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SG/SM/8706

KOFI ANNAN PROMET AUX DIRIGEANTS D’AFRIQUE CENTRALE DE PROPOSER AU CONSEIL DE SECURITE LES MODALITES D’UNE APPROCHE INTEGREE DES PROBLEMES DE PAIX ET DE DEVELOPPEMENT DANS LA SOUS-REGION

16/05/03
Communiqué de presse
SG/SM/8706


                                                            AFR/618


KOFI ANNAN PROMET AUX DIRIGEANTS D’AFRIQUE CENTRALE DE PROPOSER AU CONSEIL DE SECURITE LES MODALITES D’UNE APPROCHE INTEGREE DES PROBLEMES DE PAIX ET DE DEVELOPPEMENT DANS LA SOUS-REGION


On trouvera ci-après le message du Secrétaire général, M. Kofi Annan, à la dix-neuvième Réunion ministérielle du Comité consultatif permanent des Nations Unies sur les questions de sécurité en Afrique centrale.  Le message a été lu aujourd’hui par le Représentant spécial du Secrétaire général en République centrafrique, M. Lamine Cissé: 


C’est avec plaisir que je vous adresse à tous mes chaleureuses salutations. Je remercie sincèrement le Gouvernement et le peuple congolais d’accueillir cette réunion dans leur capitale.


Le Comité permanent des Nations Unies sur les questions de sécurité en Afrique centrale a fêté son dixième anniversaire l’année dernière. Dix années au cours desquelles les efforts de ses membres ont permis des progrès notables. L’Afrique centrale s’est ainsi dotée d’un ensemble d’instruments juridiques et institutionnels destinés à promouvoir la paix et la sécurité dans la sous-région. Pourtant, la paix et la sécurité tardent encore à s’y installer durablement. Plusieurs pays sont depuis des années en proie à des crises récurrentes. Des combats incessants, impliquant armées gouvernementales, forces rebelles et autres groupes armés, endeuillent régulièrement les populations, provoquant misère, destructions et de nouvelles vagues de réfugiés et de déplacés. L’on continue d’assister régulièrement à des coups d’Etat ou tentatives de prise du pouvoir par des moyens non-constitutionnels, et la situation humanitaire se détériore inexorablement.


Certes, il y a des évolutions positives. Après des années de dures épreuves, le peuple de la République du Congo a su trouver le courage et la volonté nécessaires pour s’engager résolument sur le chemin de la paix et de la réconciliation nationale. Le peuple angolais a lui aussi ouvert une page nouvelle de son histoire et ses filles et fils, désormais réconciliés, oeuvrent ensemble à la reconstruction du pays. La conclusion heureuse du dialogue inter-congolais et le démarrage de la période de transition en République Démocratique du Congo suscitent l’espoir légitime de voir ce pays renouer avec la stabilité. L’alternance pacifique, le 1er mai dernier au Burundi, entre les Présidents Pierre Buyoya et Domitien Ndayizeye autorise les mêmes espoirs.


Ces processus demeurent cependant fragiles. Il est clair que la seule signature d’accords de cessez-le-feu ou de paix ne suffit pas. Les difficultés que rencontre le processus de paix en République démocratique du Congo, en particulier les événements tragiques récents à Bunia, et les multiples violations des accords de cessez-le-feu au Burundi en témoignent.


Les parties doivent honorer leurs engagements et s’employer à mettre en œuvre, de bonne foi, les accords qu’elles ont signés. Elles doivent avoir le courage de faire passer les intérêts des peuples avant les intérêts personnels. Pour cela, il faut que les dirigeantsfassent véritablement le choix du dialogue, de la réconciliation et de la démocratie, luttent avec détermination contre les violations des droits de l’homme et assurent en tout temps aux civils, en particulier aux femmes et aux enfants, la protection que ceux-ci sont en droit d’attendre.


Les engagements pris à cet égard par les nouvelles autorités de la République centrafricaine ont suscité un immense espoir au sein de la population. J’exhorte la classe politique centrafricaine à ne pas décevoir cet espoir et à tout faire pour garantir le retour à la légalité constitutionnelle, dans les meilleurs délais, y compris en publiant rapidement l’échéancier de la période de transition et en organisant le dialogue national. 


Cette réunion doit être l’occasion de dissiper les malentendus éventuels, de renforcer la confiance et de jeter les bases de relations amicales entre vos pays. L’Organisation des Nations Unies continuera à soutenir vos efforts. Conformément à la demande du Conseil de sécurité, je dépêcherai, en juin prochain, une mission d’évaluation multidisciplinaire en Afrique centrale, au terme de laquelle je soumettrai au Conseil des recommandations sur la mise en œuvre d’une approche globale et intégrée des problèmes de paix, de sécurité et de développement dans votre sous-région.


Je vous souhaite un débat franc et constructif.


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