SG/SM/8721

IL FAUT APPORTER UN SOUTIEN TOTAL A L’ENGAGEMENT DE L’UNION AFRICAINE POUR LES DROITS DE L’HOMME ET LA PREVENTION DES CONFLITS, DECLARE LE SECRETAIRE GENERAL

04/06/03
Communiqué de presse
SG/SM/8721


            AFR/625


Il faut apporter un soutien total a l’engagement de l’Union africaine pour les droits de l’homme et la prevention des conflits, declare le Secretaire general


On trouvera ci-après le discours prononcé par le Secrétaire général Kofi Annan à l’occasion du quarantième anniversaire de la Journée de l’Afrique, célébré à New York le 28 mai:


Il y a quarante ans, les pères fondateurs de l’Afrique moderne se rassemblaient à Addis-Abeba pour donner naissance à l’Organisation de l’unité africaine (OUA), permettant ainsi pour la première fois à l’Afrique de s’exprimer clairement et collectivement sur la scène internationale. Aujourd’hui, nous saluons l’œuvre accomplie par l’OUA, devenue l’Union africaine.


C’est avec fierté que nous nous rappelons le rôle moteur joué par le Comité de coordination pour la libération de l’Afrique de l’OUA, le courage des États de première ligne et des autres États membres, de même que les sacrifices consentis par les peuples africains dans cette longue mais néanmoins victorieuse lutte pour la liberté et contre l’apartheid.


L’OUA a non seulement incarné les valeurs et les aspirations communes à tous les pays africains, mais également contribué à faire émerger une identité collective et un partenariat renforcé entre les différents peuples et pays africains. Elle a joué un rôle crucial dans la résolution des conflits de la région et a soutenu le processus de construction d’un système de promotion de la paix et de la sécurité, notamment grâce à son Mécanisme pour la prévention, la gestion et le règlement des conflits. De plus, elle a permis aux composantes africaines d’agir avec davantage de cohérence dans les instances multilatérales, par exemple dans le cadre du Groupe africain au sein du système des Nations Unies.


Aujourd’hui, l’établissement de cette nouvelle Union africaine marque un pas important dans les efforts du continent africain pour se rendre maître de sa destinée. Ses nouveaux organes et institutions, son engagement proclamé en faveur des droits de l’homme et de la démocratie, et ses efforts pour mettre en place des structures efficaces de prévention et de résolution des conflits, méritent un soutien inconditionnel. L’Union africaine attache aussi une importance considérable au développement économique et social, qui s’est traduite par la création de la Communauté économique africaine et, bien entendu, par le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), qui offre à l’Afrique la possibilité inespérée de prendre un nouvel essor, avec pour base des fondements clairs et fermes tels que la primauté du droit et un aménagement des politiques.


En même temps, la célébration de cet anniversaire ne peut être qu’assombrie par les images horribles de massacres qui nous parviennent de la région d’Ituri en République démocratique du Congo, du Libéria, et d’ailleurs. Le VIH/sida, comme l’a indiqué le Président, poursuit son action dévastatrice sur notre continent, y compris dans l’agriculture et la gestion des affaires publiques. La situation économique générale de l’Afrique, avec ses difficultés commerciales, n’offre que peu de réconfort.


En des moments comme celui-ci, à savoir un temps où je vous sais anxieux de savoir si les besoins vitaux de l’Afrique suscitent bien toute l’attention qu’ils méritent, il est heureux que les pays africains puissent tirer avantage de leur longue tradition de travail commun et d’un environnement propice à la coopération comme l’est l’Union africaine.


L’ONU, pour sa part, continuera d’être un partenaire proche. Notre coopération active et diversifiée couvre un large éventail de domaines et fait intervenir quasiment toutes les composantes du système des Nations Unies. Les efforts que nous déployons pour susciter une mobilisation internationale en faveur du développement de l’Afrique sont plus intenses que jamais. En outre, on ne peut que se féliciter du fait que le Groupe des Huit (G-8) s’intéresse si sérieusement à l’Afrique et aux problèmes soulevés par le NEPAD, et je me réjouis à la perspective de me joindre à plusieurs dirigeants africains en France dans quelques jours pour demander au G-8 d’investir et de s’engager davantage en Afrique.


Continuons, ensemble, à travailler à bâtir un continent qui puisse enfin atteindre la paix et le développement auxquels son peuple aspire.


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