SG/SM/8896

DEVANT LE GROUPE DES 77, KOFI ANNAN PRECISE LA REPRISE RAPIDE DES NEGOCIATIONS AU SEIN DE L’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE

25/09/03
Communiqué de presse
SG/SM/8896


DEVANT LE GROUPE DES 77, KOFI ANNAN PRECISE LA REPRISE RAPIDE DES NEGOCIATIONS AU SEIN DE L’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE


    On trouvera ci-après, l’allocution du Secrétaire général de l’ONU, M. Kofi Annan, faite aujourd’hui, à New York, à la réunion ministérielle du Groupe des 77:


    Dans les déclarations qu’ils ont faites à l’Assemblée générale au cours de ces trois derniers jours, nombre de dirigeants mondiaux ont affirmé qu’il fallait renforcer la solidarité internationale, le respect des décisions collectives et la volonté de donner effet à ces décisions.


    En effet, ce n’est que par une volonté et une action communes que les objectifs du Millénaire en matière de développement pourront être atteints. Les pays développés devront être tout aussi déterminés à s’acquitter des engagements qu’ils ont pris dans les domaines du commerce, de l’aide et de l’allégement de la dette, que les pays en développement à faire un usage rationnel des ressources qu’ils consacrent au développement.


    Après les échecs enregistrés à Cancún au début de ce mois, on peut difficilement s’attendre à ce que des progrès de ce type soient réalisés dans un proche avenir. Du fait de l’impossibilité de parvenir à un accord, de nombreux pays, notamment les pays en développement, craignent que les déséquilibres et les inégalités propres au système d’échanges mondial tardent à être supprimés, voire réduits. Cela étant, même si les résultats obtenus à Cancún ne sont pas satisfaisants, il y a des raisons d’espérer que des progrès soient encore possibles.


    Tout d’abord, l’accord d’août sur les médicaments génériques peu coûteux destinés à traiter le sida, le paludisme et d’autres maladies infectieuses a constitué un important pas en avant.


    Deuxièmement, les pays en développement ont montré qu’ils étaient réellement capables de défendre leurs intérêts, par une action concertée efficace, dans le domaine notamment des subventions et de la protection agricoles.


    Enfin, on a progressé sur certaines des questions les plus litigieuses, dont celle de l’agriculture. Bien que cela n’ait pas eu d’incidence sur les résultats obtenus à Cancún, j’espère qu’il n’y aura pas de retour en arrière une fois que les négociations auront repris.


    Et c’est précisément sur ce point que nos efforts devront désormais être axés: assurer le redémarrage des négociations. Le Groupe des 77 peut jouer un rôle déterminant à cet égard. J’espère que ces pourparlers seront perçus non pas comme un simple exercice devant permettre d’obtenir des concessions mutuelles, mais plutôt comme un effort universel de plus vaste portée visant à garantir la suppression des éléments qui, dans les accords de commerce internationaux actuels, font obstacle au développement. Il en va de l’intérêt de chacun. En outre, le programme de développement de Doha demeure valide.


    Bien qu’il n’y ait plus de progrès dans le domaine du commerce pour le moment, des avancées ont été réalisées l’année dernière dans le domaine de l’allégement de la dette. L’expérience positive de pays comme l’Ouganda montre qu’il est important d’accélérer et d’élargir l’initiative en cours. Malheureusement, la baisse des cours des matières premières a compromis certaines de ces avancées. Il faut réexaminer l’impact que ces baisses, ainsi que la forte instabilité des cours des matières premières, ont sur les efforts de développement des pays en développement qui dépendent de ces matières, plus particulièrement les pays pauvres fortement endettés.


    D’autre part, des progrès notables ont été accomplis dans le domaine de l’aide publique au développement, faisant suite à une décennie de déclin. Mais là encore, on est loin d’avoir atteint les objectifs visés. Les donateurs devraient non seulement honorer les engagements qu’ils ont pris récemment, mais aussi augmenter leur aide de façon à atteindre l’objectif de 0,7% du produit national brut qui a été réaffirmé à Monterrey et à Johannesburg. J’espère que la timide reprise économique dans certaines parties du monde contribuera à accélérer ces progrès.


    Pour leur part, les pays en développement doivent redoubler d’efforts en vue d’atteindre les objectifs du Millénaire en matière de développement, en investissant dans les secteurs des soins de santé primaires, de l’éducation, de la nutrition, de l’approvisionnement en eau, de l’assainissement et des infrastructures et en augmentant la productivité agricole. En outre, les institutions internationales, dont l’ONU, doivent continuer de s’adapter de sorte que leurs efforts puissent contribuer pleinement à la réalisation des objectifs susmentionnés.


    La présente Assemblée générale offre de multiples occasions d’aller de l’avant.


    Vous allez discuter des préparatifs de la onzième session de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement, qui doit avoir lieu en juin prochain au Brésil et sera centrée sur le thème essentiel du renforcement de la cohérence entre les stratégies nationales de développement et les processus économiques mondiaux.


    Vous tiendrez également un dialogue de haut niveau sur le financement du développement, visant à maintenir la dynamique créée par Monterrey, non seulement dans le domaine du financement proprement dit, mais aussi en ce qui concerne le renforcement des partenariats et la cohérence des politiques dans les secteurs du commerce, des finances et du développement. Les institutions de Bretton Woods et l’Organisation mondiale du commerce participent à nos travaux comme ils ne l’ont jamais fait auparavant – influant sur nos débats mais aussi en s’en inspirant largement pour leurs propres programmes de travail. Ces échanges mutuellement bénéfiques doivent se poursuivre, tout comme les efforts que nous déployons pour montrer que Monterrey n’était pas un simple événement isolé, comme d’aucuns semblent le penser, mais plutôt la partie d’un processus devenu un rouage essentiel du système de coopération multilatéral.


    Après la présente session, il y aura la réunion de décembre de Marrakech sur la coopération Sud-Sud, suivie de la première phase du Sommet mondial sur la société de l’information qui aura lieu elle aussi en décembre. Le Sommet traitera d’un problème majeur, c’est-à-dire la question de savoir comment faciliter l’accès de tous les pays et de tous les peuples à l’information, aux connaissances et aux techniques de communication, et comment mobiliser au mieux ces forces au service du développement.


    Comme Cancún l’a montré, l’union fait la force. Je suis convaincu que la délégation marocaine continuera de présider le Groupe des 77 avec compétence et détermination durant ces prochains mois qui seront très certainement éprouvants du point de vue de la lutte contre la pauvreté.


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