En cours au Siège de l'ONU

SG/SM/8855

TRANSCRIPTION DE LA CONFERENCE DE PRESSE DU SECRETAIRE GENERAL, KOFI ANNAN, AU SIEGE DES NATIONS UNIES, LE 8 SEPTEMBRE 2003

08/09/03
Communiqué de presse
SG/SM/8855


TRANSCRIPTION DE LA CONFERENCE DE PRESSE DU SECRETAIRE GENERAL, KOFI ANNAN, AU SIEGE DES NATIONS UNIES, LE 8 SEPTEMBRE 2003


Le Secrétaire général (interprétation de l’anglais) : Je vous ai demandé de me rencontrer ce matin car je veux attirer plus particulièrement votre attention sur mon rapport consacré à la mise en œuvre de la Déclaration du Millénaire, qui sort aujourd’hui.  L’Assemblée générale exige de moi que je présente ce rapport chaque année, afin que nous puissions voir comment les Etats Membres avancent dans leurs efforts pour s’acquitter des obligations auxquelles ils ont souscrit lors du Sommet du Millénaire il y a trois ans.  Ces obligations comprennent les fameux objectifs de développement énoncés dans la Déclaration du Millénaire mais couvrent également d’autres questions mondiales, à commencer par la paix, la sécurité et le désarmement.


S’agissant des objectifs du Millénaire, il y a de bonnes nouvelles. Depuis 2000, nous avons forgé un consensus plus solide sur ce qu’il faut faire. Si nous entretenons et renforçons la dynamique de ces trois dernières années, les objectifs pourront être atteints en 2015, mais cela dépendra dans une large mesure de la détermination des Etats Membres à exécuter les engagements qu’ils ont pris. La réunion de cette semaine à Cancun constituera une mise à l’épreuve importante.


Mais sur la question de la paix et de la sécurité, j’ai eu le sentiment que cette année un simple rapport d’activité ne serait pas suffisant. Des événements ont ébranlé le système international et je ne suis même plus sûr que soient encore intacts le consensus et la vision exprimés dans la Déclaration du Millénaire.  Les Etats Membres ont connu des divisions profondes sur certaines des questions les plus fondamentales que cette Organisation avait vocation à régler.


Nous sommes tous d’accord : il y a de nouvelles menaces ou je dirais plutôt que les anciens défis ont refait surface sous des formes nouvelles et plus virulentes. Mais il semblerait que nous ne soyons pas d’accord sur la définition exacte de ce défi, sur la façon de réagir, voire sur la question de savoir si cette réaction doit être collective.  Il semble que nous ayons des divergences sur ce qui constitue les menaces les plus importantes ou sur la façon d’y faire face. Et le mois dernier à Bagdad, l’ONU elle-même a essuyé l’attaque la plus directe et la plus grave de toute son histoire.


Tout cela est préoccupant, mais j’ai également le sentiment désagréable que le système ne fonctionne pas comme il le devrait.  C’est pourquoi j’ai prié les chefs d’Etat et de gouvernement de venir en personne à l’Assemblée générale participer au débat qui va s’ouvrir dans deux semaines. Je les ai priés de venir armés de bonnes idées sur la façon de faire mieux fonctionner le système.


Dans ce rapport, je présente ma propre analyse de ce qui ne va pas et je fais certaines suggestions sur ce qu’il faudrait faire.  Je pense que tous les Etats doivent prendre davantage en considération les réalités mondiales et les avis et les intérêts des uns et des autres. Ils doivent accorder une plus grande priorité à la recherche de stratégies communes au lieu d’agir seuls. Et s’ils ne veulent pas que d’autres agissent seuls, ils doivent montrer comment les systèmes multilatéraux peuvent vraiment régler les problèmes qui intéressent et préoccupent les autres.


Je propose également que nous nous penchions sérieusement sur nos institutions elles-mêmes, notamment et surtout sur les organes principaux des Nations Unies – le Conseil de sécurité, l’Assemblée générale, le Conseil économique et social, et peut-être même le Conseil de tutelle. Pour que ces organes retrouvent leur autorité, il faudrait peut-être procéder à des réformes radicales.


Le rapport contient un grand nombre de questions. Cela est délibéré. Mon intention est d’ouvrir le débat, non pas de le clore. Je pense que c’est un débat que nous devons avoir, un débat qui doit déboucher sur de véritables changements dans la façon dont nous gérons nos affaires.


Je m’arrête là et je vais écouter vos questions.


Question (interprétation de l’anglais) : C'est la première fois que nous sommes tous réunis ici depuis l'attentat de Bagdad. Premièrement, je voudrais exprimer les condoléances de nous tous ici présents. Nous savons que Sergio était un bon ami digne de confiance. Il était un bon ami pour beaucoup d'entre nous et nous sommes tous désolés de ce qui est arrivé.


Sur la Déclaration du Millénaire, vous dites, à juste titre, que ‘si certains Etats se focalisent d'abord sur les questions du terrorisme et de la propagation des armes de destruction massive, pour beaucoup dans le monde, la pauvreté, la misère et la guerre civile restent la priorité majeure’, et je me demande si ce que j'entends ici n’est pas une forme de critique selon laquelle ce que le monde observe durant ces dernières années est plus une politique du bâton et pas suffisamment de la carotte. Je pense qu'avec la demande du Président de 87 milliards de dollars hier, les États-Unis vont dépenser plus de 160 milliards de dollars sur l'Iraq, sur ce qui est fondamentalement une guerre d'agression. Peu sera destiné à combattre la pauvreté qui, pour certains, favorise le terrorisme. Est-ce que c’est votre avis?


Le Secrétaire général (interprétation de l’anglais) : Je pense que nous avons plusieurs types de menaces. Nous avons ce que j'appellerais les ‘menaces fortes’ (‘hard threats’) : les armes de destruction massive et le terrorisme. Mais nous avons également les ‘menaces faibles’ (‘soft threats’) : pauvreté, dénuement, épidémie du VIH. Très franchement, si vous faites un sondage dans chacune des régions, je ne suis pas sûr que les armes de destruction massive et le terrorisme seraient citées comme les principales préoccupations des gens et ce qu'ils perçoivent comme menaces. Ce que je suggère est que nous devrions porter notre attention sur ces menaces majeures également et faire quelque chose à ce sujet et ne pas les ignorer, car pour beaucoup, ce sont des problèmes quotidiens qui déstabilisent réellement leur vie.


Question (interprétation de l’anglais) : En abordant la question de la réforme des institutions internationales, y compris des Nations Unies, vous aviez noté qu'il s'agit d'une question qui traîne depuis plus d'une décennie. Qu'est-ce qui vous fait croire que maintenant, en ce moment particulier, des changements peuvent réellement survenir? Quel type de pressions et d'encouragements peuvent être donnés pour obtenir des résultats au lieu de parler indéfiniment sur la question?



Le Secrétaire général (interprétation de l’anglais) : Vous avez raison. Nous discutons de la réforme du Conseil de sécurité par exemple depuis plus d'une décennie, mais je pense que dans le contexte actuel, de nombreux dirigeants sont préoccupés par l'état de l'architecture de la paix et de la sécurité internationales et voudraient voir un changement. Je pense que la crise iraquienne a mis cela en relief. Mais en traitant de cette question maintenant, j’espère que nous serons plus créatifs et plus audacieux et que nous examinerons la question dans un contexte plus large pour essayer de faire des progrès. Mon sentiment, lors de mes contacts avec les dirigeants du monde, est qu'ils semblent déterminés à avancer. Nous devons tous nous efforcer d'agir et faire des propositions créatives.


Question (interprétation de l’anglais) : S'agissant encore une fois de la question de la réforme : le Moyen-Orient, du fait que cette région produit la plus grande quantité de pétrole dans le monde et se trouve être le lieu de crises successives, affectant directement le reste du monde, pensez-vous que cette partie du monde devrait être représentée en permanence au Conseil de sécurité?


Le Secrétaire général (interprétation de l’anglais) : Je pense que c'est une question qui devrait faire partie des discussions. Les Etats Membres devront déterminer les critères pour l'élargissement du Conseil. C’est quelque chose dont je ne voudrais pas préjuger pour le moment. Nous devrons donc certainement attendre le commencement du débat. C’est un point important et vous avez également soumis un critère pour la sélection des membres du Conseil mais laissons les Etats Membres agir.


Question (interprétation de l’anglais) : Vous venez de parler de nouveaux défis. Vous avez parlé des divisions entre les Etats Membres. Hier, le Président Bush a traité de la question de l'Iraq avec une nouvelle définition, en termes de guerre contre le terrorisme. Pensez-vous que les Nations Unies devraient être en partenariat avec les États-Unis pour faire de l’Iraq le champ de bataille de la guerre contre le terrorisme et, comme l’a dit le Président, déplacer la guerre contre le terrorisme des villes américaines vers la région? Pensez-vous que les Nations Unies devraient être un partenaire dans cette action et pensez-vous que ce que le Président a dit complique les efforts ici?


Le Secrétaire général (interprétation de l’anglais) : Je pense que les Nations Unies discutent de l'Iraq depuis longtemps. Il y a  eu des discussions intenses depuis le début, en fait depuis septembre. Les débats actuellement au Conseil portent sur la façon de stabiliser l’Iraq, de travailler avec les Iraquiens pour qu'ils retrouvent leur souveraineté, et de mettre en oeuvre les objectifs fixés par le Conseil de sécurité, qui sont - à titre de rappel - le respect de la souveraineté et de l'intégrité de l'Iraq, et du fait que les Iraquiens doivent contrôler leur propre destin économique et qu’ils doivent également maîtriser leur destin politique, et que le jour où les Iraquiens se prendront en charge doit arriver rapidement.


Il nous faut travailler ensemble pour trouver les moyens d’aller de l’avant, créer la sécurité sur le terrain, rétablir les services de base et pour savoir comment la communauté internationale parviendra à rendre tout cela possible et à faire en sorte que l’Iraq et la région avancent sur la voie de la prospérité et de la paix.  Je crois que la lutte contre le terrorisme que mènent le Conseil de sécurité et l’ONU à travers le Comité contre le terrorisme concerne le monde entier. La lutte contre le terrorisme continuera et la stabilité sera ramenée en Iraq.


Question (interprétation de l’anglais)  : Cela signifie-t-il que vous êtes d’accord avec ce qu’a dit le Président Bush à propos de l’Iraq et du terrorisme?


Le Secrétaire général (interprétation de l’anglais) : Ce que je dis c’est que le débat à l’ONU concerne la façon dont nous mettons en œuvre les résolutions adoptées par l’ONU. Le débat d’aujourd’hui tourne autour de la stabilisation de l’Iraq et de la façon dont sera mis en place un gouvernement démocratique dans un environnement de stabilité.


Question (interprétation de l’anglais) : Ce rapport ne se présente-t-il pas comme une simple analyse et comme une répétition d’observations faites à maintes reprises?


Le Secrétaire général (interprétation de l’anglais) : Je ne le pense pas. Je ferai des propositions précises lorsque j’interviendrai devant l’Assemblée générale.


Question (interprétation de l’anglais)  : Je ne voudrais pas que vous anticipiez sur ce que vous allez dire devant l’Assemblée générale, mais cette dernière année a été caractérisée par le manque de coopération entre les institutions internationales. L’élargissement de la composition du Conseil et la redéfinition de son mandat seraient-ils utiles à cet égard? Pensez-vous également que le Conseil soit le meilleur lieu pour traiter de ce vous appelez « soft threats » (menaces insidieuses)?


Le Secrétaire général (interprétation de l’anglais) : On ne saurait nier la nécessité de réformer le Conseil de sécurité. Je pense que l’on peut réformer le Conseil et le rendre plus démocratique et représentatif afin qu’il acquière une plus grande légitimité. La plupart des États membres appellent ce changement de leurs vœux. Je ne veux pas dire qu’il faille réduire le mandat du Conseil.


S’agissant des menaces insidieuses, elles relèvent du Conseil de sécurité, du Conseil économique et social, de l’Assemblée générale, de l’ONU en général et du système des Nations Unies dans son ensemble. Elles intéressent également la communauté internationale et les donateurs. Nous devons porter notre attention sur les questions touchant la pauvreté, sur ceux qui ne peuvent pas faire entendre leur voix et sur les préoccupations qui ne sont pas toujours considérées comme des priorités. Dans nos réunions avec les organisations régionales, nous discutons d’un ensemble de problèmes. Il faut aller dans les régions pour constater de première main ce que les populations locales considèrent être de graves problèmes les concernant, notamment voir si le terrorisme et les armes de destruction massive demeurent leurs principales préoccupations.


Le terrorisme et les armes de destruction massive sont effectivement des préoccupations importantes, toutefois d’autres problèmes touchent des millions et des millions de personnes et doivent être réglés d’urgence.


Question (interprétation de l’anglais)  : D’une façon générale, l’ONU joue le rôle d’arbitre et non de protagoniste et s’efforce de ne pas entrer dans le jeu politique. Après avoir été la cible des terroristes, la position défendue par l’ONU a-t-elle changée? Pourriez-vous expliquer ce que vous entendez par « un Conseil plus démocratique »? Quels en seraient les membres et comment interviendrait leur rotation?


Le Secrétaire général (interprétation de l’anglais) : Nous avons vécu une tragédie le 19 août dernier et cela a nécessairement un impact sur nous tous. Nous devons revoir notre manière de travailler, reconsidérer la sécurité de notre personnel non seulement en Iraq mais partout dans le monde. Toutefois les principes de la Charte restent pertinents. L’ONU poursuivra son travail en s’y conformant. Vous semblez demander si l’ONU prendra désormais parti. Nous resterons impartiaux et nous défendrons la Charte des Nations Unies et ses principes. 


S’agissant de la deuxième partie de la question, l’élargissement du Conseil a pour but de permettre à toutes les régions du monde d’être représentées au Conseil. A sa fondation, l’ONU comptait 51 membres. A présent, ils sont 191. L’ONU rassemble effectivement des États souverains, pourtant la structure du Conseil de sécurité n’a pas changé. Il est grand temps que nous prenions au sérieux cette réforme, ce qui impliquera obligatoirement une augmentation des membres du Conseil de sécurité.


Question (interprétation de l’anglais)  : des membres permanents?


Le Secrétaire général (interprétation de l’anglais) : La nouvelle formule pourra consister en une augmentation du nombre de membres permanents ou de l’ensemble des membres élus.


Question (interprétation de l’anglais)  : Dans votre déclaration liminaire, vous avez évoqué le Conseil de tutelle. Quel rôle verriez-vous pour cet organe dans le cadre des objectifs du Millénaire?


Le Secrétaire général (interprétation de l’anglais) : Je ne pensais pas à l’Iraq lorsque j’ai parlé du Conseil de tutelle. Je pense que les États Membres devront décider du rôle que jouera cet organe. Dans mes propositions de réforme antérieures, j’avais suggéré que le Conseil de tutelle soit transformé en un organe où la société civile et d’autres acteurs pourront discuter des questions d’intérêt général, notamment l’environnement. C’est une suggestion, il y en a d’autres.


Question (interprétation de l’anglais)  : S’agissant des objectifs du Millénaire, vous avez fait preuve d’optimisme. D’autres problèmes graves ont toutefois été identifiés, notamment le paludisme, le VIH/sida. Y a-t-il des raisons d’être optimiste?


Le Secrétaire général (interprétation de l’anglais) : Vous êtes bien pessimiste. Mais moi, je suis optimiste. Nous avons démarre lentement. Nous sommes parvenus à un consensus à Monterrey sur le financement du développement. Pour la première fois, depuis plusieurs années, nous avons vu une augmentation de 7 milliards de dollars de l’aide publique au développement (APD). Des propositions ont été faites pour accroître l’APD. Nous avons besoin de cent milliards de dollars par an, alors que nous n’avons atteint que 57 milliards. Les principaux donateurs envisagent sérieusement de créer un fonds international susceptible d’apporter une contribution de 50 milliards de dollars.


Une atmosphère toute nouvelle règne. J’espère que la réunion de Cancun permettra de réaliser des progrès. Des difficultés subsistent néanmoins, notamment la question des subventions agricoles. Je souhaite que nous nous entendions et que des échanges commerciaux s’engagent pour permettre aux pays pauvres de sortir de l’ornière de la pauvreté. C’est davantage du commerce et moins de l’APD dont ils ont besoin, si l’on veut qu’ils se développent.


Il faut sensibiliser le reste du monde au problème de l’éducation et aux questions sociales et exercer des pressions sur les gouvernements pour qu’ils soient plus actifs dans ces domaines.


Question (interprétation de l’anglais): En ce qui concerne la question de l’élargissement du Conseil de sécurité, depuis quelques années, l’un des grands problèmes du Conseil de sécurité a été l’utilisation du veto et le fait que certaines membres comme le Rwanda aient fait partie du Conseil alors que l’ONU débattait d’une action, ce qui était inappropriée. Envisagez-vous avant tout l’élargissement du veto et, dans ce cas, cela ne voudrait-il pas dire qu’on multiplierait les problèmes plutôt qu’accroître l’efficacité du Conseil? Deuxièmement, recommandez-vous certains critères d’admission au Conseil de sécurité, comme par exemple la gouvernance démocratique?


Le Secrétaire général (interprétation de l’anglais)  : Je crois que toutes les discussions qui ont eu lieu ont envisagé la création de sièges permanents et de sièges élus supplémentaires. Je ne pense que vous auriez un accord sans permettre cela. Je ne suis pas sûr que cela compliquerait forcément le problème que vous évoquez. Je pense également que les membres élus doivent comprendre leur propre pouvoir ainsi que leurs propres contributions. Ils l’ont fait d’une certaine façon, cette année, lorsqu’ils ont discuté de l’Iraq. Pour la première fois, vous avez pu voir les membres élus jouer un rôle très important. Mais ce que nous ne semblons pas comprendre, c'est que le veto est un pouvoir négatif. Le veto peut bloquer mais le veto ne peut pas imposer de décision. S’il n’y a pas neuf voix, il ne peut pas y avoir de décision. Or, les autres ont un pouvoir considérable, qui n’a pas toujours été utilisé. Si, grâce à la réforme, les autres régions sont représentées de façon efficace, on aura peut-être un Conseil de sécurité qui jouera un rôle efficace qui sera accepté facilement partout dans le monde.


S’agissant du problème des critères, je pense que les Membres de l’Organisation - l’Assemblée générale – devraient établir un certain nombre de critères ou comprendre qu’il faudrait au moins ne pas élire au Conseil des pays qui ont un dossier devant le Conseil de sécurité ou qui font l’objet de sanctions de la part du Conseil de sécurité. Ce serait un minimum. J’espère que les États Membres vont quand même réfléchir à la façon dont nous pourrons être plus efficaces.


Question (interprétation de l’anglais) : Ainsi, vous excluriez le Pakistan à cause du Cachemire, par exemple?


Le Secrétaire général (interprétation de l’anglais) : eh bien...


Question (interprétation de l’anglais) : Monsieur le Secrétaire général, vous avez évoqué deux types de priorités, les problèmes majeurs et les problèmes mineurs. Dans quelle mesure les menaces fortes seraient-elles réglées si on réglait les menaces faibles d’abord? En d’autres mots, dans quelle mesure les menaces fortes sont-elles un produit des menaces faibles et pourquoi certains pays comme les États-Unis, qui considèrent que les problèmes majeurs constituent une priorité, changeraient-ils de priorité? Nous avons entendu hier que le social en Amérique était susceptible de souffrir en raison de l’augmentation des dépenses sur la lutte contre le terrorisme.


Le Secrétaire général (interprétation de l’anglais) : J’essaierai de répondre à cela en vous disant que les menaces faibles, telles que je les définis, ont également une incidence sur la stabilité et la sécurité dans le monde. Si l’on fait face à des menaces faibles, elles peuvent avoir une base économique ou politique, il peut s’agir d’une épidémie, on pourrait rendre le monde plus sûr. Bien entendu, les priorités qui sont déterminées par les gouvernements dépendent de leur propre perception des menaces auxquelles ils sont confrontés. Je voudrais dire également que je suis d’accord que si l’on veut lutter contre le terrorisme, il faut une coopération internationale; un pays ne peut pas faire cavalier seul. Vous avez indiqué que les États-Unis, ont décidé que le terrorisme est la clef, ce qui est équitable. C'est une évaluation que les États-Unis ont faite. Mais si vous alliez aujourd'hui au Libéria et que vous demandiez à un Libérien dans la rue : « Quelle est la principale menace à laquelle vous êtes confronté? Qu’est-ce qui vous inquiète? » Il vous répondrait très certainement : « Un enfant avec un Kalachnikov et tous ces gens sans foi ni loi. Ce que je redoute le plus, ce sont les armes légères. Faites quelque chose, désarmez-les ! ». Il faut prendre conscience de cela. Il existe de graves problèmes qui suscitent une grande inquiétude et qu’il faut aborder.


Question  : (interprétation de l’anglais)  : J’étais surpris de vous entendre parler du Conseil de tutelle, un organe qui n'est pas actif au sein de l’Organisation. Que vouliez-vous dire?


Le Secrétaire général (interprétation de l’anglais) : Je pense avoir répondu à cette question. Vous pouvez dire qu’il n'est pas actif dans le sens qu’il n’a pas été aussi actif que les autres. Mais les États Membres ne l’ont pas aboli. Il existe beaucoup de problèmes dont nous traitons dans l’Organisation. Par conséquent, il faut soit décider de lui rendre des fonctions soit faire autre chose avec cet organe.


Le Secrétaire général (interprétation de l’anglais) : vous voulez dire si les États qui ont failli peuvent relever de la responsabilité du Conseil de tutelle? Les États Membres devront en discuter.


Question  : Dans votre rapport, vous dites qu’il y a toujours de nombreux pays qui ont les moyens au plan militaire d’envoyer sur le terrain des troupes mais qu’ils ne le font pas, notamment en Afrique ou dans des pays où ils n’ont aucun intérêt politique ou financier. Est-ce que vous ne pourriez pas, puisque vous n’allez pas vous représenter, normalement, taper du poing sur la table pour faire entendre vos vues?



Le Secrétaire général  : Évidemment c'est une décision pour l’État concerné. Mais dernièrement, on commence à voir un changement. Par exemple, la France et l’Union européenne a accepté d’aller à Bunia. On a eu la Grande-Bretagne en Sierra Leone, plusieurs pays européens travaillent avec eux en Érythrée et en Éthiopie, donc la situation commence à s’améliorer mais nous n’en sommes pas là. Ce sont les pays qui ont les moyens qui peuvent faire la différence, les pays qui ont les moyens qui peuvent arriver dans une forme robuste pour faire déposer les armes qui tuent ces jeunes garçons et les autres. Mais nous n’en sommes pas encore là, nous continuons à les encourager et discuter avec eux. J’espère que nous réussirons et à les encourager beaucoup plus à participer que cela n’a été le cas dernièrement.


Question  : Mais est-ce que vous avez tapé du poing sur la table?


Le Secrétaire général : Taper du poing sur la table, ce n'est pas forcément le meilleur moyen d’avoir des résultats. Taper du poing sur la table, crier très fort, c'est facile. Il faut persuader, il faut convaincre les gens. Il faut leur faire comprendre que c'est dans le propre intérêt de s’engager. Taper du poing sur la table, c'est facile, mais ce n'est pas forcément le meilleur moyen.


Question (interprétation de l’anglais) : Hier, le Président Bush a parlé de plus grande responsabilité pour l’ONU. Quelle est votre réaction à cela? Ces jours-ci, à cause de la tragédie du 19 août, vous retirez du personnel, ce qui est compréhensible. Est-ce qu’il y aura des gens suffisamment expérimentés pour revenir? Vous avez parlé d’une administration de l’ONU vous-même et puis vendredi, vous avez envisagé donc une réunion des ministres des affaires étrangères sur une résolution. Est-ce que vous avez avancé?


Le Secrétaire général (interprétation de l’anglais)  : Franchement, le Président Bush parlait également aux membres du Conseil qui ont déjà entamé des débats sur la deuxième résolution. Je pense que les débats n’en sont qu’à un stade préliminaire pour l’instant, mais je pense personnellement que l’Iraq est tellement important que nous devrons tous trouver le moyen de travailler ensemble pour stabiliser ce pays. Cela signifie également que les pays doivent s’écouter respectivement. Certes, les États-Unis ont indiqué qu’ils souhaitaient une plus grande participation des autres pays, ceux ci devront également indiquer ce qu’ils souhaiteront pour qu’il y ait en terme d’internalisation des opérations, pas seulement militaires, mais également sur les autres plans. Ils devraient avoir leur mot à dire dans la prise de décision et, connaissant les positions des différentes parties, s’ils réussissent à avoir une discussion franche et ouverte, je pense qu’on devrait trouver une solution. Je continue d’espérer, organiser samedi une réunion avec les ministres des affaires étrangères et il faudra que je passe encore un coup de fil aujourd'hui un peu plus tard pour faire avancer ce dossier. La sécurité, bien entendu, et la sécurité du personnel, c'est très important. Nous avons discuté de cela avec la coalition. Nous prenons nous-mêmes des mesures pour renforcer notre sécurité mais, lorsque l’on parle de la sécurité du personnel de l’ONU, on parle d’un environnement sûr pour le personnel de l’ONU, c'est une notion tout à fait précise. Il ne s’agit pas seulement de la protection des individus mais également d’un environnement qui nous permette de travailler.


Question : Et aurez-vous le personnel sur place?


Le Secrétaire-général : Oui. Il va sans dire que la sécurité et un environnement sûr sont des éléments très importants pour nous. Nous en avons d’ailleurs discuté avec la coalition. Nous prenons nous-mêmes des mesures pour renforcer notre sécurité. Toutefois, lorsque nous parlons de sécurité – ou d’environnement sûr – pour le personnel de l’Organisation des Nations Unies, il s’agit d’une notion très précise, pas seulement de la protection des individus, mais également d’un environnement qui nous permette de travailler.


Nous travaillons avec les personnes. Si nous accomplissons un travail humanitaire ou si nous facilitons un processus politique, nous devons travailler avec les personnes et être en mesure de les rencontrer de la même manière qu’elles doivent être en mesure de nous rencontrer. Cette liberté de mouvement -- cette capacité de travailler avec les personnes -- est donc fondamentale, ce qui veut dire que notre succès dépend largement de la mise en place d’un environnement sûr afin que nous puissions nous acquitter du mandat dont nous avons été investis par le Conseil de sécurité. Nous avons retiré une certaine partie de notre personnel mais nous n’avons pas fermé nos opérations; nous avons maintenu le personnel indispensable ainsi que les nombreux Iraquiens qui travaillent avec eux. Mais nous augmenterons notre personnel dès qu’il nous semblera que la situation s’est améliorée.


Question : L’impression générale au Moyen-Orient est que si une nouvelle résolution en Iraq veut être dotée de la moindre crédibilité, elle doit renforcer l’influence de l’Organisation des Nations Unies en Iraq et faire en sorte que son rôle politique soit plus visible – en particulier, pour le peuple iraquien – et deuxièmement, et cela est également important – j’aimerais d’ailleurs avoir votre opinion à ce sujet – les Iraquiens et tous les Arabes à qui j’ai parlé – et comme je l’ai dit, c’est l’impression générale – pensent que l’Organisation des Nations Unies devrait contrôler la production du pétrole et les revenus du pétrole, qu’elle devrait être responsable de l’octroi de contrats aux pays étrangers et enfin, qu’elle devrait veiller à ce que le pétrole ne soit pas privatisé. Qu’en pensez-vous?


Le Secrétaire général : Je crois que ce que vous venez d’évoquer fait vraiment partie du débat en cours à l’heure actuelle. La question d’une participation accrue de l’Organisation des Nations Unies qui s’acquitterait d’un rôle de chef de file dans le domaine politique a été soulevée par plusieurs Etats Membres qui pensent que cela augmentera la légitimité du processus et remportera une plus grande adhésion dans la région. Je dirai donc qu’il faut attendre que les discussions commencent car cela a un impact général sur les opérations. Ce sont là les discussions en cours à l’heure actuelle.


Question : Concernant le volet économique, que pensez-vous de la production et des revenus du pétrole?


Le Secrétaire général  : Une grande partie de la discussion tourne autour de la tentative de mettre en place une administration iraquienne qui sera responsable de la gestion de ses propres affaires. Il n’appartient pas à l’Organisation des Nations Unies de prendre en charge l’administration et la gestion de l’Iraq mais plutôt d’accélérer la mise en place d’un gouvernement et le transfert de pouvoirs pour permettre aux Iraquiens de gérer leurs affaires comme cela est prévu dans la résolution du Conseil de sécurité. Je suis donc curieux de voir comment vont se terminer les discussions et négociations qui ont actuellement lieu.


Question : Après l’attentat en Iraq– que vous avez qualifié dans votre rapport de défi direct à notre sécurité collective – il semble que le moment soit venu de redéfinir le rôle de l’Organisation des Nations Unies en Iraq. Dans cette discussion, on a proposé que l’Organisation des Nations Unies prenne en charge la transition politique mais nous n’avons pas entendu les vues du Secrétaire général s’agissant des capacités de l’Organisation des Nations Unies et ce qu’elle a l’intention d’y faire. Pourriez-vous nous dire précisément ce que vous pensez que l’Organisation des Nations Unies est capable d’accomplir?


Le Secrétaire général : Il me semble avoir été clair dans les discussions que j’ai eues avec les Etats Membres. Si je suis un peu hésitant, c’est d’abord parce que j’ai été le premier à dire aux Etats Membres que certaines de ces discussions devaient avoir lieu à huis clos et qu’il importait qu’ils s’entendent avant d’exprimer publiquement leurs vues pour ne pas donner l’impression d’être divisés. Il ne faut donc pas vous attendre à ce que je vous donne trop de détails mais dans des situations où tous les Etats Membres se sont réunis pour faire face à une situation de crise et pour mettre en place un nouvel ordre politique, l’Organisation des Nations Unies a joué un rôle de facilitateur et le Représentant spécial de l’Organisation des Nations Unies a souvent dirigé ce processus. Si les Etats Membres, au cours de leurs réunions sur l’Iraq, souhaitent se référer à des modèles – qu’il s’agisse de l’Afghanistan, du Kosovo ou du Timor oriental – ces questions sont en cours de discussion et l’Organisation des Nations Unies a accumulé beaucoup d’expérience dans ces domaines.


Question : Vous avez récemment déclaré que l’élimination des armes nucléaires devrait être une des grandes priorités de la communauté internationale. Deux des pays détenteurs d’armes nucléaires, l’Inde et le Pakistan, participeront à la session de l’Assemblée générale des Nations Unies. Ils avaient entamé des pourparlers mais ils ont ensuite fait marche arrière. Les pourparlers ne sont plus à l’ordre du jour et on reparle de confrontation. Allez-vous tenter de réunir ces chefs d’Etat et de gouvernement pour qu’ils puissent régler leurs divergences car il s’agit d’une de vos priorités et de celles du Conseil de sécurité?


Le Secrétaire général : J’ai toujours encouragé le dialogue entre les deux Etats et à chaque fois que je rencontre les dirigeants de ces pays, je soulève cette question et j’ai l’intention de l’évoquer. Il me semble qu’il est important que le dialogue se poursuive. Les deux chefs d’Etat ont récemment indiqué qu’ils étaient prêts à engager un dialogue soutenu et j’espère que nous pourrons les aider à reprendre leur dialogue. Il va sans dire que la question a été compliquée par certains attentats terroristes. Mais j’espère que cela ne va pas reporter  leur volonté de discuter indéfiniment car sans dialogue, sans tentative de régler pacifiquement ces questions, nous ne pourrons pas régler la question de la violence.


Question  : Je voudrais vous parler de la Colombie. Les rebelles ont demandé à l’Organisation des Nations Unies de venir à la table des négociations. Votre Représentant spécial, le médiateur, semble être considéré avec beaucoup de scepticisme de la part des deux parties. Quel rôle l’Organisation des Nations Unies va-t-elle jouer dans tout cela et est-ce que vous maintiendrez votre Représentant spécial?


Le Secrétaire général : Oui, mon Représentant spécial poursuivra son travail. Mes bons offices sont toujours disponibles et nous n’abordons pas le processus avec scepticisme. Nous faisons preuve de prudence et de discrétion.


Question  : Dans votre rapport, vous parler de deux poids, deux mesures s’agissant de la prolifération des armes nucléaires et des armes de destruction massive en général. Vous dites que certaines dispositions ne sont pas appliquées avec suffisamment de force. Compte tenu du fait que les Etats Unis sont favorables à une politique de discrimination en matière de prolifération et à des régimes d’application ad hoc, comment serait-il possible d’encourager un système universel de contrôle et d’élimination des armes de destruction massive?


Le Secrétaire général : S’agissant de la question du désarmement des armes nucléaires, je pense que les puissances nucléaires se doivent de montrer l’exemple. Elles doivent montrer au reste du monde qu’elles prennent très au sérieux la question du désarmement – et qu’elles prennent des initiatives manifestes – pour réduire leurs arsenaux. Sinon, il sera difficile de convaincre les autres pays de ne pas tenter de développer ces armes, clandestinement ou pas. Lorsque je parle de deux poids, deux mesures, je veux dire qu’il importe que nous prenions tous cette question très au sérieux et que les puissances nucléaires doivent agir pour montrer qu’elles prennent la tête du désarmement afin que les autres pays leur emboîtent le pas. Le fait de savoir qu’il faudra peut-être se désarmer ou se débarrasser de ces armes devrait également permettre de décourager les autres pays de les obtenir.


Question  : Si Saddam Hussein était capturé vivant, serait-il sous la tutelle de l’administration iraquienne? Serait-il jugé en Iraq ou ailleurs étant donné qu’on n’a prouvé aucun chef d’accusation contre lui? Cela serait-il légitime ou conforme au droit international?


Le Secrétaire général (interprétation de l’anglais) : Pour le moment, la coalition a dit que tous les Iraquiens appréhendés seraient traduits en justice en Iraq. Ce tribunal n’a pas encore été créé; il n’a pas encore de structure. Je ne sais donc pas ce qui se fera au bout du compte, mais l’Autorité qui administre l’Iraq a indiqué sa volonté de les juger en Iraq.


Question : On a le sentiment que, sur la question iraquienne, vous êtes un peu confronté à un dilemme. D’un côté vous voulez protéger le personnel des Nations Unies qui est sur place, et vous avez considérablement réduit la Mission de l’ONU là-bas. D’un autre côté, vous dites qu’il importe de rester présent en Iraq. Comment vivez-vous cette situation, et comment comptez-vous sortir de ce paradoxe?


Le Secrétaire général : Je crois qu’il faut d’abord améliorer la situation en matière de sécurité. Nous sommes en contact avec des gens sur place. Nous y avons envoyé des experts pour étudier la situation. Pour le moment, nous poursuivons notre travail avec un personnel assez réduit, mais

ces fonctionnaires travaillent avec des collaborateurs iraquiens sur place. Beaucoup de fonctionnaires de l’ONU attendent à Amman et à Chypre, et dès que la situation s’améliorera et que l’on jugera qu’il est possible de travailler, ces fonctionnaires vont retourner en Iraq aussitôt que possible.


Question : Est-ce que le rétablissement des conditions de sécurité plus satisfaisantes est une condition préalable au renforcement du rôle de l’ONU sur place?


Le Secrétaire général : Oui, pour un renforcement conséquent, la sécurité sera essentielle avant d’augmenter d’une manière importante le nombre des fonctionnaires.


Question (interprétation de l’anglais) : Comment envisagez-vous votre rôle personnel face à la polarisation des positions de certains États Membres européens et des États-Unis? Et, s’agissant en particulier de l’élargissement du Conseil de sécurité, que pensez-vous d’un siège permanent pour l’Allemagne et le Japon?


Le Secrétaire général (interprétation de l’anglais) : S’agissant des efforts que je déploie personnellement, j’ai des contacts avec les États Membres, ici et dans les capitales. Cet après-midi, je rencontre les membres du Conseil de sécurité dans ma salle de conférence, et j’espère voir les Ministres des affaires étrangères des membres permanents du Conseil à la fin de la semaine à Genève. Tout cela s’inscrit dans la recherche d’une solution aux problèmes de l’Iraq que nous sommes en train d’examiner. Ces efforts vont se poursuivre. J’ai également des échanges avec beaucoup d’autres États Membres. Je pense que, quoique nous fassions, il faut faire participer les dirigeants de la région et les voisins de l’Iraq. Je pense que ce sera important.


S’agissant de votre deuxième question, lorsque l’on parle de la réforme du Conseil de sécurité, on cite très souvent l’Allemagne et le Japon, mais il y a d’autres pays et d’autres critères à envisager. Je ne voudrais préjuger en rien de l’issue du débat important sur l’élargissement du Conseil de sécurité. Par le passé, on a parlé de l’Allemagne et du Japon, mais il y en a d’autres.


Question (interprétation de l’anglais) : Après toutes ces questions d’envergure, je suis désolé de soulever une question relative à la gestion interne. Mais, je le fais à la demande de beaucoup de mes collègues. Ces derniers jours, il y a autour de la zone de la salle du Conseil de sécurité des mouvements qui affectent nos conditions de travail. Une nouvelle structure a été érigée. Il y a de nouveaux arrangements s’agissant de la circulation des journalistes autour de la salle du Conseil de sécurité. Dans les deux cas, nous n’avons pas été consultés.  Pourtant, cette année, l’Association des journalistes accrédités auprès de l'ONU s’est déclaréedisposée à débattre des ces questions. Nous comprenons qu’il y ait des préoccupations de sécurité, mais nous voudrions être consultés. Nous aimerions, si vous le pouvez,  que vous transmettiez, par voie hiérarchique, un message très ferme selon lequel nous devons être consultés, et pas ignorés,  lorsque de telles décisions seront prises à l’avenir.


Le Secrétaire général (interprétation de l’anglais) : Je vous remercie pour cette question. En fait, je n’étais même pas au courant de cette situation jusqu'à ce matin, lorsque Fred [Eckhard] me l’a dit. Je n’ai même pas vu la structure qui a été mise en place. Donc dès que je sortirai d’ici, j’irai peut-être voir comment cela se présente.


Question (interprétation de l’anglais) : Si vous pouviez vous placer devant elle comme Ronald Reagan et dire, « Abattez ce mur », c’est ce que nous souhaitons.


Le Secrétaire général (interprétation de l’anglais) : Je vois que l’on vous applaudit. Je vais regarder la nouvelle disposition des lieux. Effectivement, vous avez raison, vous devriez être consultés. Nous en parlerons.


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