SG/SM/8928

LE SECRETAIRE GENERAL DECLARE QUE L’OBJET DU PACTE MONDIAL EST DE PROMOUVOIR LA RESPONSABILITE CIVIQUE DES ENTREPRISES

30/10/2003
Communiqué de presse
SG/SM/8928


LE SECRETAIRE GENERAL DECLARE QUE L’OBJET DU PACTE MONDIAL EST DE PROMOUVOIR LA RESPONSABILITE CIVIQUE DES ENTREPRISES


Allocution du Secrétaire général, Kofi Annan, lors d’un dîner donné par le United States Council for International Business en l’honneur de M. Charles [Chad] Holliday, Jr., Président-Directeur général de Dupont, à New York, le 7 octobre 2003:


Je suis très heureux d’être présent parmi vous pour rendre hommage à Chad Holliday, un bon ami des Nations Unies.


Je suis également heureux d’avoir l’occasion de vous parler du Pacte mondial.


Votre dîner est organisé au lendemain du débat général, lorsque les dirigeants du monde viennent à l’ONU pour prononcer des discours et tenir des réunions.  Vous n’auriez pas tort de voir ce moment de l’année comme celui où mon conseil d’administration, fort de 191 membres, exprime ses espoirs et fixe ses priorités pour l’exercice budgétaire à venir.  Mais cette année, la situation était loin d’être habituelle.  Les événements tragiques de ces derniers mois (la guerre en Iraq, l’attentat à l’explosif contre le bureau des Nations Unies à Bagdad, l’échec des négociations commerciales à Cancun) ont soulevé des questions d’une importance cruciale pour l’avenir des Nations Unies et notre action mondiale en faveur de la paix.  À l’instar des conseils d’administration de plusieurs grandes sociétés américaines, qui ont été plongés dans la tourmente ces deux dernières années, le nôtre a été mis à rude épreuve.


Si certains États Membres sont très préoccupés par la menace de nouveaux attentats terroristes et s’inquiètent à l’idée que les armes de destruction massive pourraient tomber entre de mauvaises mains, pour d’autres, tout aussi nombreux, les problèmes les plus pressants sont la violence engendrée par les guerres civiles, les armes légères comme les mines antipersonnel et les mitrailleuses, et le désespoir causé par les «menaces sans violence» que sont la pauvreté, la maladie ou la dégradation de l’environnement.


De toute évidence, il faut que nous mettions tout en oeuvre pour forger de nouveau un consensus autour de nos priorités.  Pour y parvenir, il nous faudra peut-être changer radicalement nos règles et nos mécanismes.  En un mot, l’ONU se trouve face à un défi qui, potentiellement, pourrait constituer sa planche de salut.  J’ai annoncé aux États Membres que l’ONU se trouvait à une croisée des chemins, une voie menant à une nouvelle dynamique et une réelle efficacité, et l’autre à la déception et au désespoir.  Comme vous le savez, toute entreprise, qu’il s’agisse d’une société commerciale ou d’une organisation intergouvernementale, doit évoluer avec son temps.


Ceux que nous servons, les peuples du monde, n’en attendent pas moins de nous.  À mesure que nous avançons, il serait impensable de ne pas associer le secteur privé à nos efforts, tant dans les discussions relatives à la formulation des politiques, au Siège, que dans les projets réalisés sur le terrain.


Bien entendu, il y aura toujours des désaccords entre l’ONU et le monde des affaires.  Aucune relation saine n’est exempte de discordes.  Les entreprises continueront de critiquer l’immobilisme des États et l’action militante des ONG.  Les ONG continueront de placer la barre très haut en fixant des normes destinées à régir le comportement des entreprises et des États.  Mais ce qui compte vraiment, c’est que nous avons besoin les uns des autres et que nous devons trouver des moyens de travailler ensemble, chacun s’occupant de la partie dans laquelle il excelle.


C’est là où le Pacte mondial, et vous-mêmes, entrez en scène.


Ce pacte cherche à rassembler des responsables, comme vous-mêmes, et leurs homologues au sein des mouvements en faveur du droit du travail, du respect des droits de l’homme et de l’environnement, afin de promouvoir la responsabilité civique des entreprises.  Il repose sur des principes internationaux établis de longue date.  Il a déjà suscité des centaines de vocations dans le monde des affaires et en dehors.


Ce pacte n’est pas un code de conduite.  C’est simplement une base, un forum, un cadre destiné à favoriser la coopération et l’apprentissage.  Il cherche des solutions aux problèmes de société tout en s’assurant que les marchés restent ouverts et que les bienfaits de la mondialisation sont mis à la portée de tous.


Chad Holliday est, depuis le début, un fervent partisan du Pacte.  Il a perçu la nécessité pour les entreprises de développer leur sens civique à l’échelle internationale et d’être perçues comme une solution aux problèmes de la planète plutôt que comme des obstacles au progrès.  Il a compris que les plus hautes sphères de décision devaient montrer le chemin.  Et s’il a fait ce choix, ce n’est pas uniquement parce qu’il est conscient des responsabilités de Dupont mais parce qu’il voit très clairement les opportunités offertes par cette voie, celle de l’intérêt personnel guidé par une vision éclairée.  J’espère que vous écouterez ce que Chad a à dire sur le Pacte mondial, et que la plupart d’entre vous vont suivre son exemple, l’exemple qui lui vaut l’hommage qui lui est rendu ce soir.


L’Organisation des Nations Unies occupe une place unique dans le monde d’aujourd’hui.  J’espère que vous en mesurerez toute la valeur, que vous vous impliquerez davantage et que vous nous aiderez à remplir avec succès notre mission en faveur de la paix et du développement.


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