LA PAUVRETE S’EST ACCRUE DEPUIS LE SOMMET DU MILLENAIRE, CONSTATE M. KOFI ANNAN EN APPELANT LE G-8 A UNE SAINE RELANCE DE L’ECONOMIE MONDIALE
Communiqué de presse SG/SM/8730 |
DEV/2415
LA PAUVRETE S’EST ACCRUE DEPUIS LE SOMMET DU MILLENAIRE, CONSTATE M. KOFI ANNAN EN APPELANT LE G-8 A UNE SAINE RELANCE DE L’ECONOMIE MONDIALE
On trouvera ci-après le texte des remarques faites sur la question des Objectifs de développement du Millénaire par le Secrétaire général, M. Kofi Annan, au cours de la séance de travail qui s’est déroulée dans l’après-midi du 1er juin à Evian, dans le cadre du Sommet du G-8:
Les difficultés que nous connaissons pour le moment dans les domaines de la sécurité et de l’économie sont en partie liées. Pour une croissance soutenue et un développement durable, il faut des politiques nationales et mondiales avisées dans le domaine économique ; il faut la paix aux niveaux national et régional ; et il faut aussi que les gens dans le monde entier se sentent en sécurité. La lutte contre le terrorisme doit aller de pair avec des mesures à l’échelle mondiale, par exemple dans le domaine du commerce, pour restaurer l’optimisme relatif qui a prévalu parmi les dirigeants politiques du monde entier lors de l’adoption de la Déclaration du Millénaire.
Les problèmes de développement auxquels nous devons faire face sont nombreux, mais il serait vain de les aborder un à un, car ils sont interdépendants. Il faut donc les aborder en bloc, avec une stratégie commune, un calendrier clair, et des objectifs mesurables.
Heureusement, ces objectifs, nous les avons déjà : les huit objectifs de développement énoncés dans la Déclaration du Millénaire – adoptés il y a moins de trois ans et confirmés l’an dernier aux conférences de Monterrey et de Johannesburg – définissent les grands axes de la coopération internationale en faveur du développement. Je me permets de vous rappeler que certains d’entre étaient à Monterrey l’an passé, et que vous avez tous accepté de suivre ces grands axes.
Vous m’avez demandé à cette occasion de vous rendre compte périodiquement de la situation. Alors – où en sommes-nous? Je me bornerai à évoquer ici quelques points saillants :
-- La proportion de gens vivant dans la misère a augmenté en Amérique latine, en Afrique subsaharienne, en Europe centrale et orientale et dans la Communauté des États indépendants. L’Asie de l’Est et le Pacifique sont les seules régions à se rapprocher de l’objectif fixé en matière de pauvreté, tandis que les progrès réalisés en Asie du Sud sont satisfaisants.
-- L’Afrique, l’Asie du Sud et les pays arabes doivent progresser beaucoup plus rapidement s’ils veulent atteindre l’objectif de l’instruction universelle.
-- La promotion de l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes ont progressé dans toutes les régions, mais l’Afrique subsaharienne reste à la traîne. Il en va de même en ce qui concerne la réduction de la mortalité infantile.
-- Seuls deux pays – l’Ouganda et la Thaïlande – ont réussi à enrayer la propagation du sida alors que ce fléau avait déjà pris des proportions de crise.
-- Beaucoup de régions enregistrent des progrès en matière d’élimination des taudis, d’accès à l’eau potable et d’intégration des principes du développement durable dans les politiques et les programmes. Mais dans certains endroits, comme l’Asie de l’Est, les efforts visant à assurer la durabilité de l’environnement restent insuffisants.
Comme vous le voyez, il y a beaucoup à faire, ne serait-ce que pour nous rapprocher des objectifs. Notre réunion aujourd’hui offre l’occasion de faire avancer la réalisation du huitième objectif, la mise en place d’un partenariat mondial pour le développement.
Certes, c’est aux pays en développement qu’incombe la responsabilité première d’atteindre les objectifs du Millénaire. Nombre d’entre eux les ont d’ailleurs placés au cœur de leurs stratégies de développement. Et ils appliquent les préceptes politiques que vous, pays du G-8, avez énoncés. Leurs efforts méritent votre appui, car la plupart d’entre eux ne réussiront pas seuls.
L’allégement de la dette doit être plus important et plus rapide, de manière à ce qu’ils puissent consacrer leurs ressources à la satisfaction des besoins essentiels de leur population plutôt qu’au service de la dette.
Leur accès aux marchés mondiaux doit être amélioré, ce qui exige une réduction des subventions agricoles et l’élimination des barrières tarifaires, qui devront faire l’objet du Cycle de Doha. Ce cycle devrait également permettre aux pauvres d’obtenir des médicaments à un prix abordable.
En outre, l’aide publique au développement doit être plus importante et de meilleure qualité pour leur permette de procéder aux réformes nécessaires. Je sais que la plupart d’entre vous ont déjà accru leur aide et, si nous sommes encore loin des 50 milliards de dollars supplémentaires par an qui constituent le minimum nécessaire pour réaliser les objectifs du Millénaire, cette augmentation de l’aide est un très bon signe, mais nous devons poursuivre sur cette voie.
Je sais que vous examinez actuellement un certain nombre d’idées novatrices, parmi lesquelles le mécanisme d’assistance financière internationale proposé par Gordon Brown.
De même, de nouveaux partenariats ont été instaurés à la suite de la Conférence de Johannesburg, en particulier dans le domaine de l’eau et de l’assainissement, et nous saluons l’initiative de l’Union européenne en matière de ressources en eau.
Nous avons aussi besoin d’une économie saine et en plein essor. Les pays réunis autour de cette table, du Nord comme du Sud, sont ceux dont l’économie est la plus forte. Ils ont à ce titre une responsabilité particulière qui est de donner une impulsion à l’économie mondiale et d’entraîner tous les autres pays.
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