLE D’EFFORTS POUR LA PHASE FINALE DE L’ERADICATION DE LA POLIOMYELITE

22/10/2003
Communiqué de presse
SG/SM/8949


Dans un message adresse au Sommet de Kuala Lumpur, le Secretaire general demande qu’on redouble d’efforts pour la phase finale de l’eradication de la poliomyelite


On trouvera ici le texte du message que le Secrétaire général, M. Kofi Annan, a adressé, sur le sujet de l’éradication de la poliomyélite, au dixième sommet de la Conférence islamique à Kuala Lumpur, les 16 et 17 octobre; le docteur Abdelaziz Saleh, Conseiller spécial du Directeur régional pour les médicaments, du Bureau régional de l’Organisation mondiale de la santé pour la Méditerranée orientale, en a donné lecture:


La campagne visant à éliminer la poliomyélite est une bonne illustration de l’application des principes fondateurs des Nations Unies.  Cet objectif humanitaire transcende les différends et les frontières politiques, pour le plus grand bien de nos enfants.  Les guerres civiles se sont parfois arrêtées un moment pour laisser faire les vaccinateurs.  Les gouvernements, les organismes internationaux, les entreprises privées et 20 millions de volontaires d’un grand dévouement ont travaillé ensemble pour réaliser l’impossible.  Des milliards d’enfants ont ainsi été vaccinés dans tous les pays du monde, y compris dans des régions dévastées par des années de guerre.  L’an dernier, la poliomyélite sévissait encore dans sept pays seulement: le Nigéria, l’Inde, le Pakistan, le Niger, l’Afghanistan, l’Egypte et la Somalie.  En 2005, grâce à l’initiative mondiale d’éradication de la poliomyélite, cinq millions d’enfants échapperont à la paralysie qu’entraîne cette maladie.


Pourtant, ces progrès sont extrêmement précaires et pourraient être réduits à néant si nous n’accomplissons pas d’urgence le supplément d’efforts nécessaires durant la phase finale de l’action d’éradication de la poliomyélite.  Tant que la transmission du virus de la poliomyélite peut encore se produire, des enfants, dans le monde entier, risquent d’être atteints.  Cette année, des zones sans polio, en Afrique de l’Ouest et au Moyen-Orient, ont ainsi été réinfectées par le virus, mettant en péril les importants investissements réalisés par les pays de ces régions.  Pour préserver les gains très substantiels acquis jusqu’à présent, deux obstacles majeurs doivent être surmontés.


D’abord, tous les enfants de moins de 5 ans dans les sept pays où sévit encore la poliomyélite doivent être vaccinés à plusieurs reprises par voie orale, durant des campagnes de vaccination de masse.  Les personnalités politiques, les dirigeants traditionnels, les dignitaires religieux de chaque village où le virus est présent doivent être mobilisés pour qu’aucun enfant ne soit oublié.


Deuxièmement, il est impératif de trouver rapidement les moyens financiers nécessaires.  Il manque seulement 210 millions de dollars pour mener à bien les activités d’éradication de la poliomyélite jusqu’en 2005 – somme relativement faible à payer pour ce qui serait un énorme succès mondial, pour le plus grand bien des enfants du monde entier.  Les besoins financiers les plus urgents concernent l’infrastructure de vigilance antipolio, qui doit pouvoir assurer une détection rapide et une réaction rapide à la survenue de la maladie, avoir accès aux enfants qui se trouvent encore dans des régions éloignées ou dangereuses, et enfin surveiller la situation dans chaque village de façon que le virus ne puisse s’y dissimuler.  Si ces fonds ne sont pas rapidement disponibles, nous risquons de mettre en péril l’investissement de 3 milliards de dollars déjà réalisé, qui explique le succès obtenu au cours des 15 dernières années.


Une fois que la poliomyélite sera éradiquée, aucun enfant, aucune famille ne seront plus exposés au risque de paralysie qui va avec cette maladie.  On pourrait ainsi économiser, chaque année dans le monde, 1,5 milliard de dollars sur le seul coût des soins – et ces économies pourraient être affectées à d’autres besoins médicaux pressants dans le monde.  Les pays en tireront également l’avantage d’une main-d’oeuvre plus vigoureuse.  Et surtout, c’est un magnifique cadeau, un cadeau durable que nous offrons ainsi aux enfants du monde entier.


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