LE SECRETAIRE GENERAL DEMANDE INSTAMMENT QU’ON APPUIE LA CONVENTION POUR LA LUTTE CONTRE LA CORRUPTION QUE L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES PREVOIT DE METTRE AU POINT

                                                            SG/SM/8724

                                                            SOC/CP/257

                                                            29 mai 2003

Le Secretaire general demande instamment qu’on appuie la Convention pour la lutte contre la corruption que l’Organisation des Nations Unies prevoit de mettre au point

On trouvera ci-après le texte du message adressé par le Secrétaire général, M. Kofi Annan, au troisième Forum mondial sur la lutte contre la corruption qui s’est tenu à Séoul (République de Corée) du 29 au 31 mai, prononcé en son nom par M. Dileep Nair, Secrétaire général adjoint aux services de contrôle interne :

Aujourd’hui, plus que jamais, la lutte contre la corruption est devenue une nécessité. Mieux nous connaissons ce phénomène et plus nous nous rendons compte des dommages qu’il cause. La corruption appauvrit les économies nationales, fragilise les institutions démocratiques et l’état de droit et favorise l’apparition d’autres menaces pour la sécurité humaine, comme la criminalité organisée, la traite des êtres humains  et le terrorisme. Pendant trop longtemps, le monde a détourné les yeux alors que des élites corrompues dépouillaient leur pays de centaines et même de milliards de dollars, entraînant un chaos économique et privant les citoyens de l’éducation, des services de santé, de l’infrastructure de base et de services publics opérationnels. Même lorsqu’on rétablit ou qu’on instaure une bonne gouvernance, les responsables doivent passer des années et même des dizaines d’années à essayer de récupérer les fonds qui peuvent être indispensables pour réparer les dégâts sociaux et économiques engendrés.

Le Forum mondial illustre la volonté internationale accrue de défier cette menace. Je voudrais remercier les organisateurs d’avoir contribué à sa réalisation.

Je voudrais aussi souligner la grande importance que l’ONU attache à cette question. L’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) aide les États Membres qui le demandent à améliorer leur législation, à donner des moyens à la société civile et à renforcer les institutions nationales à l’aide de procédures plus transparentes et de structures de responsabilité plus efficaces. Le programme mondial de lutte contre la corruption a accordé une attention particulière au renforcement de l’intégrité et de la capacité des systèmes de justice pénale. Les leçons apprises grâce à ces projets sont diffusées au moyen d’une «trousse» d’instruments anticorruption disponible sur le site Web de l’ONUDC.

L’Organisation des Nations Unies a lancé une initiative relative à l’intégrité organisationnelle destinée à promouvoir l’éthique professionnelle, à améliorer la responsabilisation et à mieux sauvegarder nos ressources et notre réputation. L’initiative est globale et comportera des sondages d’opinion auprès des fonctionnaires, une formation en matière d’éthique, des systèmes d’alerte rapide et un renforcement des capacités dans les domaines de la prévention et du contrôle. Après tout, si les institutions des Nations Unies mettent actuellement l’accent sur l’intégrité et la bonne gouvernance, notre devoir à nous est de donner l’exemple et de mettre en pratique ce que nous prêchons.

Le caractère de plus en plus international que revêt la corruption a amené les États Membres à négocier, avec l’assistance de l’ONUDC, un instrument juridique mondial et exhaustif. La Convention pour la lutte contre la corruption que l’ONU prévoit de mettre au point garantira la criminalisation de formes diverses de corruption et obligera les États Membres à prendre des mesures préventives efficaces pour protéger l’intégrité de leurs institutions et de leurs procédures et à fournir un cadre permettant d’améliorer la coopération internationale, y compris en matière de récupération de biens. Je prie instamment tous ceux qui sont concernés d’appuyer ce processus avec force pour qu’un texte de convention puisse être approuvé par l’Assemblée générale et ouvert à la signature dans le cadre d’une conférence de signature de haut niveau qui sera organisée en décembre au Mexique.

Il reste de nombreux défis à relever. L’Organisation des Nations Unies continuera de prendre part à cette lutte mondiale en collaboration avec les gouvernements et la société civile. C’est dans cet esprit de partenariat que je vous offre mes meilleurs vœux de succès dans vos travaux.

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