UN MILLIARD DE PERSONNES DANS LE MONDE N’ONT PAS PLEINEMENT ACCES A L’EAU POTABLE
Communiqué de presse SG/SM/8881 |
SG/SM/8881
HAB/189
OBU/374
UN MILLIARD DE PERSONNES DANS LE MONDE N’ONT PAS PLEINEMENT ACCES
A L’EAU POTABLE
On trouvera ci-après le texte du message du Secrétaire général, Kofi Annan, à l’occasion de la Journée mondiale de l’Habitat célébrée le 6 octobre 2003 :
Cette année, le thème de la Journée mondiale de l’habitat, « Eau et assainissement pour les villes », appelle notre attention sur la nécessité de donner aux pauvres des villes accès à l’eau potable et à des systèmes d’assainissement adéquats.
Dans notre monde en urbanisation rapide, où la moitié de la population vit désormais dans les villes, un milliard de personnes au moins sont exposées quotidiennement aux dangers et aux humiliations liés à un approvisionnement en eau salubre insuffisant ou à un assainissement inadéquat. En Afrique, 150 millions de citadins, soit 50 % de la population urbaine, sont privés d’une alimentation en eau salubre suffisante, et 180 millions, d’un assainissement adéquat. En Asie, 700 millions de citadins, ce qui correspond là aussi à la moitié de la population urbaine, n’ont pas accès à l’eau potable, et 800 millions ne sont pas raccordés à un système d’assainissement. Les chiffres sont de 120 millions et de 150 millions respectivement en Amérique latine. Il semble que partout l’eau coûte plus cher aux pauvres qu’aux riches. De plus, beaucoup de gouvernements, d’institutions financières internationales et d’organismes d’aide ont concentré leurs efforts dans les zones rurales, estimant que les pauvres des villes sont mieux lotis pour ce qui est de l’approvisionnement en eau et de l’assainissement. Or, il apparaît de plus en plus que le nombre de résidents urbains mal desservis est bien plus élevé que ce qu’indiquent les statistiques officielles.
Il faut absolument accroître les investissements dans les petits projets au niveau local, comme dans les projets nationaux de construction des infrastructures de base, tout en veillant à favoriser la participation des collectivités, à promouvoir la bonne gouvernance et à encourager les partenariats public privé. Dans les villes des pays en développement, jusqu’à 50 % de l’eau disponible serait gaspillée du fait de fuites dans les systèmes de distribution d’eau et d’une mauvaise gestion. Aussi faut-il veiller à privilégier les stratégies de gestion favorisant une utilisation plus efficace des ressources en eau, un meilleur entretien des réseaux de distribution et un recouvrement des coûts plus approprié qui permette d’accroître les revenus des autorités locales. Pour être vraiment équitables, les stratégies et les bonnes pratiques en matière de gestion de l’eau doivent être étendues à l’échelle nationale et régionale de façon à couvrir les besoins de tous les usagers, dont les agriculteurs qui consomment plus des trois quarts de l’eau douce.
Les villes, qu’elles soient grandes ou petites, ont toujours offert d’innombrables possibilités à leurs habitants mais, lorsqu’il n’y pas de logements ni de services de base convenables, l’environnement urbain est un plus des dangereux au monde. En souscrivant aux objectifs de développement énoncés dans la Déclaration du Millénaire, les gouvernements se sont engagés à réduire de moitié, d’ici à 2015, le nombre de personne qui n’ont pas accès à l’eau potable ou qui n’ont pas les moyens de s’en procurer, et à améliorer, d’ici à 2020, les conditions de vie d’au moins 100 millions d’habitants des taudis. En cette Journée mondiale de l’habitat, engageons-nous à tout faire pour offrir à chaque citadin de la planète des services d’assainissement et d’approvisionnement en eau salubre dignes de ce nom.
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